La lune était haute dans le ciel, alors que la nuit s'avançait lentement. Il n'y avait plus grand monde dans les rues, à cette heure-ci, bien qu'il ne soit pas excessivement tard. Dans une ruelle éloignée, je voyais mon interlocuteur se reculer jusqu'à ce que son dos ne heurte le mur derrière lui. Pris au piège. Je portais, contrairement à mon habitude, un long manteau noir. Mon visage était recouvert d’une capuche de même couleur, ne laissant que quelques mèches roses en ressortirent légèrement. Je pense que je ne devais pas avoir l’air déjà très rassurant en l’état, alors pour celui que j’étais en train de menacer, ça ne devait pas être mieux. Il devait faire une tête de moins que moi, environ la quarantaine, et ne cessait de me fixer en déglutissant. Posant mes yeux sur lui, je m'approchais d'un pas silencieux et calme, sans le quitter des yeux. Je plantais violemment mon couteau de chasse dans le mur, et le son métallique fit sursauter mon suspect, qui se recula un peu plus contre le mur, comme s’il voulait se fondre dedans. Peine perdu, il était hors de question que ce salaud m’échappe. Aussi, je me penchais légèrement en avant, sifflant entre mes dents :
« - On a peur ? »
Ma voix n’était plus qu’un murmure menaçant, presque tranchant. Il y avait des suspects avec qui je n’avais aucune pitié, et celui-là en faisait partie, pour une raison en particulier. S’il fallait que je lui plante ma lame dans la main, je le ferais sans aucune hésitation, et ça devait se voir vis-à-vis de mon visage, à la façon dont il me regardait. Ses yeux étaient exorbités, ne clignant même plus des paupières. Pour peu, j’avais presque l’impression qu’il avait cessé de respirer. Mais je n’en avais cure, et ma voix gronda plus bas, rauque :
« Tu peux me fuir…Tenter de te cacher…Mais quoi que tu fasses, je te retrouverais. Soit-en sûr….Tu ne m’échapperas pas. »
Un prédateur. J’étais un prédateur, et il était ma proie…Et c’était parce qu’il en avait conscience que cet homme commençait à trembler. S’il n’avait rien se reprocher, il aurait au moins tenté de se défendre. Mais non, même pas. Au lieu de me faire croire qu’il n’avait « rien fait », il se contentait de répéter en boucle :
« Ne me tuez pas….Ne me tuez pas, pitié… »
J’arquais un sourcil. De la pitié ? Je n’en avais pas pour lui. Certainement pas. Me redressant légèrement, je retirais la lame du mur, avant de la fixer, mes yeux brillants à la lumière du reflet métallique :
« Je ne vais pas te tuer. »
Mon regard se releva pour se planter dans celui de mon interlocuteur, avant de murmurer d’une voix aussi froide que de la glace :
« Mais je vais te faire tellement souffrir que tu me supplieras de t’achever….Si tu ne vas pas te rendre à la police pour tes crimes. »
Ma victime poussa un faible couinement effrayé, rien à l’entente de mes mots. Me voir jouer avec un couteau de chasse en prononçant de telles menaces par un type bien plus grand que lui devait avoir son effet. Et c'était exactement ce que je voulais. Il continua de trembler en m'implorant, et je continuais de le regarder de haut, comme l'insecte qu'il était. Ceux de son espèce, je les avais en horreur. Surtout qu'il n'avait, à aucun moment, nier ce qu'il avait fait, me rendant un peu plus en colère contre lui. Continuant d'observer le pitoyable être qui tremblait sur ses jambes, je murmurais doucement en me détournant :
« Vingt-quatre heures. »
Je le sentis soupirer de soulagement alors que je m'éloignais, et sans prévenir, je me retournais pour envoyer le couteau de chasse dans le mur, effleurant son visage. Il retint un hurlement alors que je crachais :
« Je le planterais ailleurs si tu ne t'ai pas rendu d'ici là ! »
Il s'enfuit en courant, comme si sa vie en dépendait. Je lui avais pourtant promis de ne pas le tuer...Récupérant une nouvelle fois ma lame, je la rangeais et plongea mes mains dans les poches de mon long manteau sombre, morose. Journée de merde. Alors que je m'apprêtais à sortir de la ruelle afin de rentrer à l'appartement, juste en face de la rue, mes yeux furent attirés par une présence, et mes paupières s'écarquillèrent en se posant sur elle. Du monde entier, il fallait que ce soit elle qui se retrouve face à moi. Elle qui avait tout vu. Elle qui faisait partie de ceux qui ne devaient en aucun cas me voir comme ça.
Ha Neul.
Dernière édition par Choi Kyu Jung le Sam 19 Oct - 15:19, édité 2 fois
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Sujet: Re: Don't leave me alone... Mer 18 Sep - 13:41
Je me retournai pour adresser un dernier signe de main à mes amis, avant de reprendre mon chemin, tout sourire. AeCha allait sûrement me passer un savon pour rentrer à cette heure-ci alors que j’avais cours le lendemain, mais ce n’est pas comme si je n’avais pas l’habitude. Le principal était que j’avais passé une bonne soirée avec mes amis, si bien que je n’avais même pas vu l’heure passer. Ma colocataire allait sûrement aussi me faire un sermon sur les dangers de la rue à des heures aussi tardives, surtout pour une jeune fille aussi jolie que moi. Aussi ennuyant cela soit-il, j’aimais bien ses remontrances parce qu’elle me rappelait toujours que j’étais suffisamment attirante pour … eh bien pour me faire agresser par un homme un peu dérangé. En fin de compte, ce n’était pas aussi flatteur que ça, quand on savait que ce genre de psychopathe s’en prenait à n’importe quelle personne, jolie ou laide, tant qu’il y avait une poitrine sous ses vêtements.
Je grimaçai, soudainement moins heureuse de me faire remonter les bretelles par Ae Cha. Surtout que ça allait prendre un sacré bout de temps … Heureusement que j’avais des heures de cours pour pouvoir dormir demain et rattraper ainsi quelques heures de sommeil …
Je bifurquai sur la gauche, m’éloignant de la rue principale pour emprunter une ruelle, faiblement éclairée par les commerces de nuits encore ouverts à cette heure-ci. Avançant prudemment dans la pénombre, je me stoppai immédiatement en entendant une voix menaçante.
« - Tu peux me fuir…Tenter de te cacher…Mais quoi que tu fasses, je te retrouverais. Soit-en sûr….Tu ne m’échapperas pas. »
J’écarquille les yeux, soudainement apeurée d’avoir affaire à un stalker. Mais je me rendis bien vite compte que je n’étais pas la cible de ces menaces.
« - Ne me tuez pas….Ne me tuez pas, pitié… - Je ne vais pas te tuer. »
Sur quoi est-ce que je venais de tomber ? Une affaire pas nette entre dealers ? Le règlement de compte d’un gang ?
Alors qu’une voix me faisait un sermon à la Ae Cha, me suppliant de prendre mes jambes à mon cou, ma curiosité, elle, me poussait à m’approcher un peu plus. Notamment parce que cette voix m’était beaucoup trop familière, aussi froide et effrayant soit-elle.
J’aperçus enfin les deux hommes. Le plus grand des deux dégageait quelque chose de véritablement terrifiant, une sorte d’aura qui était encore plus effrayante que son aspect. La capuche rabattue sur la tête, il se pencha sur sa victime tremblante :
« Mais je vais te faire tellement souffrir que tu me supplieras de t’achever….Si tu ne vas pas te rendre à la police pour tes crimes. »
Qu’est-ce que c’était que ces menaces ? Se rendre à la police ? Ses crimes ? Ces paroles avaient beau n’avoir aucun sens pour moi, la personne menacée, elle, lâcha un gémissement de peur.
« Vingt-quatre heures. »
Il s’était retourné vers moi et j’étais alors restée pétrifiée, comme changée en statue, terrifiée à l’idée de m’attirer des problèmes avec cet homme imposant qui n’avait absolument rien de rassurant.
Seulement, il ne me vit pas, et se retourna subitement pour lancer un couteau que je n’avais pas vu jusque-là. La lame s’enfonça dans le mur derrière l’autre, qui retint un cri de terreur, tout comme moi. Je posai ma main sur ma bouche, tentant de reprendre une respiration calme.
« Je le planterais ailleurs si tu ne t'es pas rendu d'ici là ! »
L’autre homme eut une réaction que j’aurais dû avoir dès le début : celle de prendre mes jambes à mon cou. Sauf qu’une nouvelle fois, je restais immobile sur mes jambes, incapable d’esquisser le moindre geste, comme si j’allais être repérée si je faisais le moindre mouvement.
Il se retourna, et ne put que me voir, seule, de l’autre côté de la rue. Sa main avait plongé son couteau dans le fond de sa poche de manteau, mais il avait toujours l’occasion de le reprendre, non ?
Seulement, mon sang se glaça un peu plus quand je vis dépasser les quelques mèches roses de sa capuche. Cette voix, sa carrure imposante … J’aurai dû comprendre dès le départ.
« - K-Kyu Jung ? »
Il s’arrêta immédiatement à son tour, me dévisageant. Il m’avait reconnue aussi, et son expression menaçante se transforma en une nette inquiétude.
Je reculai d’un pas. Alors cet homme dont je venais d’avoir peur au point d’être incapable de bouger n’était autre que celui qui avait réussi à rendre ma vie au lycée plus joyeuse il y a quelques jours ? Celui qui ne m’avait pas jugée, et m’avait même embarquée dans ses aventures, ne manquant pas une occasion pour m’embêter, mais aussi m’amuser ? Ce même garçon qui passait son temps à sourire pour tout et n’importe quoi ?
J’eus soudain un sursaut de panique. Est-ce que je le connaissais aussi bien que je ne le pensais ? Est-ce qu’il ne voulait pas juste profiter de moi, au final ?
« Ne … Reste là où tu es ! »
J’étais soudainement incapable de le regarder dans les yeux, comme s’il était un animal qui risquerait de s’énerver si je posais mes yeux dans les siens.
Je tentai de reprendre une respiration un peu plus calme, sauf que me rappeler ce que Kyu Jung venait de faire ne m’aidait pas vraiment …
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Sujet: Re: Don't leave me alone... Mer 18 Sep - 16:40
« - K-Kyu Jung ? »
Trop tard. Elle m'avait reconnu. Ha Neul m'avait vraiment reconnu. Tout, j'aurais tout donné en cet instant pour être ailleurs. Le sentiment de terreur véritable, je l'avais ressenti une fois, un jour où j'étais enfermé avec ce yakuza japonais qui venait d'enfiler un poing américain. Il m'avait laissé à moitié mort, et j'avais eu véritablement peur. Mais aujourd'hui ? Je serais prêt à retourner à cette époque. Si seulement ça pouvait effacer ces dix dernière minutes. La peur du jugement, du regard, la peur de perdre quelqu'un, tout ça se mélangeait au fond de mes entrailles, me retournant le ventre. Et elle....Elle semblait terrifiée par ma présence :
« Ne … Reste là où tu es ! »
Apeuré, je me reculais d'un pas, puis deux, jusqu'à ce que mon dos cogne contre le mur. J'étais effrayé. Non pas par elle, mais par ce qu'elle allait penser de moi à présent. Sans attendre, j'attrapais ma capuche et la rabattue un peu plus sur mon visage, cherchant à le cacher à tout prix. Comme pour éviter qu'elle me reconnaisse, ou qu'elle me regarde. Alors qu'il était déjà trop tard. Lentement, je me laissais glisser le long du mur, et termina accroupi, continuant de tenir ma capuche à deux mains pour cacher mon visage, tout en pensant à une seule chose. Ne me regarde pas.
J'avais véritablement l'impression d'avoir commis le pire des crimes ; de l'avoir trompée. Pourtant, il n'en était rien. Le Kyu Jung qu'Ha Neul connaissait était le vrai. Celui qu'elle venait de voir était le vrai aussi. Ils faisaient tous les deux partis de moi, bien que l'un me faisait plus honte que l'autre. Et il avait fallu qu'elle le voit. Pourquoi pourquoi pourquoi ?
Il y avait une multitude de pensées qui tourbillonnaient dans ma tête. J'avais tellement envie de remonter le temps, de revenir en arrière. Pourquoi, sur tous les habitants de Séoul, il avait fallu que ce soit précisément Ha Neul qui me voit ? Stressé, et toujours accroupi, j'articulais faiblement à son encontre :
«...Tard....C'est dangereux...Rentre chez toi. »
Oui, rentre chez toi. Va-t-en, et ne retourne pas. Pour moi, c'était fini. J'avais vu son regard, lorsqu'elle m'avait reconnu, et j'avais compris à l'instant même que c'était terminé. Je l'avais perdue à jamais.
Malgré tout....Malgré tout, mon coeur n'était pas satisfait. Comme dans un ultime sursaut d'espoir, j'osais un murmure adressé à Ha Neul :
« Je...Saches que jamais....Je ne menacerai un innocent. Jamais. »
Celui-là avait commis le pire des crimes pour moi, et je m'étais emporté. Malgré tout, je ne me sentais pas coupable une seconde vis-à-vis de lui. Non, pas une. Mon seul et unique regret, ce soir, c'est que celle qui m'étais si précieuse m'ai vu, et soit à présent effrayée par ma personne. Pourtant, j'avais envie de la retenir, de lui hurler de ne pas m'abandonner, d'attraper sa main pour la serrer contre moi et le lui expliquer. Mais je m'en sentais incapable.
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Sujet: Re: Don't leave me alone... Mer 18 Sep - 17:12
Je continuais de garder mes distances, toujours en détournant le regard. Seulement le bruit de ses pas claquant sur le sol me fit redresser la tête soudainement, et je pris peur en croyant le voir approcher. Sauf que le contraire s’était produit. Tout comme je l’avais fait quelques secondes auparavant, Kyu Jung s’était reculé jusqu’à rencontrer le mur derrière lui. J’eus le temps de voir toute la peur qui peignait ses traits, avec qu’il ne rabatte un peu plus sa capuche sur ses cheveux décolorés.
Il tentait de se couvrir le visage le plus possible, comme s’il se construisait une carapace. Comme un animal apeuré qui rentrerait dans sa tanière pour se protéger, en attendant que le danger parte. Ne devrais-je pas être la seule à faire cela ? Pourquoi réagissait-il ainsi ?
« - ...Tard....C'est dangereux...Rentre chez toi. »
Sa voix me parvint difficilement tellement elle était faible, mais il était clair et net qu’elle tremblait. Elle tremblait de peur.
Il restait là, recroquevillé sur lui-même, comme un enfant abandonné. Et moi, je ne faisais que le fixer, perplexe. La peur qui m’habitait précédemment avait laissé place à un énorme vide, à de la peine.
« Je...Saches que jamais....Je ne menacerai un innocent. Jamais. »
Je m’en doutais bien. Son sens de la justice ne lui ferait pas faire une chose pareille. Le Kyu Jung que je connaissais – même si c’était que depuis très peu – n’était pas du genre à s’en prendre à n’importe qui sans aucune raison. S’il avait réagi de cette manière, c’est que le fuyard avait quelque chose de très lourd à se reprocher.
Il n’esquissa toujours aucun geste, s’attendant sûrement à ce que je sois déjà partie. Mais … Pourquoi est-ce que je partirais ? Avais-je seulement le droit de le laisser seul là, de le juger parce qu’il ne faisait que son travail ? Avais-je le droit de juger la froideur et l’aura terrifiante qu’il avait utilisées, alors que lui ne m’avait même pas jugé pour tout dont j’avais pu faire ?
Même avec toute la volonté du monde, je n’aurais jamais réussi à l’abandonner.
Ma peur avait totalement disparu, si bien que ce ne fut sans aucune hésitation que je m’approchais doucement de lui. Je m’accroupis doucement à ses côtés, avant de finalement m’asseoir par terre, le dos contre le mur.
Mon épaule contre la sienne, je posai doucement mes doigts sur sa capuche, pour ne pas l’effrayer plus qu’il ne l’était déjà. Je rabaissai le morceau de tissu et remis en place quelques mèches roses de ses cheveux en bataille.
« - Eh, tête de pioche … »
Je souris pour le rassurer. Et aussi parce que c’était habituellement le surnom qu’il me donnait.
« Tu t’es reteint les cheveux en rose … Ça te va mieux, comme ça~ ! »
Je souris en peu plus en enroulant une touffe de cheveux autour de mon doigt, créant quelques petits frisottis.
« Arrête de bouder, veux-tu ? Regarde plutôt dans quoi tu m’as fait m’asseoir », me plaignis-je en faisant une moue faussement boudeuse.
Le trottoir n’était pas quelque chose sur lequel on pouvait s’installer. Peut-être qu’un chien, ou même un chat, avait fait ses besoins là. Et puis les gens marchaient là … Autant dire que ce n’était absolument pas propre. Kyu Jung devait compter plus que je ne le pensais encore pour que je me permette cela.
Mes yeux finirent par rencontrer les siens. Et la pensée qui me traversa à ce moment ne me plut absolument pas. Et pourtant, elle tournait en boucle : Dieu qu’il était beau …
Je cachai ma gêne sous un masque d’impassibilité, reprenant soudainement mon sérieux. Finalement, je laissais ma curiosité l’emporter :
« Et si tu m’expliquais toutes ces histoires, monsieur le détective ? »
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Sujet: Re: Don't leave me alone... Mer 18 Sep - 18:05
J'attendais. J'attendais patiemment, recroquevillé sur moi-même. Pourtant, je n'aimais pas ça, attendre, même si je le faisais régulièrement pour mes filatures. Mais alors que j'attendais, j'entendis les pas d'Ha Neul se rapprochaient. Ils se rapprochaient de plus en plus, et je restais pétrifié. Pourquoi se rapprochait-elle ? Et lentement, avec douceur et même une certaine élégance, je la vis s'asseoir par terre, près de moi, dos contre le mur. Je ne bougeais plus, alors que mes neurones carburaient, sans trouver de réponse à son attitude étrange. Ses doigts s'approchèrent de ma capuche, lentement, et je la laissais faire alors qu'elle rabattais le tissu en arrière, dévoilant mon visage face à elle.
« - Eh, tête de pioche … »
Une douce chaleur envahi doucement mon coeur, et mon corps. N'était-ce pas le surnom que je lui avais donné la dernière fois que nous nous sommes quittés ? Cette voix affectueuse me rassura, comme si Ha Neul venait de m'ôter un poids immense de mon coeur. Et son sourire me fit plus d'effet encore.
« Tu t’es reteint les cheveux en rose … Ça te va mieux, comme ça~ ! »
Je sentais ses doigts délicats s'enroulaient autour de mes mèches folles, et ce contact me fit presque soupirer d'aise. C'était si agréable...
« Arrête de bouder, veux-tu ? Regarde plutôt dans quoi tu m’as fait m’asseoir »
Sa moue boudeuse m'arracha un faible sourire. Comment faisait-elle pour réagir de la sorte, alors qu'elle venait de me voir lancer un couteau sur un homme ? Cette fille était vraiment unique. Nos regards se croisèrent en cet instant, et un frisson remonta le long de mon échine. Ce regard qu'elle avait été bien différent que tous ceux qu'elle avait pu m'adresser jusqu'ici. Et il me plaisait. Pourtant, la Ha Neul que je connaissais refit surface, alors que son visage devenait sérieux, une lueur de curiosité habitant son regard :
« Et si tu m’expliquais toutes ces histoires, monsieur le détective ? »
Je l'observais en silence pendant un instant. Cette fille...Aussi jolie que têtue. Et beaucoup trop curieuse pour sa propre sécurité. Pourtant j'étais incapable de lui en vouloir, surtout en cet instant, et répondit doucement :
« Toi alors...Tu sais que j'ai un couteau dans la poche, et c'est comme ça que tu réagis ? »
Malgré tout, à la fois admiratif et heureux, je me redressais doucement, et l'aida à faire de même avant de répondre :
« Je peux te le dire...Mais pas ici. J'habite en face...Si tu veux. »
Je désignais d'un signe de tête l'appartement face à la rue, lui faisant comprendre que c'était ici que j'habitais. Et, il y a cinq minutes, je n'aurais jamais cru que oui, nous nous retrouverions chez moi. Alors que je la faisais entrer dans l'appartement spacieux, je soufflais en même temps, rangeant nos manteaux :
« Mon colocataire est infirmier...Il est de garde ce soir. »
D'où le silence de l'endroit, malgré le fait qu'il y avait deux présences de vie très nette dans cet appart'. Je lui proposais de s'asseoir dans le canapé, alors que je me rendais dans ma chambre. Autant éviter qu'elle la voit pour l'instant. Outre les armes à gogo qui traînaient là-dedans, c'était un véritable capharnaüm, parce que j'étais quelqu'un de très désordonné. Pourtant, il n'y avait que de cette façon que je retrouvais mes dossiers, et j'en récupérais justement un avant de revenir dans le salon pour rejoindre Ha Neul. M'asseyant près d'elle, j'ouvrais le dossier pour lui montrer des photos. Trois photos de trois gamins. Deux filles, un garçons âgés d'environ 6/7 ans. Et je lâchais sans détour :
« Le type qui était avec moi tout à l'heure à fais de ces trois enfants des victimes. C'est un pédophile. »
Je gardais le silence pendant quelques secondes, laissant redescendre la colère qui recommençait à me dominer, avant de poursuivre plus calmement :
« Le garçon est dans le coma. Son...Son viol à été très violent. Les filles sont encore conscientes, mais traumatisées. J'en ai interrogée une hier... »
Je passais une main dans mes cheveux en continuant :
« Il n'y a pas de preuves "tangibles" qu'il soit l'agresseur...Et les enfants ont refusés de parler jusqu'ici. Jusqu'à hier...Elle me l'a dit. Elle l'a décrit. Et elle l'a vu. Je n'ai jamais vu un enfant terrifié à ce point...Et lui...La première fois que je l'ai vu, cet homme, il s'est contenté de sourire en répondant que les enfants avaient beaucoup d'imagination. Cet enfoiré...Lorsque j'ai hackais son ordinateur, des fichiers de pédo-pornographie, il y en avait à gogo. Mais comme je n'ai pas de mandat....Cette preuve ne sera pas retenu par les juges. Même avec l'enregistrement de la fille, si elle n'accepte pas de témoigner...Jamais il ne sera inquiété. »
Je serrais mes doigts les uns contre les autres, craquant mes phalanges d'un geste nerveux. En général, j'étais plus calme sur mes affaires, mais celle-ci me mettait hors de moi. Je me sentais directement impliqué. Je me sentais concerné parce que je comprenais ce que c'est gamins ressentaient. Et encore, j'avais eu plus de chance qu'eux, moi... Et parce que c'était Ha Neul, parce que je lu faisais confiance, je confiais sans même m'en rendre compte, continuant de craquer mes phalanges, nerveusement :
« Je le connais, le regard d'un gamin abusé. Elle ne l'a pas inventé. Moi...Quand ça m'est arrivé, j'avais presque le même regard. J'étais à peine plus âgé quand on m'a enlevé. A peine. Mais j'ai eu de la chance. Mon père m'a retrouvé, lui. Il m'a retrouvé avant que mon agresseur aille jusqu'au bout. J'ai eu beaucoup de chance. Beaucoup. Mais son regard, je ne l'oublie pas. Les yeux de ce sale type. Et lui non plus, il n'a jamais était arrêté. Il a sans doute abusé d'autres gamins, qui n'ont pas eu autant de chance que moi. Peut-être qu'il a fait beaucoup de victimes. Mon témoignage, et celui de mon père n'ont pas suffit à l'époque. Il y a tellement de types répugnants en liberté, en ce moment...Et là, aujourd’hui, y'a un petit garçon dans le coma. Et les filles sont terrifiées. Elles ne mangent même plus. Elles ne feront plus jamais confiance à un homme. Peut-être qu'elles même ne pourront plus aller à l'école. Tu sais quoi ? Ce salaud est professeur. En école primaire. C'est pire que tout. »
Je sentais que ma voix était hachée, saccadée. Lentement, j'expirai pour retrouver mon sang-froid. Calme, Kyu Jung. Tu es seul avec Ha Neul...Il n 'y avait pas de dangereux psychopathe dans le coin. A part moi, peut-être, vu que toutes mes armes étaient dans ma chambre. Un peu plus calme, je levais doucement les yeux vers elle, appréhendant sa réaction. J'en avais beaucoup trop dit, beaucoup trop. Bavard, je ne l'étais pas. Et surtout pas sur moi. Mon propre meilleur ami me disait que j'étais trop secret, distant. Mais avec elle, je ne me contrôlais plus, et finalement, je lui avais expliqué la situation sans m'en rendre compte. Mais au moins...Maintenant, elle savait pourquoi je n'avais au aucun pitié avec le type de tout à l'heure. Rien que d'entendre sa voix me dire "pitié" me mettait en colère. Lui, il n'avais eu aucune pitié avec ce gamin qu'il avait mit dans le coma. Et les pleurs des filles, il les avaient écoutés ? Certainement pas. A nouveau, je serrais mes doigts alors que ma mâchoire se crispait. Le pire, c'était ce sentiment d'impuissance qui vrillait mes tripes.
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Sujet: Re: Don't leave me alone... Mer 18 Sep - 19:43
Son visage s’était éclairci au fur et à mesure que mes paroles semblaient l’atteindre. Pourtant, je n’étais pas une as de la consolation, beaucoup plus douée pour ce qui était de rabaisser et humilier. Mais avec Kyu Jung, les mots venaient naturellement. Et le principal, c’est que cela marchait, si bien qu’il finit même par sourire un peu.
« - Toi alors...Tu sais que j'ai un couteau dans la poche, et c'est comme ça que tu réagis ? »
J’haussais les épaules. S’il avait voulu me faire du mal, il l’aurait déjà fait, non ? Et la sincérité qui se lisait dans ses yeux me confirmait que je ne courrais aucun risque, avec lui.
« Je peux te le dire...Mais pas ici. J'habite en face...Si tu veux. »
Son manque de résistance pour m’en parler m’étonna. Peut-être était-ce moins grave que je ne le pensais … Ou bien m’accordait-il une réelle confiance aveugle ?
Il désigna du menton un immeuble juste en face de la rue. Effectivement, il habitait vraiment à côté. Je le suivis jusque là-bas, et pénétrai à sa suite dans l’appartement. Je levai les yeux pour observer la pièce principale, curieuse.
« Mon colocataire est infirmier...Il est de garde ce soir », m’expliqua-t-il alors qu’il rangeait nos manteaux.
Il m’invita à m’installer sur le canapé, ce que j’acceptais volontiers, continuant ma contemplation alors qu’il se retirait dans une autre pièce – probablement sa chambre. Je me penchai le plus possible sur le canapé pour tenter d’en avoir un aperçu, mais Kyu Jung en ressortit aussi vite qu’il y était rentré, un dossier entre les mains.
Il s’assit à mes côtés, ouvrant le porte-documents pour me montrer trois photos : deux filles et un garçon, tous d’un très jeune âge.
« Le type qui était avec moi tout à l'heure à fais de ces trois enfants des victimes. C'est un pédophile. »
Je retins une exclamation d’horreur. Et je compris alors son comportement de tout à l’heure face à un monstre aussi ignoble. Ces enfants avaient l’air tellement adorables que je trouvais cela impensable qu’on ait pu leur faire autant de mal.
« Le garçon est dans le coma. Son...Son viol à été très violent. Les filles sont encore conscientes, mais traumatisées. J'en ai interrogée une hier... »
Je le fixais, silencieuse, tentant d’amortir le choc. Je ne voulais plus savoir. Pourtant, je restais muette. Il avait besoin d’en parler. Car malgré le visage impassible qu’il tentait de garder, sa voix était clairement empreinte de colère, mélangé à une profonde peine.
Sa main passa nerveusement dans sa chevelure rose.
« Il n'y a pas de preuves "tangibles" qu'il soit l'agresseur...Et les enfants ont refusés de parler jusqu'ici. Jusqu'à hier...Elle me l'a dit. Elle l'a décrit. Et elle l'a vu. Je n'ai jamais vu un enfant terrifié à ce point...Et lui...La première fois que je l'ai vu, cet homme, il s'est contenté de sourire en répondant que les enfants avaient beaucoup d'imagination. Cet enfoiré...Lorsque j'ai hackais son ordinateur, des fichiers de pédo-pornographie, il y en avait à gogo. Mais comme je n'ai pas de mandat....Cette preuve ne sera pas retenu par les juges. Même avec l'enregistrement de la fille, si elle n'accepte pas de témoigner...Jamais il ne sera inquiété. »
Une boule au ventre m’empêchait de dire quoi que ce soit. A vrai dire, j’avais plus envie de vomir qu’autre chose. Cette horrible histoire me tordait le ventre, si bien que je devais sûrement pâlir d’horreur. Ces enfants avaient dû vivre un cauchemar. Un cauchemar dont ils ne s'étaient jamais réveillés, et dont ils ne se réveilleront sûrement jamais.
Ses mains se comprimaient tellement que ses phalanges en blanchissaient, et finirent même par craquer. Il recommença plusieurs fois ses craquements de doigts, avant de continuer :
« Je le connais, le regard d'un gamin abusé. Elle ne l'a pas inventé. Moi...Quand ça m'est arrivé, j'avais presque le même regard. J'étais à peine plus âgé quand on m'a enlevé. A peine. Mais j'ai eu de la chance. Mon père m'a retrouvé, lui. Il m'a retrouvé avant que mon agresseur aille jusqu'au bout. J'ai eu beaucoup de chance. Beaucoup. Mais son regard, je ne l'oublie pas. Les yeux de ce sale type. Et lui non plus, il n'a jamais était arrêté. Il a sans doute abusé d'autres gamins, qui n'ont pas eu autant de chance que moi. Peut-être qu'il a fait beaucoup de victimes. »
Mes yeux s’étaient agrandis sous l’effet de la surprise, et je posai une main sur ma bouche, contenant un nouveau cri d’horreur. Ou peut-être essayai-je de contenir cette boule qui menaçait vraiment de me faire vomir ?
Je n’hésitai pas une seconde pour lui prendre la main, la serrant le plus fort possible, comme si cela allait effacer tous ces mauvais souvenirs. Pourtant, il reprit d’un rythme toujours aussi saccadé, comme s’il courrait un marathon :
« Mon témoignage, et celui de mon père n'ont pas suffit à l'époque. Il y a tellement de types répugnants en liberté, en ce moment...Et là, aujourd’hui, y'a un petit garçon dans le coma. Et les filles sont terrifiées. Elles ne mangent même plus. Elles ne feront plus jamais confiance à un homme. Peut-être qu'elles même ne pourront plus aller à l'école. Tu sais quoi ? Ce salaud est professeur. En école primaire. C'est pire que tout. »
Il respirait bruyamment, haletait même, alors que je continuais de garder sa main dans la mienne, la caressant avec mon pouce. Il avait vraiment vécu une chose aussi horrible ? Et encore, il avait été chanceux dans son malheur … Malgré tout, la boule au fond de ma gorge ne cessait de me faire souffrir. Je l’aidais à sa calmer, frottant affectueusement ma main dans son dos. Il finit par y parvenir, et releva ses yeux vers moi, me scrutant du regard comme s’il appréhendait ma réaction maintenant qu’il venait de se rendre compte de tout ce qu’il avait dit.
Comment pouvais-je bien réagir ? Actuellement, j’étais presque en train de pleurer, alors qu’à tout moment, je pouvais rendre mon dîner à ses pieds. Quoi de plus charmant ?
Sauf que là, c’était lui qui avait besoin de moi. Et hors de question que je ne le laisse là. En fait, malgré sa carrure imposante, il semblait vraiment faible, et tout ce dont j’avais envie maintenant, c’était de le protéger, quitte à ne plus le quitter d’une semelle.
Je déliai nos doigts qu’il comprimait fortement et lui assurai que je revenais très vite. Je m’absentai dans la cuisine, en profitant alors pour souffler un peu, tout en ouvrant les différents placards à la recherche d’un verre. Je finis par en dénicher un, que je remplis d’eau et que j’apportai alors à Kyu Jung.
Je plaçai le verre entre ses mains, espérant le calmer. Le plus calmement possible pour ne pas l’offenser, ou le vexer, je chuchotai :
« - Kyu, tu ne crois pas que cette enquête te … te concerne un peu trop ? »
Je lui lançai un regard soucieux, vraiment inquiète.
« Je ne dis pas que tu n’es pas capable de réussir cette enquête, ou quoi que ce soit … La preuve, tu sais déjà qui est le coupable. Mais tu es trop impliqué … Cette histoire … Elle aurait pu être la tienne. »
Ma main attrapa d’elle-même ses doigts pour les emmêler avec les miens, alors que mon autre main caressait doucement le dessus de la sienne.
Je savais déjà ce qu’il allait répondre … Mais je voulais juste lui faire comprendre que je m’inquiétais pour lui.
Oui, je m’inquiétais pour quelqu’un d’autre que moi.
Les yeux dans le vide, je finis par avouer : « Je suis désolée d’avoir réagi comme ça tout à l’heure … En fait, je pense qu’à ta place, je n’aurai eu aucune pitié pour lui … »
Je doute qu'il apprécie ce que je venais de dire, mais je regrettais sincèrement ma réaction. En fait, elle était tout à fait justifiée ...
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Sujet: Re: Don't leave me alone... Mer 18 Sep - 21:04
Tout le long de mon récit, j'avais vu le visage d'Ha Neul blanchir. Progressivement, une expression d'horreur s'était teintée sur son joli visage, alors qu'elle posait, de temps à autre, une main sur sa bouche, comme si elle se retenait de vomir. Ce que je comprenais. C'était dur à encaisser, surtout à son âge. Pourtant, j'avais senti son empathie, alors qu'elle serrait ma main avec force, comme pour éviter de me laisser sombrer. Cette fille était décidément exceptionnelle. Un instant, elle délia nos doigts en m'assurant revenir rapidement. Je la vis se rendre dans al cuisine, avant qu'elle ne revienne avec un verre d'eau. Je la remerciais d'un léger sourire. Comment pouvait-on trouver peste une fille si adorable ? Observant le verre, j'entendis ses propos :
« - Kyu, tu ne crois pas que cette enquête te … te concerne un peu trop ? »
Je relevais les yeux vers elle, soudainement surpris. Trop...Concerné ? Je n'avais jamais vu les choses sous cet angle, et garda le silence, perturbé :
« Je ne dis pas que tu n’es pas capable de réussir cette enquête, ou quoi que ce soit … La preuve, tu sais déjà qui est le coupable. Mais tu es trop impliqué … Cette histoire … Elle aurait pu être la tienne. »
J'observais les traits soucieux d'Ha Neul en silence, analysant chacun de ses mots. Mon histoire ? Elle n'avait pas tout à fait tort...Et c'était peut-être pour ça que j'étais aussi nerveux depuis le début. Et plus j'étais nerveux, moins j'étais calme, et moins j'étais efficace et réfléchis. C'était une mauvaise chose autant pour moi, que pour l'enquête. Mais cela voulait-il dire que je devais suspendre l'enquête, et laisser tomber ces pauvres gosses ? Les doigts d'Ha Neul me sortent de mes réflexions, alors qu'ils s'emmêlent avec les miens. Je relève les yeux pour la regarder alors qu'elle soufflait, les yeux dans le vague :
« Je suis désolée d’avoir réagi comme ça tout à l’heure … En fait, je pense qu’à ta place, je n’aurai eu aucune pitié pour lui … »
Vraiment ? Je ne pensais pas qu'elle me sortirait un truc pareil, et j'étais rassuré sur un point : je n'étais donc pas un monstre psychopathe, si à présent, elle pensait un peu près comme moi. J'esquisse un faible sourire :
« Tu étais dans ton droit. Un type en noir avec un couteau, dans une ruelle sombre à une heure tardive, c'est un scénario digne des grands films d'horreur. Tout le monde aurait réagi comme toi, tu sais...»
J'ajoutais doucement :
« Pour le reste...Tu n'as pas totalement tort. Je vais y réfléchir. Et si ça se trouve, il a tellement flippé que d'ici demain, il se sera rendu...Qui sait. »
Je me rendis soudain compte à quel point l'heure était avancée, et descendit mon regard sur Ha Neul :
« Je t'ai retenue longtemps, désolé...Il est très tard. Je vais te raccompagner...»
Pour l'heure, je me sentais épuisé psychologiquement, et je lui aurais bien demandé de rester avec moi. Surtout qu'avec Dong Hwan qui était de garde, je resterais seul jusqu'au petit matin...Mais tant pis, pas question que je me repose sur Ha Neul, même si j'en avais envie...Il s'agissait d'une lycéenne, je n'avais pas le droit de lui imposer plus mon état d'esprit. Elle était plus forte que les filles de son âge, mais elle n'en restait pas moins fragile. Alors que moi, je savais dans quoi je m'engageais en devenant détective. Je m'en remettrais. De plus, la dernière fois que l'on s'étaient vus, elle m'avait demandé de ne pas recommencer mes "tentatives," à cet instant où j'avais perdu le contrôle et que j'avais failli l'embrasser. Bien que l'envie ne m'en manquais pas, je me voyais mal, maintenant, lui demander de rester dormir...Dans mon lit...
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Sujet: Re: Don't leave me alone... Mer 18 Sep - 22:23
Kyu Jung semblait réellement réfléchir à ce que je venais de lui dire. Il finit par esquisser un sourire, bien morne comparé à ceux auxquels j’ai le droit d’habitude.
« Tu étais dans ton droit. Un type en noir avec un couteau, dans une ruelle sombre à une heure tardive, c'est un scénario digne des grands films d'horreur. Tout le monde aurait réagi comme toi, tu sais... Pour le reste...Tu n'as pas totalement tort. Je vais y réfléchir. Et si ça se trouve, il a tellement flippé que d'ici demain, il se sera rendu...Qui sait. »
J’allai lancer une blague du genre : « qui n’aurait pas flippé en te voyant aussi menaçant ! » mais elle était beaucoup trop de mauvais goût et déplacée pour de telles circonstances. Alors je me ravisai, lui souriant doucement, contente qu’il réfléchisse tout de même à ce que je lui avais dit.
Il jeta un œil à la pendule et sembla réaliser l’heure tardive qu’il était.
« Je t'ai retenue longtemps, désolé...Il est très tard. Je vais te raccompagner... - Non, c’est moi qui t’ai demandée de m’en dire plus … Je n’aurais peut-être pas dû, c’était un peu indiscret … »
Je le suivis jusque dans l’entrée, à contre cœur. Ne m’étais-je pas promis d’être moins faible, de contrôler mes émotions et mes sentiments ? Je ne devais pas me laisser avoir aussi facilement. Je devais mettre une distance de sécurité. Lui montrer qu’il n’était rien pour moi. Le blesser, pour ne pas être blessée à l’avenir … Seulement … Etait-il possible de mentir à un détective aussi observateur que lui ? J’avais bien réussi la dernière fois, mais cela avait encore évolué … Je devenais vraiment de plus en plus faible.
Je lâchai un soupir, et lui jetais un coup d’œil. Son visage s’était assombrit, comme si lui aussi ne voulait pas me laisser partir maintenant. Ne lui avais-je pas dit moi-même que je voulais qu’il garde une certaine distance avec moi ? Et pourtant … Je me résignai à faire preuve d’un peu plus de faiblesse.
« Kyu Jung, attend … »
Je tirai sur sa main pour le tirer vers moi et le retourner. Mais j’eus un mauvais dosage de force, et comme si le destin avait voulu que je sois encore plus faible, je me retrouvais contre lui, son visage juste au-dessus du mien. J’oubliais à chaque fois à quel point Kyu Jung était grand … Le haut de mon crâne atteignait tout juste son menton.
Je relevai les yeux vers lui, et la tête en même temps, me retrouvant juste en face de son visage. Beaucoup trop proches, nous l’étions. Ma raison m’ordonnait d’arrêter : beaucoup trop de fragilité. Encore un seul geste, et la dernière carapace qui me protégeait volera en éclat.
« Je … Désolée … »
Je continuai de le fixer, et inconsciemment, mon regard se posa ses lèvres.
Idiote. Reprends-toi.
Mais difficile de faire autrement quand c’était la seule chose qu’il y avait au niveau de mes yeux.
« Je ne voudrais pas t’importuner plus longtemps tu sais, mais il est tard, et tu dois être aussi fatigué que moi … »
Kyu Jung devait sûrement se demander où je voulais en venir, alors que je mélangeais maladroitement les pinceaux.
Imbécile, tais-toi.
« En plus, ma colocataire doit déjà être en train de dormir, alors si je la réveille, je vais passer un sale quart d’heure … »
Ma voix devenait de plus en plus basse, comme si j’avais peur de lui dire clairement ce que je voulais. Si bien que je chuchotais presque, maintenant.
Ne dis plus rien. Plus un mot.
« Et puis, je ne veux pas te laisser seul. Surtout pas après … après ce que tu m’as raconté. »
Trop tard. C’est trop tard pour faire marche arrière. Bien joué Ha Neul. Tu es la plus pathétique et la plus minable des filles.
Je chassais toutes ces pensées de ma tête. Quitte à être pathétique, autant l’être auprès de Choi Kyu Jung. Lui au moins ne me jugera pas.
Mes dernières barrières avaient toutes cédées, et je m’avançai légèrement, me contredisant avec ce que j’avais pu lui dire la dernière fois.
« Enfin … J’espère que ça ne te dérange pas … Sinon je peux toujours ... rentrer chez moi … »
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Sujet: Re: Don't leave me alone... Jeu 19 Sep - 0:31
« Je t'ai retenue longtemps, désolé...Il est très tard. Je vais te raccompagner... - Non, c’est moi qui t’ai demandée de m’en dire plus … Je n’aurais peut-être pas dû, c’était un peu indiscret … »
Non, ce n'était pas indiscret. Rien ne l'est, de ta part. Tu as le droit de tout savoir de moi, et j'ignore pourquoi j'ai une telle confiance aveugle en toi. Ha Neul...J'adorais cette fille, c'était certain. Ses petites mimiques, ses sourires fiers lorsqu'elle réussissait quelques choses, son intelligence, sa façon de vouloir attirer l'attention, ses gestes....Ses beaux cheveux...J'avais envie d'y plonger mes doigts, et de la rapprocher de moi. J'étais complètement tordu. Je la vis lâcher un soupir, alors qu'elle jetait un coup d'oeil vers moi :
« Kyu Jung, attend … »
Je n'eus pas le temps de me retournais que déjà, Ha Neul me tirait vers elle. Sans s'en rendre compte, nous nous retrouvions face à face, alors qu'elle était presque contre moi. Mais le pire fut lorsqu'elle releva les yeux, me regardant, alors qu'elle était toujours plus proche de moi.
« Je … Désolée … »
Qu'elle arrête. Qu'elle arrête avec cette petite voix, et ce visage si....Irrésistible. Je ne la quittais pas des yeux, humant presque l'odeur de ses cheveux, juste sous mon nez. Pourquoi était-elle aussi proche ?
« Je ne voudrais pas t’importuner plus longtemps tu sais, mais il est tard, et tu dois être aussi fatigué que moi … »
De quoi parlait-elle ? J'admets que je ne voyais pas vraiment ce qu'elle essayait de me dire, à cet instant-précis, jusqu'à entendre la suite :
« En plus, ma colocataire doit déjà être en train de dormir, alors si je la réveille, je vais passer un sale quart d’heure … »
Plus sa voix devenait basse, plus les battements de mon coeur s’accéléraient, alors que je comprenais peu à peu où elle voulait en venir.
« Et puis, je ne veux pas te laisser seul. Surtout pas après … après ce que tu m’as raconté. »
Elle avait pitié ? Non...Elle s'inquiétait. Elle était encore en train de s'inquiétait pour moi. Elle s'inquiétait beaucoup trop pour moi, et je m'en voulais un peu. Je ne voulais pas qu'elle passe son temps à se faire du mauvais sang pour moi... Je la voyais s'avancer doucement vers moi. Trop proche. Ha Neul était trop proche :
« Enfin … J’espère que ça ne te dérange pas … Sinon je peux toujours ... rentrer chez moi … »
Je la regardais en silence, longuement, et penchais légèrement la tête, la fixant en silence. Est-ce qu'elle se rendait seulement compte...De ce qu'elle était en train de dire ? J'avais, pour la deuxième fois, l'impression d'être un prédateur. Sauf que la sensation était bien différente de la première. C'était comme...Comme si une jolie souris venait se glisser elle-même dans mes pattes. Sauf que la souris en question....Était très, très importante pour moi.
« Tu sais, je n'ai qu'un lit. Un lit-double mais un lit quand même. La chambre de mon colocataire est fermée et le canapé est trop petit pour accueillir quelqu'un....Tu comprends ? »
J’espérais que le message était en train de passer. Malgré tout, en voyant son regard, toutes mes barrières s'effondrèrent d'un coup, fragiles devant ses yeux de biche. Malgré moi, ma voix devint plus douce, affectueuse :
« Petite idiote. »
Je poussais un léger soupir. Ce n'était pas du jeu. Comment voulait-elle que je lui résiste, moi ? Je ne le pouvais plus. Et surtout, je ne le voulais plus. Décidé, je saisis doucement sa main et l'attira avec moi, doucement :
« Fais pas attention au bordel. »
Ma chambre n'était pas sale, mais rien n'était à sa place. Le dossiers traînaient partout sur le bureau et sur le sol, des articles de journaux étaient accrochés sur les murs. Des pièces à convictions étaient emballés dans des sachets, et plusieurs armes à feu étaient accrochés au mur, en plus de trois couteaux de chasse. Une chambre de Sherlock Holmes en herbe. Cependant, j'étais ravi d'avoir changé mes draps et fait le lit au matin, comme un coup de pouce du destin. Sauf que maintenant, une question me survenait. Comment, elle allait dormir, elle ? Elle n'avait rien sur elle, forcément, alors il fallait que je lui prête quelque chose. Mais moi-même je n'avais pas tant de pyjamas que ça, je passais mon temps à dormir sans rien sur le dos. Je me retournais un instant pour observer Ha Neul. Elle n'était pas très grande, au contraire de moi...
Sans attendre, je me dirigeais vers mon armoire pour fouiller dedans, et en ressortais une chemise blanche. Elle serait immense, sur elle, ça couvrirait au moins les deux tiers de son corps, jusqu'aux cuisses. J'imaginais une seconde le résultat dans mon esprit, avant de déglutir. Non, je ne pouvais pas dormir avec elle. Peut-être que je parviendrais à me caser dans le canapé, en repliant mes jambes...? Calme-toi, Choi Kyu Jung. Tu es gay. Même si Ha Neul finissait nue devant toi, ça ne te ferait aucun effet. Aucun. Nous sommes d'accord. N'imagine pas. N'IMAGINE PAS. Bien. Me tournant doucement vers elle, je lui tendais la grande chemise en soufflant :
« C'est tout ce que j'ai...»
Et je quittais la pièce, pour la laisser se changer, préférant faire les cents pas dans le salon en me rendant compte de ce que j'étais en train de faire. Ha Neul était chez moi. Dans ma chambre. Dans ma chemise...Est-ce que j'allais vraiment dormir avec elle ? Je ne lui avais même pas demandé son avis. Et j'allais me retrouver dans le même lit qu'elle, avec des vêtements en moins des deux côtés ? Nom de dieu.
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Sujet: Re: Don't leave me alone... Jeu 19 Sep - 21:19
D’abord perplexe, Kyu Jung sembla comprendre petit à petit où je voulais en venir. Mes yeux finirent par se concentrer sur les siens, et son regard me perturba un peu plus.
Un long moment s’écoula durant lequel nous nous fixions, sans un mot. Je croulai sous un flot de sentiments diverses, bataillant avec ma raison pour tenter de reconstruire les barrières qui venaient de s’effondrer. J’allai définitivement céder s’il ne faisait rien pour m’en empêcher.
Je crus l’espace d’un instant que mes dernières tentatives de résistance allaient s’écrouler à leur tour lorsqu’il pencha légèrement la tête. Mais heureusement – ou peut-être pas tant que ça – il tenta à son tour de me faire comprendre quelque chose.
« Tu sais, je n'ai qu'un lit. Un lit-double mais un lit quand même. La chambre de mon colocataire est fermée et le canapé est trop petit pour accueillir quelqu'un....Tu comprends ? »
J’hochai la tête. Sa façon de s’exprimer était beaucoup plus clair que la mienne.
Cela ne me dérangeait en aucun cas de dormir avec lui. A vrai dire, je n’avais jamais eu l’occasion de dormir réellement avec un homme. Disons que, quand je partageais un lit avec l’un d’eux, nous ne dormions pas vraiment, à vrai dire.
« Petite idiote. »
Sa voix se fit plus douce encore que d’habitude, et me toucha comme une caresse, si bien que ma peau frissonna à l’entente de cette voix.
Il soupira, tout comme je l’avais fait il y a quelques instants. Et c’est seulement quand il me prit la main et me tira jusqu’à sa chambre que je m’autorisais un sourire béat. Les surnoms qu’il me donnait utilisaient des noms susceptibles d’être vexants ; et pourtant, ils sonnaient à chaque fois que un mot doux, un compliment à mes oreilles.
Mon dieu que je devenais niaise lorsque toutes mes barrières cédaient.
Je serrais un peu plus ses doigts, alors qu’il me fit entrer dans … sa chambre. Si c’en était bien une.
« Fais pas attention au bordel. »
J’étudiai la pièce, étonné. Tout était en bazar. J’aurais cru qu’un détective serait un minimum ordonné, pour ne pas mélanger les différentes affaires sur lesquels il enquêtait. Je ne pensais pas me tromper autant.
Des dossiers s’empilaient un peu partout, alors que des brochures de journal étaient négligemment accrochées au mur. Des objets peu ragoûtants étaient aussi enveloppés dans des sachets, et je ne voulais pas savoir ce qu’il y avait dans certains d’eux. Mais le plus inquiétant était sûrement la petite collection d’armes accrochées au mur. Inquiétant mais excitant. Je n’en avais jamais vues en vrai jusque-là. Mais j’espérais sincèrement que Kyu Jung n’ait jamais eu besoin de s’en servir.
Seul son lit était soigneusement fait, et les draps semblaient vraiment frais.
Kyu Jung se retourna vers moi et me détailla des pieds à la tête, alors que je le fixais sans comprendre. Du moins jusqu’à ce qu’il n’ouvre les portes de son armoire, fouillant un moment à l’intérieur, avant de dénicher ce qu’il cherchait. Une chemise immense. Enfin, immense pour moi. Pour lui, elle devait probablement mettre parfaitement son physique et ses muscles fins en valeur. Quoique Kyu Jung devait être aussi mieux sans.
J’écarquillai les yeux et secouai la tête. Non, non, non. Pas de pensées pareilles avec Choi Kyu Jung. Lui n’était pas un homme comme tous les autres. Lui méritait amplement que je respecte son … sa … son intimité. Je n’avais pas le droit de le dénuder des yeux comme je le faisais maintenant, tout en me mordant les lèvres.
Il se retourna vers moi brutalement, un peu trop même. Je fis mine de rien, comme si je ne l’avais pas imaginé à moitié nu il y a quelques secondes. Ce qui était le cas après tout. Oui. Bien sûr.
Il me tendit la chemise blanche en s’excusant : « C'est tout ce que j'ai... - Ne t’en fais pas … Ça me va très bien, merci. »
Il sortit de la chambre, me laissant seule avec sa chemise dans les mains. Je la serrai entre mes doigts, froissant le tissu au passage. Et presque inconsciemment, et je portai le vêtement à mon nez, humant cette odeur maintenant familière et si agréable. La chemise portait un parfum de lessive, que j’avais souvent eu l’occasion de sentir sur lui, même si la plupart du temps, Kyu mélangeait cet odeur à celui d’un parfum masculin.
Je finis par me déshabiller, ne gardant que mes sous-vêtements, avant d’enfiler la chemise qui me fit frissonner un peu, le tissu étant un peu frais. Elle était, en effet, beaucoup trop grande : elle m’arrivait juste un peu au-dessus des genoux.
Les manches étaient beaucoup trop grandes aussi, et je les remontai donc sur mes avant-bras pour ne pas être dérangée. Je devais sûrement avoir l’air un peu ridicule là-dedans, dans ce vêtement cent fois trop grand pour moi. Mais je m’en fichais un peu. Être entourée de son odeur avait quelque chose de rassurant, comme si j’étais protégée.
J’ouvris la porte de sa chambre, alors que je passais mollement mes doigts dans mes cheveux, tentant de les recoiffer un peu. Dans le salon, je découvris le jeune détective faire les cents pas, visiblement préoccupé.
« Ta chemise est vraiment trop grande ! »
J’écartai les bras pour en témoigner, mais me stoppai dans mon geste en voyant que la chemise remontait un peu trop haut en faisant cela. Je toussai un peu, inconfortable.
« Si tu veux, tu peux aller te changer aussi. »
Je lui offris un petit sourire, et m’assis sagement dans le canapé en attendant qu’il aille se mettre à son tour en pyjama.
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Sujet: Re: Don't leave me alone... Jeu 19 Sep - 23:12
Je n'avais pas remarqué le regard d'Ha Neul. Je n'avais aucune idée de ce qu'elle pouvait bien penser de moi, même si j'aurais tout donné pour savoir. Je n'imaginais pas une seule seconde qu'elle pouvait être ne serait-ce qu'un peu intéressé pu charmée par ma personne, parce que ses mots résonnaient encore dans ma tête. La seule et unique fois où elle s'était froidement adressée à moi. Ne recommence pas, qu'elle m'avait dit. Ne pas recommencer... Ça allait être difficile. Qui aurait cru que les choses tourneraient ainsi ? Certainement pas moi, aussi "brillant" que j'étais.
Je continuais de faire les cents pas, l'esprit embrouillé, alors que les minutes passaient. A chaque fois que j'imaginais Ha Neul en train de se déshabillait dans ma chambre, je me donnais une gifle mentale pour reprendre contenance. Jamais une fille ne m'avais fait autant d'effet, c'était vraiment troublant. Je relevais les yeux, alors que la porte de ma chambre s'ouvrait...Me laissant découvrir une Ha Neul à demi-dévêtue sous mes yeux. Du moins, au niveau des jambes. Et quelles jolies jambes.
« Ta chemise est vraiment trop grande ! »
Adorable. Pouvait-on faire plus adorable ? Je ne pense pas. Je voyais Ha Neul qui flottait complètement dans mon vêtement blanc, les manches cachant presque ses mains, tant elles étaient longues, même si mon amie tentait tant bien que mal de les retroussais à chaque fois. Et puis, elle leva les bras, me laissant un net aperçu de ses cuisses. Elles avaient l'air terriblement douces au toucher, a tel point que j'éprouvais l'irrésistible envie d'y laisser glisser mes mains, bien que je ne le fus pas, et heureusement. Cette fille était trop bien proportionné pour son propre bien. Et moi, j'étais gay ou pas ?! Me retenant de déglutir, je me forçais à regarder ailleurs que ses jambes. Mon regard se posa alors sur l'une de ses épaules, un peu à l'air à cause de la chemise qui tombait. C'était une vraie torture.
Cependant, je ne retins pas un sourire, et n'attendit pas pour la taquiner :
« C'est toi qui est trop petite. »
Malgré mes idioties, la phrase suivante me rappela à l'ordre :
« Si tu veux, tu peux aller te changer aussi. »
J'observai son petit sourire alors qu'elle s'installait sagement dans le canapé. Pyjama ? Haha...Je n'avais aucun pyjama, simplement parce que je dormais nu, en général. Cependant, je me résolvais à me rendre dans ma chambre, fouillant mon armoire. Je trouverais bien quelque chose. Déposant mon couteau de chasse à côté des autres armes, j'entrepris une fouille minutieuse de mes vêtements. Finalement, je trouvais un débardeur noir serré, que j'enfilais. Avoir uniquement les bras découvert, ce n'était pas provocant, n'est-ce pas ? Pour le bas, j'optais pour un pantalon large maintenu aux hanches, ce serait suffisant. Cependant, avec le débardeur noir, mon tatouage tribal noir à l'épaule gauche était nettement plus visible et découvert. Je n'en avais pas honte ; le dessin m'avait tout de suite plu, le jour où j'étais tombé dessus. Ses lignes courbes à la fois sensuelles et douce, entrelacé aux piques animales, en une liaison dangereuse et complexe. Je n'avais pas attendu longtemps pour me le faire graver sous la peau à l'encre permanente, même si c'était avant tout une connerie d'adolescent, je ne le cachais pas plus que ça. Mais qu'importe. J'étais prêt à dévoiler à Ha Neul tous mes petits secrets. Surtout au point où nous en étions ~
Finalement, j'expirai lentement. Calme, Kyu Jung. Tu n'es pas une bête sauvage, mais un adulte responsable. Un adulte responsable censé être gay. M'armant de tout mon courage, j'inspirais une bonne dose de taquinerie en moi, prêt à la déverser sur Ha Neul pour cacher mon stress. Lentement, j'ouvrais la porte, et m'adossais à l'embrasure de la porte, les bras croisés, tout en observant la jeune fille en face de moi. Toujours plus adorable. Toujours plus jolie. Toujours plus intriguante. Et qu'est-ce que cette chemise lui allait bien... Je songerais peut-être à la lui donner. Un sourire en coin étira mes lèvres, alors que je lançais doucement :
« Prête à passer la nuit avec l'ex-inspecteur le plus dangereux de Séoul ? »
A ses risques et périls.
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Sujet: Re: Don't leave me alone... Ven 20 Sep - 22:17
Son regard pesant me gênait. Je le voyais m’étudier des pieds à la tête, et j’étais incapable de savoir ce qu’il pensait actuellement. Si frustrant. En temps normal, je n’aurais pas été aussi mal à l’aise. J’aurais peut-être même soulevé ma chemise – enfin, sa chemise – pour laisser voir un peu plus de ma peau, et lui faire clairement comprendre ce que j’attendais. Mais les choses n’étaient pas les mêmes avec lui. J’étais une de ces idiotes faibles, avec lui.
« C'est toi qui est trop petite. »
Son petit sourire moqueur me fit rougir un peu plus, alors que je faisais mine de me renfrogner. J’étais peut-être petite, mais lui était vraiment grand aussi.
Il finit par se rendre dans sa chambre pour se mettre en pyjama à son tour. Et pendant ce temps, je me battais toujours avec mes manches tellement larges que, même en les remontant, elles continuaient de tomber. Je tirai un peu sur la chemise pour cacher légèrement le haut de mes cuisses, tout en pensant à Kyu Jung, et surtout, à notre relation.
Pourquoi étais-je aussi faible ? Qu’est-ce qui pouvait bien m’attirer chez lui ? Pourquoi m’étais-je attachée en si peu de temps ? Pourquoi est-ce que le seul homme qui semblait vraiment intéressant était gay ?
Inconsciemment, je répondais à ces questions en même temps que je me les posais : faible, je l’étais oui. Mais jamais je n’avais voulu le montrer. Pourtant, avec lui, je n’avais pas eu besoin de les cacher, comme s’il avait vu directement ce qui se cachait dans la gigantesque forteresse qui me protégeait. Et il était impossible de ne pas apprécier un garçon aussi adorable et gentil. Et quant à la question de l’attirance … La réponse était la plus simple : tout était attirant chez lui.
Oui mais voilà, il était gay.
Raison de plus pour ne pas se laisser avoir. Malgré tout, je posais le pour et le contre. Ma raison était contre : il était gay, et c’était beaucoup trop dangereux. Mais tout le reste balançait vers le pour : j’aimais beaucoup trop cet homme-là pour lui résister encore longtemps.
La porte de sa chambre s’ouvrit lentement, et je secouais la tête pour chasser toutes ces pensées. Sauf que Kyu Jung ne m’aidait absolument pas. Son pantalon était peut-être un peu large, mais son débardeur, lui, était beaucoup trop serré à mon goût. Les quelques muscles qui n’étaient pas à découverts étaient clairement visibles sous son haut moulant. Il était presque inutile, et beaucoup trop encombrant. Est-ce que j’ai déjà dit que cet homme était beaucoup trop attirant ?
Et comme si ces bras finement musclés n’étaient déjà pas assez mis en valeur comme cela, un tatouage tribal recouvrait son épaule gauche. Et quel beau tatouage. J’aurai bien voulu en dessiner les contours de mes doigts, en caressant doucement cette peau découverte.
Et cette façon de se tenir, que cherchait-il à faire ? Mollement appuyé contre le cadran de la porte, les bras croisés, ce petit sourire au coin des lèvres …
« Prête à passer la nuit avec l'ex-inspecteur le plus dangereux de Séoul ? »
Cela sonnait presque comme une invitation à … Non. Hors de question. Nous allions juste dormir dans le même lit, rien de plus. Kyu Jung était digne d’être respecté, et lui sauter dessus comme une sauvage n’était pas une preuve évidente de considération.
Je lâchai un bâillement et couvris donc ma bouche de ma main. Je ne m’en étais pas rendue compte, mais j’étais bien plus fatiguée que je ne le pensais.
Je le rejoignis dans la chambre et le tira par la main jusqu’au lit, et je me glissai sous les draps frais qui me donnèrent quelques frissons. Lorsqu’il me rejoignit et se fraya une place à son tour dans le lit, je posai immédiatement mes pieds gelés sur ses mollets, remontant un peu son pantalon tout en emmêlant nos jambes. Je doute qu’il apprécie vraiment, mais j’avais vraiment froid aux pieds. Et puis c’était une manière de l’embêter un peu plus. Je rigolai comme une enfant qui venait de faire une vilaine bêtise.
Je cessai mes enfantillages et le fixai un moment dans les yeux, sans rien dire. Je le regardai juste, un fin sourire sur les lèvres. Je finis tout de même par porter une main à sa chevelure rosée que j’affectionnais tant, les caressant tendrement et démêlant quelques mèches au passage.
Toujours en le fixant, je chuchotai, ayant peur de briser cette bulle de tendresse et de douceur : « - Merci de me prêter ton lit … »
Je laissai glisser ma main sur sa joue, caressant doucement ses pommettes de mon pouce. Ne fais pas ça.
Je m’approchai un peu, ma main fit alors ce que je souhaitais faire quelques instants plus tôt: mes doigts se posèrent sur son épaule et se mirent alors à retracer les contours de son tatouage.
Arrête.
Un nouveau combat s’était lancé à l’intérieur de mon être. Mais impossible de savoir quelle était la meilleure chose à faire. Je ne voulais pas décider, à vrai dire. Je voulais que le choix se fasse de lui-même. Mais non, cela aurait été beaucoup trop facile, comme cela …
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Sujet: Re: Don't leave me alone... Sam 21 Sep - 14:36
Lentement, après un bâillement, Ha Neul prit ma main pour me traîner jusqu'au lit. Je l'observai glisser sous les draps, et la rejoignait avec un léger sourire. Rapidement, je frissonnais sous un contact froid au niveau de mes mollets, avant d'observer mon amie. Elle riait comme une enfant, réchauffant ses pieds contre moi. Son attitude me fit sourire une nouvelle fois, et je la laissais faire avec plaisir.
Elle m'observa un instant à son tour, en silence. Un fin sourire étira ses lèvres, alors qu'elle glissait ses doigts dans ma chevelure. J'appréciais le geste, et me détendait peu à peu, tout en observant son visage. Je l'entendis murmurer d'une voix douce :
« - Merci de me prêter ton lit … »
« Ce n'est rien. Je n'allais pas te laisser seule...»
J'en étais incapable, d'ailleurs. Elle était trop importante pour moi.
Sa main caressa doucement ma joue, effleurant mes pommettes, alors que je ne bougeais plus, l'observant. Ses caresses étaient d'une douceur infinie, mais je n'étais pas certain que c'était la meilleure chose à faire en cet instant, alors que nous étions seuls, allongés dans le même lit. Finalement, ses doigts descendirent, jusqu'à atteindre mon tatouage. Sensible, je frissonnais alors que le bout de ses doigts retraçaient les lignes tribales de l'encre permanente, me provoquant un peu plus. Arrête, s'il te plait.
Je savais que je ne tiendrais pas longtemps sur ses assauts. Son regard et ses caresses me provoquait beaucoup trop. Doucement, je saisissais sa main pour empêcher ses doigts de continuer leur torture. Cependant, alors que je la regardais, mon corps bougea de lui-même, n'écoutant plus une seconde ma raison, et attira la main d'Ha Neul vers mon visage. Lentement, mes lèvres se posèrent sur ses doigts, les embrassant tendrement, sans même que je ne comprenne ce qui me prenait. Mais ils étaient si doux que je continuais de les embrasser, sans la quitter des yeux une seconde, dans la pénombre. Les lumières de la nuit au-dehors me redessinaient les contours du visage d'Ha Neul, alors que je l'observais en serrant doucement ses doigts entre les miens.
Je savais qu'il ne le fallait pas. Je le savais parfaitement, et pourtant, mon corps ne m'obéissait plus, ne faisait qu s'approchait davantage de mon amie. Je me redressais lentement, m'appuyant sur mon coude, tout en continuant de l'observer. Nos regards se croisèrent, et je compris à cet instant que tout était perdu. J'étais incapable de lui résister. Avec une lenteur infinie, presque insoutenable, je me penchais vers elle, alors que ses mots tourbillonnaient dans ma tête.
"Ne recommence pas."
C'était trop tard. A quelques centimètres de son visage, toujours appuyé sur mon coude, mon autre main vint se glisser dans celle d'Ha Neul, pour y croisaient nos doigts. Je les serrés doucement, et mes lèvres effleurèrent les siennes, provoquant un frisson électrique dans mon corps. Moi qui étais dégoûté des filles...Jamais un parfum féminin ne m'avait parut plus attirant. Sans attendre une éventuelle réaction de rejet, je franchissais les derniers centimètres qui nous séparaient pour poser mes lèvres contre les siennes. La douceur de sa bouche m'envahit, alors que la mienne était brûlante. Ma main serra un peu plus la sienne, et toujours accoudé avec mon autre bras sur le matelas, la moitié supérieure de mon corps était au-dessus d'elle, alors que je l'embrassais.
Je l'embrassais.
Le contact m'enivra, aussi doux que puissant, et je ne pus me retenir davantage : j'happais lentement sa lèvre inférieure entre les miennes, prolongeant le contact, avant d'aller les tapoter légèrement de ma langue, comme une autorisation à approfondir le délicieux échange.
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Sujet: Re: Don't leave me alone... Sam 21 Sep - 22:05
Il n’avait même pas réagi lorsque mes pieds froids s’étaient posés contre ses mollets.
« Ce n'est rien. Je n'allais pas te laisser seule... »
Je souris un peu plus. Je pensais exactement la même chose, et c’était même en partie pour cela que j’étais restée dormir avec lui. Et apparemment, c’était réciproque. Mon sourire s’agrandit, alors que mes doigts continuaient leur course sur son tatouage. Je n’avais jamais cru qu’un homme aurait pu avoir la peau aussi douce. Et pourtant …
Ses doigts finirent par prendre les miens, m’empêchant de continuer mes douces caresses. Il … Il n’aimait pas ? Je me rassurai alors qu’il approchait ma main de son visage. Il finit par poser ses lèvres dessus, et mes yeux s’écarquillèrent de surprise. Je le regardais faire, alors qu’il répéta son geste, toujours avec la même douceur infinie.
Qu’il arrête ça immédiatement. C’était trop dangereux. Autant pour lui que pour moi.
Son corps ne cessait de se rapprocher, se collant toujours plus contre moi, et me faisant céder un peu plus. Je compris que nous avions atteint le point de non-retour lorsque son regard croisa le mien. C’était trop tard maintenant.
Il s’appuya sur son coude pour se pencher sur moi, alors que je me laissais doucement faire, me tournant pour me mettre sur le dos. Ses doigts s’enroulèrent autour des miens. Je restais immobile, le fixant toujours, attendant impatiemment ce moment … Alors que je ne devrais pas.
Un soupir de soulagement m’échappa alors qu’il ne faisait qu’effleurer mes lèvres, et enfin, il finit par déposer le baiser que j’attendais tant. Depuis quand est-ce que je voulais cela, sans me l’avouer ?
Mes doigts serrèrent un peu plus les siens, alors que mon autre main se glissait dans ses cheveux pour les caresser doucement, tout en approfondissant notre échange.
Qu’est-ce que j’avais dit déjà, la dernière fois ? « Ne recommence jamais ça » ? … Quelle idiote j’avais été en disant cela.
Ses lèvres étaient aussi douces que chacun de ses gestes. Jamais on ne m’avait offert autant de tendresse. D’habitude, seule la sauvagerie et la brutalité étaient de mise. Mais d’habitude, les choses étaient différentes. D’habitude, ce n’était pas Kyu Jung là, penché sur moi. Et ce simple baiser valait plus que toutes les nuits que j’avais déjà pu passer en compagnie d’autres hommes.
Il était toujours accoudé sur le matelas, et cette position devait sûrement devenir inconfortable pour lui. Alors le plus doucement possible, je le fis basculer sur moi, tirant un peu sur sa main toujours nouée autour de la mienne. Je n’allais pas la lâcher de sitôt, celle-là.
Ma lèvre inférieure fut saisie par les siennes, alors que sa langue commençait à me taquiner légèrement. Mon cœur s’emballa un peu plus alors que je lui libérais l’accès qu’il quémandait. Timidement, j’entrepris de faire la même chose, et mon cœur lâcha complètement lorsque nos langues se rencontrèrent enfin. Je lâchai un nouveau soupir de soulagement alors que commençaient une danse lascive. C’était tellement bon, tellement agréable.
Mes ongles se plantèrent dans sa main, alors que mon autre main cessa de jouer avec ses cheveux pour descendre sur ses épaules nues, les griffant aussi.
Je ne saurais dire combien de temps dura ce baiser. Une éternité, ou seulement quelques secondes … Je n’avais plus aucune notion du temps. Les quelques fois où je relâchais ses lèvres servaient à inspirer un peu d’air, mais notre baiser finissait toujours par reprendre. Et c’était toujours mieux à chaque fois.
En revanche, à aucun moment je n’avais lâché sa main. Je ne l’aurais pas lâchée même si la fin du monde arrivait là, maintenant, dans la rue d’en face.
Mais toute bonne chose avait une fin, et ce fut à bout de souffle que je libérais ses lèvres, le fixant un moment dans les yeux. Ses lèvres rougies par le baiser me tentaient de nouveau, et je ne résistais pas à l'envie d'y poser un nouveau baiser, avant de me reculer quelques secondes après.
Ma main se posa sur l’arrière de sa tête et appuya dessus délicatement pour l’obliger à se pencher. Son délicieux parfum masculin m’entourait, flattant mes narines.
« La prochaine fois que je te dis de ne plus jamais recommencer lorsque tu essayes de m’embrasser … Je t'en prie, ne m’écoute pas. »
Ma voix était encore essoufflée, et avait été sûrement plus suave que je ne l’aurais voulu. Mais les images de notre baiser ne cessaient de revenir, alors qu’il venait juste de se terminer. Mais il embrassait tellement bien, son baiser était tellement agréable, délicieux …
Avant de ne commettre une nouvelle folie, je le fis rouler sur le matelas pour me retrouver au-dessus de lui et me blottis contre lui, mon visage enfoui dans son cou et dans ses cheveux roses, et gardant toujours sa main dans la mienne.
« Kyu … »
J’avais murmuré son prénom, comme si je voulais m’assurer que ce n’était pas un rêve. Mais ses doigts autour des miens me le confirmaient. Ce n’était définitivement pas un rêve … Juste une simple bulle de bonheur, comme je n’en avais pas connu depuis … comme je n’en avais jamais connue.
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Sujet: Re: Don't leave me alone... Sam 21 Sep - 23:13
Enivré par le baiser, je me laissais attirer alors qu'Ha Neul tirait sur mon bras pour me mettre sur elle. Elle ne mit pas longtemps à entrouvrir ses douces lèvres, permettant la rencontre de nos deux organes. Mon souffle s’accélèra légèrement, alors qu'enfin notre baiser devenait passionné, bien qu'un peu timide au départ. C’était tellement agréable.
J'étouffais presque un léger râle durant le baiser, alors que les ongles d'Ha Neul se plantaient successivement dans ma main, puis mon épaule. A cause de l'échange, et de l'ambiance, le geste, presque sexy, m'avait émoustillé qu'autre chose.
L'échange dura un moment. Je ne sus dire combien de temps, réellement, puisque je n'avais plus aucune notion du temps, sans doute comme elle. Dès que nous cessions le baiser, par manque d'air, nos lèvres se joignaient à nouveau, brûlantes d’impatience, comme déjà accro les unes aux autres. La passion et la tendresse semblaient se battre l'une l'autre pour prendre le dessus durant notre échange langoureux.
Finalement, nos lèvres se séparèrent à contrecoeur, et une fois le contact brisé, la tentation m'envahit à nouveau. Apparemment, nous étions sur la même longueur d'onde puisqu'Ha Neul initia un nouveau baiser, auquel je répondais avec grand plaisir une nouvelle fois.
« La prochaine fois que je te dis de ne plus jamais recommencer lorsque tu essayes de m’embrasser … Je t'en prie, ne m’écoute pas. »
Sa voix était suave et douce, terriblement tentante, si bien que je dus me faire violence pour ne pas goûter à ses lèvres une nouvelle fois. Je ne retins pas un léger rire, cependant ;
« Comme tu vois...Je ne t'ai pas écouté. »
Rapidement, Ha Neul roula pour se mettre au-dessus de moi, afin de se blottir dans mes bras. J'appréciais la présence de son visage dans mon cou, et continuait de serrer ses doigts, comme pour m'assurer qu'elle resterait près de moi. Et à priori, c'était dans ses projets, vu sa façon de serrer mes doigts à son tour. Je ne retins pas un sourire en sentant ce poids agréable sur mon corps. Comme elle était petite et bien faite de sa personne, Ha Nel était légère, et je me sentais capable de la garder toute la nuit sur moi. Sans doute que beaucoup d'hommes auraient été jaloux à ma place, et je comprenais pourquoi. Avec ses longs cheveux dénoués, ses joues encore roses à cause de notre baiser, et sa petite bouille adorable alors qu'elle flottait dans une chemise immaculée...Elle était belle. Belle et tentante, véritablement. Si on m'avait annoncé, à notre rencontre, que j'aurais désiré la serrer contre moi à ce point...Que je deviendrais addict à ses baisers, ses lèvres et ses sourires... J'aurais ri. Et je serais tout de même là, aujourd'hui, avec Ha Neul dans mes bras. Cependant, mes pensées furent tournés vers ses propos, alors qu'elle soufflait doucement :
« Kyu … »
Elle avait murmuré de façon presque inquiète. Mes doigts glissèrent dans ses cheveux, les caressant avec tendresse afin de la rassurer, avant de descendre à son dos. Comprenant ses inquiétudes, je déposais un baiser sur son front, tout en continuant de serrer sa main, avant de murmurer :
« Je suis là. »
Mon bras libre remonta le drap sur son dos, nous recouvrant tous les deux puisqu'elle était allongée sur moi :
« Je ne pars pas. »
Pas question que je m'en ailles alors qu'elle était dans mes bras. Continuant mes caresses, mes doigts se perdirent dans sa chevelure, alors que j'humais son parfum. Je m'étais rarement senti aussi bien...Surtout avec une personne qui m'avait vu avec un couteau quelques heures avant. Même si je n'avais aucune envie de briser cet instant, je parvins à trouver le courage de murmurer :
« J'en déduis...Que tu ne m'en veux pas ? »
Elle avait été si froide la première fois que je préférais m'en assurer. Bien que je me doutais de la réponse...Son baiser avait été si agréable que je suis persuadé que nous aurions pu continuer toute la nuit. Jusqu"au petit matin.
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Sujet: Re: Don't leave me alone... Dim 22 Sep - 0:56
Je me sentais tellement bien, tellement joyeuse que je n’avais même pas envie de dormir. Pourtant, l’heure tardive m’indiqua que demain matin, je mettrai sûrement beaucoup de temps à me lever, et j’aurais sûrement beaucoup d’heures de sommeil à rattraper durant mes cours.
Mais j’étais bien, tellement bien que je ne voulais pas m’endormir. Cette chaleur agréable qui m’habitait … L’avais-je déjà connue un jour ?
C’était clair et net maintenant : plus aucune barrière ne me protégeait contre ce genre de danger. Kyu Jung les avait détruites une par une, sans même le savoir. Est-ce qu’il me rendait fragile, ou l’avais-je toujours été et il ne faisait que me faire prendre conscience de ma faiblesse ?
Peu importait, maintenant. J’étais agréablement lovée dans ses bras, et je ne voulais pour rien au monde les quitter.
Son rire résonna doucement dans mes oreilles comme une agréable mélodie.
« Comme tu vois... Je ne t'ai pas écouté. »
Je souris contre sa peau et inspirai profondément, tentant de m’imprégner de son odeur.
Ma plainte le fit réagir, et il passa doucement sa main dans mes cheveux, me rassurant encore un peu plus alors qu’il massait doucement ma tête. Puis elle redescendit légèrement dans mon dos et ses lèvres chaudes se posèrent sur mon front.
« Je suis là. »
Mes doigts s’agrippèrent à son haut pour m’assurer qu’il n’allait pas partir. Je fus soudainement prise d’inquiétude. Et si … Et si, maintenant qu’il avait eu ce qu’il voulait, il allait partir et me laisser seule ? S’il ne me recontactait plus jamais, après cette nuit ? Et si je ne le revoyais plus jamais, après cela ? Et s’il m’abandonnait, comme tous les autres ? Tellement de si qui me firent trembler d’angoisse …
Mais comme si mes inquiétudes avaient été entendues, Kyu Jung se pencha pour remonter doucement le drap sur moi, comme s’il m’enveloppait pour ne jamais me laisser partir.
« Je ne pars pas. »
Je me détendis complètement à l’entente de cette voix, si près de mon oreille. Non, il n’allait pas me laisser. C’était Kyu Jung. Il était digne de confiance. Je le croyais. On aurait presque cru que j’essayais de me convaincre moi-même. Car malgré tout subsistait une pointe de doute.
« J'en déduis...Que tu ne m'en veux pas ? »
Je commençais à m’endormir, et pourtant, ces mots me réveillèrent en un instant. Je me redressai sur mes coudes, enfoncés dans le matelas de part et d’autre de son visage.
« - Imbécile … Je n’ai aucune raison de t’en vouloir, d’accord ? »
Ma main s’était posée délicatement sur sa joue, et je savais que si je l’embrassais, je ne pourrai pas m’arrêter avant un bon moment. Alors je me contentai de poser un léger baiser sur son nez.
« Fais de beaux rêves, tête de pioche. »
Je ris avant de me blottir à nouveau contre lui et contre sa peau douce, bien partie pour passer une excellente nuit de sommeil.
Fin
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Sujet: Re: Don't leave me alone...
Don't leave me alone...
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