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 This is a simple goodbye...

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MessageSujet: This is a simple goodbye...   This is a simple goodbye... EmptyMar 1 Oct - 20:52

This is a simple goodbye...

Ahn Ryu Jeong & Choi Kyu Jung



17 février 2008, 17h00



J'observe longuement les vagues devant moi, alors qu'elles s'écrasent les unes après les autres contre les rochers. La première fois que je suis venu ici, un sentiment puissant m'avait envahit. Peut-on respirer l'océan ? La mer ? Avant, je disais que non, jusqu'à découvrir cette plage.
Plage qui m'avait appris que l'air avait un goût salé.

Assis sur les milliers de cristaux transparents que formaient le sable, je respire l'air pur à plein poumons, avant de soupirer. Pour une fois, ce n'est pas moi qui suis en retard. Pour une fois, je suis arrivé le premier à notre rendez-vous.
Pour une fois...Je suis anxieux. Ryu est bizarre, en ce moment. Enfin non, il a toujours été bizarre, depuis l'enfance. Mais là, c'est différent de sa bizarrerie habituelle. Ces derniers temps, il est à peine réactif à mes blagues. Il est ailleurs, très souvent, pas du tout concentré. Et ce n'est pas son genre.
Sans doute que quelque chose le tracasse. Vraisemblablement. Mais à priori, j'obtiendrais une réponse aujourd'hui, puisque mon meilleur ami m'avait annoncé qu'il devait me parler de "quelque chose".
Quelque chose de sérieux, à priori. Et quand c'est sérieux, ce n'est jamais bon. Malgré tout, je me sentais frustré pour une raison en particulier ; je n'arrive plus à lire dans son coeur. Et ce qui le tourmente, en ce moment, m'échappe totalement.
Ce qui me rends d'autant plus angoissé de savoir de quoi il en résulte, aujourd'hui. J'ai toujours été curieux, et cette curiosité est multiplié lorsque ça concerne mon meilleur ami. J'espère simplement que rien de grave n'est arrivé.

Ryu...Contre quoi luttes-tu tout seul ?


Aussi, nous avions convenu de nous retrouver ici, à cette plage. Par habitude, sans doute. A croire...Que les décisions importantes avaient toujours lieu ici. L'endroit était particulier, pour nous. Lourd de sens et de souvenirs.
De bons souvenirs.
Je réprime un sourire avant de lever la tête vers le ciel. Il est si bleu. D'un bleu éclatant, alors que de joyeux souvenirs me submergent, en pensant à cet endroit, en le regardant, en le vivant à pleins poumons.
Alors...Aucune raison que Ryu Jeong m'annonce une mauvaise nouvelle aujourd'hui...N'est-ce pas ?



Dernière édition par Choi Kyu Jung le Mer 5 Fév - 0:00, édité 3 fois
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MessageSujet: Re: This is a simple goodbye...   This is a simple goodbye... EmptyMar 1 Oct - 22:25

Les mains enfoncées dans les poches de ma veste, je n’ose pas bouger. A l’image des dix dernières minutes, je reste immobile comme paralysé, devant la barrière qui sépare la plage de la ville. Je ne sais pas pourquoi, mes jambes refusent obstinément d’avancer. Ce n’est pas comme si je n’avais jamais fait ce chemin, dévalant la petite dune pour rejoindre la mer qui déferle par vaguelettes. Seulement, à l’époque j’étais insouciant. Léger comme l’air, je courais à en perdre le souffle. A présent, j’ai juste l’impression d’avoir le poids du monde posé en équilibre sur mes épaules. Ça n’aide pas à faire un pas, c’est sûr.

Pourtant, je le vois un peu plus loin. Assit face à l’eau salée s’effondrer contre la côte, ses cheveux roses se reflétant sous le soleil timide de ce début de soirée, il semble perdu dans ses pensées. Je l’observe longuement, souhaitant soudainement plus que tout parvenir à lire ce qui m’échappe. A quoi rêve-t-il ? Est-ce qu’il pense à moi ? S’imagine-t-il la nouvelle que je m’apprête à lui annoncer ? Je soupire. Non, probablement pas.

Pour ma part, j’y ai réfléchis. Longtemps. Si je devais vraiment le faire maintenant, ou bien attendre quelques années, passer mon diplôme d’abord, puis tout tenter ensuite. Pour en arriver à la conclusion douloureuse que nous n’avons qu’une vie, et que la mienne ne serait jamais entièrement pleine si je ne l’ai pas à mes côtés. Cette âme sœur, cette idée abstraite et inconnue, pour qui je pourrais faire le tour du monde sans regarder en arrière.

Alors lentement, comptant mes enjambées hésitantes, je m’avance vers lui. Le sable crisse sous mes pieds, rendant mes pas plus lourds et difficiles. Même mon cœur semble lutter, me donnant envie de fuir à chaque battement. Je ne suis pas prêt. Pas prêt à lui faire face, à lui avouer ce qui me trotte pourtant dans la tête depuis des semaines. Est-ce qu’il s’en est rendu compte ? De mon air absent, de mes réponses évasives, du fait que je l'évite obstinément - ce même le jour de mon anniversaire, que l'on a toujours passé ensemble- ? Il n’y a pas le moindre doute. On parle bien de Choi Kyu Jung, l’apprenti détective, la personne qui me connait sur le bout des doigts.

Je m’arrête à quelques mètres de lui, l’esprit vide. J'ai retourné la situation une dizaine de centaine de fois ces derniers jours, pour en arriver à la même idée... Finalement, il n’y a pas besoin de longs discours. Le mieux, c’est juste de lui dire de la meilleure façon qu’il soit. Quoiqu’il arrive… La peur me nouant le ventre, je baisse la tête une dernière fois avant de forcer un sourire sur mes lèvres. Je peux le faire.

« Tu attends quelqu’un peut-être ? » lance-je après avoir pris une grande inspiration.

Sans le regarder directement, - de crainte de m’effondrer sous ses yeux inquisiteurs, probablement – je m’assois à ses côtés. Nos doigts se frôlent sur le sable, et je frissonne. Finalement, le voir n’est surement pas la meilleure solution. J’aurai pu lui envoyer un sms aussi, ou bien revenir à l’époque des pigeons voyageurs, ça aurait été plus simples. Parce que face à sa bouille d’enfant contrarié, je perds mes mots. Ma volonté s’envole, et aujourd’hui encore, je me dis que s’il avait été l’âme jumelée à la mienne, tout aurait été si… Beau. Moins compliqué.

« Ca a été ta journée ? » demande-je pour rompre le silence qui pour la première fois, m’étouffe. « Il parait que tu as encore été pris à fouiller dans les dossiers du secrétariat. Sale gosse, tu ne changeras jamais… »

Je murmure la dernière phrase presque trop tendrement. Comme pour me rassurer. Pour me dire qu’il sera toujours le même, quoiqu’il arrive. Même sans moi.

Juste parler. Parler, encore et encore.

Au moins jusqu’à ce que mon courage revienne, et que je trouve la force de lui dire.
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MessageSujet: Re: This is a simple goodbye...   This is a simple goodbye... EmptyMar 1 Oct - 23:08

Il est là.

J'entends, derrière moi, le sable crissant sous le poids de ses pas. Lourds, si lourds. Et déjà, un mauvais pressentiment m'oppresse. Ryu n'est pas comme d'habitude, je le sens au loin. Et pourtant, je suis incapable de dire en quoi, et ça me tue.
Je me souviens, comme un flash-back, que nous n'avions même pas fêté son anniversaire, contrairement aux années précédentes. Inconsciemment, je serre le petit paquet dans ma poche, sans savoir à quel point il est bien tombé, celui-là, et que j'avais bien fait de le prendre spécialement aujourd'hui.
Pour l'heure, je sens mon coeur battre contre ma cage thoracique, alors qu'il est proche de moi.

« Tu attends quelqu’un peut-être ? »

Je ne réponds pas de suite, m'imprégnant du ton de sa voix. Est-ce une impression, où il se force à être comme d'habitude ? Nous savons tous les deux que la discussion ne sera pas joyeuse, pourtant, il tente encore de détendre l’atmosphère.
Sacré Ryu. Je viens seulement de comprendre que le stress, tu connais ça aussi. Je réponds avec un sourire flottant :

« Un beau brun ténébreux, le genre qui te mets à genoux d'un regard. Tu connais peut-être. »

Pourtant, mon sourire ne tarde pas à disparaitre, lorsque je me rends compte qu'il fuit mon regard sciemment, en s'installant près de moi. Nos doigts se frôlent, mais je sens très bien qu'il veut me fuir. C'est quand, la dernière fois qu'il a fait ça ? Je ne m'en rappelle pas, simplement parce que ça n'ait jamais arrivé avant aujourd'hui.
Mon estomac se noue, mais je garde mon calme. Pour l'instant.

« Ca a été ta journée ? Il parait que tu as encore été pris à fouiller dans les dossiers du secrétariat. Sale gosse, tu ne changeras jamais… »

Je dois être en train de rêver. Depuis que je connais Ahn Ryu Jeong, -autant dire depuis le berceau- jamais, jamais il n'a tourner autour du pot. Ryu, c'est un mec qui dit les choses en face, direct, sans hypocrisie, et peut importe que ça blesse. Ça fait partie de sa force, et de son charme. Mais là...Je lis de la crainte sur son visage.
Et ça me fait peur.
Sa voix tendre ne m'échappe pas non plus, mais je garde le silence, quelques secondes. Je me rappelle d'un coup d'une situation que j'ai vu joué devant mes yeux, comme une pièce de théâtre, entre mon père et ma mère. Ces discussions tendues, sérieuses, lorsqu'ils discutent de sujets "importants". Ça m'a toujours fait sourire, pensant que moi, je ne vivrais jamais ce genre de chose. La vie est faite pour être vécu au jour le jour, intensément. Pas besoin de se prendre la tête.
Et pourtant...Qui aurait cru que je me retrouverais exactement dans une situation similaire, aujourd'hui ? L'ambiance est palpable, et je déteste ça. Pourtant...C'est important pour Ryu. Très important.
Pas question pour moi de fuir, alors je réponds d'un air désinvolte, comme je l'aurais fait en temps normal, même si je n'avais plus vraiment le coeur à plaisanter :

« Les nouvelles vont vite. T'as lu ça dans Paris Match ? »

Ma voix ne tremble pas. Aucune raison, d'ailleurs. Je veux juste savoir ce qu'il a à me dire. Pourquoi est-ce que ça a l'air si difficile pour lui ? Jong In est mort ? Non, tout de même pas. Je l'aurais appris bien avant, il ne me l'aurait pas caché. Peut-être est-ce un problème familial...Ou quelque chose de bien plus important que ça. Toujours est-il que moi, je n'aime pas traîner autour du sujet, et il le sais parfaitement. Je ne veux pas l'intimider - depuis quand je me mets à penser que je pourrais l'intimider, moi ? Depuis que je me rends compte qu'il me fuit - alors je garde les yeux droit sur l'horizon, observant les vagues. Mais mes mots, eux, sont directs :

« Pourquoi t'es en train de transformer notre tête-à-tête en scène de film tragique ? Tu sais que la patience, c'est une qualité qu'on m'a pas donné. Dis moi ce qu'il se passe. »

Je sens que je panique légèrement, au fond de moi, parce que j'ai peur. Je ne lui reproche rien cependant, je veux juste comprendre. Mes mots, eux, sont prononcés avec douceur, simplement parce que je n'ai aucune raison de parler durement à Ryu. Surtout pas dans une situation pareille, où il va mal. Il a besoin de mon soutien, ce pourquoi je m'efforce d'être doux, même si je reste franc dans mes mots.
Pitié Ryu, dis-moi ce qu'il t'arrive.
Rendez-moi mon Ryu.


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MessageSujet: Re: This is a simple goodbye...   This is a simple goodbye... EmptyMer 2 Oct - 16:54

J’essaie de me détendre, tant bien que mal. Mais mes muscles semblent tirés, sur le point de claquer tellement je suis crispé. Ce qui me change grandement, il faut l’avouer. D’ordinaire, je ne me prends pas autant la tête. Les mots vont et viennent entre mes lèvres, avant même que j’ai le temps de les penser. Je suis trop souvent dans la lune, pas assez sur terre. Ce qui fait que jusqu’alors, j’ai rarement ressenti ce tressautement dans la poitrine qui me comprime et m’empêche de respirer. Non… La nervosité, ce n’est pas ce qui me caractérise normalement…

Mais ce jour, n’est pas un jour normal.

« Les nouvelles vont vite. T'as lu ça dans Paris Match ? »

Je ne peux m’empêcher de sourire. Je sens bien qu’il fait semblant, lui aussi. Il doit savoir que quelque chose cloche, mais il attend. Quoi ? Que je veuille bien me confier, sûrement. Alors, il joue. Il rentre dans mon jeu.

« Mon petit doigt me l’a dit… » souffle-je doucement.

J’ose un regard en coin, juste pour voir l’expression de son visage et me faire une idée de ce qu’il pense. Il garde les yeux rivés sur les vagues, les suivant un moment avant se perdre sur l’horizon. Sommes-nous liés à ce point, pour qu’il sente qu’il y a quelque chose qui me gêne. Sinon, il n’agirait pas de cette façon.

« - Ne fais pas cette tête K…
- Pourquoi t'es en train de transformer notre tête-à-tête en scène de film tragique ? Tu sais que la patience, c'est une qualité qu'on m'a pas donné. Dis-moi ce qu'il se passe. »

Je me fige. Evidemment, il est loin d’être patient, et ça se laisse ressentir dans sa façon de se tenir. Distant, et pourtant… Il murmure presque avec douceur, comme s’il avait soudainement peur de ce que pourrais répondre, de ce que je pourrais annoncer de si mauvais.  Dieu que j’aimerais pouvoir lui dire, maintenant, pour m’en débarrasser. Un peu à l’image de ces pansements qu’on arrache d’un coup sans réfléchir, pour ne pas souffrir. C’est ce qu’il me faudrait aujourd’hui…

Mais encore une fois, je me vois dans l’incapacité de dire quoique ce soit. Je soupire, finissant par me jeter en arrière. Les grains de sable froids viennent se mélanger à mes cheveux, s’infiltrant dans mes vêtements, alors que mon regard se perd dans l’immensité du ciel froid. On dirait qu’il va pleuvoir… Ou neiger, peut-être. Ce serait pas mal, quelques flocons de neige. Ca donnerait un peu de légèreté à l’atmosphère… Bien qu’il fasse déjà tellement froid que j’ai l’impression d’avoir les os glacés. Ou c’est juste… une impression.

« Pourquoi tu crois qu’il y a quelque chose qui ne va pas ? » dis-je en observant son dos. « Qui te dit que ce n’est pas parce que tu me manquais tellement que j’ai ressenti l’envie irrépressible de te voir et de passer du temps avec toi Kyun’ah ? »

Me manque…

Je ferme les yeux. Qu’est-ce qu’il dira ? Qu’est-ce qu’il en pensera ? Je l’avais déjà mentionné à plusieurs reprises auparavant, mais ce n’était rien de concret. Rien de sûr. Je crois me souvenir qu’il était plutôt de mon côté, en disant qu’il trouvait ça cool. Mais est-ce qu’il s’attend à ce que ce soit aussi tôt ? Je n’avais parlé que d’un jour, dans quelques années. Tout est précipité, parce que je sais que je n’ai pas de raison de rester plus longtemps, une fois le lycée fini.

Enfin, si. J’ai une raison. Et elle est à côté de moi, essayant de lire dans mes yeux de cette même habilité avec laquelle il interroge ses clients. Je me doute qu’il ne me forcera jamais à changer d’avis, il n’en a d’ailleurs aucun droit. Je crains juste sa réaction, de voir la peine et la peur s’inscrire dans ses jolis yeux chocolats. Des sentiments que j’essaie tant bien que mal d’écarter de mon propre regard. Alors, je souris. Comme à mon habitude, j’étire mes lèvres en un rictus joueur.

« Tu ne m’as pas offert mon cadeau… » lance-je en rompant le silence. « M’aurais-tu oublié, ingrat ? »
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MessageSujet: Re: This is a simple goodbye...   This is a simple goodbye... EmptyMer 2 Oct - 18:05

Je vois que Ryu Jeong se laisse retomber en arrière, s'allongeant dans le sable. Il observe longuement le ciel d'un air songeur, et je ne peux m'empêcher de le regarder. Mon regard glisse le long de la ligne de sa mâchoire, jusqu'au menton. Son corps se forme de plus en plus, et je me rends compte qu'il est véritablement un homme. Je remonte à ses lèvres, que j'ais pris tant de plaisir à embrasser, quelques mois auparavant. Mes yeux continuent leurs course, s'arrêtant à ses cils, montés sur ses superbes pupilles sombres. Finalement, plus le temps passe, plus il devient séduisant, c'est un fait, et j'ai du mal à décrocher mon regard de son visage, comme fasciné. Mais plus que son physique, c'est cette façon de nous comprendre sans un mot qui me plait. Ces fois où nous sourions au même instant, pour la même raison, sans même se regarder. Ces petites habitudes particulièrement étranges et inutiles que nous avons en commun, comme mouiller la brosse à dent avant de mettre le dentifrice, et pas après, au contraire de tous nos amis. Ces fois où il m'appelle à l'instant même où je pense à lui.
Ce lien qui nous unis.

Mon regard se perd, et je me tourne à nouveau pour observer le paysage en silence. Cependant, ses mots me sortent de mes pensées.

« Pourquoi tu crois qu’il y a quelque chose qui ne va pas ? Qui te dit que ce n’est pas parce que tu me manquais tellement que j’ai ressenti l’envie irrépressible de te voir et de passer du temps avec toi Kyun’ah ? »

Je ricane. Il se fout de moi ou quoi ? Tu me prends pour le dernier des abrutis, Ryu Jeong ?

Je n'ai même pas besoin de répondre, il sais parfaitement pourquoi je pense que quelque chose ne va pas. Et c'est sans le contrôler que je lâche à mi-voix :

« Si tu ne m'ignorais pas autant, ces derniers jours, je ne t'aurais peut-être pas manquer au point que tu ressentes l’irrépressible envie de me voir. »

Je croises les bras sur mes genoux, eux-même repliés sur mon torse. Je suis un sale gosse immature, je le sais. Mais ce que je veux, c'est que Ryu se confie à moi. Qu'il m'explique. Comment puis-je le soutenir s'il garde le silence ? A priori, il n'a pas envie de discuter, mais pourquoi une telle ambiance s'il n'a pas l'intention de me dire quoi que ce soit ?
J'admets que je ne sais plus vraiment comment je suis censé réagir.
Parce qu'en ce moment, je suis à mille lieux d'imaginer ses pensées. Je n'ai jamais eu le moindre problème pour le comprendre. Pourtant, aujourd'hui, je donnerais tout ce que j'ai pour être dans sa tête.

« Tu ne m’as pas offert mon cadeau…M’aurais-tu oublié, ingrat ? »

...Sérieusement ?
J'ai envie de lui coller mon poing dans la figure. Là, maintenant, et lui ôter ce rictus qui habille ses lèvres. Est-ce qu'il se moque de moi ? Il le fait exprès ? En général, j'aime qu'il joue avec moi. Qu'on se chamaille.
Mais là, j'ai vraiment l'impression qu'il se fout de ma gueule. A moins...Qu'il soit désespéré à ce point ?
Je murmure, continuant d'observer le sable à mes pieds, avant de répliquer ;

« Poses-toi la question, pourquoi je te l'ai pas offert. »

Parce que tu m'évitais. Même pour ton anniversaire.


Malgré tout, je n'arrive pas à lui en vouloir pour ses mots. Ma colère s'est dissipé en à peine une minute, et je m'inquiète à nouveau, pour lui. Il est tellement différent de d'habitude que je me demande qui est la personne à mes côtés. Un Ryu que je ne connais pas...Où une facette de lui-même que je n'ai jamais eut l'occasion de rencontrer.
Expirant doucement pour retrouver mon calme, je glisse une main dans ma poche. J'appréhende, pour la première fois, de puis offrir mon cadeau. Doucement, je sors le petit paquet de ma poche, et l'observe longuement, jouant un peu avec. Cependant, je tourne la tête, et ose enfin le regarder, observant ses yeux. Depuis qu'il est arrivé, c'est la première fois qu'on se regarde dans les yeux, et je tends doucement mon paquet vers lui, avant de sourire :

« Tu sais pourtant que j'oublierais ton anniversaire pour rien au monde, idiot. Joyeux anniversaire Ryu. »

Dans le paquet, il y a un petit pendentif, ni trop gros ni trop petit, en forme de fiole. Elle contient du sable blanc, dedans, brillant presque lorsqu'on la met au soleil, même si aujourd'hui, il y en a pas beaucoup, malgré le ciel bleu. La fiole en elle-même était attachée à une fine chaîne en argent, pour qu'il puisse la porter autour du cou. Enfin, s'il veut.
Je l'observe à la dérobée, et voit que Ryu se fige un peu. Je sens mon coeur rater un battement, avant de me faire des films. J'enfouis ma tête dans mon écharpe, afin d'y cacher la moitié inférieure de mon visage, ressentant la nette impression d'avoir fait une bêtise.
Ça ne lui plait pas ?


Je commence déjà à me justifier :

« Hm...Je pense que tu as compris que c'est le sable de cette plage...Mais il date de l'année dernière. »

L'année dernière...Sans doute vient-il de comprendre de quel jour exactement il date. Le sable est un minéral qui se conserve extrêmement bien, et lorsque nous nous étions embrassés pour la première fois, dans le sable, je me souviens avoir refermer mes doigts dans ce sol mouvant sous mon corps. Cet échantillon est resté dans ma poche pendant deux jours, jusqu'à ce que je le conserve dans du verre, comme un souvenir du jour le plus important de ma vie.

Mais ce souvenir, j'ai décidé de le lui offrir.

Ce souvenir qui marque le jour où nous avions véritablement partagé quelque chose ensemble pour la première fois. Un moment fort que nous avions ressenti ensemble, dont je tiens à me souvenir à vie. Pour peu, je sais que ce jour est important pour lui aussi, et même si je me suis sentis gêné en faisant ce cadeau, il a de l'importance à mes yeux.

« C'est...Pour que tu t'en souviennes. Que tu n'oublies pas...Où que tu sois. »

Je me rends compte à quel point ma remarque est bête. Nous nous voyons quasiment tous les jours, et j'imagine déjà sa réaction "Je risque pas d'oublier, Kyun'ah,  je vois ta tronche de sale gosse presque tous les jours ! Laisse-moi au moins mes weeks-ends."
Je relève doucement les yeux, mais me fige en voyant son visage.
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MessageSujet: Re: This is a simple goodbye...   This is a simple goodbye... EmptyMer 2 Oct - 19:29

« Si tu ne m'ignorais pas autant, ces derniers jours, je ne t'aurais peut-être pas manqué au point que tu ressentes l’irrépressible envie de me voir. »

Ses mots viennent se planter dans mon cœur à l’image d’un couteau aiguisé. Quoique, je suis certain que la lame aurait fait moins de dégât. Mais ce n’est pas comme si je ne le savais pas. Evidemment. Je ne pouvais pas simplement l’ignorer, l’éviter depuis des jours, sans m’attendre à des conséquences. Je soupire, encore une fois.

Qu’est-ce que je pourrais faire pour calmer l’ambiance, ne serait-ce qu’un peu ? Dire la première chose qui me passe par la tête, peu importe ce qu’elle est. Tant que ça rompt ce silence oppressant.
Mais j’ai mal joué, de nouveau. Je ne sais pas ce qu’il me prend. A croire que je cherche à le blesser, de sorte que ma nouvelle ne le heurte pas… Quel idiot. Pour une fois, c’est moi le plus idiot.

« Poses-toi la question, pourquoi je te l'ai pas offert. »

Je ne réfléchis plus. J’en ai marre. J’en ai marre de le sentir aussi loin, comme si un mur immense et épais nous séparait, alors que nous sommes encore assez proches pour nous toucher. Nous n’avons jamais, jamais été comme ça. Lorsque nous sommes ensemble, ce n’est pas cette atmosphère glaciale et tendue qui règne. Non. Il n’y a que des rires, de la tendresse, et notre complicité qui est bien plus que légendaire à Busan. Alors, à bout, je fais enfin ce que je me retiens de faire depuis mon arrivée. Je me redresse vivement, et sans prévenir, j’attrape sa taille, l’enserrant avec force. Je pose mon front contre son dos, entourant son corps trop grand de mes bras.

Je voudrais lui demander… Non, implorer son pardon. Je n’aurais pas dû agir ainsi, sous prétexte que la nouvelle m’a fait peur. Il a toujours été là pour moi, et ça aurait dû être le cas cette fois-là également. Au lieu de ça, je me suis simplement et stupidement éloigné en pensant que c’était le meilleur moyen de nous protéger. Mais je ne le ferais pas. Ce n’est pas quelque chose qui se fait entre nous, il n’y en a pas besoin. Il lui suffira juste de sentir la chaleur de mon étreinte pour le savoir.

« Ne m’en veux pas, s’il te plait Kyu Jung… »

Son prénom sonne dans ma bouche, et même à moi, il me semble étranger. Rares sont les fois où je l’appelle ainsi, préférant largement lui trouver mille et un surnoms qui collent parfaitement à sa bouille de gosse. Je veux juste qu’il sache à quel point je m’en veux, à quel point je suis sérieux…

Il s’écarte légèrement pour lier nos regards. Je ne détourne pas les yeux, jugeant bon de l’affronter une bonne fois pour toute plutôt que le fuir. Mais un mouvement retient mon attention. Je remarque alors le petit paquet qu’il tient si serré dans sa main.

« Tu sais pourtant que j'oublierais ton anniversaire pour rien au monde, idiot. Joyeux anniversaire Ryu. »

Ma gorge se noue devant son sourire.  Je peine à reprendre suffisamment mes esprits pour m’emparer du cadeau, les doigts tremblants. Je lui souris à mon tour, pour lui faire comprendre que je sais parfaitement qu’il n’oubliera jamais rien me concernant. Du moins, je l’espère. Lentement, je le sors du paquet. Un pendentif. Je penche la tête, me détachant un peu de Kyu pour pouvoir l’observer avec plus d’attention. Une sorte de petite fiole, remplie de sable blanc, lumineux et en accord avec la longue chaîne d’argent qui la porte. Je reste immobile de longues de secondes, les yeux rivés sur le contenu de la minuscule bouteille. Ce sable, il est lourd sous mes doigts. Parce que je sais qu’il est porteur de souvenirs, de nos souvenirs.

« Hm...Je pense que tu as compris que c'est le sable de cette plage...Mais il date de l'année dernière.»

L'année dernière... Il y a quelques mois, le jour où nous avons été si proche que j’aurais juré que nous ne faisions plus qu’un. Probablement, nos plus précieux souvenirs. Il ne pouvait décidément pas faire de plus beau cadeau. Il a su touché juste, là où il fallait. Comme toujours… Parce qu’il est comme ça, il sait toujours ce qui est bon pour moi sans même avoir à me le demander. Probablement même inconsciemment. C’est donc aussi puissant qu’est notre lien.

Je sens les larmes me monter aux yeux, alors que je lutte désespérément pour les refouler aussi loin que possible. Ce n’est pas le moment. Je dois le remercier, lui dire à quel point ce présent me touche, lui promettre de le porter sur moi chaque jour et de penser à lui à chaque fois que ma peau entrera en contact avec le verre de la fiole. Mais toutes mes résolutions partent en fumée alors qu’il prononce la phrase qui vient m’achever. Définitivement.

« C'est...Pour que tu t'en souviennes. Que tu n'oublies pas...Où que tu sois. »

Mes joues sont devenues humides avant même que je ne le réalise. Je crois bien que c’est la première fois que je pleure devant Kyu. Je me sens tellement idiot, mais c’est plus fort que moi. Je m’en veux d’avoir l’air si misérable et faible devant lui, mais au fond, ça m’est égal. Parce que c’est Kyu, et qu’il peut bien me voir ainsi… Comment peut-il dire une chose pareille ? Alors qu’il ignore encore ce que je m’apprête difficilement à lui dire ? Comment a-t-il su que ce pendentif est surement le cadeau dont j’avais le plus besoin ? Qu’ainsi, où que je sois, j’aurai la part la plus chère à ma vie avec moi. C’est tout ce que je demande. Etre capable de plier son immense corps pour le mettre dans ma poche et l’emmener, où que j’aille.
Et cette fiole… Contient nos souvenirs, certes. Mais aussi une promesse silencieuse d’être toujours près de moi quoiqu’il arrive. Ça n’a pas de prix, c’est une valeur estimable à plus de lingots d’or que le monde n’en trouvera jamais.

« Je te hais. » souffle-je entre deux sanglots. « Pourquoi Kyun’ah ? Qu’est-ce que je vais faire sans toi ? Et toi, qu’est-ce que tu feras sans moi ? Je te hais… »

A bout de nerf, je frappe son épaule de mes poings recroquevillés. Comme un enfant en colère, comme un enfant qui a peur et qui ne sait pas comment réagir… Je tape fort d’abord, ignorant ses plaintes d’incompréhension, puis petit à petit, l’allure ralentie au même rythme que mes larmes redoublent d’intensité. Je répète des mots que je ne pense pas, que je ne penserais jamais. Il le sait. Même si ce serait plus simple, tellement plus simple. Si je ne l'aimais pas autant. Pour ne pas avoir à lui dire combien je suis effrayé, combien j’ai mal à l’idée de tourner les talons et le laisser derrière moi. Un foutu désespoir qui vient me frapper en plein fouet, sans me laisser la moindre chance de survie. Puis je m’arrête, soudainement épuisé. Ma vision est floue, ravagée par les larmes qui ne cessent de couler le long de mon visage, si bien que je discerne difficilement les traits du sien. J’avais promis d’être fort, d’avoir au moins l’air heureux de ma décision, mais rien à faire… Devant lui, je n’arrive pas à tenir le masque.

« Je vais partir Kyun’ah… »

Les mots ont à peine passés mes lèvres, que je m’effondre.

Quitter Busan est faisable. Les yeux fermés, sans réfléchir, sans me retourner. Quitter mon foyer et l’homme qui m’a élevé au péril de sa propre vie est difficile, mais tout aussi faisable.

Laisser mon meilleur ami derrière moi, ma moitié humaine, c’est un déchirement.  Bien plus que je ne l’aurais jamais imaginé.
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MessageSujet: Re: This is a simple goodbye...   This is a simple goodbye... EmptyMer 2 Oct - 21:20

J'ai peur.

J'ai peur, parce qu'il y a un instant qui tourne en boucle, dans ma tête. Cette étreinte qu'il avait eut envers moi m'a paru désespérée. Et surtout...Ses mots. Ces mots qui me font frissonner :

« Ne m’en veux pas, s’il te plait Kyu Jung… »

Combien de fois, depuis que nous nous connaissais, m'avait-il appeler ainsi ? Je ne m'en souviens pas, mais une angoisse me cogne l'estomac, lorsque j'y repense. Précisément où je vois l'expression qui ravage son visage, alors qu'il serre la fiole entre ses doigts.
Et mon monde s'effondre.

Ahn Ryu Jeong pleure devant moi.

Je ne l'ai jamais vu pleurer. Jamais. Et je devine que ce n'est simplement pas l'émotion du cadeau. Il y a autre chose, et je sens mon corps trembler alors que les larmes dévastent ses joues, sans s'arrêter une seconde. Je ne comprends plus rien, et la peur étreint douloureusement mon corps. Je ne supporte pas cette vision qui me détruit de l'intérieur. Mon meilleur ami est en train de pleurer sous mes yeux.

« Je te hais. Pourquoi Kyun’ah ? Qu’est-ce que je vais faire sans toi ? Et toi, qu’est-ce que tu feras sans moi ? Je te hais… »

Son murmure, souffler entre deux sanglots, me frappe avec force, avec une puissance inégalable. Il me dit qu'il me hait, mais j'entends son coeur qui me hurle qu'il m'aime. Il met une tel passion, une telle intensité dans ses mots de haine, que je me sens de plus en plus touché, alors que je m'enfonce dans l'incompréhension.
A bout, il donne un coup dans mon épaule, comme désespéré. Je ne bouge pas, et continue de l'observer sans comprendre :

« R...Ryu ? »

Il cogne un peu plus fort sans me répondre, la voix trop étranglée par les sanglots. Je ne supporte pas la vision, et voudrait essuyer ses larmes, mais mon corps refuse de réagir. Il continue de répéter inlassablement qu'il me hait, alors que le ton de sa voix me prouve le contraire.
Comme épuisé, ses coups deviennent plus faible, mais ses larmes continuent de couler, comme s'il ne contrôlait plus rien.
Et là, il fait ce que lui seul à le pouvoir de faire :

« Je vais partir Kyun’ah… »


Il a réduit mon coeur en morceaux.


Incompréhension, tout d'abord, je ne bouge pas. Accusant le coup, je reste silencieux, et observe ce garçon en larmes qui semble en proie au désespoir. Tout comme moi, en cet instant.

«....Quoi ? C...Comment ça ? Où ? Combien de...»

Je  ne termine pas ma phrase. Combien de temps ? Je n'ose pas la formuler, parce que je me sens totalement tétanisé à l'idée de la réponse.
Je ne veux pas savoir, parce qu'il suffit que je le regarde pour comprendre qu'effectivement, la réponse ne me plairait pas. Il ne partait pas quelques semaines, non...
Tremblant, je sens soudainement mon corps qui se tend. Un sentiment que je n'avais jusqu'à lors jamais connue s'empare de ma tête, me ravageant de l'intérieur.
Le chagrin.

« C'est...C'est pas drôle, Ryu. Arrête...»

Un faible sourire s'étire sur mes lèvres, mais ses larmes, bien authentiques, et le regard qui me lance me fait comprendre à quel point il est sérieux.
Sa mélancolie. Ses absences. Son air distrait.
Le fait qu'il m'ait fuit ces derniers jours.

...

Non, je ne veux pas y croire.

Sans attendre la moindre autorisation, j’attrape férocement mon meilleur ami pour l’écraser contre moi, sans douceur, même si je sais qu’il n’a pas vraiment eut mal. J’ai beau être grand, je ne suis pas plus épais ou robuste que lui. Surtout qu’en cet instant, mon cœur est en miette.
Je serre Ryu Jeong dans mes bras, comme pour le consoler. Je veux sécher ses larmes, je veux le rassurer, et par-dessus tout, en cet instant, je voudrais le faire rire.

Mais je n’y parviens pas.

Je lutte. Je lutte sans relâche pour ne pas lâcher prise. Mais je n’y arrive pas. J’essaie de toutes mes forces de tenir…
Mais trop tard. D’un coup, j’éclate en sanglots, alors que mes doigts se resserrent sur la veste de Ryu, le serrant contre moi. J’ouvre la bouche, mais ma voix se brise en hoquet douloureux. Et pourtant, mon esprit hurle. Il hurle fort, si fort que ma tête et sur le point d’éclater.

Ne pars pas.

Je continue d’hoqueter, ne contrôlant plus les convulsions de ma gorge.

Ne me quitte pas.

Il n’a pas le droit de me faire ça. Il n’a pas le droit. Ma prise se resserre un peu plus autour de Ryu, possessive. Je suis censée être une grande asperge, et pourtant, je me sens petit et seul, en cet instant. Désespérément seul, alors que je comprends que ce morceau de ma vie, si important, que je serre contre moi allait disparaitre. S’en aller, loin…
Sans moi.

Je ne veux pas.

Ryu, je t’en supplie. Ne me quitte pas.


Je le serre un peu plus, comme pour le retenir près de moi. L'empêcher de partir.

Pitié….

Ces mots sont sur le bout de mes lèvres, prêts à sortir. Pourtant, lorsque mes lèvres se délient, il n’y a qu’un flot de son entrecoupés qui en sort, la gorge étouffée par mes larmes, qui tombent en cascade de mes yeux.
Je déteste pleurer, mais aujourd’hui, j’oublie tout. Au point que ma voix s’entrechoque en des sons incompréhensibles :

«  N…. ‘onne ‘as… »

Ne m’abandonne pas.

« …’Yu… »

Ryu.

J’aurais voulu être mature. J’ai 17 ans, après tout, j’ai passé l’âge de faire ce genre de caprice idiot. Je ne peux pas le retenir, et je le sais parfaitement. Si Ryu est en train de pleurer, dans mes bras en me disant qu'il part, c'est qu'il y a réfléchi, qu'il n'a pas le choix.
Et que je ne peux rien faire pour l'en empêcher.
Et pourtant, j’ai l’impression qu’on est en train de m’arracher le cœur à vif. Je ne verrais plus son sourire le matin. Je n'entendrais plus sa voix railleuse m'appeler en râlant "Dépêches, Choi, on va être en retard". Il ne m'achèterais plus de muffins en me disant que je serais qu'une boule de graisse dans quelques années. Je ne sentirais plus la chaleur de sa main dans la mienne, lorsqu'il l'agrippe pour me forcer à courir.
Son sourire ne sera plus qu'un souvenir pour moi.
Mon meilleur ami va devenir un souvenir.

Non.

Je force sur ma voix, tentant vainement de prononcer ces mots qui le retiendront peut-être, mais ma gorge me brûle et m’en empêche. Elle m’empêche de le retenir, lui.
Ces putains de mots ne sortent pas.
A la place, mon corps continue de s’agripper à lui illustrant de lui-même ma requête silencieuse, qui tourne en boucle dans mon esprit.

Ne m’abandonne pas.
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MessageSujet: Re: This is a simple goodbye...   This is a simple goodbye... EmptyMer 2 Oct - 22:32

«....Quoi ? C...Comment ça ? Où ? Combien de...»

Ses mots s’étranglent dans sa gorge, ce qui me pousse à fermer les yeux. Je ne veux pas le voir, je ne supporterais pas d’apercevoir ne serait-ce une once de peine dans le reflet de ses yeux. Sûrement est-ce la raison pour laquelle il ne peut terminer sa phrase ? Il a peur de ce que je dirais alors. Même moi, je me sens incapable de lui répondre. Les sanglots ne font que tuer ma voix.

Le silence tombe d’un coup. Comme s’il lui fallait ça pour comprendre. Je le sens se tendre, au même instant mes doigts se referment brusquement sur les grains de sable. Si seulement ils pouvaient me rattraper, alors que je me bats pour me relever.

« C'est...C'est pas drôle, Ryu. Arrête...»

Drôle ? Je ne rigole pas. C’est bien la première fois, d’ailleurs. C’est ce qui l’inquiète, pas vrai ? Il sent que je suis sérieux. Il doit déjà faire le lien avec les évènements de ces derniers jours, cherchant une faille, un indice sur une possible blague que je lui ferais. Mais rien, il ne trouvera rien. Alors j’ouvre les yeux, les levants assez pour rencontrer les siens. Il les écarquille, et j’y lis la peur. Cette même peur immonde qui m’enserre le cœur.

Il a compris. On y est.

« Je pars… » Répète-je doucement.

Aussi bien pour m’en convaincre, que pour l’aider à se faire à l’idée.

Mais j’ai à peine le temps de reprendre mon souffle, que je sens sa main agripper mon poignet et me tirer vivement contre lui. L’instant d’après, je me retrouve plaqué contre son manteau. Comme je l’ai fait quelques minutes plus tôt, il me serre contre lui. Ses  bras me retiennent, me câline presque férocement. Sous ma main, je sens les battements de son cœur ravagé. Et ça me fait vraiment mal.

Sous mes paupières closes, les larmes arrêtent de s’écouler.

Pourquoi ? L’instinct, peut-être. Parce que je sens que d’ici peu ce ne sera plus mes pleurs qui laisseront des marques indélébiles dans le sable. Ses doigts se referment dans mon dos, me poussant davantage dans son étreinte, à laquelle je réponds faiblement. Mes bras s’accrochent à sa taille, alors qu’une de mes mains vient doucement caresser son dos.

« Ne pleure pas Kyun’ah, je te l’interdis. » murmure-je sans vraiment savoir s’il m’entend.

Pourtant, c’est ce qu’il fait. A peine quelques secondes plus tard, j’entends un premier sanglot. Qui me brise littéralement. Je sens ma poitrine se casser en des dizaines de milliers de petits morceaux aussi coupant que du verre. Et je saigne. Intérieurement, je saigne d’une blessure qui semble impossible à guérir.

Voir pleurer Choi Kyu Jung, n’est pas une chose qui est possible à tous. Sur ce point aussi, on se ressemble. J’ai beau cherché jusqu’au plus lointain de mes souvenirs, je crois avoir vu des larmes sur ses joues qu’à de très rares occasions. Une fois ? Peut-être deux. Mais encore, je ne crois pas qu’il avait conscience de ma présence dans ces moments. Je l’observais juste de loin, dans l’impossibilité d’avancer. Plutôt que d’aller le consoler, j’attendais qu’il se calme, puis je le récupérais. Pour le faire rire. C’est comme ça qu’on fonctionne finalement. On remplace les larmes, par les sourires.

Alors pourquoi aujourd’hui, un simple rictus me semble être un effort surhumain ?  

« Pardon… Je ne savais pas… » Soupire-je. « … Comment te le dire… »

Je ne veux pas te laisser.

Sa prise se resserre, alors que je ne pensais pas ça possible. Où trouve-t-il la force de me tenir contre lui de cette façon ? Il me coupe presque la respiration, s’accrochant à moi comme il se tiendrait à sa bouée de sauvetage. C’est peut-être ça… Nous sommes en train de nous noyer. De nous laisser couler.

Viens avec moi.

Il a encore tellement à faire à Busan. Qui serais-je pour seulement espérer qu’il me suive ? Il n’a pas fini le lycée, n’a pas obtenu son diplôme. Il a sa famille, alors que je n’ai personne qui me retiendrait. Même Jong In m’a encouragé, m’aidant presque à faire mes valises. Des semaines à l’avance. Je ne dis pas qu’il me pousse dehors, il ne le ferait jamais. Mais depuis l’arrivée de la fratrie Tae, on est quelque peu à l’étroit, alors je suppose que ça l’aide un peu. Kyu est encore jeune, tellement jeune. Il a bien le temps de découvrir le monde…

Mais moi, je veux le protéger, pas le laisser seul. Je veux dire, je suis habitué à l’être. Je l’ai été une bonne partie de mon enfance, jusqu’à ce que je le rencontre et qu’il change ma vie de façon radicale. Encore aujourd’hui, je me sens parfois seul. Parce qu’il y a des choses, des secrets, qu’il ne peut comprendre et pour lesquels il ne peut rien. C’est pour ça que je dois partir.  

Même si ça m’arrache le cœur et me laisse la désagréable impression que l’on me lacère les tripes. Même si je suis dans les bras tremblants de mon meilleur ami en pleurs. Même si je me retrouve incapable de le consoler, quand je suis dans un état aussi lamentable que le sien…

«  N…. ‘onne ‘as… »

Ne m’abandonne pas.

Je me redresse, relevant la tête pour voir son visage baissé et rempli de larme. Mon cœur, mon pauvre cœur… Si douloureux devant cette image. Inconsciemment, je laisse de nouvelles larmes coulées le long de mes joues. Pardon.

« Jamais. »

J’attrape ses mains, serrées dans mon dos et les écarte délicatement. Puis j’inverse nos positions. C’est à moi de le prendre dans mes bras, me surélevant légèrement pour serrer sa tête contre mon cœur. Avec des gestes lents et doux, je caresse ses cheveux roses, emmêlant mes doigts dans ses mèches.  

« …’Yu… »

Ryu.

« Je suis là… »

Alors que je pleure. Que je ne peux retenir mes larmes, pleurant de tout mon cœur de le faire pleurer lui. Dix-neuf ans ? Je me laisse dix ans de moins pour réagir ainsi à une décision que j’ai prise. Tu n’es qu’un idiot Ahn Ryu Jeong, et le garçon entre tes bras en est la preuve.

Doucement, je relève son visage. Je le regarde un moment, apercevant mes propres larmes s’effondrer sur ses joues et se mêler aux siennes. Même ça… Je tente vainement de lui sourire, ne formant au final qu’une vilaine grimace peu convaincante. Si seulement je trouvais les bons mots pour le rassurer. N’importe quoi qui puisse arrêter le flot continu de ses pleurs. Avec tendresse, j’encadre sa jolie tête entre mes mains, laissant mes pouces aller cueillir les petites perles salées. Jusqu’à ce qu’il n’y en ait plus. Et s’il y en a de nouvelles, je les sèche aussitôt. Inlassablement. Sans cesser de caresser ses joues humides, je me penche. Mes lèvres trouvent son front, et l’embrasse.

« Tu te souviens quand tu as dit que j’étais plus important que ta propre vie ? »

Mon front contre le sien, je plonge dans ses yeux larmoyants. J’ai du mal à contenir les trémolos dans ma voix, et je sais parfaitement qu’il en a conscience. Mais je dois lui dire, au moins une fois. Qui sait ce qu’il se passera quand je partirai ? Je veux lui dire… Tant pis si ma voix tremble, qu’elle est remplie de sanglot, et que je m’écroule de nouveau.

« Jusqu’à maintenant, tu as toujours été ma vie. » chuchote-je. « Ca ne changera pas aussi facilement. »
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MessageSujet: Re: This is a simple goodbye...   This is a simple goodbye... EmptyMer 2 Oct - 23:50

« Je pars… »

Tais-toi.

Je veux me boucher les oreilles, en cet instant, pour ne plus entendre ces mots qui me lacèrent. Pourtant, je ne le fais pas, contentant de me raccrocher à lui, parce qu'il se pourrait bien que ce soit les derniers mots que j'entende de lui.
C'est horrible. J'ai l'impression d'être dans un vieux film, un roman tragique, une bande dessiné. Normalement, on ne réagit pas aussi violemment au départ de son meilleur ami. On est triste, pris au dépourvu, on pleure un peu. Mais on se promet avec le sourire de s'écrire, de s'appeler, de prendre des nouvelles, et de passer les prochaines vacances ensemble. C'est comme ça qu'on fait normalement, non ?
Alors pourquoi je réagis comme si je venais d'apprendre qu'il allait mourir ? Pourquoi je souffre à ce point de ce départ, de comprendre qu'il sera loin de moi pour un temps indéfini ?
Pour la première fois de ma vie, je regrette d'avoir rencontré Ryu. Je n'aurais pas connue une douleur aussi atroce sans ça...

Mais je n'aurais jamais connu tout le reste non plus. La sensation d'être parfaitement compris par quelqu'un. D'être aimé. De s'amuser. De communiquer d'un regard.

Il continue de pleurer, retournant un peu plus le couteau dans la plaie. Ne me dis pas que tu pars, si c'est pour me lancer un tel regard, Ryu.

« Ne pleure pas Kyun’ah, je te l’interdis. »

Tu me dis ça, alors que tu es le premier à avoir craquer. Tellement injuste, Ryu. T'es trop injuste.

« Pardon… Je ne savais pas… » Il soupire faiblement en reprenant « … Comment te le dire… »

Je me sens hoqueter à nouveau, comme si je suis incapable de me calmer. Si seulement c'était un mauvais rêve.Un cauchemar duquel j'allais échapper, et me réveiller.
Réveille toi, Kyu Jung. Réveille toi.
Les minutes passent, toutes plus douloureuses les unes que les autres, mais je ne me réveilles pas. Nous sommes toujours sur la plage en train de vivre l'un des instants les plus douloureux de notre vie.
Je continue de l'implorer maladroitement de ne pas m'abandonner, et il entend mes suppliques malgré mes sanglots :

«  N…. ‘onne ‘as… »
« Jamais. »

Ma respiration s’accélère, alors que Ryu prononce le premier mot qui ne m'arrache pas le coeur. Légèrement rassuré, je le laisse attraper mes mains pour inverser les rôles, alors qu'il me serre contre lui. Je sens son coeur battre contre mon visage, ce dernier étant enfoui contre son torse. Je ferme les yeux et m'agrippe à lui comme si c'était la dernière fois que je le serre dans mes bras, inspirant son parfum pour le graver en mémoire.
Ses doigts s'entremêlent dans ma chevelure avec une infinie douceur qui me torture.

Je l'appelle. Je l'appelle désespérément dans mon coeur, alors que les mots peinent à se former entre mes lèvres. Et pourtant, comme d'habitude, il me comprend sans peine :

« Je suis là… »

Et pourtant...Il pleure autant que moi. Ryu me dit qu'il est là mais son visage ravagé par la tristesse me prouve qu'il ne le restera pas. Sa présence est éphémère, maintenant, je l'ai compris.

Il tente de sourire, mais sa tentative n'arrange pas nos états.Je sens ses larmes qui joignent les miennes, roulant sur ses joues pour glisser sur ma peau. Même en pleurant comme des enfants, nous continuions d'être liés. Alors pourquoi nous inflige-t-on une telle épreuve ? Pourquoi ça arrive si tôt ?
Quest-ce que j'allais devenir sans lui ? Nous étions trop fusionnel. Encore plus que des jumeaux, et j'avais l'impression qu'on était en train de m'arracher ma moitié à vif.
La sensation est atroce.
Et pourtant, derrière toute cette souffrance, ses mains douces viennent saisir mon visage avec délicatesse, et je l’observe sans comprendre. Lentement, il sèche mes larmes, les récupérant les unes après les autres. Sa tendresse me détruit encore plus, me laissant comprendre que je n'y aurais peut-être plus jamais droit.
Parce qu'avec sa réaction, rien ne me laisse penser que je le reverrais de sitôt.
Lentement, ses lèvres se posent sur mon front, comme pour me rassurer :

« Tu te souviens quand tu as dit que j’étais plus important que ta propre vie ? »

Ryu pose son front contre le mien avec une infinie douceur, et je me rappelle que la dernière fois que nous avions eut ce geste, c'était dans sa chambre, alors que nous ne faisions plus qu'un. Ce lointain souvenir rend l'instant encore plus douloureux, me rappelant qu'il allait s'éloigner de moi.
Il murmure alors d'une voix tremblante d'émotion, les mots qui me tue à petit feu :

« Jusqu’à maintenant, tu as toujours été ma vie. Ça ne changera pas aussi facilement. »

Je continue de le regarder, et grave ses mots dans mon esprit. Peut-être est-ce les derniers que Ryu prononce de vive voix devant moi...Avant longtemps...Très longtemps.
Je tente de répondre, malgré ma respiration hachée :

« Tu crois...Sincèrement...Que je vais réussir à te laisser partir après avoir entendu ça ? »

Je passe maladroitement ma manche sur mon visage pour essuyer les traces humides, tout en regardant mon meilleur ami avec un peu plus de détermination. Malgré tout, ma voix reste tremblante, mais je veux comprendre :

« Pourquoi...Pourquoi tu pars ? C'est quoi la raison ? Si ce n'était pas extrêmement important...Tu partirais pas...Tu réagirais pas comme ça. »

Je l'implore presque. Ça ne me ressemble pas, mais c'est Ryu, en face de moi. Ryu, mon meilleur ami, une partie de ma vie qui s'en va loin de moi. Il faut que je sache :

« Je peux comprendre...Si tu m'expliques. Il faut que tu m'expliques. Je t'en prie...Ne...Ne pars pas sans me dire au moins pourquoi. »

Je mérite au moins de savoir. De connaître la raison qui pousse Ryu à s'éloigner loin de moi. Il ne serait pas cruel...Au point de partir sans rien me dire ? Alors que je suis..."sa vie", comme il le dit si tendrement ?
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MessageSujet: Re: This is a simple goodbye...   This is a simple goodbye... EmptySam 5 Oct - 18:14

« Tu crois...Sincèrement...Que je vais réussir à te laisser partir après avoir entendu ça ? »

Je reste sans voix. Pourquoi ai-je l’impression que ma propre détresse se déteint doucement sur lui ? Je n’aime pas voir ses yeux larmoyants se lever vers moi, comme en attendant que je lui annonce que tout ceci n’était qu’une blague. J’aimerai. Mais… Ma décision est déjà prise. Rares sont les fois où je change d’avis subitement. Bien que ça m’en brise le cœur.

Je crois qu’il le sait. Je le lis dans son regard alors qu’il essuie maladroitement les traces de larmes qui rongeaient ses joues.

« Pourquoi...Pourquoi tu pars ? C'est quoi la raison ? Si ce n'était pas extrêmement important...Tu partirais pas...Tu réagirais pas comme ça. »

Je souffle. Evidemment, il me demande la raison. Il m’implore de lui dire pourquoi, lui qui n’a jamais voulu se mettre à genoux devant personne. Pourquoi ? Comme si je pouvais lui dire. Est-ce qu’il me croirait ? Si je lui annonçais que je ne suis pas comme lui, que j’ai quelque chose de plus, quelque chose qu’il ne pourrait pas comprendre. Comment pourrais-je même lui avouer ?

Tiens, Kyu, je ne te l’ai jamais dit mais bien avant que l’on se connaisse, un gène s’est développé, faisant de moi ce que mes parents appellent « monstre ». Tu m’as souvent demandé pourquoi je ne vivais pas chez eux ? C’est pour ça. Parce qu’ils ne peuvent supporter de me regarder en face, moi qui ne leur ressemble en rien.

« Je peux comprendre...Si tu m'expliques. Il faut que tu m'expliques. Je t'en prie...Ne...Ne pars pas sans me dire au moins pourquoi. »

Parce que ça aussi, tu ne le sais pas… Mais tu vois, les gens comme moi, ils sont obligés de charger entre eux, sinon eh bien oui, on meurt. On le fait même en s’embrassant. C’est comme ça qu’on trouve notre âme-sœur, celle qui vient nous compléter, celle pour laquelle je pourrais traverser le monde…

Ce que j’espérais que tu sois.

Je soupire, caressant ses cheveux tout en cherchant mes mots. Je ne peux pas lui dire. Est-ce qu’il me croirait ? Kyu a besoin de preuves, il fonctionne qu’avec ce qu’il voit. Comment lui prouver, puisqu’il n’a aucune idée de ce que le gène provoque chez moi ? Et s’il me croit, qui me dit qu’il ne me fuira pas ? Je le connais, je sais qu’il ne ferait rien pour me blesser. Mais il y’a toujours un mais… J’ai peur… Je ne veux pas le blesser, je ne veux plus le voir pleurer. Je préfèrerai qu’il crie. Qu’il s’énerve… A la limite. Mais quoique je puisse dire aujourd’hui, le résultat sera surement le même.

Alors autant me servir de la version officielle.

« On en a déjà parlé Kyun’ah… Tu te souviens ? » murmure-je en m’installant devant lui pour pouvoir l’observer.

A l’époque, nous n’étions peut-être pas aussi proches et fusionnels que ce que nous sommes maintenant. Il y a déjà deux ans que je lui ai dit que je voulais devenir le plus grand reporter de l’histoire et faire le tour du monde. A l’époque, est-ce qu’il m’a cru ou est-ce qu’il pensait que c’était l’une de mes frasques habituelles ? Toujours est-il qu’aujourd’hui, c’est le seul moyen que j’ai trouvé pour lier ma vie à ma terrible obsession.

« Je vais partir faire mes études à l’étranger… » commence-je en hésitant.

Je déteste lui mentir. Il le sait parfaitement quand c’est le cas. Comme s’il avait un radar, ou que le mensonge se lisait sur mon visage. De toute façon, Choi Kyu Jung a un don pour traquer les tricheurs et autres menteurs. Je ne passe pas au travers du filet.

« Tu sais… Le super reporter, le tour du monde, tout ça… »

Waouh. C’est tout ce que tu as trouvé Ahn Ryu Jeong ? C’est sûr qu’avec ça, il va arrêter de pleurer et il va te laisser partir. Quel idiot. Même pas capable de rassurer la personne qui compte le plus dans ta vie.

« Je n’ai pas le choix Kyu… Il faut que je le fasse. » murmure-je en plaçant mes doigts sous son menton pour lui relever la tête. « C’est… Mon destin. »

Je ne peux que le serrer aussi fort que je peux contre mon cœur, le laissant sentir que je suis encore là. Que quoiqu’il arrive, je ne le laisserai pas.
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MessageSujet: Re: This is a simple goodbye...   This is a simple goodbye... EmptySam 5 Oct - 20:48

Ryu soupire. Je l'implore presque à genou et il soupire comme si...Comme si c'était une cause perdue d'avance.
Comme si attend de moi une chose que je ne peux lui offrir.

Alors que je me sens capable de lui offrir le monde.


Je baisse la tête alors qu'il ébouriffe tendrement mes cheveux. Il ne peut pas me le dire. J'ignore pourquoi, mais il y a quelque chose qui l'empêche de se livrer totalement.
Même à moi.

« On en a déjà parlé Kyun’ah… Tu te souviens ? »

Oui, je me rappelle. C'était il y a un moment déjà. Il m'avait dit tellement de choses, je les avais toutes gardées dans un coin de ma tête, précieusement. Mais à l'époque...Je n'imaginais pas qu'il comptait partir dès qu'il aurait le diplôme en poche.
Si seulement j'avais dix-huit ans...Ou non, si seulement j'avais travaillé plus. Je suis brillant, en cours, je n'ai aucun problème avec ça. Mais si je l'avais été plus, j'aurais sauté une classe ou deux...J4aurais été diplômé en même temps que lui, et je l'aurais suivi.
Le suivre....Si seulement je le pouvais !

« Je vais partir faire mes études à l’étranger… »

Ça, je le sais, il m'en a déjà parlé par le passé, mais...Mais certainement pas...Aussi vite. Et franchement, je ne pense pas que ce soit ces études qui le mettent dans un tel état, pour prendre une décision si difficile.

« Tu sais… Le super reporter, le tour du monde, tout ça… »

Dites-moi que c'est une blague. Dites moi que Ryu est en train de me faire une mauvaise blague...Il sait pourtant qu'il est mauvais menteur. Pense-t-il sincèrement qu'un excuse pareille soufflée d'une voix tremblante convaincrait qui que ce soit ?
Surtout pas moi...Son meilleur ami.

« »

Je ne suis pas convaincu et je vois dans ses yeux qu'il s'en doute. Pourquoi ne veut-il pas me dire la vérité ? Il ne me fais ...Pas confiance ? Je n'arrive même pas à lui répondre quoi que ce soit, tant ses mots me sidèrent. Je comprends qu'il ne me diras rien, et garde le silence, avant de fermer les yeux. Je ne veux rien entendre de plus. Cependant, il me force à le regarder en soulevant mon menton, et je plonge dans ses iris :

« Je n’ai pas le choix Kyu… Il faut que je le fasse. C’est… Mon destin. »

Cette fois-ci, je garde à nouveau le silence, mais pour une autre raison. Ces mots....N'y a-t-il pas un double-sens ? Non, là, c'est trop gros...Il y a trop d'indices.

Pas le choix.

Mon destin.


Est-ce qu'il essaie de me faire comprendre quelque chose ? Ce qui est sûr...C'est que ce soudain départ n'a rien à voir avec ses études et ses ambitions professionnelles. J'en suis persuadé.
Je me mords les lèvres en me retrouvant contre le coeur de Ryu, écoutant ses battements. C'est comme s'il était encore là...Pour l'instant.
Cette idée fait remonter les larmes aux yeux, que je tente de repousser en un reniflement, avant de venir agripper sa veste de mes mains. Je ne peux rien faire. Je ne peux pas le retenir.

La seule chose qui me vient à l'esprit, que je suis censé faire...C'est l'encourager. Et le soutenir.

« Je...»

C'est tellement dur à dire :

«...Je te souhaite...Bon courage. »

J'adore Ryu. Je l'aime et je l'adore, je n'ai jamais ressenti de sentiments plus forts pour qui que ce soit, et son bonheur et tellement plus important que le mien. Pourtant, c'est la première fois de ma vie...Que je lui mens.
Je ne pense pas mes mots. Je ne veux pas l'encourager à partir loin de moi. L'encourager...A s'en sortir ailleurs. Je veux le faire, mais je n'arrive pas à être sincèrement heureux. Sa décision me fait vraiment trop mal.
Je retiens mes larmes au maximum et ose le regarder un instant. Il n'a plus ce petit sourire en coin que j'adore chez lui. Ses blagues...Ses stupides blagues...Je ne les entendrais plus.
Plus du tout...?
J'observe ce garçon en face de moi, en croisant ses pupilles si...Vivantes, empruntent d'émotion, je ne résiste pas.

« Ryu... »

Mes lèvres trouvent les siennes d'elles-même. Comme si le geste était le plus naturel du monde, je glisse une main à sa nuque pour l'attirer à moi alors que nos bouches se rencontrent, brûlantes. Et lentement, sans attendre la moindre autorisation de sa part, ma langue se fraye un chemin pour trouver sa jumelle, jouant doucement avec. Je me rappelle que chacun des baisers que j'ai échangés avec lui étaient plus délicieux que les uns que les autres. Je me rends compte à quel point je suis bête, à trouver celui-ci encore meilleur. Doux, chaud...Terriblement vivant.

Alors c'est ça, le goût du désespoir ?


Il doit sentir à quel point je tremble, à travers ce baiser. Que ma main qui s'agrippe à sa nuque ne retient pas uniquement ses lèvres contre moi, mais tout son corps. Comme un dernier appel désespéré, sans espoir de réponse positive.

Ne pars pas.
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MessageSujet: Re: This is a simple goodbye...   This is a simple goodbye... EmptySam 5 Oct - 22:18

Est-ce qu’il me comprend ? J’appuie sur le dernier mot, plongeant mon regard dans le sien. Il faut qu’il comprenne. Il n’y a que lui qui pourra entendre ce que je ne dis pas à voix haute. Tout ce que je lui cache, je veux qu’il puisse être capable de le voir dans mes yeux. Parce que je sais que je ne serais surement jamais en mesure de lui avouer. C’est trop dur, trop de choses peuvent en découler. Et puis quoi ? Je lui dirais combien j’ai pleuré, tard dans mon lit, parce que mes prières restaient sans réponses. A quel point j’ai espéré me tromper, et ne pas saisir les signes qu’il pourrait m’envoyer. Toutes les fois où je me suis dit que ma vie serait tellement plus belle, et plus simple, si seulement ça pouvait être lui.

Alors en silence, je le supplie de me comprendre. Mieux que personne ne puisse le faire.

Mais je ne sens que ses mains qui s’agrippent à ma veste, dans un geste de désespoir qui me va droit au cœur. Et me l’arrache férocement.

« Je...»

Je ne veux pas partir. Retiens-moi.

Qu’est-ce que j’attends au fond ?

«...Je te souhaite...Bon courage. »

J’arque un sourcil. Allait-il vraiment dire « bon courage » ? Sérieusement. Pour qui il me prend. Si je mens aussi mal que je suis capable de marcher les yeux fermés, il ne vaut pas vraiment mieux. Il n’ose même pas me regarder directement, alors qu’il prononce des mots qui sont censés me rassurer, m’encourager à partir sans avoir peur de ce que je laisse derrière moi. Toi.

C’est donc tout le mal que je te fais…

« Regarde-moi. Kyun’ah. Regarde-moi quand tu me mens… »

Peut-être qu’il est capable de passer outre le fait que moi, je lui mens ouvertement. Parce qu’il sent que je le fais pour nous, pour qu’il se sente un peu mieux, pour me protéger aussi. Mais moi, je ne supporterais pas qu’il évite mon regard de cette façon, alors qu’il dit des mots aussi forts sans même les penser. Pas Kyu Jung. N’importe qui, mais pas lui.

Alors il lève ses pupilles remplies de larmes vers moi, les lèvres tremblantes. Encore une fois, une larme aiguisée s’enfonce lentement jusqu’au fond de mes entrailles. Pourquoi ça doit faire si mal ? Comme si on m’arrachait subitement ma moitié.

« Ryu... »

J’ouvre la bouche, prêt à répondre à son ton désespéré et perdu. Mais très vite, sans que je m’y attende, ses lèvres viennent la couvrir, étouffant mes mots dans le creux de ma gorge. Je garde les yeux ouverts, observant ses traits tendus alors qu’il m’embrasse avec une tendresse désarmante. Puis, alors que sa langue vient chatouiller l’entrée de ma bouche avant de s’y frayer un chemin, je me laisse aller. Dans ses bras. Sa main sur ma nuque, qui me ramène toujours contre lui pour intensifier un baiser que je souhaiterai sans fin. Si doux. Si désespéré. Si chaud, et meurtrier. Je m’y accroche, une dernière fois. Combien de fois nous pourrons encore nous embrasser avant mon départ ? Combien de fois pourrais-je sentir sa chaleur qui laissera un manque terrible contre mon corps ? Comme un désespéré s’agripperait à son unique espoir, j’approfondis de moi-même la danse entre nos deux langues, les laissant se retrouver et se dire ce que nous ne pourrons jamais prononcer.

Même à bout de souffle, je ne me résous pas à m’écarter de lui. Je reste si près de ses lèvres que leur appel me fait vibrer d’horreur.

« Encore… Ne me laisse pas. »

Quelle ironie. C’est moi qui pars, et lui qui reste. A croire que je ne suis pas si fort que Jong In le pensait, à croire que finalement je pourrais bien me perdre dans des bras qui ne devraient pas m’accueillir aussi bien. Ce n’est pas juste, au fond. Je pensais que la vie était bien faite. Qu’elle m’avait prévu un destin hors du commun, contre un corps qui serait fait pour le mien. Non pas pour que je m’égare dans des soupirs que je devrais un jour abandonner à un autre… Car ce n’est pas moi qui le réveillerais chaque matin avec un sourire et un muffin au chocolat.

Et quelque part, ça me rend dingue.

« J’aimerais tellement… Tellement que ce soit toi… » murmure-je en laissant échapper une larme.

Elle roule sur sa joue, glissant jusqu’à son cou en laissant une marque que je devine glacée. Je sens mes propres frissons se propager sur son corps. J’ai envie de crier. De crier à l’injustice.

Pourquoi pas toi ? Dis-moi Kyun’ah, pourquoi pas toi ?
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MessageSujet: Re: This is a simple goodbye...   This is a simple goodbye... EmptySam 5 Oct - 23:40

Je l'ai vu arquer ce sourcil d'un air dubitatif. Évidemment qu'il ne me croit pas. C'est mon meilleur ami. Il me connait...Sur le bout des doigts.

« Regarde-moi. Kyun’ah. Regarde-moi quand tu me mens… »

Comment veut-il que je fasse une chose ? Je ne lui ai jamais menti. Je n'en ai jamais eu besoin. C'est la première fois que je le fait, et je me sens terriblement honteux. Mais j'ai cru...Que ça lui ferait moins mal que si je le supplier encore de rester.
C'est pourquoi je ne m'attendais pas à ce qu'il me répondes de cette façon à mon baiser. Il y met autant de passion et de désespoir que moi.
S'il existe un Dieu là-haut...Je voudrais renaitre. Renaitre dans un monde où nous pourrions être en ensemble. Libre et sans entrave. A part celles de nos deux coeurs liés l'un à l'autre.
Pitié.

Je retins un sanglot alors qu'il décolle à peine les lèvres, si proche de moi. Je sens le souffle chaud de Ryu contre mon visage, et grave ses traits dans ma mémoire, pour ne jamais les oublier.

« Encore… Ne me laisse pas. »

« ...Ryu...»

Je déglutis lentement, sans même remarquer que mes larmes coulent à nouveau. Doucement, je caresse ses joues pour déposer un léger baiser sur ses lèvres, sans l'approfondir. Un baiser d'enfant...Mais qui signifie tellement plus pour moi.
J'ai aucune envie de te laisser, Ryu. Aucune. Je ne veux pas que tu partes. Je hurle dans mon esprit. Je te supplie de rester avec moi. Si tu me le demande, je me mettrais à genoux. J'irais décrocher le ciel et te fabriquerait un anneau composé des constellations. Demande-moi ce que tu veux, je le ferais.
Mais ne pars pas.


J'ai tant de mots qui restent au travers de ma gorge, mais aucun son ne sors. Aucun. Parce que mes mots se sont évanouis à l'instant même où je l'observe. Je frissonne, alors que la vision que m'offre Ryu est en train de me tuer, lui aussi. Il pleure à nouveau. L'une de ses larmes rouler le long de mon cou, froide comme de la glace. Et ça me tue.
Jusqu'à ce que j'entende sa faible supplique :

« J’aimerais tellement… Tellement que ce soit toi… »

Je le savais. Son départ n'a absolument aucun rapport avec son envie de devenir reporter. Il y a autre chose...Quelque chose qu'il ne peut pas m'avouer. Tant pis...Chaque indice que tu sèmes sont pour moi une chance de découvrir ce qui te désespère...Et ce qui te pousse à t'éloigner de moi. Même si ça me brise, je ne peux pas te retenir. Mais ça ne m'empêchera pas de découvrir ce que tu me caches.
Je prends doucement sa main pour la serrer, caressant sa paume de mon pouce. Je multiplie les contacts, parce que j'ignore quand est-ce que je pourrais le serrer à nouveau dans mes bras, sans répondre à ses mots.
Ça lui ferait trop mal, si je répondrais, ce pourquoi je préfère poser la question qui me brûle les lèvres :

« Ryu...On se reverra ? »

Je le regarde dans les yeux, cette fois :

« Même si c'est dans deux, cinq ou dix ans...Tu peux me promettre qu'on se reverra ? Sans mentir ? »

Promets-moi au moins ça. Si je dois me résigner à te laisser partir...Laisse-moi au moins l'espoir de te revoir
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MessageSujet: Re: This is a simple goodbye...   This is a simple goodbye... EmptyDim 6 Oct - 0:33

Je le sens prendre ma main avec une douceur qui me donne envie d’hurler. Je pense à toutes les fois où ma peau ne trouvera plus la sienne, tard dans le noir lorsqu’un besoin d’être rassuré mon prendra. Et mon cœur s’emballe. Je ne suis pas prêt, pas encore prêt à le quitter. C’est un fait.

Tout aussi doucement, je tire sur sa main, l’entrainant avec moi alors que je m’allonge sur le sable humide. Je l’incite à venir me rejoindre, à s’accrocher à mes flancs pour ne pas avoir à me lâcher. Puis je pose sa tête entre mon épaule et mon torse, en sorte que je puisse observer son visage sans avoir à loupé une seule de ses expressions. C’est si précieux. Pourtant, je ne peux m’empêcher de fermer les paupières un instant. Juste pour imaginer… Me faire une idée… Dans combien de temps pourrais-je encore voir sa bouille ? Il aura grandi, il aura muri. Ce ne sera plus le sale gamin qui manquait de me faire avoir des infarctus… Il sera surement un homme qui me donnera envie de me retourner sur son passage. Qui sait ?  

« Ryu...On se reverra ? »

J’ouvre les yeux, tombant sur son regard inquiet. Idiot. Il veut vraiment devenir détective, en étant aussi naïf ? Il est tout ce que j’ai, jusqu’à aujourd’hui. Si je dois revoir quelqu’un ce ne sera que lui. Rien que lui. Je traverserais la planète des centaines de fois, juste pour avoir le plaisir de croiser son regard. Peu importe où je me trouverais, je reviendrais toujours à ses côtés parce que c’est là que je me suis toujours senti réellement à ma place.

Alors je lui souris, caressant sa joue du dos de la main.

« Pourquoi est-ce que j’aurai envie de te revoir d’abord ? Hein ? » souffle-je en levant les yeux au ciel.

Pourtant, au ton qu’il a employé et à la lueur craintive dans ses pupilles, je devine que le moment n’est pas fait pour la plaisanterie. Cette fois, je dois vraiment le rassurer. Comme un meilleur ami, comme un ainé, comme un frère…

« Même si c'est dans deux, cinq ou dix ans...Tu peux me promettre qu'on se reverra ? Sans mentir ?
- Kyu Jung…»

Je murmure son prénom avant de le pousser délicatement contre les grains de sable. Avec un air aussi sérieux que possible, je le surplombe, posant mes coude de chaque côté de sa tête. Pour une fois, il a vraiment l’air plus jeune que moi. Tout perdu et apeuré, s’accrochant désespérément à ma veste pour ne pas couler. Je ne te laisserai jamais, quoiqu’il arrive…

« Je te le promets. D’accord ? Je te promets qu’on se reverra, très bientôt. » souffle-je en posant mon front contre le sien. « Je n’aurais même pas le temps de te manquer que je serais déjà de retour. »

Avec un sourire, je fais de mon mieux pour rendre crédibles mes mots. Bien que ce ne soit pas très difficile en soit, car je pense chacun d’eux. Je reviendrais toujours vers lui, il n’a pas à en douter. Il a été toute ma vie, et il en fera encore parti jusqu’à ce qu’elle ne s’éteigne. Alors peu importe le temps que ça prendra, je finirai toujours pas faire demi-tour et rentrer à la maison. Qui sait ce qui aura changé alors ? Qui j’aurai à mon bras, et qui je lui présenterai fièrement parce que j’ai enfin pu rencontrer mon destin.

Finalement, peut-être que nous séparer tant qu’il en est encore temps est une bonne chose. Sinon, je n’aurai pas été capable de faire ce pour quoi je suis né. Aller courir après cette âme qui doit compléter la mienne, puisque au bout du compte, je me serais surement mis à penser que cette âme était la sienne. Il y a simplement eu une erreur dans la distribution des rôles. Oui. Je serais resté pour lui. Même aujourd'hui, s'il me l'avait demandé, est-ce que j'aurai pu lui refuser? Alors là, ma main contre sa joue chaude et humide, je me dis que c’est un bon choix.

Je reviendrais. Et je le retrouverais.

« Ce n’est pas un Adieu Kyun’ah… Alors soit là à mon retour. »
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MessageSujet: Re: This is a simple goodbye...   This is a simple goodbye... EmptyDim 6 Oct - 1:39

Lentement, Ryu tire sur ma main, m'entraînant sur le sable. Je reste accrocher à lui, refusant de m'éloigner, et pose ma tête contre son torse, appréciant ce doux contact. Si agréable...Il ferme les yeux une seconde, et j'en profite pour l'observer, gravant ses traits en mémoire, encore et encore.
Doucement, je l'entends m'appeler, alors que je lui confie mes craintes. Sa façon de murmurer mon prénom me fais frissonner. Je le laisse faire, alors qu'il m'allonge contre le sable. Ses coudes se mettent de part et d'autre de ma tête, et étrangement, je me sens tout petit. Instantanément, je me rappelle de notre premier baiser, mais le chasse de mes souvenirs pour ne pas me remettre à sangloter. Calme toi, Kyu, tu n'es pas dans une comédie dramatique.
Je reste accroché à sa veste, sans cesser de le regarder, avant d'écouter ses mots :

« Je te le promets. D’accord ? Je te promets qu’on se reverra, très bientôt. Je n’aurais même pas le temps de te manquer que je serais déjà de retour. »

Je sens son front contre le mien, et ne bouge plus. Ce contact, nous ne l'avons eu qu'à des moments véritablement intense. Pour notre première fois...Et pour aujourd'hui. Comment réagirait-il...S'il savait qu'il me manque déjà ? Il est encore là en cet instant, mais je sais que c'est la dernière fois...Et ça me brise.
Je tremble légèrement, mais l'envie de pleurer m'a quitté. Je me sens plus calme depuis qu'il me parle...Sincèrement. Ses promesses me paraissent plus réelle, et je ne suis plus suspicieux. J'observe son sourire et l'effleure du bout des doigts, alors qu'il continue de m'observer. J'ignore à quoi il pense, mais j'imagine qu'il s'imagine comment se déroulera son retour. Du coup, par extension, j'y pense aussi. Aura -t-il grandi ?  A quel âge nous reverrons nous ? Ryu Jeong...Idiot.

« Hm....Ne traîne pas trop en route, alors. »

Je tente d'avoir l'air détaché, mais nous savons tous les deux que je ne le suis pas. Est-ce ma faute si je suis aussi accro à lui ? Perdu sans sa présence à mes côtés ?
Non, Kyu Jung. Ne sois pas égoïste. Il a besoin de ce voyage...

« Ce n’est pas un Adieu Kyun’ah… Alors soit là à mon retour. »

Je l'observe longuement, alors que mes yeux croise les yeux. Sont regard et droit, chaud et sincère...Tellement sincère qu'il me réchauffe de l'intérieur. Je ne bouge pas, serrant sa main dans la mienne, alors qu'un sentiment beaucoup plus serein m'envahit. Sur cette réponse-là, je lui fais entièrement confiance...Et pour la première fois depuis le début de notre conversation, je me permets d'esquisser un sourire.
Un vrai sourire.

« Je t'attendrais. »


Fin
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