Sujet: At last, I see you again ! Sam 10 Mai - 1:07
At last, I see you again !
Ah Ra & Seo Bin Le 25 août, à 16h30
Impossible ! Dans quelques temps j'allais devenir complètement tarée. Une dingue qui n'aura plus qu'à se faire enfermer. J'étais à cran ces derniers temps. Et là, maintenant, il fallait absolument que je sorte. Que j'aille prendre l'air. N'importe quoi ! Même si c'est pour traîner dans un café, ce sera toujours mieux qu'au commissariat. Oh j'adore mon travail ! Au moins ça me permet de me renseigner sur les meurtrier de mon frère pour un jour leur faire payer. Etant retirée de l'enquête parce qu'il fut mon jumeau, c'est de quoi je dois me contenter. Et puis ça me permet d'essayer de trouver des informations sur la Caste. Mais non seulement je ne trouve rien, mais en plus le seul indice que j'avais s'est envolé en poussière. L'avocat Cho n'a rien voulu me révéler. Et pour le moment, je patauge dans le vide le plus complet. Pas une seule information, ni un seul indice. Au moins, ça prouve que cette association sait se cacher et rester secrète. Mais si personne ne veut rien révéler, comment on fait pour s'en approcher ou même réussir à l'intégrer ?
Mais comme si cela ne suffisait pas à me mettre sur les nerfs, mes supérieurs se comportent comme de véritables tyrans. Sous prétexte que je suis parmi les dernières recrues, celles qui ont tout juste une année d'ancienneté, ils me donnent d'énormes piles de dossier à éplucher, trier et ranger. Résultats: j'ai tous les soirs mal au crâne à force de me taper tout le boulot. Bien entendu, je n'ai pas le droit de rechigner à la tâche ou même de me plaindre. Je dois tout faire dans le silence et avec le sourire. Parfois, je vous promets, j'ai des envies de meurtres qui me passent par la tête. J'analyse le dernier dossier, et jugeant que j'ai assez fournis d'effort pour la journée je le glisse dans mon sac et part du commissariat. Il n'est pas long alors je le ferais sans doutes ce soir, au calme, dans ma chambre. Je pense que mon cerveau allait exploser si je ne serai restée qu'une seule seconde de plus dans cet établissement.
C'est une chance que l'appartement d'Ae Cha soit placé au centre-ville, au-dessus de sa boutique. Je m'empresse de monter les marches, caresse ses chatons en entrant et file dans ma chambre. Je me débarrasse de mon uniforme et le jette sur la chaise près de mon armoire. Il est un peu moins de 16h lorsque je file sous la douche. Une fois propre et sèche, je pose une touche de noir sur mes yeux, donnant un regard intense et comme on dirait "charbonneux". Je laisse mes cheveux sécher pendant que je mets un slim noir, un tee-shirt décolleté d'un violet sombre assortis aux bottines à talons et jette ma veste en cuir noir sur mes épaules. J'enfile quelques bijoux couleur argent, prend mon large sac à main avec l'essentiel dedans et quitte l'appartement vers 16h15. Je marche lentement jusqu'au Starbucks coffee où j'espère croiser mon Sung-ie. Avec lui il m'arrive parfois de sourire, même souvent. A part lui et Ae Cha, je ne suis proche de personne de toute manière. Je m'avance à l'intérieur mais me stop net. A petit pas, je rejoins la jeune femme que j'ai repéré.
« Bonjour. Je te dérange peut-être mais tu t'appelle bien Ah Ra ? Sang Ah Ra ? »
Oui je la tutoie. Mais si elle est bien celle que je crois, ce serait totalement idiot de ma part de la vouvoyer. Ah Ra... Même si j'étais à l'orphelinat, je me rendais tous les jours à l'école. Nous étions obligés d'y aller. Comme tous les enfants de la ville. Et c'est justement là que nous nous sommes rencontrées. D'un naturel solitaire toutes les deux, nous avons décidé d'être seules à deux. On parlait de temps en temps, restait ensemble pour les récréations, les jeux. On se mettait à deux pour les binômes et les groupes. On s'entendait bien et se tenait compagnie. Nous étions joyeuses, rayonnantes et pleines d'optimismes. Nous étions presque comme des doubles. Ce qui a sans doute contribué à une si bonne entente. Puis Ah Ra a disparu. Sans laisser aucune trace. Je me suis renseignée auprès de tout le monde, mais personne n'a jamais su où elle était partie. Finalement, je me suis fait une raison. Pour moi, elle avait déménagé ou changé d'école, sans avoir eu le temps de me prévenir.
Et là, elle est face à moi en chair et en os. J'essaie de me raisonner: peut-être qu'elle n'est que de visite ? Je profite donc de ce moment pour m'asseoir face à elle. Je ne fais même plus attention à Jae Sung, qui doit être au comptoir ou bien à prendre des commande. En un instant, tout a disparu et il ne reste pus qu'Ah Ra. Mis à part mon frère, elle a fait partie des personnes de qui j'ai été la plus proche dans mon enfance. Avant que je ne change complètement. Avant que mon jumeau ne meure, assassiné par des pauvres gars. Ils vont payer... Mes cheveux complètement secs après la marche, je positionne lentement une mèche derrière mon oreille. Cela fait tellement longtemps que je ne l'ai pas vu, et pourtant je me souviens de tout parfaitement. C'est totalement limpide dans mon esprit. C'est à ce moment que je fais le rapport entre le regard de cette jeune femme et mes souvenirs. Je ne m'habillais pas de manière aussi sombre, je portais plein de couleurs et de choses mignonne qui plaisaient à mon frère. Mes cheveux étaient longs, alors qu'ils sont à présent au carré. Je ne me maquillais pas. Ou bien très rarement. Oh oui, je dois être radicalement différente !
« Tu ne me reconnais pas ? Imagine moi avec un style plus gnangnan et des cheveux beaucoup plus longs. Tu ne vois pas ? » Je ne sais pas si elle se souvient finalement de moi, mais j'ajoute avant qu'elle ne puisse répondre: « Kim Seo Bin. Nous étions ensemble à l'école. »
Et quelques après-midi lorsque j'avais le droit d'aller passer du temps dehors, à condition d'être proche de l'orphelinat. Elle savait cela sur moi. Pour l'orphelinat, pour mon jumeau et ma haine envers les personnes de l'orphelinat. Mais elle ne sait pas que c'est parce qu'elles étaient twaos. Qu'encore aujourd'hui je hais toutes ces personnes qui ont ce gène infâme. Ah Ra ne sait sans doutes pas que Seo Min est mort. Que c'est son assassinat qui a causé tout ce changement. Un changement aussi bien physique que mental.
Dernière édition par Kim Seo Bin le Lun 9 Fév - 4:26, édité 3 fois
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Sujet: Re: At last, I see you again ! Sam 10 Mai - 19:18
Aujourd’hui était une belle journée comme je les aimais. Il faisait beau, le soleil était là, la chaleur d’été aussi. D’ailleurs elle était assez oppressante et les gens –Séoulites comme touristes- allaient se réfugier dans les endroits climatisés pour échapper à la chaleur écrasante. Moi, un temps pareil me donnait envie de sortir et de profiter. C’est dans ces moments-là que mon emploi du temps me convient tout à fait. Travailler le soir au club et avoir le reste de la journée pour moi.
Mais même si je voulais sortir, je me rendis vite compte que ce serait seule car Na Ya travaillait, et comme elle était la seule personne dont j’étais proche. Bien sûr, il y a aussi Do Jun mais nous n’avons pas du tout ce genre relation, au contraire, je reste dans son ombre pour qu’il garde son image de politicien intègre et parfait. Alors tant pis, ce n’est pas ça qui va m’empêcher de profiter du soleil. Alors après avoir enfilé une petite robe colorée comme l’été et mes talons blancs neufs, je me décidai à sortir.
Comme d’habitude, le regard insistant de certains hommes glissait sur moi alors que je marchais dans la rue. Tout ça parce que j’avais un corps pas trop mal fait et n’hésitai pas à le montrer. Mais maintenant, après quelques mésaventures, j’avais toujours de quoi me défendre dans mon sac, pour réfréner leurs pulsions. Après être arrivée à HongDae, j’allai dans le Starbucks du coin pour avoir ma dose de caféine et m’installai à une table et commençai à lire le journal que je venais d’acheter avant d’entrer ici. J’aimai lire les nouvelles, surtout la rubrique nécrologie lorsqu’il était annoncé que quelques Twaos étaient décédés, certains par ma main et d’autres par des collègues.
« Bonjour. Je te dérange peut-être mais tu t'appelle bien Ah Ra ? Sang Ah Ra ? »
Je levai mon visage pour voir devant moi une jeune femme d’à peu près mon âge. Mais ce qui m’intriguait le plus était qu’elle connaissait mon nom et se permettait de me tutoyer. L’avais-je déjà rencontré quelque part ou était-elle une connaissance de quelqu’un qui m’était proche ? Je n’en avais aucune idée. Rapidement, je tournai la page de mon journal, pour ne pas qu’on se rende compte de ce que je lisais, alors qu’elle s’asseyait face à moi. Est-ce que quelqu’un lui avait déjà appris que normalement on demande la permission avant de le faire ?
« Tu ne me reconnais pas ? Imagine moi avec un style plus gnangnan et des cheveux beaucoup plus longs. Tu ne vois pas ? Kim Seo Bin. Nous étions ensemble à l'école. »
Quelques secondes passèrent, le temps que l’information fasse son chemin jusqu’au cerveau et que je comprenne bien ce qu’elle venait de dire. Et lorsque ce fut le cas, j’écarquillai les yeux. C’était comme si je me prenais une violente gifle. Mais oui, Seo Bin ! Seo Bin était là devant moi… Je l’avais abandonné en quittant le lycée et ma famille après l’accident.
« Seo Binnie… C’est toi ? »
Mais là, un autre détail me frappa. Elle avait pu me retrouver, elle qui faisait partie de ma vie d’avant alors d’autres le pourraient sûrement aussi. A cette constatation, mes mains se mirent à trembler. J’avais mis tant de soin à oublier cette vie pour en commencer une autre, pour devenir une autre personne en oubliant tout le reste, ce qu’il s’était passé ce jour-là et toutes les personnes que j’avais connu… A croire que rester à Séoul n’était pas une bonne idée, j’aurai dû partir loin pour qu’on ne me retrouve jamais.
Je tentai de reprendre contenance en buvant une longue gorgée de mon café et portai mon regard sur la jeune femme face à moi.
« C’est vrai que tu as pas mal changé depuis la dernière fois qu’on s’est vues. Désolée de ne pas t’avoir reconnu tout de suite. »
Je la détaillai un peu plus. C’est vrai qu’elle a changé mais je peux en dire autant de moi sauf que concernant mon cas, c’est plus psychologique que physique et ça a surtout de l’effet quant à ma relation avec les hommes. Mais des années se sont écoulées, nous sommes passées de l’adolescence à l’âge adulte, alors ces changements sont en partie normaux.
« Qu’est-ce que tu fais ici ? Tu vis toujours à Séoul ? Ton frère et toi avez dû quitter l’orphelinat il y a quelques années.»
La retrouver ici après tout ce temps était une surprise et plutôt une bonne. J’aurai pu tomber sur quelqu’un d’autre alors je suis contente que ce soit elle. Mais il ne fallait pas qu’elle s’attende à ce que je lui saute dans les bras tout de suite car j’en étais incapable.
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Sujet: Re: At last, I see you again ! Sam 10 Mai - 22:36
Le journal entre ses mains, elle semble analyser chacun de mes mots. Bon, je veux bien admettre que j'ai beaucoup changé. Mais je ne me suis pas prise de train. Mon regard se porte sur sa petite robe colorée et ses doigts fin agrippant son journal. J'espère vraiment ne pas l'avoir dérangée au milieu d'une lecture prenante et passionnante. Enfin bon, avec ce genre de lecture ça m'étonnerais beaucoup. Mes yeux glissent vers son visage et, l'espace de quelques instants, j'analyse chaque traits. Tout ce qui fait d'Ah Ra ce qu'elle est. J'ai pris l'habitude de mémoriser tous les visages des personnes que je croise dans ma tête, tel un ordinateur. Je ne sais jamais sur qui je pourrai retomber, ou qui pourra être important par la suite. Comme lorsque j'ai mémorisé le visage de cet avocat. Cho Sei Woon. Globalement, elle est la même. Mais j'ai l'impression étrange que la jeune femme est totalement différente de ce qu'elle était autrefois. Peut-être dans son regard...
« Seo Binnie… C’est toi ? »
Ah Ra me tire de mes pensées. Il me faut quelques secondes pour répéter sa question dans ma tête et j'y réponds d'un hochement de tête. Je tente un sourire mais il se brise bien trop vite. Je n'ai pas la force de laisser nos souvenirs d'enfance remonter à la surface. Je ne suis plus la même. Il s'est passé des événements qui m'ont changée à jamais, puis je suis devenue adulte. Aussi. Tout comme elle. C'est peut-être ce changement que j'ai vu juste avant dans son regard. Nous sommes toutes deux des femmes, et non plus de petites filles. La serveuse passe près de moi et je commande un café mocha, jouant la gourmande. Après une journée dans tous ces dossiers, j'y ai bien droit. Ah Ra en profite pour avaler une longue gorgée dans son café.
« C’est vrai que tu as pas mal changé depuis la dernière fois qu’on s’est vues. Désolée de ne pas t’avoir reconnu tout de suite. »
Pendant quelques instants, j'essaie de me souvenir de la dernière fois que nous avons passé du temps toutes les deux. Cela me semble tellement lointain... J'ai besoin de trier les souvenirs pour ne laisser remonter à la surface que ceux où je vois Ah Ra. Le processus ne prend quelques secondes et l'image s'impose à moi. C'était à l'école. Avec mes longs cheveux noués à l'aide de ruban, mes tenues pastel et mon grand sourire. J'appuie mon dos sur la banquette.
« Oui, je confirme. En y réfléchissant c'est même normal que tu ne m'aie pas reconnue. »
Oui, je pense que le plus important est qu'elle ne m'a pas oubliée. Même après ces quelques années, elle se souviens de celle que je suis -ou plutôt de celle que j'étais-. La serveuse dépose ma tasse à la volée et j'ai tout juste le temps de la remercier qu'elle s'en est déjà allée. Mes yeux roulent vers le ciel. Ces serveuses sont de moins en moins polies, c'est affreux. Je suis heureuse d'avoir Ah Ra face à moi. Des questions commencent à m'emplir la tête, mais je les retiens au bord de mes lèvres. Chaque chose en son temps. Je trempe la cuillère dans la chantilly du café et la porte à ma bouche.
« Qu’est-ce que tu fais ici ? Tu vis toujours à Séoul ? Ton frère et toi avez dû quitter l’orphelinat il y a quelques années.»
Je manque presque de m'étouffer. Par chance, j'ai toujours pris l'habitude de porter ce masque d'indifférence. N'empêche que sa question me titille légèrement. Elle n'est donc pas au courant pour la mort de Seo Min... Un tas de scénarios possibles s'enchaînent dans ma tête à une vitesse phénoménale. Je pourrais lui mentir, lui faire croire qu'il est toujours en vie. Après tout, ça ne changerait en rien son existence. Mais ce serait lui mentir. Pas que le mensonge me gène, loin de là. Mais j'ai été si proche d'Ah Ra que je ne vois pas l'intérêt. Je pourrais éluder la question. Mais je suis certaine qu'elle s'en rendrais compte. Elle n'a jamais été quelqu'un de bête. Je choisis la dernière solution, celle qui me parait être la meilleure de toutes: dire simplement la vérité. Ce qui me passe par la tête.
« Je me baladais. J'ai eu une dure journée de travail, alors j'ai voulue me reposer. Et tu étais là. Alors je suis venue. Je vis pas loin, au-dessus d'une boutique de fleurs au coeur de Séoul. »
La boutique d'Ae Cha, dans son appartement avec une jeune du nom d'Ha Neul. Je m'y sens bien. Beaucoup mieux qu'à l'orphelinat. Je me sens libre, et cette sensation est affreusement bonne. Ae Cha est comme une grande soeur, elle se comporte de la même manière. Elle prend soin de moi, me protège et sait trouver les mots dans mon silence. Ha Neul fait sa petite vie d'adolescente. Je la trouve parfois un peu capricieuse, mais en vérité elle est très gentille et pleine de vie. J'ai envie de lui retourner les questions, mais ce ne serait qu'une solution pour éviter de l'éclairer sur sa dernière phrase. Je plante à nouveau ma cuillère dans le café, innocemment, comme si ce que je m'apprête à dire n'avais aucune importance:
« J'ai quitté l'orphelinat depuis un an, environ. Peut-être un peu plus. Pour ce qui est de mon jumeau... Il n'a pas eu la chance de découvrir le monde. Il a été assassiné il y a une année et demi. »
Non, c'est loin d'être une information innocente. Je glisse la cuillère dans ma bouche, puis termine complètement le peu de chantilly qui se dressait sur le café. Ils n'ont pas été très généreux sur la dose. La cuillère plonge dans la tasse et je la laisse s'égarer contre un rebord. Mon regard se porte sur celui d'Ah Ra. Elle connaissait mon jumeau parce qu'il était souvent fourré avec moi. Il était également dans la même école. Je ne sais pas si elle était réellement proche de lui ou non. Mais en tout cas, elle le connaissais. Je glisse de nouveau une mèche derrière mon oreille, qui s'en est échappée lorsque je me suis approchée de la table pour parler de la mort de Seo Min. Le regard tendre, j'essaie de dédramatiser la situation. C'est ce que font la plupart des personnes lorsque je leur annonce ça: elles dramatisent !
« Il est mort en voulant défendre une fille. Une garce d'après moi. Mais qu'importe, j'ai mes raisons pour la haïr. Tout ce qui compte, c'est que je veux faire payer les meurtriers de mon frère. Des suspects ont été arrêtés il y a peu, mais je ne suis pas certaine de leur culpabilité... »
Je chuchote presque ces mots, pour que personne ne les entendent. Ils pourraient être mal compris -ou justement trop bien compris-. Au fond de moi, je prie pour que ce ne soit pas ces suspects les meurtrier de mon frère. J'ai été retirée de l'enquête sous prétexte que ce dossier pouvait être trop pris à coeur. Mais cela ne m'empêche pas de fouiller dedans. Ils ne savent pas assez bien les cacher aux commissariat. Et je suis douée pour fouiner tout en restant discrète. Je suis consciente que la vengeance ne me ramènera pas Seo Min, mais ces ordures ne méritent pas de vivre une seule seconde de plus. Alors je laisse ma phrase en suspens, pensant que, comme tout le monde, je souhaite seulement les voir derrière les barreaux. Je prends doucement la tasse entre mes mains, boit quelques gorgées en m'enfonçant dans la banquette puis laisse mes yeux se concentrer sur la femme face à moi.
« Mais assez parlé de moi. Que fais-tu ici ? Je pensais que tu avais quitté Séoul... Tu vis toujours en ville ? Où étais-tu passée pendant tout ce temps ? »
Mes révélations précédentes sur la mort de mon frère et mon intention envers ses meurtrier n'étaient pas totalement innocentes. En vérité, j'essayais de la mettre en confiance. J'ai révélé juste ce qu'il fallait, avec des phrases à double sens, pour qu'elle puisse à son tour me parler un peu plus d'elle. Je ne lui ai pas menti, j'ai juste joué avec les mots. Il parait que cela marche: tu parles de toi puis l'autre personne te parle d'elle. Je fixe Ah Ra, d'un regard que je veux doux et chaleureux. Je me demande bien tout ce qui a pu lui arriver...
Dernière édition par Kim Seo Bin le Sam 5 Juil - 11:50, édité 3 fois
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Sujet: Re: At last, I see you again ! Dim 11 Mai - 16:38
Seo Bin ne semble pas m’en vouloir et j’en suis soulagée. En fait, peut-être l’ai-je déjà croisée dans la rue, c’est même très probable puisqu’on vit dans la même ville, mais c’est comme si mon esprit avait tout occulté pour m’aider à oublier et à me reconstruire.
« Oui, je confirme. En y réfléchissant c'est même normal que tu ne m'aie pas reconnue. »
Peut-être mais je me sens quand même un peu mal à l’aise de ne pas avoir reconnu alors que nous avons été amies pendant des années. Après, c’est vrai qu’elle a changé et mes yeux n’étaient plus habitués à voir des personnes que je connaissais pourtant.
Elle commanda un café mocha et fut servie assez rapidement, bien que la serveuse n’ait pas été particulièrement aimable. Mais bon, ce sont des choses qui se perdent un peu partout. La jeune femme face à moi sembla surprise par ma question. Peut-être qu’elle ne s’y attendait pas, mais il était normal pour moi de lui demander ce qu’elle était devenue. Après tout, peut-être qu’il n’était pas impossible de rattraper ces années perdues.
« Je me baladais. J'ai eu une dure journée de travail, alors j'ai voulue me reposer. Et tu étais là. Alors je suis venue. Je vis pas loin, au-dessus d'une boutique de fleurs au coeur de Séoul. »
Une dure journée de travail ? Je me demandais bien quel métier elle pouvait exercer. Ca m’étonnerait qu’elle soit tombée aussi bas que moi, même si je gagne bien ma vie, elle a toujours été brillante donc elle doit s’en être bien sortie. Je suis contente d’apprendre qu’elle vit encore ici. Elle a continué à aller de l’avant et a sûrement trouvé des gens bien pour l’accompagner. Je l’observai mélanger son café et réfléchir en même temps, comme si elle prenait le temps de choisir ce qu’elle allait dire ensuite.
« J'ai quitté l'orphelinat depuis un an, environ. Peut-être un peu plus. Pour ce qui est de mon jumeau... Il n'a pas eu la chance de découvrir le monde. Il a été assassiné il y a une année et demi. »
Je portai ma main à ma bouche à ces mots. Avais-je bien entendu, Seo Min était mort ? Et elle paraissait le plus calme du monde en m’annonçant cette nouvelle. J’étais triste pour elle, des jumeaux ne devraient jamais être séparés, encore moins à cet âge là. Je connaissais Seo Min puisqu’il était très souvent avec sa sœur, il était quelqu’un de vraiment gentil et adorable, et c’était dommage qu’un être comme lui soit parti si tôt.
« Je suis vraiment désolée, je sais à quel point vous étiez proches tous les deux… »
Dans ces moments-là, je ne sais pas vraiment quoi faire. Je crois que je suis devenue trop insensible pour réconforter qui que ce soit. Mais Seo Bin a l’air d’aller bien, elle mange le reste de sa chantilly comme si de rien n’était. Elle doit sûrement avoir réussi à faire son deuil et tout ce que je lui souhaite.
« Il est mort en voulant défendre une fille. Une garce d'après moi. Mais qu'importe, j'ai mes raisons pour la haïr. Tout ce qui compte, c'est que je veux faire payer les meurtriers de mon frère. Des suspects ont été arrêtés il y a peu, mais je ne suis pas certaine de leur culpabilité... »
Elle chuchote ces mots pour que je sois la seule à les entendre, et je comprends rapidement le message derrière ces mots. Un message clair et tout à fait normal pour quelqu’un qui a souffert autant. Doucement, je posai mes mains entrelacées sur la table et lui parlai en chuchotant comme elle venait de le faire.
« Et tu cherches les vrais coupables pour t’en occuper toi-même ? C’est normal de vouloir se venger. La justice les mettra au mieux en prison, mais ils ressortiront un jour où l’autre. Il n’y a qu’un moyen pour qu’ils ne causent définitivement plus de souffrance… »
Je n’en dis pas plus car elle pourrait penser que je ne suis vraiment pas normale, ce qui n’est pas faux. Mais je devais éviter d’attirer l’attention là-dessus car j’étais censée être normale. Je repris ma tasse et la portai à mes lèvres alors que Seo Bin en fit autant avant de s’adosser à la banquette.
« Mais assez parlé de moi. Que fais-tu ici ? Je pensais que tu avais quitté Séoul... Tu vis toujours en ville ? Où étais-tu passée pendant tout ce temps ? »
Je crois bien que c’est pour éviter ce genre de questions que j’ai toujours espéré ne jamais tomber sur une de mes anciennes connaissances. Pour ne pas avoir à en parler et revivre ces moments-là. Mais c’était normal d’être curieux, j’avais disparu du jour au lendemain, quittant ma famille et mes amis. Oui, je n’y avais pas pensé mais les personnes qui me connaissent ont dû s’inquiéter. Je gardai contre ma tasse, pour que la chaleur de ma boisson m’apaise un peu, car rien que l’idée de devoir en parler me rendait nerveuse. Mais je devais le faire, elle avait eu le courage de me confier des choses importantes alors je devais faire de même.
« Je vis à Séoul moi aussi. En fait, je ne suis jamais partie d’ici. »
Chose que j’aurai dû faire après réflexion, même si je n’aurai jamais rencontré Do Jun ni intégré la Caste. Je laissai mon index courir sur le bord de la tasse alors que j’adressai un sourire à Seo Bin.
« Au lycée, j’étais plutôt proche d’un garçon et ça me semblait réciproque, mais il était le fils d’une grande famille et ça s’est plutôt mal fini pour moi. Après ça, j’ai décidé de disparaître pour mener une nouvelle vie et voilà. »
Bien sûr, j’évitais de mentionner que tout avait commencé avec la découverte de l’existence des Twao. Je ne voulais pas que Do Jun ait des ennuis par ma faute.
Messages : 149 « Kim Seo Bin »HUMAN ☆ Caste
Sujet: Re: At last, I see you again ! Dim 1 Juin - 23:31
La jeune femme pose sa main devant ses lèvres, presque choquée par la nouvelle. Oui, mon jumeau est décédé. Mais je ne veux pas en faire toute une histoire. Comme toujours, je prends ce sujet de loin et fais comme si de rien n'était. Cela pour deux raisons bien précises. La première: je ne me dévoilerai sous aucun prétexte. Jamais je ne montrerai à quel point la mort de Seo Min m'affecte. Les personnes verraient ça comme une faiblesse et pourrait l'exploiter pour me faire tomber, souffrir et sombrer. Il est hors de question que quoique ce soit ose me faire du mal. Moins les autres nous connaissent, moins ils savent où frapper. La deuxième: je hais ce regard de pitié. Vous savez, ce regard attristé que vous donne les gens quand ils vous classent dans la catégorie "pauvres petites choses blessés". Ils pensent pouvoir vous connaitre et partager cette peine avec vous, alors qu'il n'en est rien. Oui, c'est pour ces deux raisons précises que je prends l'air détaché chaque fois que l'on me parle de mon frère, ou que je parle de lui.
Ah Ra s'excuse pour sa mort et je la remercie d'un léger hochement de tête. Je comprends sa formule de politesse: tout le monde s'excuse pour les morts. Mais je ne vois pas pourquoi tout le monde s'obstine à être désolés pour des choses qui ne sont pas de leurs fautes. C'est vrai, ce n'est pas Ah Ra qui a tué mon frère. Elle n'a pas l'air d'une meurtrière. Je sais que les apparences sont trompeuses. Moi-même je n'en ai pas l'air. Et pourtant, l'envie de poser le canon de mon arme contre la tempe d'un de ces jeunes et d'appuyer sur la gâchette pour venger mon frère me passe plus d'une fois par la tête. Malgré tout, je suis reconnaissante envers cette femme. Elle n'a pas eu ce regard de pitié et n'a pas essayé de me réconforter. Je pense que ce sont les personnes là, qui vous comprennent vraiment. Mise en confiance, je m'approche d'elle pour lui confier quelques mots. Ils ont, bien entendu, un double sens. Cependant, je suis certaine qu'elle saura les comprendre. Et si elle ne le sait pas, c'est qu'elle ne mérite pas d'en savoir plus encore.
« Et tu cherches les vrais coupables pour t’en occuper toi-même ? C’est normal de vouloir se venger. La justice les mettra au mieux en prison, mais ils ressortiront un jour où l’autre. Il n’y a qu’un moyen pour qu’ils ne causent définitivement plus de souffrance… »
Un sourire étire le coin de mes lèvres. Un sourire mesquin, qui confirme mes précédentes pensées. Oui, Ah Ra a tout deviné. Et je comprends que le seul moyen de les arrêter pour de bon est de les tuer. Elle laisse sa phrase en suspend, mais j'ai bien compris les mots qui auraient dû suivre. Je suis policière, j'ai fait des années de droit; alors je sais mieux que quiconque que la justice ne fonctionne pas correctement. Que les personnes qui osent prendre la vie de quelqu'un d'autre sont emprisonnées pour plusieurs années, avec une libération évidente. Peut-être que Ah Ra et moi sommes tout de même restées sur la même longueur d'onde. Je me demande alors comment elle aussi a pu changer... Que s'est-il donc passé dans sa vie ? La petite fille souriante me permet de sous-entendre un "conseil" de meurtre. Je ne peux pas lui reprocher. J'ai pensé à la même chose. Je suis juste curieuse de savoir ce qui est arrivé pendant les années où je n'étais pas à ses côtés. De ce fait, je lui retourne les questions.
« Je vis à Séoul moi aussi. En fait, je ne suis jamais partie d’ici. »
Un de mes sourcils s'arque. C'est drôle de vivre dans la même ville et, pourtant, de ne s'être jamais croisées. J'aurais forcément reconnu son visage si tel avait été le cas. J'enfourne la dernière cuillère de chantilly dans ma bouche, puis apporte la tasse au bord de mes lèvres pour boire une ou deux gorgées de mon café. Tout un tas de questions tournent dans ma tête, et je dois me faire force pour ne pas les lui poser. Vieille habitude de fouineuse curieuse qui me sert beaucoup dans mon métier. Je repose ma tasse, me concentrant sur la jeune femme qui m'offre un sourire tout en laissant danser ses doigts sur le bord de sa tasse.
« Au lycée, j’étais plutôt proche d’un garçon et ça me semblait réciproque, mais il était le fils d’une grande famille et ça s’est plutôt mal fini pour moi. Après ça, j’ai décidé de disparaître pour mener une nouvelle vie et voilà. »
Mal fini ? J'ai envie de demander plus d'explications, mais bien trop de personnes se trouvent autour de nous. Mais je commence sérieusement à me demander ce qu'on a bien pu lui faire. Je fais attention à sa voix, tout particulièrement. Je sens qu'elle ne me dit pas tout, qu'elle me cache quelque chose. Je ne saurais dire quoi, ni pourquoi; mais je sens que cette histoire est bien plus que cela. Laissant mon cerveau tourner ces interrogations dans tout les sens, je bois d'une traite les 3/4 de mon café pour m'occuper un peu. Je la repose presque sans bruits sur la table, plongeant mon regard dans le reste de liquide brunâtre. Qui a bien pu lui faire du mal ? Je relève la tête d'un seul coup et suis obligée de dégager quelques cheveux de mon visage. L'évidence me frappe. Je ne connais qu'une seule catégorie de personnes capables de nous faire du mal.
« Ce n'est pas le lieu pour te poser plus de questions sur ton passé. Et puis peut-être que tu n'aurais pas envie de répondre puisque c'est une des raisons de ton départ. Mais éclaire moi sur un point: le garçon qui t'a fait du mal, était-il spécial ? Je veux dire... Faisait-il parti d'une catégorie de personnes qui ont besoin des autres pour survivre ? »
Qui ont besoin de charger pour ne pas mourir. De toute manière, sans dire réellement le mot, quelqu'un qui s'y connait quelque peu saura comprendre mes insinuations. Cette personne saura que je parle des twaos. Et ceux qui ne s'y connaissent pas soupçonneront seulement une riche famille, ou n'importe quoi d'autres. Tout sauf cette race infâme. Je bois le reste de mon café. Je fais attention à mon sac qui est près de moi et fouille pour trouver mon téléphone portable. J'ai un message de mon Sung-ie mais je n'y répond pas. Je pose mon téléphone sur la table. Mes ongles pianotent sur la table. Il faut que j'en sache plus sur Ah Ra. Peut-être qu'elle en sait plus que ce qu'elle prétend. Peut-être que je pourrais apprendre quelque chose. Mais pour cela, il faut que je joue l'innocente qui posent des questions futiles qui me serviront quand même par la suite.
« Désolée, un sms du travail. Même quand je ne suis pas là ils continuent à me harceler. Mais bon, oublions. Qu'est-ce que tu es réellement devenue ? Je veux dire... Où est-ce que tu travailles ? Où vis-tu à Séoul ? Comme ça on pourra se voir, et parler de choses qui ne se disent pas ici... »
Comme les twaos, comme son passé et tout ce qui a pu lui arriver. Je plante mon regard dans celui d'Ah Ra, attendant des réponses. Le petit mensonge au sujet du message reçu n'est que pour appuyer mes propos. Puisque j'ai prétendu que c'était du travail, je peux engager la conversation sur son métier. Et tout cela parait parfaitement naturel. La serveuse passe à côté de nous, et je la hèle pour qu'elle me ramène un verre de jus d'orange, laissant ensuite la jeune femme face à moi choisir si elle veut encore quelque chose ou non. Ma gorge se fait presque sèche alors que je ne dois montrer aucun signe. D'ordinaire, je sais me contenir face à un suspect en plein interrogatoire. Mais là, je suis face à une ancienne amie -qui le sera peut être encore- et au milieu d'un café. Il faut que j'en sache d'abord plus sur sa vie avant d'avoir de réelles suspicions sur ce qu'elle peut savoir ou non.
« Enfin, si tu souhaites que l'on se voit. Après tout, je fais partie de ton passé. Et tu as coupé tous les ponts avec ce dernier, apparemment. Mais peut-être que tu pourrais faire une exception ? Je n'ai pas changé que physiquement.
Oui, à présent je ne rêve plus d'être avocate pour défendre les victimes. Je rêve d'être celle qui travaille dans l'ombre pour punir les coupables. Tant de personnes vivent alors qu'elles méritent de mourir. Tel qu'Ae Ri, par exemple. Quoique, je dois l'avouer, sa mort me causerait de la peine: je n'aurai plus personne à embêter. La serveuse revient et poses la commande. Je ne lui adresse même pas un regard, concentrée sur Ah Ra. Je glisse le verre vers moi et enfourne la paille entre mes lèvres pour aspirer le liquide orange. Prions pour qu'elle ne me rejette pas comme le reste de son passé.
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Sujet: Re: At last, I see you again ! Sam 20 Sep - 23:35
A en juger par l’expression de son visage, j’étais certaine que mes explications étaient trop vagues pour elle. Mais c’était totalement volontaire. Je voulais éviter que les personnes qui m’ont connu en sachent trop, car quelle pourrait bien être leur réaction en sachant ce qui m’est arrivé ? Ils me prendraient en pitié ou s’éloigneraient. Et puis, je ne me voyais pas le raconter encore. Je ne l’avais fait que deux fois depuis l’incident. La première lorsque j’étais encore en état de choc en arrivant à l’hôpital, et la seconde devant Do Jun quand il a voulu en savoir plus sur mes motivations pour entrer à la Caste. Depuis, ces mots n’étaient plus jamais sortis de ma bouche et je sentais que je pouvais craquer si on m’obligeait à le faire. Car repenser à ce moment était toujours extrêmement douloureux. Je pris ma tasse et en but une gorgée en essayant de me faire penser à autre chose, d’oublier ces évènement pas tellement joyeux.
« Ce n'est pas le lieu pour te poser plus de questions sur ton passé. Et puis peut-être que tu n'aurais pas envie de répondre puisque c'est une des raisons de ton départ. Mais éclaire moi sur un point: le garçon qui t'a fait du mal, était-il spécial ? Je veux dire... Faisait-il parti d'une catégorie de personnes qui ont besoin des autres pour survivre ? »
J’ouvris grand les yeux, la tasse toujours à mes lèvres avant de la poser. Seo Bin connaissait l’existence des Twaos, elle venait de le prouver avec cette allusion si flagrante. Et là, elle faisait attention à ses mots au cas où je n’étais pas au courant pour cette race. Est-ce qu’il était un Twao ? Bonne question. A l’époque j’étais trop naïve pour m’en rendre compte, alors je n’ai jamais fait attention ou remarqué qu’il avait de charger ou qu’il était particulièrement proche de quelqu’un à un moment donné de la journée.
« Non… Enfin je n’en sais rien. Quand c’est arrivé, je venais tout juste d’apprendre leur existence et je n’ai pas pensé à lui demander. Pour moi, il avait toujours été quelqu’un de normal… Mais maintenant que je ne suis plus une petite fille naïve, je ne peux que douter. »
Mais maintenant, je n’en avais plus rien à faire. Qu’il soit Twao ou humain, si je le recroise, j’aurai juste envie de le tabasser jusqu’à ce qu’il comprenne à quel point j’ai souffert quand il m’a laissé seule avec eux. Lui fait clairement partie de mes ennemis à abattre et ce même s’il est de la même race que moi. Mais je ne l’ai jamais croisé pendant tout ce temps alors avec un peu de chance, il est soit parti ou déjà mort. La jeune femme se mit à fouiller dans son sac et en sortit son portable qu’elle consulta un instant.
« Désolée, un sms du travail. Même quand je ne suis pas là ils continuent à me harceler. Mais bon, oublions. Qu'est-ce que tu es réellement devenue ? Je veux dire... Où est-ce que tu travailles ? Où vis-tu à Séoul ? Comme ça on pourra se voir, et parler de choses qui ne se disent pas ici... »
J’arquais un sourcil de surprise. Ca me surprenait de l’entendre me poser autant de questions. Etait-elle vraiment si curieuse que ça à propos de ce que je suis devenue ? S’était-elle inquiétée quand j’ai disparu ? Ce sont des choses auxquelles je n’avais pas pensé en disparaissant sans laisser de trace. Et puis la fin de sa phrase me perturbe. De quoi est-ce qu’elle veut parler dans un endroit comme chez moi ? Enfin, je ne fis aucune remarque car je finirai bien par découvrir de quoi il s’agit. Je finis ma tasse d’une traite et la regardai en joignant mes mains.
« En fait j’ai complètement changé de vie, j’ai fait des petits boulots à droite et à gauche et maintenant je travaille en tant qu’escort girl dans un club. Je sais que c’est plutôt dégradant mais ça paie plutôt bien. »
Je fis exprès de ne pas parler du lieu où je vis. Avec les années, je suis devenue naturellement méfiante et même si on a été très proche elle et moi, je ne peux pas la laisser rentrer chez moi comme ça. C’est comme ça avec tout le monde. D’ailleurs, il n’y a que Do Jun qui peut aller et venir comme il veut.
« Enfin, si tu souhaites que l'on se voit. Après tout, je fais partie de ton passé. Et tu as coupé tous les ponts avec ce dernier, apparemment. Mais peut-être que tu pourrais faire une exception ? Je n'ai pas changé que physiquement.
La serveuse vint apporter sa commande et Seo Bin s’en empara en me regardant. J’étais dans une situation délicate, ce n’était évident de revoir quelqu’un que l’on a connu avant. Et ce n’était pas une question de vouloir la revoir, le problème était surtout de pouvoir. Je ne savais pas si elle allait comprendre mais je ne pouvais pas en dire beaucoup, sinon je devrais tout lui raconter, chose que je voulais éviter.
« Bien sûr que je veux bien te revoir, tu n’es pas un élément gênant de mon passé. Par contre, je préférerai qu’on se voit ailleurs que chez moi. Tu comprends, ça fait comme si on repartait à zéro vu comment on a changé. »
J’espérai ne pas la froisser avec ces mots. Après tout, on avait été amies, ce lien pouvait sûrement se reformer mais ça demanderait du temps. Je me mis à jouer distraitement avec la cuillère de ma boisson et adressai un sourire gêné à la jeune femme.
« Mais je n’aime pas trop parler de moi. Et toi, parle moi de ce que tu fais en ce moment. »
J’en avais déjà beaucoup dit et je n’en savais pas beaucoup plus sur elle. Alors je voulais juste qu’elle me raconte ce qu’il se passait dans sa vie.
Messages : 149 « Kim Seo Bin »HUMAN ☆ Caste
Sujet: Re: At last, I see you again ! Mer 8 Oct - 21:39
Ah Ra semble surprise par mes mots. Ses yeux s'ouvrent rond alors que je ne lâche rien. Les twaos. Bingo ! Mes insinuations ont portées leurs fruits et elle comprend directement de qui -ou plutôt de quoi- je suis en train de parler. De cette race se prétendant supérieure sous prétexte qu'elle sait mieux que quiconque repérer l'âme soeur. De cette race qui pense être meilleure que nous alors qu'ils sont nés enchaîné et soumis à leur propre destin. De cette race qui ne devrait pas exister. Je possède déjà une réponse : elle sait. Au moins ça m'épargnera bien des explications. Et bien des sous-entendus. De plus, la jeune femme sera plus à même de comprendre mes convictions si elle fait preuve d'un peu d'esprit. Parmi tous je crois que les humains adorant les twaos sont les pires. Au lieu d'être heureux d'être libres ils rêvent d'une vie qui leur sera impossible d'atteindre. Pathétique !
« Non… Enfin je n’en sais rien. Quand c’est arrivé, je venais tout juste d’apprendre leur existence et je n’ai pas pensé à lui demander. Pour moi, il avait toujours été quelqu’un de normal… Mais maintenant que je ne suis plus une petite fille naïve, je ne peux que douter. »
Je laisse un sourire en coin s'esquisser sur mes lèvres. Non pas que j'aime entendre cette histoire. Ah Ra ne méritait pas de souffrir. Et pour ma part je suis certaine qu'elle ne le mérite pas. Pourquoi ? Elle est humaine ; et elle ne porte pas les twaos dans son coeur. Je n'irais pas jusqu'à dire qu'elle les déteste. Je ne suis aucunement sûre de cela. Mais ses mots ne me font pas douter. La jeune femme doute de ce qu'il est réellement affirmant qu'elle le pensait « normal ». Normal. Autrement dit : les twaos sont anormal. Seule une personne n'appréciant pas particulièrement cette race peut prononcer ces mots. Les autres affirment qu'ils sont comme nous. Mais c'est faux ! Nous ne leur ressemblons en rien.
Mon bras se tire jusque mon sac pour récupérer mon téléphone. Je ne réponds pas au message. C'est seulement celui d'un ami et jamais il ne passera devant mes propres envie. Mon envie d'en apprendre plus sur cette ancienne amie, sur ce qu'il lui est arrivé et sur ce qu'elle est devenue. Seule Ae Cha pourrait déroger à la règle. Et encore, il faudrait que cela soit urgent. Levant mon regard sur cette femme j'entreprends de lui poser plusieurs questions. Pas trop, juste l'essentiel. Il faut commencer doucement pour pouvoir creuser et poser le doigt sur ce que l'on désire réellement savoir. Nouvelle surprise. Ses sourcils s'arquent. Pendant un instant je regrette d'avoir été si rapide. Une erreur qu'il me faudra corriger. Ah Ra boit le reste de sa tasse d'une traite avant d'enfin me répondre :
« En fait j’ai complètement changé de vie, j’ai fait des petits boulots à droite et à gauche et maintenant je travaille en tant qu’escort girl dans un club. Je sais que c’est plutôt dégradant mais ça paie plutôt bien. »
C'était à mes yeux de se faire rond comme des soucoupes. Escort girl ? Dégradant ? Peut-être que ça l'est pour toutes personnes venant de bonne famille et ayant reçu un minimum d'éducation. Cela ne l'est pas lorsque l'on n'a jamais reçu d'éducation et que la seule vraie règle dans notre vie est de savoir se débrouiller par sois-même. Si ce métier lui permet de vivre décemment je ne peux qu'approuver. Et puis venant d'une personne voulant éradiquer les meurtriers de son frère ce ne serait pas honnête de critiquer ce métier. N'est-ce pas ? Cependant je relevai un point : le lieu. Le jeune femme ne m'avoue pas où elle travaille. Persuadée que c'est uniquement parce qu'elle trouve ce métier dégradant, je ne m'attarde pas sur ce point et passe rapidement à autre chose. A l'endroit où elle vit. Lieu qu'elle n'a pas pris la peine d'évoquer. Voulant me rattraper, j'enchaîne les mots et tente une dernière tentative pour me rapprocher d'elle. Et quoi de mieux que de vouloir visiter son nouveau foyer ?
« Bien sûr que je veux bien te revoir, tu n’es pas un élément gênant de mon passé. Par contre, je préférerai qu’on se voit ailleurs que chez moi. Tu comprends, ça fait comme si on repartait à zéro vu comment on a changé. Mais je n’aime pas trop parler de moi. Et toi, parle moi de ce que tu fais en ce moment. »
Jouant avec se cuillère elle m'adresse un sourire. J'essaie de le lui rendre ne paraissant la moins crispée possible. Un refus. Je hais cela. Bien sûr que je peux comprendre mais pour tout avouer je n'ai pas envie de comprendre. De plus, Ah Ra me renvoie mes propres questions. Pas directement, seulement en me demandant de parler de moi. Comme si moi aussi j'adorais parler de moi. Mes lèvres s'approche de la paille et je laisse le liquide oranger s'écouler dans ma bouche. Lui parler de moi... Que lui dire ? Après tout ce serait honnête de ma part de lui donner des informations alors que je viens d'en recevoir. Parfois j'ai tendance à oublier que je ne dois pas interroger mes amis ; seulement échanger avec eux.
« Ce que je fais... Comme je l'ai sans doutes dit j'ai quitté l'orphelinat dès la mort de mon frère. J'avais débuté deux années de droits mais pour diverses raisons je les aies arrêtés. Ce qui nous amène au début de cette année. J'ai trouvé un appartement en centre-ville. Deux femmes cherchaient une colocataire. »
Deux humaines. Mes insinuations n'ont jamais fonctionné avec Ae Cha et, à ma connaissance, elle ne fréquente personne. En vivant avec elle j'aurais remarqué les charges nécessaires à sa survie. Or ce n'est pas le cas. Ha Neul n'en est pas une non plus puisqu'elle m'a avoué détester les twaos. Elle n'est pas aussi avancée que je ne le suis dans ma haine, mais elle peut me comprendre sur de nombreux points. Je n'aurais pas supporté de vivre avec un adorateur de cette race. Posant ma main sur le verre, je l'approche de moi et retire la paille. La gardant un instant entre mes mains mon regard se pose sur l'objet.
« Avoir des colocataires me permet de ne pas devenir complètement asocial. Ou complètement cinglée. J'ai aussi été coupée du monde un moment, à la mort de Seo Min... Mais en tant que policière il est important que j'ai des contacts avec l'extérieur. C'est toujours mieux d'avoir certaines relations. »
J'aspire à être enquêtrice, pouvoir m'occuper d'affaires bien plus complexe qu'une stupide dispute de couple. Mais je suis douée. Mes collègues affirment que je vais très vite monter les marches en continuant à ce rythme. On me passe quelques affaires à mettre au clair, quelques interrogatoires tendu ou bien des interventions musclé. J'ai même fini blessée un moment donné. Peut-être parce que j'ai trop tendance à me jeter dans le tas et à intervenir physiquement lors d'altercations. Peut-être. Quelques cicatrices décorant me corps prouvent ma détermination. Ce n'est que comme ça que je saurais quelle bande de jeunes a tué Seo Min. Ce n'est qu'en étant active que je retrouverai ses meurtriers. Rester les bras croisés ne m'avancera à rien. Bouger me permet de rester en vie.
La paille glisse entre mes doigts. Je la pose sur la table. J'attrape le verre et bois deux grandes gorgées, vidant les deux tiers du contenu. Mes yeux glissent sur le buste puis le visage de la jeune femme. Elle a tant changé... Mes yeux finissent par intercepter les siens. Même son regard est différent. Comme elle l'a affirmé plus tôt : il est moins naïf, comme si elle avait enfin appris à voir le monde tel qu'il est. Une énorme blague. Un sourire se dessine sur mes lèvres. Peut-être qu'elle sait quelque chose que j'ignore sur les twaos. Peut-être qu'elle m'en parlera plus. Mais pour cela il faut que l'on se rapproche, que l'on se confie ; et tout ceci dans un endroit bien plus discret.
« Je suis heureuse de te revoir, et de constater que tu ne me repousses pas. Ce que tu aurais pu faire. Et si tu veux qu'on se voit ailleurs pour discuter de certaines choses, c'est où tu veux. Quelque chose de discret, le reste m'importe peu. »
Peu importe que ce soit chez elle ou chez moi. Que ce soit dans un bar discret ou un restaurant. Ce qui compte c'est de ne pas être entendue. Je n'ai pas spécialement envie de parler de mes envies de meurtre, de ma haine pour les twaos et de la mort de Seo Min entourée de monde. Et encore moins de la caste. Surtout pas en ne connaissant pas un minimum celle à qui je m'adresse.
♥ ♥:
Désolée pour le retard ♥
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Sujet: Re: At last, I see you again !
At last, I see you again !
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