L'objectivité n'est pas mon point fort, mais je vais quand même essayer.

Déjà, mes cheveux. Ce que j'aime le plus chez moi. Blonde au naturel, j'aime changer de coiffure régulièrement et selon la saison. Le plus souvent je les garde longs pour l'hiver, et je les coupe en mi-longs pour l'été. Il m'arrive de faire des méches ou des teintures pour accentuer ma couleur blonde. Mais l'idée de passer du côté obscur me terrifie! Côté coiffures, je ne fais jamais rien de très original, sauf lors d'occasions spéciales. Sinon, je ne vais jamais au delà d'une queue de cheval.

Une deuxième partie de mon corps que j'aime bien, ce sont mes yeux. Entre le marron et le vert selon la lumière, ils ont beau ne rien avoir d'extraordinaire, je les aime beaucoup. Niveau maquillage, c'est comme la coiffure : si j'ai quelque chose de spécial de prévu, je vais plus insister sur le fard à paupières et l'eyeliner. Mais au quotidien, un coup de crayon noir, du mascara et une petite touche de fard à paupières me suffisent.


Concernant le reste de mon visage, il est assez banal. J'ai un nez que, comme beaucoup de gens, je n'aime pas. J'ai l'impression qu'on ne voit que lui et son horrible forme sur mon visage. Il en est de même pour ma bouche, même si quand je souris elle ne me pose aucun problème.

De manière générale, je mesure environ 1m65 et je pèse autour des 50 kg. Autrement dit, je suis dans la moyenne sur tous les points : ni trop grosse ni trop petite, ni trop grande ni trop maigre. Niveau poitrine, je porte un bon petit 90C qui me va parfaitement. Mes fesses se portent relativement bien grâce à mes années d'équitation durant mon enfance et mon adolescence. En fait, au niveau de mon corps, il n'y a pas grand chose que je voudrais changer.


Je ne suis pas vraiment attirée par les bijoux, sauf s'ils ont une valeur sentimentale. Une bague offerte par ma grand mère, un collier par mes parents pour mon diplôme, et un bracelet que mon meilleur ami et moi aviont fait lors de notre enfance. Classique, discret. Je ne porte aucun tatouage, ni de piercings. Non pas que je n'aime pas ça, mais je préfére ce genre de détail chez les autres plutôt que chez moi.

Niveau vêtements, c'est comme pour le reste : classique. En tant que grande frileuse, je porte toujours trente six épaisseurs en hiver, aussi bien en haut qu'en bas. C'est en jean que je me sens le plus à l'aise, mais l'été, lorsque le temps s'y prête, j'aime faire des folies en mettant des jupes ou des robes. Sinon, j'aime beaucoup porter des talons, à condition qu'ils ne soient pas trop hauts et qu'ils ne découvrent pas les pieds – car je déteste les pieds de manière générale.

Je pense avoir fait le tour. Et puis de toute façon, s'il y a quelque chose que vous voudriez savoir, vous n'aurez qu'à venir me voir ~

Je pense que chaque personne se comporte différement selon l'environnement où elle se trouve. C'est pourquoi j'ai demandé à mes proches de dresser un rapide portrait de moi.


Ma mère : Hayley, ma petite Hayley. Elle a toujours été très gentille, sage et obéissante. Jamais un faux pas. Toujours sérieuse, dans le droit chemin, le sourire aux lèvres. Un vrai petit rayon de soleil. Mon mari et moi pensions que ce gène, celui qu'elle a développé lorsqu'elle était petite, lui ferait perdre son sourire. Mais malgré ce qu'il lui est arrivé, elle a toujours su se relever et avancer la tête haute, sans se soucier de sa différence.Elle a fait preuve d'un très grand courage, comme toujours.


Mon ancienne voisine : Hayley. Je l'ai toujours considérée comme ma propre fille, et je suis heureuse d'avoir été celle qui l'a aidé à supporter sa situation. Je ne dis pas que ses parents ont été mauvais dans leur rôle d'éducateur, mais étant donné qu'ils ont toujours eu du mal à accepter qu'elle était une Twao, je pense avoir beaucoup aidé la petite, notamment pour lui faire comprendre qu'elle n'était pas la seule dans cette situation, et que malgré son surplus d'énergie, elle était quelqu'un de parfaitement normal et qu'elle n'avait pas à avoir honte. Je suis fière de ce qu'elle est devenue. Elle a très vite apprit à ne pas écouter les critiques des autres, et à ne garder que le bon dans ce monde bourré d'intolérance. C'est vraiment une jeune fille extraodinaire, et très tolérante. Car malgré le comportement de ses parents, elle ne leur en a jamais voulu et a toujours accepté leur répulsion. Un vrai petit ange tombé du ciel.

Mon meilleur ami : Cette fille, c'est comme ma soeur. Elle a toujours été là pour moi, même dans les moments les plus difficiles. Sincèrement, je ne connais personne qui ait un aussi grand coeur. Généreuse, parfois trop, drôle, adorale, gentille. Je pourrais citer des centaines de qualités que ça ne serait pas suffisant. J'ai une totale confiance en elle, et je sais qu'elle ne me trahirait jamais. Déjà qu'elle culpabilise de tuer une fourmie parce qu'elle est persuadée qu'elle a rendu des bébés fourmis orphelins.. je doute qu'elle puisse un jour trahir quelqu'un. Ce qui me fait le plus rire avec cette fille, c'est son romantisme sans fin. Elle pourrait passer des journées entières à pleurer devant des films à l'eau de rose, juste parce que le couple est "trop meugnooon" et qu'ils ont "trop de chaaaance de s'être trouvéééés". Non, franchement, plus fleur bleue je connais pas. Elle ne rêve que d'une chose depuis qu'elle a rencontré Ryu : trouver son âme soeur et vivre une histoire digne de la Belle et la Bête. Je vous vois venir : vous êtes entrain de vous dire qu'en fait cette fille elle est beaucoup trop naîve et parfaitement idiote. Mais pas du tout. Ce qui est génial avec elle, c'est que malgré ses rêves de princesse, elle a la tête sur les épaules. Elle ne s'est jamais caché qu'elle ne trouverait peut être jamais son âme soeur. Elle n'accorde pas sa confiance à n'importe qui, et sauf une fois avec son ex avec qui elle est restée trois ans, je ne l'ai jamais vu dire qu'elle était amoureuse.

Une amie de l'université : Hayley.. je ne la connais pas depuis très longtemps, mais depuis suffisament pour pouvoir affirmer qu'elle a un sacré caractère. Elle déteste l'intolérance et les inégalités. Elle a un coeur sans fin je crois bien. Quelque chose que j'aime beaucoup chez elle, c'est sa capacité à rester calme même dans les pires moments. Elle est tellement patiente. Pour autant, quand elle est vraiment énervée, tout ce qu'elle a pu accumuler en elle va ressortir d'un coup sur sa cible, et elle ne va pas la rater. Sa répartie en a blessé plus d'un, et l'a faite culpabiliser plus d'une fois. C'est comme si, sous l'effet de la colère, elle devenait quelqu'un d'autre, et une fois qu'elle a évacué, elle redevenait elle-même et regrettait de s'être emportée. J'ignore si le fait d'accumuler les choses est une qualité ou un défaut, mais si tout le monde faisait comme elle, je pense qu'on pourrait éviter bien des conflits inutiles.

Moi : Je crois que la majorité a été dit, mais je voudrais ajouter deux trois trucs. Déjà, je manque sérieusement de confiance en moi. Je fais tout pour le cacher, et visiblement ça marche plutôt bien, mais au fond, il m'arrive d'être faible et d'avoir peur du regard des autres, que ce soit à cause de mon gène ou tout simplement de comment je suis. Ensuite, j'adore manger. Je prends un plaisir monstre à grignoter, que ce soit devant un film, dans le métro où quand je m'ennuie. Par chance, je ne grossis pas facilement. J'ai depuis toujours adoré les chiens, c'est d'ailleurs pour cela que je souhaite ouvrir une animalerie à Séoul. Je les trouve si innocents, et si attachants que je pourrais passer ma vie avec eux sans jamais me sentir seule. Et enfin, je n'en suis pas très fière, mais j'ai peur de l'orage, du vide, et surtout du noir. La nuit, il faut toujours que je vois une petite lumière, même totalement ridicule, pour me rassurer, sinon je panique. Comme une enfant en fait. Pour le reste, je vous laisserai le plaisir de le découvrir vous même!

Mon histoire aurait pu être banale, si nous avions vécu dans un monde banal.
Je suis née dans l'Etat du Massachusetts, aux Etats-unis. Mes parents, un avocat et une infirmière, m'on toujours traité comme leur petite princesse. Jouets, beaux vêtements, amour, attention, je n'ai jamais manqué de rien. Là dessus, ils ont toujours été irréprochables. Du moins, c'est ce que j'aurais pu affirmer avec certitude si je n'avais pas fait parti de "ces gens", comme ils le disaient si bien.

Je n'ai jamais pu me souvenir de comment tout avait changé. Je ne me souviens d'ailleurs pas avoir déjà vécu comme une personne normale. Un jour, j'ai demandé à mes parents comment j'étais devenue une des leurs. C'est quand j'ai vu leur regard se noircir et le rouge monter à leurs joues que j'ai compris que c'était le sujet sensible à ne pas aborder. Mais j'avais besoin de savoir comment j'étais devenue ce qu'ils n'auraient jamais voulu que je sois. Ma mère, bien plus tolérante que mon père à ce sujet, m'avait expliqué qu'un soir, alors que j'étais âgée de trois ans, j'avais été prise d'un mal qu'elle ne saurait me décrire, comme si j'avais été subitement emplie d'une énergie si intense qu'elle me paralysait. Elle m'expliquait qu'en tant qu'infirmière, elle avait déjà vu des parents arriver à l'hôpital avec leur enfant dans leurs bras qui présentaient les mêmes symptômes. Et le diagnostique avait été le même pour tous : ils avaient développé le gène des Twaos. Elle m'en parlait, mais je sentais dans sa voix le regret et la tristesse. Comme si j'étais devenue quelqu'un d'autre. Alors que pourtant, je n'avais jamais eu l'impression d'être une personne étrange, décalée ou différente. Mon cas était loin d'être isolé.

C'est ainsi que ma voisine entra dans notre vie, et que je compris pourquoi mes parents lui disaient à peine bonjour lorsqu'ils la croisaient chaque matin. Elle était comme moi, et ses enfants aussi. Et toutes ces années, ils avaient cherché à l'éviter. Mais avec ce qu'il m'était arrivé, ils n'avaient pas eu d'autres choix que de se tourner vers elle pour lui demander de l'aide et lui poser quelques questions de type "Quelles conséquences ce gène aura-t-il sur notre fille..". Ils s'étaient tellement voilé la face sur l'existence de ce gène que maintenant qu'ils s'y retrouvaient confrontés, ils ne savaient absolument pas quoi faire. Notre voisine leur expliqua donc que j'étais de ces gens qui ont trop d'énergie et qui doivent en donner à ceux qui en ont besoin; question de survie. Elle nous proposa son fils, du même âge que moi et qui était dans la position de receveur. Sans doute ravis de ne pas avoir besoin de faire des recherches pour me trouver un receveur, et ainsi éviter que la nouvelle ne se répande, mes parents acceptèrent sans hésiter.

Je passai donc mon enfance en grande partie chez ma voisine. Officiellement pour des raisons pratiques, par rapport à la proximité avec mon partenaire. Mais au fond, je savais bien que mes parents m'envoyaient chez elle pour éviter d'avoir à m'affronter. J'avais déjà surpris certaines de leurs conversations, où ils parlaient de moi, de ce que j'étais. Si ma voisine n'avait pas été là, j'aurais sans doute eu l'impression d'être un monstre. Elle m'avait appris à me regarder dans un miroir comme si j'étais quelqu'un de normal. A ignorer ce que mes parents pensaient de moi dans mon dos. Mais je ne leur en ai jamais voulu. D'après ma grand mère, dont j'étais aussi assez proche, mes parents n'avaient jamais connu de membres de la famille qui étaient Twaos. J'étais donc la première à les confronter à ce genre de situation, et j'étais suffisamment indulgente pour accepter que ce soit difficile pour eux d'admettre que je ne sois pas comme eux, même si je ne cache pas que j'aurais aimé qu'ils me voient comme j'étais vraiment.

Les années passaient, et rien ne changeait. Je construisais une forte amitié avec mon receveur, et lui et ma voisine devinrent une sorte de seconde famille à mes yeux. J'aimais toujours mes parents, et eux aussi m'aimaient, mais je sentais bien que le regret qu'ils me considèrent comme étant différente me poussait à m'éloigner involontairement d'eux. Si je voulais m'accepter pleinement, il ne fallait pas que des gens comme eux se mettent en travers de mon chemin. C'est ainsi que je m'installai avec mon receveur à l'âge de 18 ans dans un appartement en centre ville. Beaucoup croyaient que nous formions un couple, mais en fait nous étions juste des meilleurs amis qui trouvaient pratique d'habiter ensemble pour diverses raisons, économiques notamment. Je commençai des études de vétérinaires, encouragée par ma passion et mon amour pour les animaux.

Tout se passait pour le mieux jusqu'à l'hiver de mes vingt ans. Un bâtiment de l'école ou j'étudiais venait de prendre feu, et nous avions tous été évacué sur le trottoir en face de l'entrée. Les pompiers, la police, tout le monde était là. Même mon meilleur ami, qui étudiait non loin de là et qui avait eut peur qu'il me soit arrivé quelque chose. Heureusement, personne n'avait été gravement blessé durant l'incendie, et ce dernier n'avait pas mit longtemps à être maîtrisé  Mais cela n'avait pas empêché les journalistes, toujours aussi avides de nouvelles informations, de venir sur place. Nos professeurs et certains de mes camarades avaient été prit d'assaut et croulèrent sous les questions. Je n'y avais pas échappé. Un jeune homme, pas beaucoup plus âgé que moi, était venu vers moi, un calepin et un stylo à la main. Visiblement asiatique, ce dernier m'avait posé quelques questions auxquelles j'avais répondu tant bien que mal, à cause de la fièvre et aux tremblements qui commençaient à se manifester pour me rappeler mon devoir de donneuse. Ne pouvant pas faire durer l'interview, j'avais coupé court à la discussion pour entraîner mon meilleur ami un peu plus loin afin de le charger, avant de l'accompagner à sa fac où il devait reprendre ses cours.

Je n'avais pas pensé un seul instant que ma rencontre avec ce journaliste allait provoquer un déclic chez moi.


Je me souviendrais toujours du moment où, lorsque mon meilleur ami fut parti, le jeune asiatique revint vers moi. Je cru d'abord qu'il avait d'autres questions à me poser, mais lorsqu'il me demanda, mot pour mot et le plus sérieusement du monde, si ce jeune homme était mon âme soeur, je compris qu'il nous avait vu nous charger. Je ne pus m'empêcher de rire légèrement à cette idée. A ce moment là, pour moi, seule une personne ignorant tout des twaos – et surtout une personne n'ayant pas compris que les contes de Disney étaient fictifs – pouvait poser une question aussi innocente. La suite me montra que c'était plutôt moi qui ignorait beaucoup trop de choses sur les twaos.

Le jeune homme me regarda d'abord comme si j'étais folle. Ne sachant pas vraiment comment me comporter, je lui demandai s'il était sérieux. Il me demanda si je connaissais l'histoire des âmes soeurs des twaos, et je fis non de la tête. C'est ainsi que j'appris que chaque twaos possédait une âme soeur quelque part dans le monde, et que c'était justement dans le but de la trouver que Ryu, le journaliste en question, était venu aux Etats Unis. J'étais fascinée par cette histoire. Moi qui avait toujours rêvé de trouver le grand amour et de vivre une grande histoire fusionnelle, je décidai qu'il ne fallait pas que je termine ma vie sans avoir trouvé mon âme soeur. Il m'expliqua aussi qu'un grand nombre de twaos se trouvaient à Séoul, là où il habitait. Il ne me fallut pas bien longtemps pour ressentir l'envie de quitter cette vie triste et monotone à la recherche de mon âme soeur. Elle était là, quelque part, peut être à Séoul. Et j'avais beau ne pas être capable de sortir un seul mot de coréen, j'avais envie de partir, et d'essayer. J'en parlai le soir même à mon meilleur ami, qui ne manqua pas de m'encourager à prendre l'avion avec Ryu pour commencer une nouvelle vie. J'étais triste de partir, et l'inconnu, malgré l'envie de le découvrir, me faisait un peu peur quand même.


Deux mois après l'incendie qui m'avait permis de rencontrer Ryu, et de longues discussions notamment sur les âmes soeurs, nous partions des Etats Unis, direction Séoul. Nous avions convenu qu'il m'aiderait à franchir la barrière de la langue le temps que j'arrive à me débrouiller toute seule, et qu'il m'aiderait à réaliser mon projet : ouvrir une animalerie dans la capitale. Une nouvelle vie s'offrait à moi, et je comptais bien profiter de cette nouvelle chance.