Je veux que l’on soit homme, et qu’en toute rencontre, Le fond de notre cœur, dans nos discours, se montre ; Que ce soit lui qui parle, et que nos sentiments Ne se masquent jamais, sous de vains compliments.

Si je devais trouver un personnage de dessin animé qui me ressemblerait le plus à cet instant précis, ça serait sans hésiter Cendrillon. Je me trouve dans une position des moins confortables mais que je connais très bien. A quatre pattes pour pouvoir mieux nettoyer ce fichu sol, je sifflote en lavant pour éviter l’ennuie. Le carrelage est plus brillant que quelques minutes plus tôt, mais mon travail ne me satisfaisait pas. J’entends mes collègues me dire qu’il est l’heure de partir et je décide de les ignorer. Je veux terminer le plus tôt possible pour arriver à l’heure au parc, mais je souhaite avant tout que mon patron ne me remonte pas les bretelles pour un travail que j’aurais bâclé. J’ai besoin de ce travail pour payer l’électricité. Je sais que ce n’est pas le job le plus glamour qui existe, mais je ne m’en plein pas. D’ailleurs, je n’ai jamais été glamour donc bon …

Après avoir nettoyé les toilettes du personnel, je regarde l’heure et je me rends compte que j’aurais dû terminer le travail il y a bien une heure. J’entends déjà Su Yeon me dire d’arrêter de travailler à mi-temps à l’hôtel. Je ne sais pas ce qui lui prend ces derniers temps, mais elle est constamment sur mon dos. Je range mes produits dans le local et je m’en vais dans les vestiaires pour me changer. Je file ensuite à l’extérieur de l’hôtel, je prends mon vélo et je me rends à mon appartement. Le chemin me paraît plus court qu’à l’ordinaire, peut-être parce que je suis impatient de sortir pour retrouver mon amie He Ran. Son message d’hier m’a donné envie de sortir. Je suis content qu’elle ait pris l’initiative car je ne pense pas que je l’aurais fait à sa place. J’aime bien parler à la policière car je me rends compte que ma famille et la sienne ont de nombreux points communs. Et à en croire ses paroles, sa grande sœur et moi nous ressemblons beaucoup. J’aimerais bien la rencontrer pour me faire ma propre opinion d’elle. Après tout ce qu’elle m’a dit à son sujet, je suis sûr qu’on peut bien s’entendre.

Une fois à la maison, j’écris rapidement dans mon livre qu’un homme âgé et sa jeune femme s’était pris la tête pour une raison qui me mettait un peu mal à l’aise à vrai dire. J’ai l’habitude maintenant de tomber sur des scènes toutes aussi insolites et déplacé les unes que les autres. C’est ce qui alimente mon livre après tout. Je regarde l’heure, il est 17h30. Je dois me dépêcher si je ne veux pas arriver en retard. Je prends alors ma douche parce que la journée de travail a été longue. Entre mon travail à la boutique et celui à l’hôtel, j’ai de quoi passer une bonne demie heure sous la douche. Seulement, je manque de temps. Je me lave donc en quatrième vitesse et je m’habille aussi rapidement. Je prends mes clefs, mon téléphone –que je ne comprends toujours pas soit disant passant – et je sors de l’appartement.

Il est maintenant 17h56 d’après ma montre. Je suis presque en retard. J’attache mon vélo pour ne pas me le faire une fois de plus voler et je me dirige ensuite vers l’entrée du parc où doit me rejoindre He Ran. Je ne sais pas si c’est quelqu’un de ponctuel, je me demande alors si elle va déjà être là où si je vais devoir l’attendre. J’arrive alors sur le lieu de rendez-vous, et … personne. C’est qu’elle doit être prise dans les embouteillages à cette heure-ci ou alors, elle a eu un contre temps. Je mets mes mains dans mes poches et j’attends patiemment, sourire aux lèvres, l’arrivé de la policière qui a quelques mois plus tôt, arrêté mon frère. J’observe autour de moi les gens pour ne pas m’ennuyer et je remarque que je ne suis pas le seul à attendre quelqu’un. Je fais alors un signe de tête poli à la femme se trouvant à quelques mètres de moi et je regarde à nouveau en face pour guetter l’arrivée de mon amie.

Après 18h10, je me pose des questions et je décide d’envoyer un message à He Ran. J’espère qu’il ne lui est rien arrivé. Je galère un peu à envoyer le message. Je n’aime décidemment pas la technologie. Non, c’est plutôt elle qui ne m’aime pas. Je garde mon portable en main et je tourne en rond pour voir si je n’ai pas fait la bêtise de ne pas la reconnaître. Aucun signe d’He Ran. Seul la jeune femme que j’ai aperçu tout à l’heure est présente. Apparemment, la personne qu’elle attend n’est toujours pas arrivée. Je prends alors mon courage à deux mains, décidé à lui demander si elle n’avait pas vu mon amie.  

« Bonjour. Excusez-moi de vous déranger, mais je recherche quelqu’un. Est-ce que vous n’auriez pas vu une jeune femme qui attendait ici, elle doit probablement porter un uniforme de police. Hum … elle est blonde aussi. »

J’essaie tant bien que mal de lui donner la meilleure description possible mais je ne sais pas quoi dire. Puis soudain, je me rends compte qu’He Ran ne viendra probablement pas en uniforme. Je me frappe le front avec la paume de la main et je lui dis.

« En fait non, elle n’aura pas d’uniforme… Bref, est-ce que vous avez vu quelqu’un d’autre attendre ? Mise à part nous deux je veux dire. »

Je veux que l’on soit homme, et qu’en toute rencontre, Le fond de notre cœur, dans nos discours, se montre ; Que ce soit lui qui parle, et que nos sentiments Ne se masquent jamais, sous de vains compliments.

L’impatience me gagne et me surprend. Non, ça ne doit pas être de l’impatience, juste de l’inquiétude n’est-ce pas ? Où peut bien être He Ran. Je me pose beaucoup de question et je commence à me faire des films. S’il lui est arrivé quelque chose sur le chemin, je vais m’en vouloir. Je lui ai envoyé un sms mais je n’ai toujours pas reçu de réponse. Peut-être n’a-t-elle plus de batterie. Ou alors, elle est prise par une grosse affaire au travail qui lui prend plus de temps que prévu. Je dois rester compréhensible et prendre mon mal en patience. Je sais qu’elle viendra, j’en suis sûr. Après avoir attendu encore quelques minutes, je décide de demander à la jeune femme qui semblait aussi impatiente de retrouver la personne avec qui elle avait un rendez-vous, si elle n’avait pas vu une policière blonde. Je me rends compte rapidement que ma question est vraiment bête. Pourquoi He Ran viendrait au parc vêtu de ses vêtements de fonction. Je peux me montrer vraiment stupide parfois. Ca me surprend même.

Je vois alors la jeune femme mettre son téléphone dans sa poche et s’appréter à me répondre. Peut-être a-t-elle vu quelqu’un attendre aussi ici. Une Coréenne blonde, ce n’est pas si courant que ça après tout. Ce détail l’aurait certainement interpelé après tout.

« Est-ce que par hasard, la policière que vous attendez ne s'appelle pas He Ran? »

Bingo. Elle l’a connaît. En y réfléchissant plus, ça me paraît un peu bizarre que ce nom lui soit venu aussi rapidement. Si elle me dit ce nom, c’est qu’elle doit la connaître. Comme quoi, le monde est vraiment petit. Enfin, c’est tout de même étrange, il faut bien l’avouer, qu’elle sache de qui je veux parler et qu’elle soit là elle aussi. J’allais lui demander si elle savait où elle se trouvait mais elle reprend la parole.

« Je vous dis ça parce que ça lui ressemble bien votre description et qu'elle m'a également donner rendez-vous ici. Je suis sa grande soeur Tae Soo Jin. »

Alors là, je suis sur les fesses. Comme ça, He Ran a aussi donné rendez-vous à sa sœur aînée. Je ne le savais pas, elle ne m’a rien dit par texto. Ca ne me dérange pas plus que cela en fait. He Ran m’a tellement parlé de Soo Jin que j’ai l’impression de déjà la connaître. Je me baisse alors pour la saluer convenablement et je lui lance mon plus beau sourire.

« Enchanté Tae Soo Jin. He Ran m’a beaucoup parlé de vous. »

J’étais un peu gêné il faut bien l’avouer. Je ne savais toujours pas pourquoi He Ran n’était pas encore arrivé et je commençais à me poser des questions. Est-ce qu’elle avait fait exprès de ne pas venir pour que sa sœur et moi nous nous rencontrions. Non, ça ne doit pas être ça, je me fais des films. He Ran me semble être trop droite et franche pour ce genre de chose. N’est-ce pas ? Après tout, je ne la connais pas si bien que ça. Il serait possible qu’elle soit du genre à organiser ce genre de chose. Ah, je suis perdu et je n’aime pas ça.

« Elle vous a donc aussi donné rendez-vous ici. Hum … vous avez des nouvelles d’elle ? Peut-être a-t-elle eu un empêchement … Je me demande parce que j’ai beau lui envoyer des messages, ils restent tous sans réponse. »

Je regarde une fois de plus mon téléphone pour voir si je n’ai pas reçu de message. Je trifouille un peu dans ce dernier rapidement, pour ne pas avoir l’air impoli. Peut-être que je n’ai pas envoyé les messages à la bonne personne. C’est tout à fait mon genre après tout. Après avoir vérifié que je n’avais pas fait une énième boulette, je relevais la tête embarrassé. J’avais complètement oublié de me présenter également. Je passais alors ma main dans les cheveux pour les ébouriffer, atrocement gêné par mon incroyable manque de bonne manière.

« Je m’excuse, je ne me suis pas présenté. Je suis Yoon Sang Ook. Un ami d’He Ran. »

Pas besoin de lui dire que j’ai rencontré sa sœur au commissariat de police, j’aurais trop honte de ma famille sinon.

« He Ran vous a-t-elle dit que je serais là moi aussi ? »

Je me demandais si He Ran allait vraiment venir…

Je veux que l’on soit homme, et qu’en toute rencontre, Le fond de notre cœur, dans nos discours, se montre ; Que ce soit lui qui parle, et que nos sentiments Ne se masquent jamais, sous de vains compliments.

Je souriais à Soo Jin, ne voulant pas lui montrer ma tête de tueur à gage tout de suite. On dit souvent que la première impression est la bonne et je n’ai sincèrement pas envie de passer pour un psychopathe la première fois que je rencontre Soo Jin. Et même si la situation est un peu embarrassante, j’essaie de ne pas montrer mon embarras. Après tout, elle n’y est pour rien. C’est à cause d’He Ran si je suis comme ça…

« Oh, en bien j'espère! »

Je ne réponds pas tout de suite. En fait, je suis un peu pris de cours. Cette situation n’est vraiment pas habituelle pour moi et je ne sais pas comment réagir. He Ran est maléfique. Je ne le savais pas. La prochaine fois que je la vois, je me méfierais plus. Je dois avoir l’air d’un enfant comme ça, avec mon air un peu perdu. Je suis pourtant en général plutôt à l’aise avec les gens que je rencontre pour la première fois. Mais là, ce n’est pas pareil. J’ai l’impression de déjà tout savoir sur elle alors qu’on ne s’est jamais rencontré.

« Je pense qu'elle ne viendra pas. Si elle vous envoie un message, ça sera seulement pour inventer une excuse. Je crois bien qu'elle a joué les entremetteuses. »

Je sens alors mes joues s’empourprer. Pourquoi je suis comme ça ? Si Soo Jin dit ça, c’est que ça doit être vrai, après tout, elle l’a connait mieux que moi. Je suis surpris d’apprendre qu’He Ran avait ce genre d’intention. Dans un premier temps, ça me met mal à l’aise, mais je me dis qu’elle a certainement fait ça pour qu’on apprenne à se connaître et qu’on partage notre expérience. Après tout, on a beaucoup de points communs, à commencer par notre famille.

« He Ran ne m'a rien dit, à part qu'elle voulait une sortie entre filles. Je suis navrée pour vous...Enfin, ça ne vous dérange pas de rester un peu avec moi? Maintenant que nous sommes là et que l'on était près à se promener...ça vous tente? »
« Vous n’avez pas à être désolée. Après tout, si elle a fait ça, c’est qu’elle devait avoir de bonnes raisons. »

Dis-je avec un beau sourire. Je la suis donc vers l’endroit qu’elle m’a montré. Je connais très bien ce parc et je sais qu’il abrite des espèces de fleurs vraiment fascinante que j’aime particulièrement admirer. Je viens souvent ici pour me reposer un peu, même si ce n’est pas souvent. J’avais oublié de lui répondre tout à l’heure, alors je lui dis.

« Au fait, ne vous inquiétez pas, He Ran m’a dit que du bien sur vous. Elle m’a surtout dit que nous avions beaucoup de chose en commun. »

Ca me rassure de savoir qu’il y a une autre personne dans ma situation. Etre les seuls à ne pas être Twao dans une famille composé uniquement de membre Twaos, ça ne court pas les rues. Le silence s’est installé, mais étrangement, je ne le trouve pas si dérangeant. Seulement, je n’aime pas vraiment que les gens soient mal à l’aise en ma présence, je reprends donc alors la parole.

« J’ai bien l’impression que nous avons beaucoup de chose à nous dire. Mais pour vous dire la vérité, je ne sais pas trop par quoi commencer… »

Je crois que c’est clair, je suis un boulet. Je mets mes mains dans les poches arrière de mon pantalon.

« He Ran m’a dit que vous aviez votre propre salon de thé et que vous vous occupiez aussi des Twaos en difficultés. C’est très noble de votre part. Vous devez être épuisé non ? De faire toujours autant je veux dire. »

Je veux que l’on soit homme, et qu’en toute rencontre, Le fond de notre cœur, dans nos discours, se montre ; Que ce soit lui qui parle, et que nos sentiments Ne se masquent jamais, sous de vains compliments.

Ce qui est étrange aujourd’hui, c’est que je suis immédiatement à l’aise avec Soo Jin. Même si ce qu’elle vient de me dire à propos du fait qu’He Ran joue à l’entremetteuse me fait un peu rougir. J’ai étrangement l’impression de la connaître sur le bout des doigts alors qu’on ne s’est jamais rencontré. Aussi, je me dis que tout ce que m’a dit He Ran n’est qu’un point de vue, j’aimerais beaucoup en apprendre plus maintenant de son propre point de vu. Heureusement que sa sœur a parlé d’elle, sinon, je crois que je serais simplement parti après m’être excusé dix fois à la suite.

« Certainement ! La connaissant, elle peut avoir de la suite dans les idées. »

Je garde mon sourire aux lèvres. He Ran a l’air de vraiment vouloir prendre soin de sa sœur et qui se préoccupe beaucoup de son bienêtre. J’aimerais tellement que ça soit ainsi avec mes frères. Si seulement ses trois imbéciles voyaient que tout ce que j’ai fait n’est pas contre eux mais pour eux. Je regarde alors Soo Jin qui est à mes côtés et qui se dirige vers un de mes endroits préféré du parc.

« Ah! Je me souviens! Vous n'êtes pas twao alors que votre famille l'est. »

C’est vrai, pour un point commun, c’en est un gros. Vu la façon dont elle l’a dit je ne sais pas trop si je dois répondre ou pas. Je me contente alors de lui dire.

« C’est ça. »

Je soupire intérieurement. Je peux parfois dire des choses complètement inutiles. Je hausse les épaules en continuant de m’avancer. Je lui dis alors qu’elle doit parfois être épuisée d’avoir à s’occuper de toutes ses choses à la fois. Je trouve ça vraiment adorable de sa part de s’occuper des Twaos qui sont dans le besoin. Je sais à quel point c’est difficile pour eux de vivre convenablement et c’est très charitable de sa part de les soutenir dans leur recherche.


« Vous êtes surprenant...»

Je sursaute un peu à l’entente de ses mots. Après tout, je ne sais pas vraiment comment le prendre. J’ai tellement l’habitude de passer pour un paria que ça ne me choquerait pas qu’elle ait dit ça dans ce sens. Après tout, je suis parfois un peu décalé. Les gens ne me comprennent pas forcement et j’en suis conscient. Je décide alors de ne pas relever son propre étonnement lorsqu’elle reprend la parole.

« C'est vrai que c'est parfois fatiguant. Mais je ne m'arrêterai pour rien au monde. Les Twaos ont besoin de moi, tout comme mon Sun's Smile. Il représente le souvenir et la joie de vivre de mes parents. C'est important pour moi de faire en sorte que les gens sourient. »
« Ça fait plaisir de voir quelqu’un qui a des valeurs et qui s’y tient. C’est honorable. Je suis sûr que vos parents seraient fiers de vous à l’heure actuelle. »

He Ran m’a raconté leur histoire, et même si je ne comprends pas ce qu’ils ressentent, je me contente de compatir. Ça doit être douloureux de perdre les personnes qui nous ont aimés et élevés. Je n’imagine pas la douleur qu’on doit ressentir à la perte de ses proches. Je ne dis rien de plus, ne voulant pas raviver des souvenirs difficiles.

Soo Jin me montre alors un endroit que je connais déjà par cœur. Je passe pas mal de temps ici, à écrire dans mon livre. Je trouve l’ambiance ici détendue et les quelques insectes qui peuplent cet endroit merveilleux me rappel chaque jours qu’on doit préserver la planète pour ses espèces. Je sais que je suis chiant avec mon discours sur l’écosystème. Mais je trouve ça dommage de détruire la planète en construisant des routes et des usines à proximité des forêts et des près.

« Les twaos sont dans mon esprit comme eux. Ils ont la même fragilité, mais ils sont ensemble, souvent par deux. Vous pensez peut-être que je suis saugrenue. »

En plus d’être jolie, elle est intelligente et douce. J’ai l’habitude d’entendre des horreurs sur les Twaos, mais elle en parle avec tant de douceur. C’est vraiment charmant. Je ne peux pas me retenir de sourire. C’est tellement naturel à ses côtés.

« J’avoue, c’est une image qui ne me déplait pas. Mais … je me dis que les Twaos ne sont pas les seuls à avoir besoin d’être à deux pour survivre. »

En conclusion, je suis persuadé que tout être humain, que ce soit un Twao ou non, a une âme sœur. Même si chez les Twao c’est quelque chose de très important, je reste assuré qu’on a tous besoin de quelqu’un pour être heureux et pour être complet. Je me tourne alors vers elle et je remarque son geste dévoilant un morceau d’un tatouage. Je n’ai malheureusement pas le temps de voir ce que c’est.

« Au fait, que faites-vous dans la vie? Vous savez des choses sur moi, mais moi rien du tout! »
« Je suis vendeur dans une petite épicerie de quartier. Et je fais aussi le ménage dans un hôtel de luxe. Je sais, ce n’est pas très glamour, mais ça me plait. »

Je vais passer pour un fou du ménage, mais tant pis. Je suis fier de ce que je fais et je n’ai pas de raison particulière à me cacher. On a tous besoin de travailler pour vivre. Et j’aime avoir du travail et avoir l’esprit occupé. Et ça me permet aussi de rencontrer beaucoup de personnes d’horizon différent. C’est appréciable.

« Je vois que vous appréciez la nature autant que je l’aime. Il y a un endroit particulier dans lequel vous aimez vous évader le temps d’un instant ? »

Est-ce que je suis bizarre ? Non ? Il est vrai que j’aime bien parler aux gens et que je sors parfois des phrases sorties de nul par pour faire la conversation. Mais c’est mieux que de rester là à rien faire non ?

Je veux que l’on soit homme, et qu’en toute rencontre, Le fond de notre cœur, dans nos discours, se montre ; Que ce soit lui qui parle, et que nos sentiments Ne se masquent jamais, sous de vains compliments.

Je n’ai pas vraiment l’habitude de sortir comme ça avec une femme. Je veux dire, seul à seul, en tête à tête. En fait, je ne sais pas ce que c’est. Je viens de la rencontrer, et comme elle l’a dit, He Ran devait certainement avoir une idée derrière la tête. Du coup, je me demande si c’est un rendez-vous ou si c’est simplement deux personnes qui se sont fait avoir et qui parlent de tout et de rien. Sincèrement, je ne sais pas qu’elle est l’idée qui me plait le plus. En plus, la discussion sur les âmes sœurs peut prêter à confusion. Ou pas. Je me pose trop de question je crois.

« Je suis du même avis. C’est trop triste de rester seule ! Alors que quelque part quelqu’un nous attend et nous complète. »

Enfin une personne qui partage mon point de vu. J’ai toujours pensé qu’on allait toujours par pair. Je ne crois pas qu’un homme doit vivre seul, c’est pour moi impossible en fait. La solitude, ne pas connaître l’amour, c’est comme se couper du monde à mes yeux. C’est presque une nécessité de trouver sa moitié. Je ne l’ai toujours pas trouvé, mais je ne désespère pas. Après tout, je suis encore jeune, j’ai le temps de trouver ma moitié. Cependant, je ne peux pas mentir en disant que je ne suis pas impatient de trouver cette perle rare. Je me demande bien qui ça peut être. Ce n’est pas aussi « facile » pour nous les humains de trouver cette personne. Ce n’est pas comme les Twaos qui, lorsqu’ils rencontrent leur âme sœur, c’est comme une évidence que c’est cette personne. Je ne sais pas comment l’expliquer. Pour moi ce phénomène est presque magique. Je n’ai jamais compris comment ça se passait réellement. A vrai dire, mes frères n’ont pas trouvé leur âme sœur et ne m’en parlent jamais. Même Yong Jae qui a rencontré son âme sœur ne m’en a pas parlé. Non pas par pudeur, mais bel et bien parce qu’il était déçu. Lui qui pensait vivre avec son âme sœur et tomber amoureux de cette personne était tombé de haut en découvrant que c’était un homme. J’aime mon frère, mais je n’ai pas compris son choix. Certes, je l’ai aidé à partir, mais je ne peux pas m’empêcher de me dire qu’il aurait très bien pu vivre avec son âme sœur. Je me demande si on doit tomber amoureux de son âme sœur. C’est une question que je me pose souvent. Si on n’est pas obligé, je me demande si je n’ai pas déjà rencontré cette personne et que cette personne est un de mes amis. Je sais, je me pose tout le temps des questions métaphysique.

Je lui dis alors que je travaille dans une épicerie et dans un hôtel. Je n’ai jamais eu honte de mon travail, de ma condition. Je ne suis pas pauvre, je ne suis pas riche, j’arrive à m’en sortir. Je ne suis pas le plus heureux du monde, mais je ne suis pas le plus à plaindre non plus. D’ailleurs, je n’ai jamais compris pourquoi les gens disent que l’argent contribue toujours à faire le bonheur. En fait, je pense qu’on n’a pas besoin de tout ça pour être heureux. Pour moi, seul les interactions sociales peuvent nous donner un véritable sentiment de bonheur. Je suis bizarre n’est-ce pas ?

« Je crois que le plus important est la passion que l’on met dans nos actions. Je ne pourrais pas faire un métier que je n’aime pas. Même si c’est seulement un petit boulot … enfin je n’ai pas tellement le problème de ce côté-là. »

Je crois que je comprends mieux pourquoi He Ran a tant voulu qu’on se rencontre Soo Jin et moi. On pense exactement pareil. C’est un peu flippant en fait.

« Ca fait presque peur de voir que quelqu’un à les mêmes pensées que moi. »

Pourquoi je lui dis ça ? Je ne sais pas, c’est comme un besoin. Et puis, je ne suis pas non plus honteux de tout ce qui sort de ma bouche. Parfois, je peux dire des choses censées. En fait, j’ai toujours pensés que j’étais un marginal. Je suis un amoureux de la nature qui pense que chaque être humain à une âme sœur et qui se donne à fond dans un travail qui pourrait être considéré comme étant dégradant pour certain, mais qui est tout à fait honorable en réalité. Je me rends compte que je ne suis pas le seul à penser qu’on doit faire ce qu’on aime et non pas se forcer à faire quelque chose qui ne nous plait pas et qui ne nous passionne pas. Oui, c’est étrange de voir quelqu’un qui est passionné par le bio. Mais c’est comme ça. Je ne vais pas vous juger, alors ne me jugez pas.

Soo Jin me prend alors le poignet pour m’emmener je ne sais où. Dans un premier temps, ce contact me surprend puis, je me détends en voyant qu’elle voulait juste que je l’accompagne sur ce banc. Je m’assois après elle et je souris à mon tour. Je dois avouer que c’est un moment plutôt agréable et apaisant. J’aime parler avec les gens, même ceux que je ne connais pas. Et avec Soo Jin, j’ai l’impression que c’est encore plus facile. C’est une bonne chose, je pense. Je la regarde ensuite réfléchir lorsque je lui demande qu’elle est l’endroit qu’elle préfère. Je trouve qu’elle est plutôt mignonne quand elle est plongée dans ses pensées. Je me surprends alors à penser ça, je secoue la tête, et je me concentre sur la discussion.

« Nous vivons avec He Ran et notre grand-frère dans une villa semblable à un petit palais. Je vous assure ! Il y a des pavillons, et un immense jardin avec différentes ambiances. J’aime particulièrement le kiosque près de la volière. C’est calme, agréable. »

J’imagine l’endroit que Soo Jin est en train de me décrire. He Ran m’a déjà parlé de chez elle, mais jamais avec autant de passion. Quand j’entends Soo Jin me parler de la villa dans laquelle elle vie, j’ai vraiment l’impression qu’elle est sincère et vraiment passionné. Ca fait plaisir de voir quelqu’un parler avec autant de dévotion. C’est plutôt rare en fait.

Je voyais alors Soo Jin absorbé par la contemplation d’une coccinelle. C’était tellement charmant que je ne pouvais pas m’empêcher de rire. Elle me donne alors la coccinelle que je prends sur ma main. Je souris à mon tour, contemplant cette belle créature. Voilà pourquoi j’aime temps la Terre. Elle abrite tant de beauté. Voilà une chose qui m’attriste. Des pensées noires sur la brutalité humaine et la destruction qu’elle engendre.

« Cela porte bonheur »

Mon regard se détache de la coccinelle pour se poser sur Soo Jin qui se tortillait pour être plus à l’aise sur le banc. Je lui souris encore une fois. C’est une femme vraiment douce et intrigante.

« Et vous, aimez vous la nature ? Si c’est le cas, il faudra que vous passiez à la maison ! »

Je la vois rire ce qui me donne envie de la suivre. Je regarde alors devant moi en réfléchissant à la réponse que je pourrais lui donner.

« Certaines personnes disent que je suis trop amoureux de la nature. Etant fils de paysan, je pense que c’est impossible pour moi de ne pas l’aimer. J’ai grandi en apprenant à respecter cette merveille. »

Je soupire en repensant à la ferme familiale. Quelques jours plus tôt, mon père m’a appelé pour que je revienne les aider. J’ai refusé, encore. Je sais que ça peut paraître égoïste, mais j’ai aussi le droit de suivre ma route.

« A vous entendre, j’ai vraiment envie de voir votre maison. Si c’est votre endroit préféré, ça doit être vraiment beau. »

Je me tourne vers elle, tout sourire. Je suis quelqu’un de plutôt respectueux et qui n’aime pas vraiment utiliser des termes informels avec des personnes que je rencontre à peine. Cependant, pour la première fois depuis longtemps, je suis gêné de parler aussi formellement à quelqu’un.

« Ecoutez, si ça ne vous dérange pas, ça serait bien si on enlevait toute trace de formalité. On doit avoir le même âge, et je dois avouer que pour une fois, je trouve ça étrange de parler ainsi. Je n’ai pas l’impression de parler à une étrangère et nous devons avoir le même âge alors … »

Je crois que je me perds un peu dans mes explications. Je décide alors de m’arrêter là au lieu de m’enfoncer. Elle doit penser que je suis stupide certainement.

Je veux que l’on soit homme, et qu’en toute rencontre, Le fond de notre cœur, dans nos discours, se montre ; Que ce soit lui qui parle, et que nos sentiments Ne se masquent jamais, sous de vains compliments.

J’ai toujours été plutôt à l’aise avec les gens en général, même avec les personnes que je ne connais pas. J’ai appris à parler aux personnes, à faire leur connaissance. Ma mère m’a beaucoup aidé à m’ouvrir aux autres grâce aux marchés où elle m’emmenait. Croyez-moi, quand on vend des légumes sur un grand marché à Daegu, on apprend à parler aux gens et à s’intéresser à eux. J’ai alors commencé à m’intéresser sincèrement aux gens. Les écouter parler me permet de m’évader et d’en apprendre plus sur moi-même. Voir des gens venir d’horizon différent, ça apporte beaucoup à l’esprit. Et avec Soo Jin, ce sentiment est encore plus développé. J’ai vraiment l’impression qu’on a beaucoup à apprendre à l’un comme à l’autre. Soo Jin est vraiment une personne intéressante et j’ai envie d’en apprendre plus sur elle. Je pense qu’He Ran ne s’est pas trompé en voulant nous présenter l’un à l’autre. Car de toute évidence, c’était ce qu’elle avait en tête en nous posant un lapin aujourd’hui.

J’ai alors l’impression de beaucoup trop parler avec Soo Jin. Je lui raconte ma vie, et je n’ai pas vraiment l’habitude. Je suis plus du genre à écouter les autres parler que de m’exprimer moi-même. Même si j’aime toujours donner des conseils ou alors consoler les gens. Je lui dis alors que j’ai grandi dans une ferme, ce qui m’a permis d’avoir un certain rapport privilégié avec la nature. En m’écoutant parlé, je me trouve un peu ennuyeux. J’espère que Soo Jin ne le pense pas aussi. Après tout, on me dit souvent que je suis vieux jeu et un peu trop coincé. Je ne trouve pas, mais je l’entends souvent.

« J'aimerai que plus de monde penser comme ça. En apprenant à mieux s'occuper de la nature, on s'occupe également de nous même. »

Ca me surprend de voir que je ne suis pas le seul à penser comme cela à Séoul. Ce n’est pas tous les jours qu’on rencontre une personne aussi passionné de nature que soi. Ca me rassure beaucoup en réalité de voir que Soo Jin et moi partageons le même point de vu. Quand je tourne enfin la tête vers Soo Jin, je vois son magnifique sourire qui est plutôt déstabilisant. Je ne savais pas que la sœur d’He Ran était aussi mignonne.

« Mais ça l'est ! »

Je lui souris à mon tour. C’est tellement facile en sa présence. Et puis, je n’ai pas tellement envie de lui montrer ce visage si terrifiant. Malheureusement, quand je ne souris pas, je fais peur aux gens. On m’a souvent demandé quel était mon problème. Je n’en ai aucun. Je suis né avec un regard de tueur à gage et je resterai comme ça, à mon plus grand malheur. Je lui dis alors que ça serait bien si on parlait plus facilement et moins formellement. Je me sens étrangement proche d’elle et ça me dérange un peu de parler comme ça. Habituellement, je mets un moment pour enlever toute forme de formalité, mais avec Soo Jin, c’est différent. Grâce à He Ran, j’ai l’impression de la connaître. Bon, je dois avouer que je ne m’en suis pas trop sorti quand je lui ai demandé. C’était tout flou dans ma tête et c’est sorti encore plus flou. J’espère qu’elle ne me prendra pas pour un fou.

« J'accepte avec plaisir! Tu sais, je me retiens depuis un moment! Normalement je tutoies directement les amies de ma soeur! Mais tu avais l'air de tenir au formel. Ca me dérange pas non plus hein! Je trouve plutôt ça mignon. »

Comment ? Est-ce que j’ai bien entendu ? J’ai déjà eu plusieurs adjectif pour me décrire : maladif, étrange, mystérieux, sociopathe, mais jamais mignon. C’est un peu bizarre d’entendre ça. Je n’ai pas l’habitude. Et j’avoue que ça me gêne un peu. Même si c’est complètement inoffensif. Je la regarde alors se lever aussitôt sa phrase terminé. Elle se place alors en face de moi ce qui me surprend un peu.

« J'ai envie d'un patbingsu! Je t'invite. »

Elle me prend alors la main, et aussi bizarre que ça puisse paraître, je ne cherche pas à la lâcher. Je ne suis pas habituer aux contacts physiques de ce genre. Je sais que ça peut paraître banal pour tout le monde, mais pas pour moi. Cependant, ce contact ne me dérange pas, bien au contraire. Etrangement, je n’ai pas envie que Soo Jin lâche ma main. Je lui souris alors et je lui dis.

« Avec plaisir ! Ca fait longtemps que je n’en ai pas mangé ! »

Je n’aime pas tellement l’habitude de manger dehors. Même si mes amis font toujours en sorte de me sortir un peu de mon appartement. Je n’ai tout simplement pas le temps. Du coup, je ne mange pas souvent ce genre de chose. En plus, j’ai tendance à être super chiant et exigeant. Je mange uniquement des produits bios et c’est un frein, croyez moi. Oui oui, je suis en train d’essayer de penser à autre chose pour essayer de ne pas rougir à cause de ce contact si soudain. Je ne sais pas pourquoi, mais je n’arrive pas à détacher mon esprit de nos mains. Pourquoi ?

« Tu sais...je crois qu'He Ran voulait me remonter le morale. Je peux te dire que c'est réussie! Je me sens bien avec toi!»

Je crois que Soo Jin est vraiment très spontané. Elle ne doit pas vraiment penser ce qu’elle vient de dire n’est-ce pas ? J’essaie de me servir de ce qu’elle vient de me dire pour essayer de changer de sujet car je dois avouer que je suis un peu gêné. Probablement parce que Soo Jin commence à me plaire …

« Pourquoi as-tu besoin qu’on te remonte le moral ?»

Je ne sais pas quoi dire …

« Ca me fait plaisir de savoir que je te redonne le sourire. »

Sang Ook, va t’enterrer dans une forêt pour ne plus dire d’ânerie.

Je veux que l’on soit homme, et qu’en toute rencontre, Le fond de notre cœur, dans nos discours, se montre ; Que ce soit lui qui parle, et que nos sentiments Ne se masquent jamais, sous de vains compliments.

Je ne suis pas quelqu'un qui exprime tout ce qui lui passe par la tête. J'aime rester dans la retenue pour ne pas froisser les gens. Mais avec Soo Jin, j'ai l'impression d'être un autre homme. Je lui demande pourquoi elle a besoin qu'on lui remonte le moral alors que c'est vraiment indiscret comme question.  Je m'en veux alors un peu d'être aussi direct aujourd'hui et je me promets de réfléchir avant de parler la prochaine fois. Je n'ai pas à être aussi curieux avec elle. Et pourtant, je n'arrive pas à m'empêcher de savoir ce qui pourrait être la source d'un potenciel problème. J'attends alors patiemment qu'elle me réponde ... Enfin, si elle le veut bien, évidemment.

« Et bien, j'étais attiré par mon meilleur ami, je l'aimais vraiment énormément. J'avais peur de lui dire...parce qu'il est twao.»

C'est donc ça ...

« Je savais bien que c'était inutile d'être tomber amoureuse de lui, ça n'apportait que souffrance. C'est ce qui s'est passé...en pire. Mon grand-frère est l'âme soeur de Jin Hei. »

Alors là, je ne m'y attendais pas du tout. Je sais que ça doit être vraiment difficile pour elle de vivre dans une telle situation. Après tout, lorsqu'on tombe amoureux d'un Twao, il faut s'attendre au pire. Heureusement pour moi, ça n'a jamais été le cas. Je lui serre alors doucement pour lui montrer que je compatis et je lui souris, essayant de lui remonter le moral. Je n'aurais pas dû lui faire repenser à tout ça et je m'en veux un peu. J'espère qu'elle ne souffira pas de mon manque de bonne manière.

« Alors tu vois. Je crois que He Ran voulait me faire rencontrer un humain, et pas un twao. »

Je ne sais pas vraiment comment prendre ce qu'elle vient de dire. En fait, je me demande pourquoi He Ran nous à présenter. Si c'est vraiment de façon innocente ou pas. Si elle pensait qu'on pourrait être de bons amis ... ou plus. Je ne la connais pas suffisamment pour être sûr de ses intentions.

Je lui dis ensuite que je suis content si je peux lui redonner le sourire. C'est vrai, je n'aime pas voir les gens triste. Alors ça me ferait plaisir si je pouvais l'aider à être un peu plus heureuse.

« J'espère que tu me le donneras souvent alors. »

Soo Jin me tire alors la langue. Elle est trop mignonne quand elle fait ça. Elle a l'air innocente et en même temps si mature. Cette femme m'intrigue de plus en plus. On rencontre alors un groupe d'enfants. J'aime beaucoup parler avec eux. Ils ont tendances à dire la verité, contrairement aux adultes. Et leur monde enfantin est si intéressant. Soo Jin demande alors à une petite fille si ils font une promenade et en voyant le visage de la petite fille, je ne peux pas m'empêcher de sourire aussi.

« Oui, Unnie! On regarde les fleurs et les insectes du parc. Tu vois là, c'est ma maitresse. Et toi Unnie, tu as un beau amoureux! Mais il sourit pas beaucoup... »

Je perds alors mon sourire un peu gêné. Je ne sais pas trop comment prendre toutes ses informations. Je dois avoir l'air intelligent à cet instant, étant complètement stupéfait. Je sais que je fais toujours une tête bizarre dans ces moments là. J'allais répondre quand Soo Jin répondit en riant.

"Amoureux ?"

Je suis un peu gêné, il faut bien l'avouer ...

« C'est parce que tu es trop mignonne. Il est tout timide. »

Elle a l'air tellement à l'aise avec cette jeune fille.

« Mais Unnie, tu es mille fois plus belle que toutes les filles que j'ai vu ! Il doit jamais sourire alors ! »

J'ai faillit m'étouffer. Je dois être vraiment terrifiant comme homme. Je m'en veux un peu de donner cet impression. Je baisse alors la tête, tentant de cacher mon malaise et ma tristesse soudaine. La petite fille part alors, mais pas mon humeur qui venait soudainement de changer. Puis ...

« Sang Ook, il va falloir que tu fasses quelque chose! »

Je relève alors la tête, voyant son visage devenu sérieux. Elle me prend alors les joues et les tire vers le haut. Je dois avoir l'air malin maintenant.

« Fais moi un sourire! »
"Désolé. Je savais que je faisais peur quand je ne souriais pas, mais je ne pensais pas que ça serait à ce point ..."

Elle me reprend la main et m'emène à un café. On s'assoit alors et on passe une commande. Je suis un peu gêné soudainement. Je suis surtout déçu de voir que je peux faire éprouver ce genre de sentiment dans le coeur des enfants. Je devrais garder tout le temps le sourire, pour ne plus leur faire ce genre d'impression... C'est vraiment handicapant d'avoir une tête de tueur à gage.

« C'est pas trop dur d'être le seul humain dans ta famille? »

Je suis ravi que Soo Jin change de sujet. Je souris alors, essayant tant bien que mal de lui montrer mon plus beau visage. Je réfléchis alors à sa question, me demandant sérieusement ce que je pouvais bien lui répondre.

"Je ne sais pas si c'est quelque chose de difficile à vivre ou pas. Mes frères ont toujours été très envieux et me l'ont jamais caché... Se montrant parfois désagréable, voir même invivable. Mais je ne leur en veux pas car j'ai compris pourquoi ils agissaient comme ça."

Je ne parle pas un eu trop d'un coup ?

"Et toi ?"

J'aurais du me taire. Elle vient de me dire que l'homme qu'elle aimait était l'âme soeur de son frère, et ma question allait certainement réveiller à nouveau les sentiments que ce choc avait pu provoquer. Je me mords alors la lèvre supérieur m'en voulant une fois de plus de manquer de tact.

"Désolé"



[/color][/b]

Je veux que l’on soit homme, et qu’en toute rencontre, Le fond de notre cœur, dans nos discours, se montre ; Que ce soit lui qui parle, et que nos sentiments Ne se masquent jamais, sous de vains compliments.

Quand la petite fille a dit que je ne souriais pas beaucoup, ça m'avait complètement choqué. En fait, je ne voulais pas lui faire peur à Soo Jin en affichant mon visage de psychopathe, et je n'ai pas remarqué que je ne souriais pas. Il fallait que je change ma nouvelle habitude de faire peur aux gens. Surtout que je ne veux pas avoir une mauvaise image. Je ne veux pas que Soo Jin pense ça de moi.

Je lui raconte alors que mes frères avaient du mal parfois à cohabiter avec un humain normal, car ils m'enviaient beaucoup. Je n'ai jamais su pourquoi jusqu'à ce que je comprenne qu'ils devaient en avoir ras le bol d'être dépendants à une autre personne. C'est pour ça que je ne leur en ai jamais voulu pour ce qu'ils pouvaient parfois me dire. De toute façon, je suis quelqu'un de très peu rancunier. Je pardonne tout à tout le monde. Je suis peut-être naïf, mais je trouve ça dommage de faire la tête à quelqu'un.

Je la vois alors froncer les sourcils ce qui me fait sourire. Je ne sais pas comment la famille de Soo Jin voyait leur gêne de Twao. Mes parents n'avaient aucun problème avec ça vu qu'ils étaient âme soeur. Mais mes frères ne l'ont jamais accepté. Aucun des quatre.

« Tous les twaos ne sont pas comme ça. Je t'assure. Certains acceptent juste plus facilement leur gène que d'autres. Moi, je les envie...ils sont toujours proches de quelqu'un, même si cela signifie être dépendant.»
"Je sais très bien. Mes parents sont des âmes soeurs, et le reste de ma famille sont Twaos également. Il y a juste mes frères qui n'acceptent pas. Il en fallait bien quelques-uns qui se rebellent, ça ne serait pas amusant autrement."

Dis-je en souriant. Je lui retourne alors la question et je m'excuse aussitôt. Elle et alors ses bras face à elle en les secouant ce qui me redonnait le sourire. Je pouvais parfois me montrer boulet et je ne voulais pas la blesser par manque de tact.

« Ne t'inquiètes pas! Je ne suis pas contre parler de ça hein! Mes parents étaient âmes sœurs. Je suis leur enfant biologique puis ils ont adoptés mon frère et ma soeur. Mais je n'ai jamais vu de différence, ils sont ma famille et je crois que les liens du sang n'ont rien avoir. Ils sont tous les deux twaos, ils se complètent parfois, étant partenaire de temps en temps. Autrefois je les enviais pour ça. Mais plus maintenant. He Ran est très proche de moi. Surtout depuis le décès de nos parents. Je protège les twaos...alors je vis très bien parmi eux. »

Je savais qu'He Ran et son frère étaient adopté, mais ça ne m'a jamais choqué plus que ça en fait. Je trouve ça vraiment honorable de la part des parents de Soo Jin de les avoir accueillit chez eux. Et quand je l'entends parler de sa famille, on ressent vraiment qu'ils sont proches et qu'ils s'aiment tous. C'est touchant de voir qu'il y a des personnes comme ça, et j'avoue que je la jalouse un peu. J'aimerais être aussi proche avec tous mes frères, mais ils ne me laissent pas la possibilité de montrer qui je suis. Depuis le départ de l'un de mes aînés, ils me prennent tous pour un traitre.

Je relève alors le menton lorsqu'on nous sert ce que Soo Jin avait commandé. Je la vois alors subitement rougir. Je ne comprends pas vraiment pourquoi elle devient rouge, mais je ne peux pas m'empêcher de sourire encore plus. Je me surprends à penser que c'est vraiment une belle femme.

« Tu devrais passer à mon salon de thé un de ces jours. Et je t'interdis de me dire non. Je veux voir ton sourire encore. »

C'était alors à mon tour de rougir. Je baissais alors la tête pour cacher mon malaise.

"Je viendrais, c'est promis !"

Je relevais la tête alors, pensant que mes joues avaient retrouver leur couleur d'origine lorsqu'elle me demandait de lui donner mon téléphone. Je lui tends alors et elle le prend aussitôt. J'ai l'impression d'être un adolescent qui est à un premier rendez vous.

«Comme ça, tu pourras me joindre quand tu le souhaites....si tu veux toujours de ma présence. »

Je prenais alors la cuillère pour prendre un peu de patbingsu et je lui dis.

"Donc si je comprends bien, c'est à moi de faire le premier pas ?!"

Est-ce que c'était vraiment moi qui venais de parler ? Je devais être possédé, probablement. Ce n'est pas possible autrement... A moins que je trouve le courage, pour une fois, de parler normalement à une femme.

"Par contre, je préfère te prévenir, je ne comprends rien à mon téléphone. Je risque alors de t'envoyer des messages bizarres. "

Je lui lançais un nouveau sourire. Je mettais alors encore du patbingsu sur la cuillère que je tendais à Soo Jin.

Je veux que l’on soit homme, et qu’en toute rencontre, Le fond de notre cœur, dans nos discours, se montre ; Que ce soit lui qui parle, et que nos sentiments Ne se masquent jamais, sous de vains compliments.

Je suis soudainement plus sûr de moi et ça m’a surpris. Je me sens alors gêné par mon manque de gêne justement. Je ne suis pas dans mon état habituel et je me pose alors pleins de question. Est-ce que Soo Jin serait en train de me décoincer un peu d’une certaine façon. Peut être que je me sens suffisamment en confiance avec elle pour dire ce genre de chose. Non mais quand même, je pense que j’ai un peu abusé sur le coup. Est-ce que je dois vite me reprendre ou pas ? Trop tard, Soo Jin me réponds.

" N'est-ce pas à l'homme de prendre les devants?"
« Je pensais être vieux jeu en pensant ça. Mais il paraît qu’aujourd’hui, les femmes font le premier pas. »

Je suis un tel boulet qu’on m’en apprend de plus en plus chaque jour. La dernière fois, un de mes amis m’a dit que les femmes se sentaient plus à l’aise et faisait plus souvent le premier pas que les hommes. En même temps, à force de se prendre râteau sur râteau, les hommes commencent à en avoir ras le bol je pense. Parfois, je me dis que c’est bien d’être moi. Au moins, je ne prends jamais le risque de me prendre une veste.

« Enfin, il faut vraiment que je prenne des cours sur ce genre de chose … Je n’y connais strictement rien. »

Je souris encore une fois à ma propre réflexion. En même temps, je suis tellement naturel qu’avec moi, les choses se font simplement. Je n’ai jamais besoin de draguer ou quoi que ce soit. Je ne dis pas que je suis irrésistible, mais quand une fille me plait, je ne me force pas à faire des choses comme les autres. Je trouve ça un peu superficiel de draguer… Et lourd surtout. Et là, je ne sais pas pourquoi, mais j’ai l’impression que c’est ce que je suis en train de faire avec Soo Jin. Je suis en train de changer ?

Quand je dis à Soo Jin que si je lui envoyais des messages bizarres, c’est que je ne comprenais encore rien à mon téléphone. Je sais que je peux avoir l’air d’un idiot, que je n’y connais rien aux nouvelles technologies, mais je ne m’en porte pas plus mal. Franchement, apprenez à vivre sans ordinateur et sans télé, la vie est vraiment mieux sans. On lit, on sort, et c’est beaucoup plus intéressant que de rester enfermer chez soit. On fait des rencontres, des découvertes. Bref, on ne devient pas des ermites. Elle éclate alors de rire et son rire me fait chaud au cœur. Elle est super mignonne quand elle rigole.

" D'accord, vu que tu m'as prévenu, je ne m'inquiéterais pas."

Je ne sais pas alors ce qui me prend, mais je lui tends une cuillère. Elle mord alors dedans et ça me soulage. Je n’ai pas l’air d’un idiot. Ouf. Quand elle me lance un clin d’œil, je me sens soudainement embarrassé. Je plaque mes mains immédiatement sur mes joues pour cacher mon embarras, mais je crois que c’est encore pire.

" J'aimerai bien partir sur la côté quand il fait ce temps."

Je soupirais, en accord avec elle. Je n’ai jamais vraiment voyagé. Je connais uniquement Séoul et Daegu. En clair, je n’ai jamais été sur la côte. J’aimerai bien aller à Jeju par exemple. On m’en parle tellement. Mais je n’ai jamais eu l’occasion d’y aller. Je regarde alors Soo Jin, le joue encore un peu rose et je lui demande.

« Tu es déjà allée à Jeju-do ? »

Je regarde alors au loin, pensif.

« J’aimerais bien y aller un jour … Je n’ai jamais eu l’occasion, ni le temps … »

Je soupire et je reporte mon attention sur Soo Jin.

« Il paraît que c’est un endroit romantique. »

Pour que ça soit romantique, il faudrait peut être avoir quelqu’un …

Je veux que l’on soit homme, et qu’en toute rencontre, Le fond de notre cœur, dans nos discours, se montre ; Que ce soit lui qui parle, et que nos sentiments Ne se masquent jamais, sous de vains compliments.

Je suis peut être gêné parce que je me sens étrangement bien avec Soo Jin. Je ne sais pas, mais j’ai l’impression d’être comme un gosse quand je la regarde. Je souris tout le temps et mes joues rosissent aux moindres regards qui se croisent. Je dois vraiment avoir un problème parce que je viens seulement de la rencontrer. Oh, je pense que c’est normal au final, je suis un homme après tout. Mais, pour le bien de tous, je vais éviter de penser comme ça, pour ne pas avoir l’air trop fou. Et puis, c’est normal d’être comme ça vu qu’on ne se connait pas. Oui, je suis comme ça avec toutes les personnes que je rencontre, un peu gêné. Voilà, ouf, pendant quelques secondes j’ai paniqué.

" On ne peut pas prendre de cours sur ça. Je suis navrée, mais c'est l'instinct qui compte. C'est même le principal d'être naturel. "
« C’est bien ça qui me fait peur. Si le principal c’est le naturel alors … »

Je préfère ne pas terminer ma phrase. J’ai tellement peu confiance en moi que je fais pitié. Alors, au lieu de crier que je suis loin d’être le meilleur dragueur de la terre, je me tais et je pense à autre chose. Je lui demande alors si elle est déjà allée à Jeju-do. Pourquoi je pense à cet endroit maintenant ? Tout simplement parce qu’on m’en parle souvent. J’ai des amis qui se sont mariés là bas et il parait que c’est un endroit romantique. J’aimerai bien y aller un jour, même seul, juste pour visiter et voir si tous les éloges qu’on fait se confirment.

" Une seule fois. Pour le travail. "

Oh ! Est-ce que j’aurais dû me taire ? Je sais qu’elle aime beaucoup ce qu’elle fait mais ce n’était peut être pas un bon souvenir. Vu qu’elle aide les Twaos en difficulté, peut être a-t-elle vu des choses qui ne devait pas être vu. Voilà, je recommence à me faire des films. Alors, au lieu de tomber dans une dépression qu’elle ne comprendrait pas, je lui dit ce que j’ai sur le cœur en lui disant que j’aimerais beaucoup m’y rendre un jour. Je ne sais pas comment Soo Jin va réagir, et à vrai dire, je crois que je ne veux pas le savoir. Je baisse la tête pour ne pas montrer que je suis mal à l’aise. Mais je crois que c’est pire. Alors, je relève la tête et je la regarde dans les yeux, peut être pour me donner plus de courage, je ne sais pas. Lorsqu’elle m’attrape la main, je sursaute un peu, surpris par ce geste si intime. Oui je suis de la vieille époque. Mais pour être tout à fait honnête, ça ne me dérange pas plus que ça.

" Tu sais, dire que l'on a pas le temps est souvent un excuse. Si on le souhaite on peut le trouver. Il faut juste être capable de mettre de côté certains choses. Puis...c'est vrai que c'est romantique."

He Ran ne m’avait pas dit que sa sœur était pleine de bons sens. Je lui souris alors sincèrement. Je suis content qu’He Ran nous ait finalement posé un lapin. J’aime beaucoup la policière, mais je crois que si elle avait été là ce soir, ça ne se serait pas passé de la même manière. J’allais lui répondre quand son téléphone portable se mit à sonner. Voilà pourquoi je hais la technologie. On ne peut plus avoir de moment intime avec les gens. Il y a toujours un téléphone qui s’interpose. Seulement, je connais maintenant ce que fait Soo Jin et je pense que c’est indispensable pour elle ce moyen de communication. Si il arrive malheur à l’un de ses protégés, il faut qu’elle soit réactive.

" Que se passe-t-il?"

J’espère que ce n’est rien de grave. Je la regarde, l’observe dans les moindres détails à la recherche d’un indice. Peut être que c’est juste une personne qui recherche un Twao pour des charges. Non, ça doit forcement être plus grave vu le sérieux de sa voix. Une fois de plus, je me pose trop de questions.

"J'arrive tout de suite Maître, je vous revois à votre cabinet."

S’adonne-t-elle à des pratiques sexuelles bizarres ? QUOI ? Sang Ook, la ville ne te fait décidemment pas de bien. Je suis complètement fou, voilà. Je me fais des films, mais pourquoi ? Il y a un peu de jalousie peut être. J’essaie de me reprendre pour ne pas avoir l’air d’un taré, parce que quand je réfléchis trop, ça se voit sur mon visage. Et je ne veux pas faire peur à Soo Jin. Elle raccroche alors et se lève rapidement.

" Désolée Sang Ook. J'ai une urgence. Je peux pas faire autrement..."
« Je comprends, tu n’as pas à t’excuser ! Vas y. »

Il est vrai que j’aurais aimé passer un peu plus de temps avec elle, mais les twaos ont besoin d’elle –enfin, si il s’agit de ça et non d’un amant bizarre.

" Je te promet de t'appeler. On se verra de temps en temps d'accord? Ensuite, je te proposais un rendez vous plus long? Réserve toi un week-end fin octobre ok?"

Un sourire niais s’affichait alors sur mon visage. Il ne m’en fallait pas beaucoup aujourd’hui pour être content. J’avais alors l’impression d’être un adolescent qui rencontrait pour la première fois une jolie jeune femme. Seulement, je suis un adulte, et il faudrait peut être que j’arrête de penser comme un ado. J’étais bien trop perdu dans mes pensées et je ne l’ai pas vu se rapprocher de moi. Lorsqu’elle déposa un baisé sur ma joue, je sentis ses dernières bruler. Voilà, comment passer pour un idiot.

" On reste en contact hein!"
« Promis »

Elle ne m’avait certainement pas entendu vu qu’elle était déjà loin de moi. Je soupirais alors puis je riais un peu.

« Je ne sais pas ce que He Ran avait en tête, mais je crois que ça a marché. »

Je demandais alors au serveur de payer l’addition et je partais à mon tour du parc en gardant ce beau moment passé avec Soo Jin en mémoire.  

Fin