Les sourcils froncés, Tae Sung Ki lu les quelques mots qui s’affichaient sur l’écran de son portable. Puis, il le verrouilla de nouveau avant de placer l’objet devant lui entre deux dossiers en cours. Lentement, il se laissa tomber contre le dossier de son siège de cuir, liant ses doigts afin d’y appuyer son menton. Il inspira longuement afin de résister à la vile tentation que les cris de son stagiaire sous la torture pouvaient représenter. Est-ce qu’ils s’étaient tous donné le mot pour l’irriter ces derniers temps ? Comme s’il n’était pas assez sur les nerfs avec Soo Jin, à qui il n’adressait plus un regard depuis qu’elle avait porté la main sur lui à cause de cet imbécile qui se croyait au-dessus de tout… A la pensée de ce dernier, dont le nom lui revenait sans cesse ces derniers temps, Sung Ki se sentit de nouveau sur le point de briser ce qu’il avait sous la main. C’était plus fort que lui. Peu importe sur quoi son regard se posait, il finissait toujours par avoir l’image agaçante de ce visage satisfait qui lui tenait tête. Comme si rien n’était. Et ce fait, l’énervait vraiment. Ce n’était qu’une conquête passagère, un caprice de sa cadette. En soit… Il n’était rien d’important, il n’avait aucune raison de venir hanter son esprit ainsi. Alors, il secoua lentement la tête.
Ne pas s’égarer. Le problème à cet instant, n’était nul autre que son stagiaire.
Qu’avait-il osé dire déjà ?
« Je sais très bien à qui je m'adresse »
Un rictus moqueur apparu sur ses lèvres. Si cet incapable savait réellement à qui il avait affaire, il ne se montrerait probablement pas aussi téméraire. Ou alors, il était tout aussi idiot que le procureur avait cru le deviner au cours des journées passées à ses côtés. Il savait très bien que le jeune homme n’avait pas choisi de travailler avec lui, le Faucheur, mais ce qu’il semblait oublier, c’est que ce dernier n’avait pas vraiment eu le choix non plus. On lui avait plutôt imposé ce gêneur, complètement inutile. Qui en plus de lui faire perdre son temps, ne lui servait vraiment à rien. A rien d’autre que de préparer des cafés immondes et faire des photocopies bancales. Or là, il lui demandait une tâche pourtant simple. Il avait juste à aller récupérer sa voiture au garage avant de la ramener au palais de justice. Il n’y avait rien de compliqué, après tout, c’était sur son chemin.
Enfin. Il saurait bien lui faire comprendre combien ce comportement insolent ne lui plaisait pas. Oh non. Pas du tout.
Lâchant un soupir agacé, le procureur se redressa et tendit le bras vers le téléphone posé dans un coin de son bureau. Appuyant lourdement sur l’interphone qui lui servait à communiquer avec sa –nouvelle- secrétaire, il lança d’une voix aussi froide qu’autoritaire :
« Décalez mon dernier rendez-vous de la matinée. Je me fiche de quand, trouvez juste de la place dans mon emploi du temps. J’ai à faire. »
Il n’attendit pas de réponse, et raccrocha.
Bang Cha Go, 12h55.
Sung Ki lança un billet sur le tableau de bord avant de sortir du taxi et d’en claquer la portière. Il le laissa repartir sans un regard, faisant plutôt face au modeste édifice qui lui faisait face. Détaillant les murs du garage, tout en s’attardant sur son nom afin d’être certain d’être au bon endroit, il arqua un sourcil. Alors… C’était ça, le garage dans lequel avait été placée sa précieuse Mercedes ? Soit. Ne dit-on pas qu’il ne faut pas se fier aux apparences ? Qui sait. Peut-être que c’est réellement un bon garage et que ce n’est pas seulement son assistante qui l’a conseillé sous prétexte qu’elle couche avec le propriétaire.
Haussant les épaules, il détourna les yeux vers l’entrée. Après tout, il n’avait pas de temps à perdre. Il avait encore une longue journée devant lui, et ce passage n’était qu’un détail insignifiant dont il espérait vite se débarrasser. Ainsi, il pourrait reprendre ce qu’il avait suspendu. Pourtant, il n’eut que quelques pas à faire à l’intérieur du garage pour savoir que ce ne serait pas le cas. Il s’avança, faisant résonner le son de ses chaussures cirées contre le sol de pierre, à la recherche d’une pauvre âme qui pourrait lui rendre ses clefs. Ils n’étaient quand même pas tous partis déjeuner au même moment ? Il contourna des monceaux de ferrailles, évitant une flaque de cambouis, avant de s’immobiliser au centre de l’immense pièce aux senteurs d’essence. Quelle perte de temps.
« Il y a quelqu’un ? » appela-t-il, écoutant l’écho comme simple réponse.
Du moins, pendant quelques secondes, avant qu’une voix qui lui déclencha des frissons le long de son échine, ne lui réponde à son tour.
Le destin ?
Sung Ki aurait tendance à y croire, si on daignait lui demander. Cette force inconnue mais puissante qui décide de l’avenir d’un être avant même qu’il ne vienne au monde. De plus, n’était-il pas le mieux placé pour s’accrocher à de telles croyances ? Lui qui s'attendait à croiser le chemin d'une âme particulière pour compléter la sienne, et ce, d'un instant à l'autre.
Rien n’arrive jamais par hasard, il en était persuadé.
Et voilà qu’il se trouvait, de nouveau face à lui, plongeant son regard dans le sien.
Pour son plus grand déplaisir. Evidemment.
Dernière édition par Tae Sung Ki le Mer 12 Mar - 18:18, édité 1 fois
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Sujet: Re: Destiny should run away. Dim 9 Fév - 0:26
Appartement 707, 05h45
Encore ce rêve.
Jin Hei posa ses avant-bras sur ses yeux, respirant bruyamment, encore nu et emmêlé dans ses draps. En général, ses nuits étaient sans rêves. Un véritable trou noir du moment où il s'endormait jusqu'à ce qu'il se réveille. Mais depuis quelques temps, c'était différent. Depuis cet accident, en fait. A partir de ce jour où un psychopathe dont il tairait le nom était apparu dans sa vie, il y avait sans cesse les mêmes images qui envahissaient son esprit, chaque nuit, sans en omettre une seule. Et c'était toujours les mêmes.
Il rêvait de son âme soeur. Au départ, ce n'était qu'une ombre. Floue, illisible. Et puis, chaque nuit, il parvenait à s'en approcher. Au fur et à mesure, Jin Hei voyait le dos de cette âme née pour compléter la sienne. Grand, et robuste, de plus en plus précis. Chaque nuit, la distance se réduisait. Et précisément aujourd'hui, il avait su attraper son épaule pour lui faire face. Certains scientifiques affirment que les êtres humains ne pouvaient pas inventer de visages dans les rêves. Que les personnes qui apparaissaient dans les songes, étaient des personnes forcément déjà rencontrées, ou entrevues dans la rue. Jin Hei avait attendu ce moment avec impatience, prêt à graver ses traits dans sa mémoire. Mais son corps en avait décidé autrement, réveillant brutalement le mécanicien d'un sursaut tendu.
Alors qu'il était si proche.
Mais qu’importe. Cette fois, il le savait ; la nuit prochaine, il verrait son visage.
Jin Hei se redressa doucement, s'asseyant dans son lit en passant une main dans sa chevelure, alors que les mots que son frère lui avaient adressés à l'époque lui revenaient en tête.
En tant que twaos, nous sommes tous à la recherche de cette personne unique qui nous apportera ce qui nous manque dans notre vie. Et si on ne parvient pas à la trouver, on n'a plus qu'a prier pour que ce soit elle qui nous trouve.
« Eh bien.... » souffla-t-il dans un murmure inaudible « Je t'attends avec impatience. »
Bang Cha Go, 12h55.
Le mécanicien poussa un soupir de fatigue. Cinq heures déjà qu'il était sur la réparation d'une voiture proche de l'état d'épave. Heureusement qu'il aimait vraiment son métier, sinon, ça ferait longtemps qu'il aurait abandonné le cadavre métallique qui trônait sur le côté, non loin des autres voitures. Passant son avant-bras sur son front, il se redressa. Avec la chaleur ambiante à l'extérieur, et l'effort physique qu'il fallait déployer rien que pour changer les roues, le garagiste mourrait de chaud. Travaillant torse nu comme d'habitude, il retira ses gants, et s'éloigna pour se chercher une bouteille d'eau. Les employés ne furent pas choqués, habitués à voir leur patron se balader en topless, le corps recouvert de traces noirs, en dehors évidemment de ses tatouages. Et en général, ça plaisait aux clientes. Adossé à un mur, il autorisa les employés à prendre leurs pauses pour aller manger, lui-même préférant rester sur les lieux. Il avalerait un sandwich plus tard. Et d'ailleurs, Jin Hei en profita pour saisir son portable, afin d'appeler Sung Woo, son partenaire. Il n'avait pas eut le temps de charger depuis la veille, et les effets du manque commençaient lentement mais sûrement à se faire ressentir sur son corps, bien qu’il parvenait à le cacher jusqu'ici. Mais il avait beau être robuste, pas sûr qu'il tienne longtemps, à ce rythme, avec la fièvre qui le tenaillait, et le tremblement de ses mains. Il faudrait qu'il demande à son ami pourquoi il disparaissait si souvent sans prévenir. Malheureusement...Ses plans furent interrompus par l'arrivée impromptue d'un client. Entendant les bruits de pas contre le sol de son garage, Jin Hei reporta son appel, confiant. Il tiendrait bien encore une heure ou deux, histoire d'en finir rapidement avec l'inconnu pour filer chercher sa charge. C'était officiellement l'heure de sa pause, il pouvait se le permettre.
« Il y a quelqu’un ? - Oui ? »
Jin Hei arriva dans la pièce, prêt à accueillir ce nouveau client dont la voix lui avait parut étrangement familière pendant une seconde. Sans prêter plus d'attention à ce détail, il s'approcha doucement, mais se figea instantanément au bout de quelques mètres.
Lui.
Pour la première fois de sa vie, Jin Hei perdit le contrôle total de son corps, réellement. Comme un frisson incontrôlable remontant le long de son corps, de son orteil à la pointe de ses cheveux. La simple présence de cet homme en face de lui le perturba, bien plus que les deux premières fois où il s'était retrouvés en face à face. Ce n'était pas comme une tempête intérieure qui le mettait à genoux, mais un sentiment plus subtil, plus intense, et plus insidieux. Un sentiment diffus dans ses veines qui le maintenait prisonnier.
Prisonnier de son regard. Lui qui l'observait de ses yeux froids, droit et dur comme la roche. La dernière fois que Jin Hei avait la..."Chance" de croiser ses yeux, il y avait vu beaucoup de supériorité. Hautain et sarcastique. Mais aujourd'hui, une lueur de surprise avait voilé les pupilles de Tae Sung Ki pendant un instant, et ce mélange de stupeur et d'agacement au fond de ses yeux l'avait rendu...Étonnamment attirant, aux yeux du mécanicien.
Pendant une demi-seconde.
Parce que bien vite, le patron du garage s'était reprit, infligeant une correction à son esprit divaguant comme une mère à son enfant prit en pleine faute. Il haussa un sourcil devant le nouveau venu, qu'il avait pourtant espéré ne pas revoir de sitôt. Jin Hei n'hésita pas à esquisser un faible sourire narquois, cachant à peine l'ironie qui se lisait dans ses yeux, avant de murmurer :
« Je te manquais au point que tu viennes me stalker jusque sur mon lieu de travail ? »
Décidément. Puisque le destin semblait décidé à se foutre de sa gueule, il relevait le défi avec grand plaisir. Croisant les bras sur son torse nu, il attendit patiemment les détails ô combien croustillants du pourquoi du comment de la présence de cet homme au regard de glace dans son garage.
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Sujet: Re: Destiny should run away. Dim 9 Fév - 2:12
Le procureur inspira profondément, essayant tant bien que mal de garder son masque d’impassibilité et de froideur qui faisait sa réputation. Ce qui s’avéra être plus difficile que ce à quoi il s’était habitué avec les années. Tout simplement car des frissons, comme ceux qui parcoururent son échine, il n’en avait connu que rarement. Pour tout dire, il n’y avait bien qu’une personne qu’il savait capable de lui déclencher de pareilles sensations. Non pas amenées par un sentiment de peur, mais imprévisibles, presque teint d’une étrange douceur. Et contre toute attente, celle-ci se trouvait face à lui à cet instant. Or, c’était une raison suffisante pour ne rien montrer de son trouble passager.
Bang Jin Hei.
Ce nom seul qui suffisait à mettre les nerfs du brun à rude épreuve.
De toutes les personnes susceptibles de croiser la route en cette sublime journée, Sung Ki aurait dû se douter que le brun aurait son nom à ajouter. Alors pourquoi était-il si surpris ? Après tout, n’avait-il pas pour habitude de surgir sans prévenir, au moment où il s’y attendait le moins et où, comme par hasard, il n’avait aucune envie de le rencontrer ? Il suffisait de compter les quelques fois où leurs chemins s’étaient croisés. Il n’y avait jamais rien de bon qui en ressortait. Surtout, à chaque fois qu’il avait eu le malheur de croiser son regard, il ne s’était pas reconnu. Son corps avait réagi de lui-même, développant d’étranges impressions qui restaient inexplicables pour l’homme de loi.
C’était grisant. Aussi bien qu’énervant.
Cependant, il se reprit bien vite. Il lui suffit d’apercevoir le sourire moqueur de son vis-à-vis pour se redresser autant que possible. Décidément, il n’appréciait pas la façon dont ce jeune homme l’observait. Le prenait-il de haut ? Sérieusement. Il n’avait donc rien retenus de leurs dernières altercations ?
« Je te manquais au point que tu viennes me stalker jusque sur mon lieu de travail ? »
Sung Ki haussa un sourcil, avant de laisser son regard descendre tout au long du corps de celui qui lui faisait face. Son lieu de travail ? Quel genre de service pouvait-il bien proposer dans ce garage, dans une tenue aussi peu habillée ? Sans s’en cacher, il détailla un instant le torse nu de ce Jin Hei. Il avait beau se tenir bras croisés, il n’était pas difficile de deviner la fine musculature qui se cachait sous cette peau pâle, bien que tâchée de noir. Certes, dans d’autres circonstances, il aurait très bien pu le trouver suffisamment attirant pour le glisser entre ses draps mais à cet instant précis, il le trouvait plutôt ridicule. Il devait sûrement se vanter de son corps auprès des filles, ce qui expliquait pourquoi il le montrait aussi fièrement. Le procureur leva les yeux au ciel, avant de les détourner. Aucun intérêt. Aussi lança-t-il de sa voix dépourvue d’émotion :
« Aurais-tu la décence de te rhabiller ? Tu n’as aucune chance de m’impressionner dans cette tenue, je ne suis pas l’une des minettes qui aurait assez de mauvais goût pour se trainer à tes pieds. »
Et en parlant de mauvais goût, le brun balaya l’ensemble de la pièce d’un regard inquisiteur. C’était bel et bien un garage, tout ce qui a de plus banal. Rien d’époustouflant en soit. Donc, s’il suivait le fil de la révélation ô combien inintéressante de son vis-à-vis, celui-ci était donc un des employés. Garagiste. Ce fait expliquait bien l’allusions au carburateur en miette qu’il avait faite lors de leur accident. Même Sung Ki devait reconnaître qu’il s’y connaissait en rien lorsque cela concernait la mécanique, alors ce n’était pas si étonnant finalement. Il secoua lentement la tête, retenant un rictus railleur.
« Evidemment. Je ne devais pas m’attendre à mieux venant de Soo Jin… » marmonna-t-il avant de reporter son attention sur le mécanicien.
Il ne put retenir un soupir agacé. Est-ce que le monde s’était mis d’accord pour s’acharner et le pousser à bout de nerf ? Aucun doute, s’il se retrouvait face à l’incapable qui avait écrit sa destinée, il le réduirait au silence sans une once de pitié. Rien que de se retrouver à quelques pas de Bang Jin Hei était suffisant à le faire se tenir sur ses gardes. Non pas qu’il avait réellement quelque chose à en craindre. Mais il y a avait toujours ce « quelque chose » particulier qui se dégageait de lui, et qui gênait affreusement le procureur. Quiconque connaissait le Faucheur pouvait affirmer qu’il lui arrivait rarement d’ôter son air sévère, ou encore de prononcer plus de mots que nécessaire... Cependant quelques minutes en présence de cet imbécile, et Sung Ki n’était plus capable de se reconnaître. Il réagissait presque instinctivement, de la même façon qu’il le ferait avec ses sœurs. Bien que celui-ci ne soit, au fond, qu’un parfait inconnu.
Déconcertant, c’est le mot qui lui vint à l’esprit alors que son regard croisa celui du jeune homme. De nouveau, il sentit cette caresse désagréable le traverser des pieds à la tête. Durant une seconde, une unique seconde, il se sentit comme incapable de s’en détacher, comme interpelé par la faible étincelle qu’il cru apercevoir. Néanmoins, c’est ce qu’il fit, balayant les propos de Jin Hei d’une main, avant de la passer dans ses cheveux bruns d’un air ennuyé.
« Peu importe, ça ne m’intéresse pas. » souffla-t-il, jugeant qu’il perdait suffisamment son temps pour s’éterniser. « Je viens récupérer ma voiture. Si ce fait n’est pas assez évident pour toi. »
Que pouvait-il bien avoir à faire dans un taudis pareil autrement ? Ce n’est pas comme s’il avait un quelconque intérêt à se trouver ici.
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Sujet: Re: Destiny should run away. Mar 11 Fév - 21:35
Jin Hei garda les bras croisés, observant Sung Ki à son tour. Ce dernier le détaillait de haut en bas, sans s'en cacher, avec un regard dépourvue de toute émotion, comme un droïde. Le mécanicien haussa un sourcil, sans bouger tout d'abord, alors que le frère de sa meilleure amie remontait les yeux, aussi ému et émoustillé que pourrait l'être une petite cuillère dans son tiroir.
« Aurais-tu la décence de te rhabiller ? Tu n’as aucune chance de m’impressionner dans cette tenue, je ne suis pas l’une des minettes qui aurait assez de mauvais goût pour se trainer à tes pieds. »
Alors là.
Jin Hei ne bougea pas, la première seconde. Est-ce qu'il avait bien entendu ce que Sung Ki venait de lui dire ? Crispé, il fronça légèrement les sourcils. En général, il n'était pas vantard, loin de là. Et il n'avait pas non plus autant de prétendant(e)s que ce qu'avait sous-entendu Jong Hae, l'étudiant avec qui il avait déjeuné la dernière fois. Pourtant, il faisait des efforts pour prendre soin de lui, il avait une hygiène de vie et une alimentation excellente, et pour le coup sans le vouloir, il fut piqué au vif par les mots du procureur. Alors qu'au fond, il était censé ne pas donner d'importance aux pensées de cet homme. Et pourtant, c'était le cas. Il était vexé.
Ça ne tourne plus très rond dans ta tête, Jin Hei.
« Ah bon ? Pourtant tu y ressembles fortement, à ces petites minettes dont tu parles. »
Vu sa façon de le retrouver dans chaque endroit où Jin Hei posait les pieds. Ce dernier se détourna d'ailleurs en soupirant, regrettant déjà ses mots. Mon dieu. Vingt-six ans, et il était encore suffisamment immature pour répondre aux provocations de Sung Ki. C'était d'une tristesse....Grognant faiblement contre son impulsivité, il s'éloigna de quelques mètres, et enfila son débardeur, avant de se retourner. Et d'entendre ses mots :
« Évidemment. Je ne devais pas m’attendre à mieux venant de Soo Jin… »
Ne pas encastrer sa tête dans le mur. Le client est roi. Jin Hei ne put néanmoins pas se retenir, et grogna faiblement :
« C'est moche d'être jaloux de sa petite soeur. »
Il entendit parfaitement le soupir agacé de son vis-à-vis, mais n'y prêta pas attention, comprenant que les deux hommes n'étaient décidément pas faits pour s'entendre. Et grand bien leur fasse, d'ailleurs. Même si....Il y avait toujours ce "mais". Il n'aimait pas Tae Sung Ki, "mais" il avait du mal à ne pas le regarder, quand il était en sa présence. Il le trouvait insupportable, "mais", il ne pouvait pas s'empêcher de répondre à chacune de ses piques, alors qu'en temps normal, il aurait simplement laisser couler. Et il se sentait différent, devant lui. Différent...Et totalement lui-même. C'était idiot. Moins Jin Hei le voyait, mieux il se portait, "mais", quand Sung Ki était là, il se sentait obligé de détailler chacun de ses traits, comme irrésistiblement attiré. Et tous ces "mais" commençaient sérieusement à l'agacer.
Et c'était pire quand il croisa son regard. S'il devait être totalement honnête, le mécanicien se sentait capable d'écrire tout un bouquin sur les yeux de Tae Sung Ki. Ils étaient perçants, froids comme de la glace, et puissants à la fois. Mais au fond de ses iris, il y avait une lueur qui brillait, étincelante, une lueur qui ne lui était pas inconnue, et qui lui faisait bien trop d'effet pour que ce soit normal. Nom de dieu. Il fallait que ce type dégage dans les plus brefs délais, où ça n'irait pas. Ou alors c'était le manque de charge qui lui faisait perdre la tête. Oui. Forcément. Le procureur attira une nouvelle fois son attention en reprenant la parole, passant une main dans sa chevelure sombre en soufflant :
« Peu importe, ça ne m’intéresse pas. Je viens récupérer ma voiture. Si ce fait n’est pas assez évident pour toi. »
Jin Hei leva les yeux au ciel, bien qu'il le regretta, saisit d'un vertige pendant une seconde. Malgré tout, il se reprit, avant de se mordre l'intérieur de la joue pour ne pas réagir au quart de tour aux mots de Sung Ki. Comme à chaque fois qu'il se retrouvait en face de lui :
« Elle est en train d'être lavée. Quel dommage, Monsieur va devoir perdre encore quelques précieuses minutes de son temps, je le crains. »
Cette fois, il esquissa un sourire hypocrite. Ah. C'était presque jouissif de devoir forcer le frère de Soo Jin à attendre, alors qu'il était évident que c'était précisément une chose qu'il n'aimait pas faire. Le mécanicien s'en frottait presque les mains, et ne s'en cacha d'ailleurs pas, oubliant presque le fait que sa vue commençait dangereusement à se troubler. Il avait sérieusement besoin de sa charge. S'éloignant dans la salle derrière lui tout en se tenant le front, il jeta un oeil à ladite voiture, histoire de voir où cela en était au niveau du lavage avec la machine. Bon. Il aurait dû s'en douter. Une marque pareille, sobre et classe à la fois...Quel client était assez riche pour se le permettre ? A part ce procureur psychopathe.
Au bout d'une dizaine de minutes, la voiture fut prête, réparée et nettoyée. Si l'autre idiot arrivait encore à se plaindre d'un tel travail, il lui ferait bouffer ses clés. Ne serait-ce que mentalement. Prenant les clés de la voiture, Jin Hei revint vers Sung Ki, tout en lâchant :
« C'est fini. Tu peux la chercher là-bas, elle est juste en face de la sortie qui mène à la rue principale... »
Le mécanicien tendit la main pour donner les clés au procureur, afin de le faire déguerpir de son garage. Mais au moment où leurs doigts entrèrent en contact, un long frisson s'empara du corps de Jin Hei, plus puissant que tout ceux que Sung Ki lui avaient donné jusqu'ici. A tel point qu'il en eut un vertige, une nouvelle fois.
Brusquement, Jin Hei tomba à genoux sur le sol. Tenant la tête entre ses mains, il grogna faiblement, alors que les pulsations de son coeur semblait résonner contre ses tempes. Et c'était douloureux. Il n'entendait presque plus les bruits autour de lui, et ne parvenait plus à réfléchir, pour être honnête, son corps étant presque prit de convulsions. Il avait trop d'énergie en lui. Beaucoup trop. Il en avait énormément accumulé depuis la veille, et ce dont il avait le plus besoin en ce moment, ce n'était pas de l'eau, ou du sucre, mais d'un receveur pour le vider de cette accumulation qui le tuait à petit feu. Et surtout... Depuis quand n'avait-il pas chargé ? Ah oui...Il devait voir Sung Woo. Il devait l'appeler...Avant que Tae Sung Ki ne chamboule tous ses plans. Comme d'habitude. Sauf que contrairement aux autres fois, ce coup-ci, il risquait réellement d'y passer. La température de son corps grimpait dangereusement, et le mécanicien tomba totalement au sol, haletant, et quasiment inconscient. Il avait toujours fait extrêmement attention jusqu'ici. En tant que twao, il faisait partie de ceux qui n'avaient pas besoin de plusieurs charges par jour ; une seule lui suffisait. Mais celle-là, il l'avait raté la veille. Et maintenant, il s'en mordait les doigts, incapable même de se redresser. C'était la première fois que ça lui arrivait.
Et tout ça devant cet homme. Bien sûr.
Le destin était véritablement décidé à lui pourrir la vie jusqu'au bout.
Yoh Britney !:
Bon...Je sais que c'est un peu rapide, je voulais attendre encore pour qu'il fasse sa crise, mais ça me paraissait plus crédible comme ça. Surtout que Sung Ki navait aucune raison de rester une fois les clés en mains, donc j'ai improvisé comme ça...J'espère que ça te convient quand même >< de même pour la charge, j'ai bien tout lu et je me suis renseigner, vu que l'effet pour les donneurs et les receveurs sont différents. Bref. Comme d'hab, si quelque chose ne convient pas, je changerais \o/
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Sujet: Re: Destiny should run away. Jeu 13 Fév - 22:13
La tension atteignit un sommet supplémentaire, alors que Sung Ki prononça sa phrase avec son air impatient. Il n’avait pas besoin d’observer le visage crispé de son vis-à-vis pour sentir combien il devait se retenir de ne pas répliquer, de cette même façon qu’il avait pu le faire lors de leurs précédentes rencontres. L’avantage d’être le client, probablement. Pourtant, c’est avec une voix presque moqueuse que le garagiste répondit :
« Elle est en train d'être lavée. Quel dommage, Monsieur va devoir perdre encore quelques précieuses minutes de son temps, je le crains. »
Sung Ki serra les dents en apercevant le sourire hypocrite du mécanicien. Devait-il vraiment passer les prochaines minutes dans cet endroit empestant l’essence, en compagnie d’un tel gêneur ? Soit. Il savait que sa journée n’allait pas être colorée de rose, mais là, c’était à se demander s’il n’y avait pas réellement un complot contre lui quelque part là-haut. Si supposé qu’il y’avait un là-haut.
Il croisa les bras, ignorant totalement l’espèce d’incapable qui paraissait profiter de la situation. N’était-elle pas censée être prête dans la matinée ? Qu’il sache, il était treize heures passées. Ce n’était pas franchement comme s’ils avaient beaucoup de clients, en vue du désert humain qui entourait le garage à l’instant où Sung Ki jeta un regard vers la grande rue. Alors en plus d’avoir des problèmes pour tenir un volant –comble pour un garagiste-, l’amant de sa sœur avait aussi quelques soucis à régler avec les horaires.
« Au moins, nous sommes d’accord sur un point. Je perds mon temps ici. »
Décidé à attendre, puisqu’il n’avait pas tellement le choix, le procureur parti s’adosser contre un pilier. Les minutes s’écoulèrent, nombreuses et longues, durant lesquelles il ne cessait de lutter pour empêcher de son regard de dériver vers la porte entrouverte qui lui faisait face. Bang Jin Hei avait disparu dans une petite pièce à l’écart, pourtant Sung Ki sentait encore sa présence. Elle tournoyait autour de lui, comme s’il n’avait jamais quitté la pièce. Ce qui lui était particulièrement dérangeant puisqu’il ne souhaitait qu’une chose, ne plus le voir.
Il leva d’ailleurs à peine les yeux en entendant les pas du garagiste revenir vers lui.
« C'est fini. Tu peux la chercher là-bas, elle est juste en face de la sortie qui mène à la rue principale... - Bien.»
Sans rien ajouter de plus, il tendit les mains afin de reprendre ses clefs. Il n’avait qu’une hâte : faire disparaitre ce garage et son employé de son champ de vision. Pourtant, lorsque leurs doigts se frôlèrent, il en oublia l’idée alors qu’il le sentit de nouveau. Ce frisson venu de nulle part qui parcouru sa peau, déclenchant de froides caresses tout au long de son échine. Mais celui-ci avait quelque chose de différent. Plus intense. Tellement que le brun en lâcha les clefs qui s’échouèrent sur le sol en un bruit de ferrailles. Il resta immobile une seconde, sous le choc d’avoir ressenti un tel frémissement au contact de celui qui jouait avec ses nerfs depuis plusieurs semaines, avant de se reprendre et de se baisser afin de ramasser son bien.
Une fois le métal froid dans sa paume, il se redressa et remarqua la soudaine absence de son interlocuteur. Des lacunes en politesse également ? Arquant un sourcil, il baissa le regard, suffisamment pour remarquer le mécanicien à genoux sur la pierre sale. S’il se trouvait fièrement dressé devant lui il y a à peine une minute, il était désormais bien loin de son rôle de prétentieux. Se tenant la tête entre les mains, comme s’il s’attendait à la voir imploser d’un instant à l’autre, il était pris de tremblements tels que son corps tout entier paraissant incontrôlé. Le procureur cru même entendre de faibles plaintes de douleur lui parvenir, le faisant grimacer.
C’est une blague.
« A quoi tu joues ? » demanda-t-il d’une voix froide et dénuée d’intérêt.
Tae Sung Ki n’était pas stupide. Il savait parfaitement ce qui était en train de se dérouler sous ses yeux. Et pour cause, ce genre de crise, il en avait déjà vu. Avec le temps, il avait appris à en reconnaitre les signes. Notamment chez son partenaire. Combien de fois avait-il fait attendre Jae Hwa au point que celui-ci ne se retrouve rampant sur le carrelage n’attendant que le moment où il pourrait se décharger un peu de l’énergie qui le consumait… Il ne comprenait toujours pas comment ce dernier faisait pour supporter d’être son donneur, alors qu’il passait le plus clair de son temps à le mettre en danger. Mais soit. Il n’allait tout de même pas s’en plaindre.
Alors Jin Hei en était un également ? Un twao. Et, semblait-il, un de ceux qui gardent trop d’énergie en eux.
Un de ceux que Sung Ki pouvait éventuellement aider.
« N’espère même pas… »
Il se contenta d’hausser les épaules en tournant les talons. Après tout, le faucheur n’était pas reconnu pour sa générosité d’âme. Dans cette situation, il n’avait rien à gagner en volant au secours du jeune homme qui se trouvait à ses pieds. Rien. Alors, il le laissa derrière lui, sans le moindre remord. Quelqu’un d’autre finira par le trouver, et volera à son secours. Il y avait tellement de leur semblable en ville, qu’il trouverait bien quelqu’un pour recevoir son énergie.
Alors, s’il avait l’esprit aussi tranquille, pourquoi continuait-il d’y penser, même une fois dans la rue ? Impassible, la main posée sur la poignée de sa voiture, il inspira longuement. Qu’est-ce qu’il lui arrivait ? Il ne pouvait simplement pas se sortir cette image de la tête. Ce n’est pourtant pas comme s’il avait le moindre intérêt envers Bang Jin Hei. Au contraire, moins il le voyait, mieux il se portait. Il n’était bon qu’à mettre ses nerfs à vif, de tous les moyens possibles et imaginables. A croire que ça lui plaisait, de faire sortir Sung Ki de ses gonds, lui qui ne prêtait jamais attention à ce qui l’entourait habituellement. Même son manque de charge semblait avoir été calculé exprès pour sa visite. Qui sait ? Il ferait mieux de partir maintenant. Il le savait, sa raison le lui hurlait. Mais il y avait toujours ce détail gênant… Le voir ainsi affaibli et fiévreux, sans le moindre contrôle de lui-même, ça avait le don de déclencher un sentiment particulier dans la poitrine du procureur. Un poids posé près de son cœur. Léger, mais bien présent. Comme un de ces pressentiments étranges que l’on a le matin en se levant et dont on est bien incapable de se débarrasser à moins d’en trouver la cause. Or, à cet instant précis, il la connaissait déjà.
C’était plus fort que lui. Bien plus fort que sa raison.
« Et merde… » lâcha-t-il en claquant violemment la portière.
D’instinct, il fit volte-face. Ca allait contre tous les principes auxquels il était attaché, mais il ne pouvait rien y faire. C’était en lui. Ce besoin irrépressible de faire demi-tour. D’un pas vif, il retourna à l’intérieur, rejoignant Jin Hei, désormais immobile et étendu sur le sol. Du bout de son pied, il retourna le corps tremblant afin de le placer sur le dos. Soufflant, il leva les yeux au ciel avant de se mettre à genoux près de lui. Il ne le touchait même pas, et pourtant, il sentait l’impressionnante chaleur qui émanait de lui. Il ne restait probablement plus beaucoup de temps avant qu’il ne passe définitivement de l’autre côté. Quelque part où même le plus fougueux des baisers serait bien incapable de le réveiller. Il s’arrêta un instant, posant son regard sur les traits crispés du jeune homme, avant de descendre lentement sur la pulpe de ses lèvres.
S’il avait su qu’une telle chose arriverait un beau jour, il aurait claqué la porte au nez du destin.
« Tu me le revaudras. Je peux te l’assurer. » murmura-t-il.
Doucement, il passa ses doigts sous la nuque brûlante du mécanicien afin de surélever légèrement sa tête, tout en plaçant sa main libre de l’autre côté de son corps afin d’avoir un appui. Il ignorait toujours la raison de son geste, mais renonça à comprendre. Du moins pour l’instant. Tout ce qui le préoccupait était de réveiller l’inconscient, de faire sa bonne action de la journée, et repartir aussi rapidement que possible. Se penchant, il sentit le souffle saccadé du jeune homme s’écraser sur son visage. Il lui jeta un dernier regard, comme pour s’assurer qu’il ne faisait pas semblant – bien que dans son état, ça aurait été parfaitement joué- puis il posa délicatement ses lèvres sur celles, frémissantes, du donneur.
Un effleurement.
Seul et unique.
Et tout autour de lui sembla imploser.
Il avait suffi d’un simple frôlement, plus léger que la caresse d’une plume, pourtant, il le sentit. Un frisson qui le traversa de part en part, d’une telle force, que son souffle lui fut arraché. Durant une seconde, il fut incapable de bouger alors que son corps était pris d’une sensation inconnue. Puis, inconsciemment, il resserra sa prise sur le cou de Jin Hei, perdant ses doigts dans la naissance de ses cheveux bruns afin de le rapprocher davantage de lui. Avide de cette sensation inattendue, il cessa de lutter et ferma les yeux.
Aucun échange, jusqu'à maintenant, n'avait eu cette intensité.
Il sentait l'énergie venir en lui, telles des vagues parcourant son corps sans en oublier une parcelle. Un incendie paraissait s’être allumé dans sa poitrine, emportant les battements furieux de son cœur qui se retrouvait égaré au milieu d’une tempête enflammée. Il l’entendait hurler, résonnant dans ses tympans alors que chaque bruit alentour avait été effacé. Pendant un instant, il crut que le temps avait été suspendu. Plus rien ne comptait plus que le lien entre leurs lèvres. Il pouvait sentir l'aura de Jin Hei tourner autour de lui, avant de s'accrocher subitement et de lui donner cette part importante qui lui avait tant manqué. Aussi, il ne chercha d'abord pas à s'en éloigner. S'il devait donner une définition à ce qui était en train de se passer, ce serait comme s'il n'avait été capable de voir que les ténèbres, et que désormais, la lumière l'appelait. Chaque atome de son être semblait sur le point de brûler, ravagé par d'immenses flammes colorées. Tant de glace, entretenue par les années, qui fondait comme exposée aux caresses chaleureuses d’un soleil. Pourtant, il ne ressentait aucune douleur. Les sensations qui l’étreignaient auraient probablement dû l’étouffer, mais il n’en résultait qu’un bien-être qui crépitait jusqu'au bout de ses doigts. Étrangement, il s’en sentait même apaisé.
Pour la première fois, d’aussi loin qu’il se souvienne, Tae Sung Ki se sentait vivant.
Entier.
Eh le maso ~:
JE T'AI DEJA DIT QUE BRITNEY C'ETAIT PAS POSSIBLE, LE BLOND CA ME VA PAS D8 Hum. Donc. Ta réponse. IHGREIUGZHERLIGERHG PARFAITE! (Je sais que tu ne m'imagines pas en train de fangirliser, mais là va falloir faire un effort) La crise de Jin Hei, itout, itout~ Mais tu verras dans le mp je suppose XD /Paf/ J'espère que ça te plaira en tout cas >////< Y'AVAIT PAS DU TOUT DE PRESSION EN MOI HEIN, je te rassure. Je te laisse faire le réveil de Jin, et je ferais la réaction de Sung Ki après? Parce que ça ferait vraiment long sinon. Voilà! On va enfin être des âmes soeur officielles, c'est pas beau ça?~ 8D ♥
« Invité »Invité
Sujet: Re: Destiny should run away. Jeu 20 Fév - 15:08
Je brûle.
C'était la seule chose à laquelle pensait Jin Hei désormais. La chaleur qui l'entourait, étouffante, en train de lécher son corps de flammes vives sous sa peau. Tremblant de tout son corps, il était incapable d'esquisser le moindre geste, luttant pour inspirer ne serait-ce qu'un minimum d'air. En sueur sur le sol froid de son garage, il se sentait incapable de réfléchir, ou même de penser, tant la douleur prenait le pas sur le reste. Il tenta faiblement de reprendre le droit sur son corps, mais celui-ci ne fut visiblement pas d'accord, le clouant définitivement au sol suite à une nouvelle convulsion. Jin Hei ne parvenait plus à respirer, cette fois. Pour tout dire, il n'arrivait plus à faire grand-chose, en fait. Il n'entendit même pas les bruits de pas qui se rapprochaient de lui. La seule chose qui parvenait encore à lui donner un contact avec la réalité, c'était ce parfum de pluie qu'il sentait à chaque fois qu'il se trouvait près du psychopathe. Est-ce qu'il était encore là d'ailleurs ? Il ne le savait pas, trop affaibli pour s'en rendre compte. L'énergie qui le consumait le dévorer de l'intérieur, mordant son coeur à chaque battement, tout en lui retirant un peu plus de sa vie à chaque seconde qui passait.
Il allait mourir.
Mourir comme ça ?
Il ne le voulait pas, non. Mourir à, vingt-six ans ? Il lui restait tant de choses à faire. Bien sûr, le mécanicien ne faisait pas partie de ces grands hommes qui changeraient le monde, ni de ceux qui étaient carriéristes ou avaient de grandes ambitions. La seule chose qu'il souhaitait protéger, c'était son frère, et ses amis. Rien de plus. Même s'il y avait une dernière chose qui bouclait la liste de ses objectifs de vie. Son âme soeur. Ça avait toujours été un rêve un peu inaccessible qui lui faisait envie. Comme ceux qui s'allongeaient pour observer le ciel de nuit, chaque soir, en espérant voir l'étoile filante. Celle que seuls une poignée de chanceux pourraient apercevoir. Pour Jin Hei, c'était ce qui lui donnait un peu d'espoir, au fond, de combler ce manque que même son jumeau, sa moitié biologique ne pouvait remplir. C'était un peu ce rêve qu'il faisait pendant son enfance. A l'époque ou son père et sa mère étaient encore là, et lui racontaient chacun des sentiments qu'ils avaient éprouvés en rencontrant l'amour de leur vie. Cette chose magique que le garagiste avait espéré, sans vraiment perdre son temps à courir après. Comme un doux rêve innocent qu'il pourrait peut-être de vivre à son tour, en grandissant. Mais à présent, il avait peu de chance de la rencontrer, étendu sur le sol et tout proche des portes de la mort. En tendant la main, il aurait sans doute était capable d'effleurer le visage de la Faucheuse venue lui arracher ses derniers battements de coeur.
S'il avait su.
La Faucheuse ? Ce n'était pas son visage qu'il venait de frôler du bout des doigts, mais celui qu'on pouvait considérer comme son petit frère. La température de Jin Hei chuta dangereusement, alors qu'il vivait ses dernières secondes, douloureuses. Du moins, c'est ce qu'il crut. Jusqu'à ce qu'un effleurement, un seul sur sa bouche, ne lui arrache un sursaut au coeur. Et le monde explosa autour de lui.
Une onde électrique se propagea en lui comme une étincelle de feu sur un sol inflammable. Il ne comprit pas ce qui était en train de lui arriver, mais le contact contre ses lèvres l'arracha directement de l'enfer avec une violente douceur, aussi paradoxale que cela puisse être. Jamais il n'avait ressentit une telle puissance courir dans ses veines. Il était incapable de mettre un nom sur ce qu'il était en train de lui arriver, si ce n'est qu'il voulait que cette sensation ne cesse jamais. Jin Hei avait l'impression qu'un halo d'argent était en train de le recouvrir, tel un cocon de bien-être, protecteur, duquel il ne pourrait plus jamais se passer. Tout comme l'homme avait besoin d'oxygène, le mécanicien ressentait le besoin de s'accrocher à cette sensation, de s'imprégner d'elle pour ne plus jamais la perdre. Parce que c'était précisément ce sentiment, qui le rendait entier. Plus que jamais.
Son souffle de vie lui fut rendu.
Comme une résurrection.
Sa moitié disparue. Elle était là, dans ses bras.
Sans même réfléchir, la main gauche de Jin Hei s'accrocha à la chemise au-dessus de lui, tandis que son bras droit s'enroulait avec tendresse autour de la nuque du possesseur de ces lèvres délicieuses, cherchant à le garder contre lui, ne désirant pas le sentir s'éloigner. Son âme soeur. Il en était certain, c'était son âme soeur qu'il tenait dans ses bras.
Cette âme perdue qui venait enfin de compléter la sienne.
Même lorsque l'échange cessa, le mécanicien sentit les vagues d'énergie de sa moitié affluées en lui, le rendant plus fort que jamais. C'était la première fois qu'il ressentait un tel sentiment de béatitude, et rien ne pourrait lui prendre cette intensité qui faisait furieusement battre son coeur. Tout était si...Différent. Il avait attendu ce jour, sans vraiment trop y croire ou espérer. Mais il l'avait attendu. Cet instant où il sentirait ces lèvres sur les siennes, et que tout deviendrait flou autour de lui, au point que plus rien d'autre que cet échange n'ait de l'importance. Ce moment où il comprendrait que cette personne était la seule au monde qu'il devrait embrasser pour le reste de sa vie. Pendant un court instant, son coeur se mit à chanter, et Jin Hei ressentit presque l'envie de rire aux éclats, tout en pleurant, tant il se sentait terriblement chanceux de l'avoir trouvé, mais totalement terrifié à l'idée qu'elle disparaisse, loin de lui.
Parce qu'enfin, il se sentait lui-même.
Son coeur était enfin complet.
Plus vivant que jamais, il parvint à ouvrir les paupières, alors que sa vue trouble se précisa peu à peu, redessinant les traits de celui qu'il voyait en rêve depuis des semaines, sans parvenir à définir son identité. Enfin, il était là, devant lui. Et ce qui frappa Jin Hei de plein fouet fut son regard. Ces iris sombres qu'il avait déjà croisés un nombre incalculables de fois, dernièrement. Ces mêmes orbes ténébreuses qui lui envoyaient des frissons aussi glaciales que délicieux dès qu'ils avaient eut le malheur de se retrouver dans la même pièce, pourrissant l'espace vital de l'autre, sans avouer ces pensées étranges qu'ils pouvaient ressentir. Ces mêmes yeux qui, pour la première fois, brûlaient de chaleur, de surprise...Et de peur, sans doute.
Tout comme lui.
« ...Sung...Ki ? »
Sa voix n'était plus qu'un murmure inaudible, encore pâteuse alors qu'il avait frôlé la mort quelques minutes auparavant. Mais leurs visages étaient si proches qu'il était impossible que le procureur ne l'ai pas entendu. Les yeux écarquillés, un tourbillon de sentiments inexplicables ravagea le coeur de Jin Hei, alors que son regard plongeait dans celui du Faucheur, pendant que la connexion logique se faisait dans son esprit. Voilà pourquoi il sentait l'odeur de la pluie depuis qu'il s'était effondré...
Tae Sung Ki était un twao...Receveur ?
Et pire que tout...
....Son âme soeur ?
Va voir tes MP, misérable:
Tout est dans le titre.
« Invité »Invité
Sujet: Re: Destiny should run away. Dim 23 Fév - 2:16
L'âme sœur.
Tae Sung Ki avait huit ans la première fois qu'il en a entendu parler. Deux âmes qui ne peuvent se sentir entière que si elles sont ensembles, liée l'une à l'autre. Aux yeux du monde, ce n'était qu'une légende. Pourtant... Ce couple qui était venu le chercher au fin fond d'un orphelinat de campagne, en était la preuve. Comment être plus convaincu que d'avoir sous les yeux une paire d'âmes sœur, aimantes et complémentaires ? Il les a admiré de longues années, ne doutant pas un instant qu'une telle complicité ne pouvait venir que de ces gênes qui les reliaient. Un bonheur offert par le destin. Même en étant un petit garçon, il avait réussi à comprendre.
C'était son âme sœur, sa promesse d'une vie meilleure.
Seulement, après l'incendie qui l'avait privé de cette idylle, il avait peu à peu laissé cette idée de côté. La colère et la rancune avaient remplacé l'espoir. Il avait doucement renoncé, sans pour autant oublier les étoiles qu'il avait aperçu à de nombreuses reprises dans les pupilles de ses parents. Ces dernières années, ce n'était plus qu'une douce illusion. Il n'y pensait plus vraiment, ce n'était plus qu'une réflexion éphémère qui l'effleurait à peine. Il n'était pas de ceux qui passaient leur vie à chercher l'être qui les compléterait. Il avait autre chose à faire, de bien plus important que de courir derrière un rêve qui ne se réaliserait probablement jamais. Sur plus de sept milliards d'êtres humain sur cette terre, combien de chance avait-il de croiser le regard de celui ou celle qui serait son âme sœur ? Si peu. Bien trop peu pour y faire attention.
Les rares fois où il se laissait le temps d'imaginer la personne qui lui était destinée, ce n'était qu'un pâle dessin peu représentatif. Homme ? Femme ? Grand ? Rond ? Il s'en fichait pas mal. Au fond, qu'est-ce qui comptait réellement ? Sung Ki n'accordait pas assez d'importance aux autres pour s'arrêter à de si petits détails.
Tout ce qu'il désirait, c'était qu'une vague de chaleur vienne faire fondre la glace qui s'était doucement éprise de son cœur.
Or, c'est exactement ce qu'il venait de se produire. A la seconde même où ses lèvres s'étaient posées sur celles de Bang Jin Hei.
« ... Sung... Ki? »
Le monde retomba brutalement à l'entente du murmure rauque. Le temps qui s'était suspendu momentanément se mit à tourner un peu trop vite, et la réalité le frappa de plein fouet. Il se trouvait toujours sur le sol sale d'un garage au centre de Séoul, en compagnie de cet homme qui avait le don de mettre ses nerfs à vif dès qu'il en avait l'occasion. Ce même homme qui se trouvait par ailleurs entre ses bras à l'instant même. Prenant doucement conscience de la situation, le procureur cligna des yeux. Il pouvait sentir le souffle brûlant de Jin Hei, qui s'écrasait toujours contre sa bouche, n'aidant en rien les frémissements de son corps à s'amoindrir. Même la pauvre distance entre leurs lèvres ne suffisait pas à calmer l’afflux d'énergie qui le parcourait encore faiblement. Soudainement, il se rendit compte de la position dans laquelle il se trouvait. Appuyé d'une main à même la pierre, il tenait fermement le corps engourdit du mécanicien. Alors que ce dernier restait obstinément accroché à sa chemise. Comme si sa vie en dépendait, comme si le lâcher suffirait à le perdre. Il y avait même ce bras passé autour de sa nuque, dont il pouvait sentir le contact chaleureux sur sa peau. Lentement, il releva les yeux vers ceux de son vis-à-vis, croisant ces pupilles ténébreuses qui avaient déjà eu le don de bouleverser sa raison. De le pousser à bout en un regard noir. Ce qu'il avait ressentit la toute première fois qu'il avait eu à tomber dans ces orbes sombres, lui revint subitement en mémoire. Tous ces frissons qui avaient étreint son corps alors qu'il se trouvait pressé contre le sien. Cette impression que toute trace de colère l'avait quitté, qu'il ne restait plus qu'un apaisement intrigant. Pourtant à cet instant, il ne trouva rien d'autre que le reflet de sa propre surprise derrière un voile de fatigue.
De la surprise mêlée à un tourbillon de sentiments qu'il ne parvenait pas à nommer.
Alors. Il l'avait ressentit aussi ?
Cette sensation d'avoir trouvé sa moitié. Celle qui lui manquait afin d'être entier.
Brusquement, Sung Ki s'écarta, repoussant son cadet comme s'il venait de le brûler. Puisqu'au fond, c'était exactement ce qu'il venait de se passer. Il avait marqué son âme au fer rouge, laissant une trace fumante de son passage sur ses lèvres.
Lui.
Mais pourquoi lui ?
Il se releva d'un bond, les yeux écarquillés sans pour autant être capable de le quitter du regard. Il avait l'air tout aussi abasourdi, et le faucheur se mit à souhaiter que ce soit uniquement à cause de la violence de sa crise. Pourquoi l'admirait-il ainsi ? Comme s'il portait la réponse à ses interrogations sur les traits de son visage. Alors qu'il était clair que l'ainé n'était pas en état de penser clairement. Il y avait bien trop de choses qui se bousculaient dans sa tête et sentir ce regard pénétrant, qui ne le lâchait pas un instant, ne rendait pas la situation plus simple. Il avait besoin de réfléchir, de poser chaque élément. Toutes les charges auxquelles il avait eu le droit ces derniers temps défilaient dans son esprit mais aucune d'elles n'avaient eu cette puissance, aucune d'elles n'avaient eu le don de lui rendre la vie. Ce que venait pourtant de faire un simple effleurement. Ca ne pouvait être rien d'autre que ça. Il ne voulait pas. Son corps tout entier rejetait cette possibilité. Il n'était pas préparé. S'il y avait bien une chose que le procureur redoutait, c'était d'être pris de court. De ne pas savoir de quelle façon réagir. Ca ne lui apportait jamais rien de bon. L'inattendu.
Or, pour la première fois en dix ans, Tae Sung Ki perdait le contrôle. Il était en train de paniquer.
Il se tourna de nouveau vers le garagiste, sentant aussitôt son cœur se lancer dans une course furieuse contre ses côtes.
« Impossible... » lâcha-t-il d'un souffle à peine audible.
Âme sœur.
Son corps se mit à agir de lui-même, guidé par un instinct de protection bien plus fort que toute raison.
Son âme sœur.
Son poing serré s'écrasa vivement contre la mâchoire de son vis-à-vis. Assez fort pour le ramener sur le sol en une fraction de seconde et l'étourdir, sans le blesser pour autant. Il voulait juste gagner du temps, le temps nécessaire pour tourner les talons. Il n'avait aucun besoin d'assister à une confrontation pour le moment, or il savait parfaitement que c'était ce qui était sur le point d'arriver. Comment pourrait-il en être autrement? Il ne fit pas attention à ce qu'il faisait, rejoignant sa voiture délaissée sans s'en rendre vraiment compte. Seule l'expression du mécanicien lorsqu'il avait ouvert les yeux, restait encrée devant lui. Il n'arrivait pas à s'en détacher, la détaillant dans l'espoir de la percer. Les doigts serrés sur le volant, il avait bien du mal à reprendre son souffle. Comme noyé entre ces vagues de sensations inconnues. Si Jin Hei avait ressenti ne serait-ce qu'un quart de ce qui avait suffit à chambouler son esprit -et il était certain que c'était effectivement le cas-, il voudra forcément en parler. De mettre des mots sur ce mélange de sentiment bien trop nouveau, trop soudain.
Et ceci était très loin de l'envie actuelle du brun.
Celle de fuir son destin, sans se retourner.
Qui est misérable, mono-couple?:
Oui. Ceci est totalement useless, je suis d'accord. J'avais juste envie de te casser ta lecture. Encore une fois 8D /shbaff/ ... Arf. Cette frustration de finir ça comme ça là. /pousse Sung Ki a retourner dans le garage et embrasser Jin Hei/ /se re-prend un high kick/ Enfin. J'espère que ça t'a plu quand même hein >///< C'est la fin? Ö /sous-entendu: Tu as quelque chose à répondre ou je peux mettre le code?/
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Sujet: Re: Destiny should run away.
Destiny should run away.
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