Besoin de réconfort

Soo Hae & Jong Hae

Tout en pénétrant dans l’ascenseur qui le menait à l’appartement de sa grande sœur, Jong Hae se demanda pour la millième fois pourquoi il n’avait pas eu la jugeote d’appeler avant. Appeler pour la prévenir et pour vérifier que Soo Hae était bien chez elle, à la maison. Dans le cas contraire, il serait bien embêté. Il aurait l’air d’un parfait idiot, là, planté devant le pas de sa porte, sans le double de ses clés. Malheureusement pour lui, il avait quitté la maison de sa mère tellement vite qu’il n’avait pas eu le temps d’attraper son téléphone. Il se retrouvait donc tout seul, sans le moindre moyen de communication, et sans la certitude que Soo Hae était bien chez elle à cette heure-ci.

Le comportement de celle qui l’avait mis au monde l’exaspérait de plus en plus. Si auparavant le jeune étudiant arrivait à la supporter et à faire fi de son égoïsme et sa froideur, il n’y arrivait plus aujourd’hui. Etait-ce parce qu’il grandissait ? Qu’il était désormais un adulte ? Qu’il ne lui devait plus rien ? Il ne le savait pas. Cette femme avait beau être sa mère… il avait parfois bien du mal à comprendre pourquoi il avait toujours une petite part en lui qui arrivait à l’aimer. Comment et pourquoi ? Après tout ce qu’elle avait fait…Il ne pouvait oublier qu’elle était responsable de la mort de son père. Responsable de son propre état. Et probablement de celui de son actuel petit ami. Savait-il ? Etait-il au courant que Mme feu Choi était séropositive ? Se protégeait-elle au moins ? Jong Hae ne le savait pas. Et c’est sur ce sujet-là qu’il s’était disputé avec elle. Il lui avait demandé. Il avait osé poser la question. Et sa mère avait aussitôt pris la mouche, lui criant dessus en lui ordonnant de ne rien dire à son petit ami. Quelle égoïste. Quelle femme cruelle.

Jong Hae avait fui. Mais il était déterminé à prévenir ce garçon d’une façon ou d’une autre. Il ne voulait pas que sa mère pourrisse la vie de quelqu’un d’autre. Il n’avait pas le choix. S’il ne faisait rien, il aurait l’impression d’être son complice. D’être aussi coupable qu’elle… Il allait donc trouver un moyen de se retrouver seul avec cet homme encore si jeune –il n’était même pas étonnant que sa mère soit une cougar, elle ne choisissait pas ses proies au hasard : ils étaient soit riches, soit jeunes et beaux.

*DING*

L’ascenseur se stoppa et les portes s’ouvrirent. Le jeune étudiant, au visage pâle et masqué par son inséparable bout de tissus, s’avança dans le couloir en direction de l’appartement de Soo Hae. Devant la porte de celle-ci, il marqua une pause, et hésita avant de frapper trois coups secs. Il espérait ne pas être venu ici pour rien. Il espérait que sa sœur ne travaillait pas. Il avait besoin d’elle. De sa présence. Il avait besoin de lui parler, de se confier. De lui demander son avis et son aide. Il savait qu’il ne faisait que profiter de sa gentillesse et son amour. Soo Hae était toujours présente pour lui. Il avait beau chercher tous les moyens possibles pour lui rendre la pareille et ne pas représenter un fardeau pour elle, il échouait sans cesse. Il avait l’impression de n’être qu’un boulet à son pied… mais il ne désespérait pas. Un jour, il arriverait à aider sa sœur autant qu’elle le faisait pour lui.

La porte finit par s’ouvrir un peu brusquement, le faisant sursauter. Le soulagement s’empara de lui, suivit par la joie d’apercevoir le visage de sa grande sœur devant lui. Il n’attendit pas longtemps avant de faire un pas, puis deux, et de se jeter littéralement dans ses bras. Ce genre de comportement ne lui ressemblait pas. Jong Hae n’était pas très démonstratif. Il était trop timide, trop réservé pour cela, et il craignait tellement les contacts physiques avec les autres. Non. Ce n’était pas vrai. C’était juste qu’il ne connaissait pas assez les contacts physiques pour être tout à fait à l’aise en les faisant. Mais ce jour-là, il était tellement sur les nerfs. Tellement soulagé que Soo Hae soit là. Elle lui avait manqué, même s’ils s’étaient vu la semaine précédente. Il ne put que la prendre dans ses bras, et serrer ses deux mains derrière son dos, son visage contre son cou, son nez calé contre sa nuque.

Soo Hae devait être étonnée. Elle devait être surprise de le trouver ici et choquée de cette étreinte inattendue. A cet instant, Jong Hae ne paraissait pas vraiment très virile. On aurait dit un petit garçon apeuré accroché à son ours en peluche. Mais qu’importe. Il avait besoin de ce câlin. Juste quelques instants. Quelques petites secondes…

- Noona…

Sa voix n’était qu’un murmure. Il resserra son étreinte autour d’elle alors que la porte se refermait derrière eux.

- Désolé de débarquer comme cela à l’improviste. J’avais… j’avais besoin de te voir…

L’étudiant s’écarta enfin de sa sœur, dévoilant ainsi son visage à Soo Hae. Ou du moins, la moitié de son visage ; la partie inférieur de ce dernier étant touché cachée par son masque de tissus.

Réalisant enfin son comportement, Jong Hae eut la délicatesse de paraitre gêné alors qu’il regardait autour de lui et disait :

- Je ne te dérange pas j’espère… je voulais t’appeler avant pour te prévenir mais… je suis partis si vite que j’ai oublié mon portable chez maman…

Le dernier mot était si difficile à prononcer. Mais Soo Hae savait à quoi s’en tenir. Elle haïssait sa belle-mère autant, sinon plus que Jong Hae, et était au courant du fait qu’il passait ses vacances d’été chez elle. Jong Hae appelait sa soeur le plus souvent possible pour se changer les idées, pour faire passer le temps, pour rendre ce calvaire moins désagréable.

Rien à faire. C'est si rare. D'habitude, je suis toujours occupée, entre mes contrats de tueuse à gage, mes demandes d'enquête, les rapports à rédiger, le temps passé à devoir me rapprocher de ceux que je veux ensuite utiliser à mon profit...Tout ça pour pouvoir avoir un peu plus d'argent , tout ça pour pouvoir garantir à mon demi-frère une vie plus heureuse. Mais là, aujourd'hui, maintenant, je n'ai rien à faire. Je m'inquiète pour Jong Hae, qui se trouve en ce moment chez... Chez cette femme détestable et inhumaine. Rien que d'y penser je serre les dents. Malheureusement je ne peux pas faire ce que je veux, et je me sens presque coupable de vouloir la mort de... Sa génitrice. Cela fait longtemps que je ne l'ai pas vue, je l'évite comme la peste et cela continuera ainsi, jusqu'au jour où je pourrai enlever à tout jamais Jong Hae de ses griffes et ne plus avoir à entendre parler d'elle de toute ma vie.

Je suis assise sur le canapé du salon, le regard plongé dans le vide. Je fais tellement de choses qui ne me plaisent pas dans ma vie, je laisse mes sentiments de côté, mais lorsque je me retrouve dans ces situations-là, sans occupation, je ne peux m'empêcher de ruminer. C'est aussi pour cela que j'essaye d'avoir toujours quelque chose à faire, pour ne pas avoir le temps de trop penser. Je suis tirée des limbes de mon esprit par trois coups contre la porte de l'appartement, qui semble résonner comme un appel. Qui viendrait chez moi aujourd'hui ? Je n'en sais rien, puisque je ne travaille pas autant que d'habitude en ce moment. Peut-être mon cher "patron" qui veut me voir, ou me mettre dans son lit encore une fois ? Ou me parler du travail, même si je sais que ça ne risque pas d'être un face-a-face très professionnel... Je soupire et me lève pour aller ouvrir.

Je suis surprise de voir Jong Hae sur le seuil. Que fait-il là ? Il a l'air un peu perdu, pas vraiment détendu. Il ne vient pas chez moi sans raison, c'est certain. Je n'ai même pas le temps de l'accueillir qu'il se jette dans mes bras. Je souris légèrement, le couvant d'un regard bienveillant. Il n'y a qu'avec lui que je suis comme ça. Je ne sais pas pourquoi il semble si soulagé de me voir, mais je suis certaine que ça a un rapport avec cette peste... En même temps il passe les vacances chez elle, alors qui cela pourrait-il être d'autre ? Je n'essaye pas de comprendre pour le moment, je remarque juste qu'il a vraiment l'air à bouts de nerfs, me serrant dans ses bras comme il ne l'a jamais fait avant. Je sens son souffle contre ma nuque, et je ne peux m'empêcher de le serrer à mon tour dans une étreinte protectrice.

- Noona… Désolé de débarquer comme cela à l’improviste. J’avais… j’avais besoin de te voir…

L'étreinte se desserre, Jong Hae recule un peu. Je le regarde sérieusement, me mordant légèrement la lèvre, anxieuse. Il dit qu'il espère ne pas trop me déranger, m'expliquant qu'il n'a pas pu me prévenir car il a oublié son portable chez... Chez elle. Je croise les bras. Il est vraiment précieux à mes yeux, et je ne peux m'empêcher d'en vouloir à sa mère. Pourquoi ? Parce qu'elle est sa mère, tout simplement ? Parce que c'est de sa faute, selon moi, s'il est malade... Et cette fois-là, qu'a-t-elle fait ?

- Ne t'excuse pas… explique-moi ce qui ne va pas. Qu'est-ce qu'il s'est passé ?

Je l'ai laissé parler, et j'attends d'avoir une explication pour en dire plus. Néanmoins, je lui adresse un faible sourire qui se veut rassurant, lui prenant la main et l'emmenant vers le salon, avant de m'assoir sur le canapé. Je soupire légèrement, et reprend un air plus sérieux, plus inquiet.

- Tu ne me déranges pas du tout, tu es toujours le bienvenu ici.

Je laisse un sourire passer une seconde sur mes lèvres. Puis je commence à réfléchir à la raison de sa présence ici. C'est forcément avec elle que ça cloche. Elle a du pousser mon demi-frère à bout, lui dire quelque chose de blessant, ramener encore un homme chez elle... Tant de choses qu'elle pourrait faire pour qu'il n'en puisse plus. Personnellement, je ne sais même pas comment Jong Hae fait pour la supporter en général, même quand elle ne fait rien. Rien que sa personne, sa manière de parler et de se comporter m'est insupportable.

- Qu'est-ce qu'elle a fait encore ?

Je sais bien que je ne peux rien faire contre sa mère. Je sais bien que je peux juste tenter de vivre avec ce que j'ai en tentant d'aider mon demi-frère au mieux. C'est difficile, mais il sait qu'au moins, je suis là pour le soutenir.

[HRP : J'espère que ça te va ;o;]

L’étreinte de Soo Hae était réconfortante. Même sans rien dire, sa grande sœur réussissait à le consoler juste par sa présence et son contact. C’était à ça que ça servait les grandes sœurs. A être présent pour les autres. Et même si Jong Hae se sentait parfois coupable de lui apporter tant de soucis, de soucis et de pression, il était heureux qu’elle soit là. D’autant que leur proximité n’était que très récente. Il aurait probablement eu une enfance plus heureuse si Soo Hae avait été là dès le départ. Malgré ça, leurs premiers contacts avaient été des plus difficiles pour le plus jeune. Il se souvenait encore de son comportement haineux à son égard. Bien qu’il comprenne sa rancœur et son ressentis, le jeune homme avait toujours regretté de ne pas avoir un lien spécial avec sa demi-sœur. Ironie du sort, c’était sa séropositivité qui les avait finalement rapprochés. Et leur « haine » respective contre la mère de Jong Hae.

- Ne t'excuse pas… explique-moi ce qui ne va pas. Qu'est-ce qu'il s'est passé ?

Jong Hae cherchait ses mots. C’était tellement simple et compliqué à la fois. Il eut un mouvement d’épaule, un haussement impuissant alors qu’il lâchait, la voix toujours un peu faible :

- Comme d’habitude… j’ai du mal à me faire à son égoïsme et son inconscience…

Soo Hae lui prit la main, et il resserra spontanément sa prise autour de ses doigts pour ne plus la lâcher, la suivant ensuite dans le salon pour s’asseoir avec elle sur le canapé. Il se laissa partir en arrière, sa tête reposant sur le dossier du fauteuil et ferma les yeux.

- Tu ne me déranges pas du tout, tu es toujours le bienvenu ici.

Il eut un sourire derrière son masque. Ses yeux s’ouvrirent de nouveau, et il tourna son visage vers sa grande sœur, ses pupilles sombres posés sur cette dernière. Son pouce caressa la main de Soo Hae alors qu’il poussait un léger sourire.

- Merci… merci d’être là.

Dit-il simplement, ses mots voulant dire tellement plus que ce qu’ils laissaient paraitre.

- Qu'est-ce qu'elle a fait encore ?

Le ton de sa voix et la façon qu’elle avait de dire « encore » montrait bien l’opinion qu’avait Soo Hae pour sa belle-mère et Jong Hae ne pouvait lui en vouloir. C’était fou comment cette femme pouvait se mettre les gens à dos. Comment faisait-elle pour continuer à vivre sans avoir mauvaise conscience ? Sans être détestée par le monde entier ? Sa mère devait vraiment être bonne comédienne pour s’en sortir en si bon compte après toutes ses années. Jong Hae plaignait les personnes qui ne connaissaient pas la réelle nature de Jee Hee.

- C’est son nouveau copain. Il n’a pas l’air au courant du fait que… et bien, qu’elle-qu’on est malades. J’ai dit à maman qu’il fallait le lui dire pour éviter qu’il soit contaminé à son tour. Mais elle refuse de le faire. Je ne suis même pas sûr qu’ils aient des rapports protégés. Je préfère ne même pas y penser, en fait !

Il eut une grimace à l’idée de ce genre de scènes entre sa mère et son nouveau copain qui était si jeune. Le dégout était clairement de mise.

- Mais elle le met clairement en danger et… je ne veux pas rester là sans rien faire. Je me sentirai coupable s’il lui arrivait quelque chose alors que j’aurai pu le prévenir. J’ai pas envie qu’il…

Il poussa un soupire, repensant à ce qui était arrivé à son père – leur père - victime lui aussi des griffes de sa mère. Il était tellement injuste que ce soit son père qui ait succombé au Sida alors que sa mère était toujours là… et qu’elle était celle qui contaminait tout le monde. Ce genre de personnes devrait être arrêté, pour le bien des autres.

- J’ai menacé maman de le prévenir moi-même si elle ne le faisait pas, mais elle s’est mise à hurler en disant que je n’avais pas intérêt à me mêler de ses affaires. Sa menace était très clair… Noona… qu’est-ce qu’on peut faire ? On ne peut pas rester les bras croisés…

Le désespoir était visible sur le visage de l’étudiant alors que des flash-back se jouaient dans son esprit. Son père, qui mourrait à petit feu. S’affaiblissait. Palissait. Au point de les quitter plus rapidement que prévu.

Il y avait une chose positive dans tout cela : malgré sa déprime, le fait d’en parler avec sa sœur soulageait quelque peu la conscience de Jong Hae. Certes, cela ne changeait rien concrètement. Sa mère restait une femme égoïste, et tant qu’il ne parlerait à son nouveau petit copain, rien ne serait supportable. Mais le fait d’en parler à Soo Hae, et de le dire à voix haute, prouvait quelque part qu’il avait franchis la première étape pour arranger toute cette histoire. Oui, c’était mieux que de rester là en silence à s’inquiéter sans agir. D’autant que Jong Hae attendait tellement de sa grande sœur. Il avait beau ne pas vouloir jouer les boulets, au fond, il attendait beaucoup d’elle. Il était persuadé qu’elle avait toutes les réponses. Comme si elle était omniprésente, surpuissante, et avait réponse à tout. Au fond, il l’idéalisait peut-être un peu trop. Mais il était aveuglé par tout l’amour et la confiance qu’il pouvait lui porter.

- Elle le met en danger mais elle n'en a rien à faire... Je comprends que tu aies envie de faire quelque chose.
- Je veux éviter qu’il y ait d’autres victimes…

La mère de Jong Hae en avait au moins fait deux, depuis le début. Son ex-mari et Jong Hae lui même. Le jeune homme était persuadé que d’autres avaient pu être touchés par le virus du sida par le biais de cette femme beaucoup trop volage. Il n’en avait malheureusement pas la preuve. Et même s’il l’avait, il ne pourrait rien faire de plus, malheureusement. Dévasté d’être aussi inutile, inefficace, impuissant, Jong Hae laissa transparaître ce sentiment à sa grande sœur, qui arbora à son tour une moue contrariée. Ses yeux posés sur elle, il attendait impatiemment une réponse. Une solution à leur problème. Encore une fois, il lui en demandait trop, mais ne pouvait s’en empêcher.

- Elle ne peut pas me menacer, moi. Je peux parfaitement aller voir ce pauvre gars et lui expliquer tout ça.

Cette réponse, c’était ce qu’attendait Jong Hae. Le jeune homme eut d’ailleurs une expression de profond soulagement lorsqu’elle la prononça. Soo Hae allait tout arranger. Oui. Il savait qu’il pouvait compter sur elle. D’autant qu’effectivement, sa belle-mère n’avait aucun droit sur elle. Elle ne pouvait la menacer. Jong Hae n’avait aucune idée de ce que le métier de détective pouvait impliquer. Il était bien naïf sur la question, mais pour lui, Soo Hae était un peu comme un super héros qui aidait les opprimés. Et en agissant pour aider ce nouveau petit ami, elle faisait de nouveau preuve de courage. Il était fier de sa grande sœur.

L’étudiant lui adressa un sourire éclatant à travers son masque de tissus, et attrapa sa main pour la serrer dans la sienne. Au même moment, Soo Hae tapota sa tête pour le rassurer.

- T'inquiète pas va. Je te promets que je vais arranger ça.
- Merci… je savais que je pouvais compter sur toi. Merci beaucoup…

Ils restèrent ainsi quelques instants, le moment étant tout de même assez grave et important. Puis finalement, comme il ne servait à rien de rester là à parler trente six ans sur le sujet, Soo Hae finit par dévier la conversation vers quelque chose de plus joyeux.

- Sinon, comment va ta vie, tes cours, tout ça ?

Il est vrai que Jong Hae ne voyait sa sœur que très rarement. Non, ce n’était pas vrai. Ils se voyaient souvent, mais généralement, leurs rencontres étaient trop brèves pour qu’ils prennent vraiment le temps de parler. Ils se contentaient du « comment ça va » basique, auquel tout le monde répondait « ça va », même lorsque ce n’était pas le cas. A présent qu’il était ici, c’était l’occasion de vraiment donner des nouvelles. Pour lui, comme pour elle.

- Et bien, je suis en vacances depuis quelques semaines, mais je dois tout de même réviser certains trucs, alors je tente de ne pas perdre le rythme…sinon j’arriverai jamais à m’y remettre. Et sinon…hum…

Jong Hae réfléchit. Il se passait tellement de chose ces derniers temps dans sa vie, qu’il ne savait même plus par où commencer. Mais pour le moment, il préférait commencer par quelque chose de « joyeux » et assez récent.

- J’ai accompagné Jae Hee à son spectacle de danse. J’ai failli mourir de chaud et m’étouffer avec toute la foule mais… c’était vraiment chouette ! Je me suis bien amusé, et Hee danse vraiment très bien !

L’enthousiasme du jeune homme était évident. Il sortait tellement rarement que lorsqu’il le faisait, c’était toute une aventure. Ce jour là, il avait beau avoir pesté milles fois contre son ami qui, de façon indirect, le mettait en danger en le sortant dans un tel lieu public, au fond, il avait apprécié cette sortie plus qu’il ne l’aurait cru. Le déplacement valait cent fois le détour. Il avait été subjugué par les musiques et les chorégraphies qu’il avait pu voir. Et surtout, il avait pu croiser d’autres personnes que celles qu’il voyait habituellement.

- Et toi ? Comment va le boulot ? Rien de dangereux j’espère ?

Comme nous avions pu le voir précédemment, Jong Hae n’avait aucune idée de ce que pouvait faire Soo Hae par le biais de son métier. Il était même à milles lieux de s’imaginer qu’elle pouvait être chasseuse de prime. Comment réagirait-il, d’ailleurs, en l’apprenant ? C’était une bonne question. Il risquerait bien de faire une crise cardiaque. Il avait beau idéaliser sa grande sœur, elle restait tout de même une femme, qui, par conséquent, ne pouvait et ne devait pas se mettre dans des situations dangereuses comme le faisaient les hommes.

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