Hunter a une beauté non-conventionnelle. Une beauté sauvage, intense et imposante. Imposante à cause de son teint mat, ses long cheveux brun tombant en cascade désordonnée sur ses épaules, la couleur océan de ses yeux... Ce n'est pas vraiment quelqu'un avec qui on a envie de tenter une discutions, ne serais-ce même que pour demander une clope.
Visage froid, impassible... Il mord souvent sa lèvre inférieure pour se détendre ce qui, en plus du reste, lui donne une expression assez troublante.
Grand, mince, avec un corps plutôt bien dessiner, il est souvent remarqué (à son grand déplaisir) quand il monte sur la petite scène miteuse du bar où il travaille. Mais à tout ça, Hunter ne prête pas attention. Il ne cherche pas spécialement à être beau, même s'il se considère comme tel.
Son corps est couvert de tatouages. Que ce soit des motifs où des mots, aucun ne se ressemblent et tous ont une signification pour leur propriétaire.
Quant à son style vestimentaire, Hunter aurait plutôt un style de rockeur ... C'est-à-dire: Rangers et veste en jean déchirée...
À part cela, le jeune garçon ne porte pas de bijoux. À part des piercings portés occasionnellement à son oreille droite.    

Hunter est une énigme. Chercher à le cerner, c'est un combat sans fin. Même lui y a renoncer avec le temps. De toute façon, il n'y tient pas. Il n'en a rien à faire de toutes ces questions existentielles sur sa vie chaotique et sur lui-même.
Souvent déconnecté de la réalité, il s'est créé son propre royaume. Un empire différent. Le sien. Un monde où rien ni personne n'a réellement d'importance et où il est le seul maître de son existence. Mais avec le temps, cet univers le forçat à consommer. Un peu au début. Puis beaucoup, bientôt au point de vouloir tuer le premier dealer venu pour pouvoir obtenir sa dose. Maintenant ses yeux sont vides, et le mot sentiment lui semble inconnu.
D'ailleurs, il n'en éprouve presque pas. Il n'a jamais eu de relations stables, seulement beaucoup de relations d'un soir se clôturant par un départ furtif avant que l'autre ne s'éveille. Il n'éprouve pas non plus de pitié quand, la nuit venue, il déclenche des bagarres qu'il gagne presque toujours... Pour finir, il n'a pas d'ami. En tout cas presque pas, car il existe de rares spécimens (pour qui Hunter donnerait sa vie) qui le trouvent attachant malgré sa noirceur et sa langue aussi incisive qu'une lame de rasoir.
Des manies, il en a une tonne. Hunter se mord la lèvre quand il est anxieux, il fait craquer ses phalanges pour énerver les autres et il fume et bois comme un forcené dès qu'il en a l'occasion. Quand il parle à quelqu'un, il le dévisage intensément, ce qui rend nerveux et amuse Hunter. Et il adore ça.
Il est doué. Même si les gens ne l'apprécient pas, tout le monde reconnaît que sa façon de chanter est incroyablement envoûtante et que sa voix est magnifique. Hunter le sait bien, mais il n'aime pas les compliments. C'est pour ça qu'une fois son travail fini, il rentre chez lui.

Vous l'aurez compris, Hunter est un casse-tête. Le genre qu'on aimerait résoudre, mais c'est trop dur. Beaucoup s'y sont risqué et beaucoup se sont fracassés contre la froide paroi d'indifférence du garçon. Son esprit est noyé dans les contradictions et parfois il aimerait même tout lâcher et devenir normal... Puis le matin il se réveille et rien n'a changé.
Mais il sait qu'il est comme un diamant brut. Il suffirait simplement de la bonne rencontre pour qu'il devienne quelqu'un d'autre...
 
 

C’est la nuit. Déjà à l’époque il chantait pour gagner de quoi survivre. Survivre dans un univers ne se limitant qu’à un Portland hanté par les tristes réminiscence de son passé.
Oui il se souvient. Surtout ce soir, le regard noyé dans la couleur chair et les glaçons de son bourbon. Aujourd’hui c’est son anniversaire. Personne pour le lui souhaiter, personne pour le féliciter d’avoir réussi à tenir cette vie une année de plus.
La main dans la poche, il caresse pensivement un petit sachet de cocaïne. Il a l’intention de donner une dernière chanson à son maigre publique, pour pouvoir sortir et calmer son putain de manque… Cette pensée le réjouit presque, et il vide son vers d’une traite.
L’alcool lui hérisse les poils de nuque et il secoue la tête en frissonnant.
Hunter se lève alors nonchalamment du petit tabouret inconfortable et se dirige lentement vers le coin où se tient un guitariste à l’allure de squelette et un vieux micro poussiéreux.

Quand il empoigne et allume celui-ci quelques têtes aux regard vides se tournent dans sa direction.
Le manque, lui, fait souffrir le crâne d’Hunter. Il est pressé d’en finir, de sortir de se bar avec une bouteille et sa came pour seule compagnie. Le jeune homme se tourne donc impatiemment vers le squelette, immobile, semblant tenir son instrument de toute ses forces pour ne pas le lâcher.
« Where is my mind » dit juste Hunter de sa voix grave.
Le guitariste acquiesce et se met à jouer de façon irréprochable, sans un mot.

La musique envahie alors le petit pub. Hunter est soudain beaucoup mieux. Il est dans son élément, et est transporté loin de se bar crasseux, mal éclairé, fréquenté par des zombies à l’œil hagard. Quand sa voix se joins à la musique, il n’est plus là.

“With your feet in the air
And your head on the ground
Try this trick and spin it, yeah”


« Mais comment as tu pu tomber si bas ? » ; « Que-ce-que tu fout ici Hunter ? »
Chaque matin il se pose ces questions en se voyant dans son miroir.
« Pourquoi ?! »

“Your head will collapse
But there's nothing in it
And you'll ask yourself”



Mais il n’a pas de réponses. Il a trop peur de les chercher. Trop peur de faire un dernier plongeon dans son passé.
Pourtant quelque chose l’y pousse. Parfois son miroir lui intime d’écouter son cœur. Son esprit, lui, se met alors à ricaner : « Son cœur ? Quelle blague »
Pourtant il sait qu’il est là…Parce qu’à une époque il le sentait battre quand il était là. Mais depuis, plus rien…Un silence de mort.


“Where is my mind
Where is my mind
Where is my mind”


Oui Hunter. Où est ton esprit ?
Tu sais que tu l’as perdu quelque part…Un jour…
Allez Hunter un petit effort.
Souviens toi