Quand je suis arrivé sur les lieux, je n’ai pas su où regarder d’abord. L’air était étouffant, et brulant. Presque irrespirable. Autour de moi, tout était empli d’une épaisse fumée grise, à tel point que les bâtiments calcinés étaient à peine visibles au travers d’un brouillard de cendre. La foule d’étudiants se pressait près des grandes bandes de sécurités disposées par les forces de sécurité, cherchant probablement des ragots à raconter le soir pendant un diner peu amusant. Quoi de mieux que « Eh, ma fac s’est soudainement mise à brûler cet après-midi ! » pour rendre les petits pois intéressants.
Toujours est-il, que désormais, il faut que je me fraie un chemin parmi tous ces étudiants à moitié paniqué, à moitié moqueur. Ils ont les yeux rivés sur les flammes qui peinent à être maitrisées, et certains sont mêmes pendu à leurs téléphones dernier cri afin de filmer la scène. Je souris discrètement, amusé par leur comportement quelque peu infantile, mais hausse les épaules. Après tout, j’aurais sûrement réagis de la même façon.
« Pardon… » souffle-je dans mon anglais dont l’accent est à couper au couteau.
Je pousse légèrement les quelques personnes qui se pressent devant moi, et les écarte en jouant du coude. J’essaie tant bien que mal de me rapprocher des bandes de sécurité, dans l’espoir de tomber sur quelqu’un d’assez intéressant à interroger sur l’évènement.
Je n’ai pas très bien compris pourquoi c’est moi que le journal a envoyé sur les lieux d’un simple incendie d’université, mais c’est mon travail et je me dois bien de le faire. Je voulais découvrir le monde, chose faite. Et cet incident en fait partie, d’autant plus que ce que je cherche peut surement se trouver parmi la foule. Même si pour le découvrir, il faudrait que j’embrasse chaque lèvre qui se trouve devant moi. Ca prendrait du temps, or je n’ai pas ce temps. Bien que, je le reconnais, l’idée de la rencontrer devant un brasier pourrait-être vraiment romantique. L’histoire à raconter aux petits-enfants lors des dits repas de famille.
Je soupire, m’arrêtant enfin devant les bandes d’un jaune vif. Les pompiers semblent se déchainer contre les flammes, dégainant leurs lances afin de dominer le feu. Délaissant la vue, je me retourne et cherche du regard une brebis égarée parmi les moutons agglutinés. Mais j’ai comme l’impression qu’ils sont tous en masse, à crier ou à rire entre amis.
Néanmoins, un peu à l’écart, il y a cette jeune fille. Des cheveux blonds qui tombent en vague sur ses épaules, détonnant de la chevelure brune que j’ai l’habitude de voir autour de moi quand je suis en Corée. Elle ne semble pas être réellement intéressée par ce qui se déroule sous ses yeux d’un vert plus clair que la menthe, les bras croisés sur sa poitrine comme pour resserrer sa veste et la protéger du froid légèrement réchauffé par l’incendie. Elle se tient à l’écart, le visage sérieux, mais l’air pensif. Un jeune homme reste en retrait, mais parait tout de même être avec elle, en vue des nombreux regards qu’il lui lance en coin. Je souris, et sors aussitôt mon calepin et mon stylo. C’est elle que j’interviewerai !
Donc, d’un pas décidé, je rebrousse chemin et continue de jouer des épaules pour m’approcher de ma cible. Celle qui me donnera un joli article.
« Bonjour ! Je suis désolé mais… Est-ce que je peux vous déranger quelques minutes ? » risque-je sans en perdre mon sourire.
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Sujet: Re: Can I disturb you? Jeu 11 Juil - 23:05
Des cris paniqués dans les couloirs. Une épaisse fumée noire. On se serait cru dans un film. Vous savez, ce genre de film où une salle de classe d'une fac prends feu, et où tous les élèves du bâtiment se retrouvent évacués à l'extérieur par de magnifiques pompiers. C'était exactement ça, à la différence que je n'avais pas réussi à voir si les pompiers étaient plutôt du genre vingt ans baraqués ou plutôt proche de la retraire bide à bière. Mais l'essentiel était qu'ils fassent leur travail. J'étais en cours de biologie quand l'alarme s'était déclenchée. D'habitude, j'aurais été contente d'avoir une pause pendant mon cours. Mais la fin de la journée approchait, et je n'avais pas vu mon receveur depuis le matin même, alors qu'habituellement nous pouvions nous charger le midi. Je commençais à trembler et à avoir des nausées, et je me demandai vraiment comment j'aurais fait si j'avais pas eu ma voisine de classe, qui était aussi une bonne amie, pour m'aider à ne pas tomber dans les escaliers.
Nous étions donc regroupés sur le trottoir face à la fac. J'avais envoyé un sms pour prévenir mon meilleur ami de l'incendie, et ce dernier s'était immédiatement précipité pour venir me voir afin de s'assurer que tout allait bien. Nous nous étions retrouvés dès mon arrivée dans la zone sécurisée, et j'étais bien contente de le voir. Je commençai vraiment à avoir trop d'énergie, il ne lui avait pas fallu bien longtemps pour le remarquer. Il me chuchota qu'il fallait que je le suive afin de le charger, mais je refusai, lui expliquant que je voulais rester encore un peu pour voir s'il n'y avait pas de blessé, mais aussi parce que c'était tellement rare qu'il se passe quelque chose dans ma vie que je ne voulais pas rater cela. Il accepta sans broncher malgré mon manque de logique et mon masochisme incontestable et, alors que nous regardions le travail des pompiers, un journaliste se dirigea vers nous. Je soupirai, pas tellement ravie qu'on vienne me parler alors que je n'étais franchement pas en état. Mon meilleur ami passa une main dans mon dos, comme pour me donner du courage, et je levai la tête en direction du journaliste par simple politesse.
"Oui, bien sûr." répondis-je avant que mon meilleur ami n'ait eu le temps de dire quoique ce soit. Je le connaissais, il aurait été capable d'être désagréable juste parce qu'il savait que je n'allais pas bien.
Et puis, ce journaliste avait l'air vraiment jeune, contrairement aux autres qui avaient prit d'assaut mes camarades, et il n'était pas vraiment dérangeant à regarder. Je n'avais pas le coeur à l'envoyer balader. J'écoutais ses questions, et y répondais du mieux que je pouvais. Mais plus les minutes passaient, plus j'avais du mal à faire des phrases correctes et à enchaîner les mots sans interruption. Finalement, mon meilleur ami perdit patience.
"Je suis désolée, mais on va devoir y aller. Désolés de pas pouvoir rester plus longtemps." dit-il en m'emmenant dans la direction opposée du journaliste sans même me laisser le temps de m'excuser et de dire au revoir.
Il m'aida à marcher jusqu'à la prochaine intersection, sans ôter sa main de mon dos, et lorsque nous fûmes arrivés hors de vue de l'attroupement d'élèves et d'adultes, il déposa sans attendre ses lèvres sur les miennes. Je sentis une vague de bien être m'envahir, me sentant plus légère. Les tremblements cessèrent doucement, jusqu'au moment où je ne ressentis plus ce malaise qui caractérisait mon trop plein d'énergie. J'éloignai mon visage du sien, et lui souris.
"Heureusement que tu as pu venir, je crois que je n'aurais jamais tenue la journée sinon. C'est la dernière fois que je te laisse déjeuner avec ta future copine sans moi, c'est compris?" lui dis-je sur le ton de la plaisanterie.
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Sujet: Re: Can I disturb you? Lun 5 Aoû - 2:44
Les questions s’enchainent, sans plus d’intérêt. Que ce soit pour moi, ou pour elle. Je sais bien que dans le métier, on doit s’intéresser à tout, ou du moins faire semblant, mais pour le coup, j’y parviens à peine.
« Avez-vous la moindre idée de ce qui aurait pu déclencher l’incendie ? »
A ton avis Ryu Jeong ? Un mégot lancé dans une poubelle remplie de papier, ou un abruti qui ne sait pas se servir d’un briquet correctement. Rien de réellement passionnant en soit. Je préfèrerais presque qu’il y ait eu des morts tiens. Je secoue la tête, choqué par mes propres pensées. La jeune fille en face de moi ne parait pas s’en rendre compte et tente toujours de répondre à mes questions sans queue ni tête. Seulement, au bout de quelques minutes, sa voix perd en intensité. Elle devient nettement plus faible, tremblante. Je fronce les sourcils alors qu’elle porte une main sur son front. Elle semble être sur le point de tomber en arrière d’un instant à l’autre, ce que son ami a remarqué également puisqu’il va passer un bras autour de sa taille.
« Ca ne va pas ? » leur demande-je, inquiet.
Le choc de l’incendie ? Petite nature. Ca a le mérite de réchauffer l’air au moins.
C’est ce détail retient mon attention. Elle tremble, certes mais pas de froid non, et ce n’est pas le brasier qui lui donne la fièvre qui luise sur son front. Je penche la tête, un sourire naissant au coin de mes lèvres. Eh bah tiens…
« Je suis désolée, mais on va devoir y aller. Désolés de pas pouvoir rester plus longtemps. » lance le jeune homme, arrachant son amie de ma vue sans un mot de plus.
J’ouvre la bouche, prêt à répondre un « pas de problème » mais ils se sont déjà éloignés. Peut-être qu’aux yeux des autres, il ne s’agit que d’un couple qui quitte les lieux, mais pour moi, ça m’a l’air bien différent. Rien qu’à la démarche de la grande blonde, et à la prise protectrice de son compagnon, je peux dire qu’il y a autre chose. Probablement une autre chose que nous avons en commun, si je peux me permettre de le penser.
C’est machinalement que je range mon carnet dans le sac en bandoulière que je tiens à l’épaule. Je ne les quitte pas du regard, mes pas avançant d’eux-mêmes dans leur direction. Autant en avoir le cœur net. Qui sait.
Ce n’est qu’une fois éloignés de la foule, près d’un mur de pierre, qu’ils s’arrêtent. Le rapprochement se fait naturellement, après avoir observé les alentours chacun de leur côté. Peut-être un peu suspect, hein. D’un coup d’œil extérieur, ce que je vois me semble tout à fait innocent. Un jeune couple qui s’embrasse, lèvres contre lèvres. Mais en observant le cas de plus près, on s’aperçoit bien qu’il n’y a pas de réel sentiment partagé. Juste un besoin, un besoin que je connais bien.
Je croise les bras et m’adosse un peu à l’écart, attendant qu’ils aient fini leur charge. Je suis loin d’être idiot, c’est bien de ça qu’il s’agit. Quand enfin, ils s’écartent l’un de l’autre, je peux apercevoir la jeune fille rigolant, l’air bien plus en forme qu’il y a quelques instants. Je ne parviens à entendre ce qu’ils disant, mais ce qui est sûr c’est que ça doit être assez drôle, vu l’immense sourire qui décore les lèvres de la jolie blonde. Je suis pourtant certain qu’il n’est pas son copain, c’est impossible. Ou alors ils ne sont ensembles que pour les bénéfices. Peut-être qu’ils se sont trouvés, comme je rêve de tomber sur la personne spéciale à mon tour. Est-ce que c’est ça ? Est-ce qu’ils sont faits pour être ensembles, mais ne parviennent pas à s’y faire malgré tout ?
Je tourne la tête, observant l’incendie enfin arrêté. La foule commence à se disperser sur le campus, maintenant qu’il n’y a plus rien à voir. Pourtant, l’air est encore embrasé et rougeâtre. Je vais rentrer. Je n’ai plus rien à faire aux Etats-Unis, ça ne m’apporte plus rien maintenant que j’en ai fait le tour. Puis Sun Hee me manque, j’ai envie retrouver notre chez-nous promis. Si je n’ai pas pu trouver mon âme-sœur après avoir fait le tour du monde, qu’est-ce qui m’empêche d’aller me marier maintenant ? C’est peut-être ce que je devrais faire. Fonder ma famille avec Sun Hee, si elle veut encore de moi une fois que je lui aurais avoué la vérité… Je soupire et reporte mon attention de nouveau sur le petit couple. Seulement, la jeune fille est seule. Je cligne des yeux. Où est passé son partenaire ? Avant qu’elle n’est le temps de partir à son tour, je me précipite vers elle, gardant tout de même une démarche détachée. Je ne vais pas la faire fuir non plus.
« C’est lui ? » m’enquis-je une fois à sa hauteur.
Certain d’avoir attiré son attention à présent, je lui souris gentiment tout en enfonçant mes mains gelées dans le fond des poches de ma veste. Oh oui, vivement que je retourne en Corée.
« Votre âme-sœur, c’est lui ? »
« Invité »Invité
Sujet: Re: Can I disturb you? Jeu 10 Oct - 22:20
Je me demandai s'il me posait des questions prédéfinies ou s'il était vraiment en manque d'inspiration. Comment pouvais-je savoir comment s'était déclenché l'incendie? Tout ce que je savais, c'est qu'il était là, et le seul moyen que j'aurais eu de connaitre son origine aurait été d'être sur place à ce moment là. Et encore, vu mon état, je me demandai si j'aurais été capable de repérer quoique ce soit. Non, sincèrement, je n'avais aucune idée de comment c'était arrivé, et je m'en fichai complètement. Mais le pauvre journaliste ne faisait que son métier, et je songeai qu'il devait être terriblement ennuyant pour lui de s'intéresser à un évènement aussi mineur dans une ville aussi banale. C'est pourquoi je me contentai d'hausser les épaules et de soupirer, les bras croisés sur ma poitrine. "Non, je n'en ai aucune idée. J'pense que vous devriez demander à la police, ils seront sans doute plus au courant que moi." répondis-je, l'esprit totalement ailleurs.
Je continuai à répondre difficilement aux questions, jusqu'à ce que mon meilleur ami décide que c'en était assez et qu'il était temps pour nous de prendre congés, alors que le journaliste venait tout juste de me demander si ça allait. Sans prendre le temps de lui répondre, il m'entraina hors de vue et posa ses lèvres sur les miennes. Il était vraiment temps qu'il me rejoigne et cet incendie était vraiment tombé à pic. Je n'aurais probablement pas tenu une heure de plus avec toute cette énergie. Notre baisé terminé, nous commençâmes à rigoler comme s'il ne s'était rien passé, parlant de tout et de rien pendant les cinq minutes qu'il nous restait à passer ensemble avant qu'il ne doive partir. Les gens devaient nous prendre pour le parfait petit couple à nous embrasser et à rigoler ainsi, surtout que nous étions particulièrement tactiles l'un envers l'autre. Et pourtant, jamais l'idée de sortir avec lui ne m'avait effleuré l'esprit. Le lien qui nous unissait était bien trop fort pour être rabaissé au niveau d'amoureux. Je ne pouvais simplement pas vivre trop longtemps sans lui à mes côtés, et pas seulement parce qu'il était mon receveur.
Finalement, il reparti à ses occupations et je me dirigeai vers là où s'étaient accumulés les élèves et passants curieux avant de se disperser maintenant que l'incendie était terminé. Tout ça pour si peu. J'allais rentrer sur le campus lorsque j'entendis une voix derrière moi. "C'est lui?" Je ne comprenais pas la question, mais me retournai malgré tout vers la personne qui avait décidé de me parler. Je tombai nez à nez avec le journaliste qui avait tenté de me poser quelques questions avant ma charge. Sans que j'ai eu le temps de dire quoique ce soit, il enchaina en me demandant si c'était lui mon âme soeur. Il était vraiment trop bizarre. Déjà, il me vouvoyait alors que nous ne devions pas avoir plus de cinq ans d'écart . Ensuite parce qu'il me posait cette question comme s'il avait attendu toute sa vie que je trouve mon âme soeur et que maintenant qu'il croyait que j'en avais une, il était trop content pour moi. Enfin, parce que le mot même d'âme soeur me posait soucis. C'était le genre de terme employé par les enfants de six, sept ans qui venaient de terminer la Belle aux bois dormants et qui croyaient dur comme fer qu'un jour leur prince charmant viendrait et qu'il vivraient heureux avec plein de beaux enfants promis à un bel avenir. Ce qui m'étonnait de la part d'un journaliste – sans doute la profession idéale pour se rendre compte de la cruauté de notre monde. J'haussai les épaules, les yeux en points d'interrogations. "Ame soeur? Tu vis dans quel monde pour croire à ce genre de truc?" lui demandai-je en essayant le plus possible de ne pas le prendre pour un pur idiot. "Ecoute, j'ai pas tellement de temps à perdre là donc si tu pouvais éviter de me faire perdre mon temps avec des trucs de princesse de sept ans, ça serait super gentil." Moi qui n'était habituellement pas agressive du tout, j'étais particulièrement agacée par sa question. Je ne le connaissais pas, il n'avait pas à venir me revoir après notre rapide conversation pour assouvir sa soif de curiosité. Parler à des inconnus, d'accord. Répondre à des questions débiles sur un pauvre petit incendie, pourquoi pas. Mais devoir supporter des questions du même journaliste sur ma vie privée alors même que je n'avais aucune raison de l'exposer, c'en était trop pour moi. Je restai néanmoins face à lui, curieuse de savoir s'il était vraiment débile ou si c'était moi qui me braquait pour rien sur une question qu'il avait juste mal formulée.
« Invité »Invité
Sujet: Re: Can I disturb you? Mar 29 Oct - 17:37
Elle me regarde comme si je venais tout juste de m’évader d’un asile, et ça me fait franchement sourire. Ce n’est pas comme si je n’avais pas l’habitude de supporter ce genre de regard. Rien que dans cet état, j’ai dû en choquer plus d’une centaine en posant mon habituelle question. Au final, leur réaction m’amuse plus qu’elle ne me vexe. Tous les twaos ne sont pas aussi intéressé que moi par la quête de l’âme sœur, au point d’en faire une obsession et de traverser le monde en long et en large.
Seulement, lorsque je la vois hausser les épaules d’un air agacé, je ne peux m’empêcher de froncer les sourcils. Qu’est-ce qui la fait tiquer à ce point ? Le fait que je mentionne sa nature, ou le fait que je parle d’âme sœur ? J’ai déjà rencontré certaines personnes qui ne supportaient pas d’être ce que l’on est, et bien que ce soit parfaitement compréhensible, ça m’a toujours étonné. Je veux dire… On a quelque chose de plus, que les autres n’ont pas. C’est ce qui nous rend spécial, malgré les contraintes. D’autant plus que nous, nous avons une moitié dissimulée quelque part dans le monde.
« Ame soeur? Tu vis dans quel monde pour croire à ce genre de truc? »
Je cligne des yeux, sans comprendre. Ce genre de truc ? Est-ce ainsi qu’elle parle de l’essence même de notre nature ? D’autant plus avec ce ton qui me fait clairement savoir qu’elle me prend pour le premier abruti qu’elle a pu rencontrer.
« Ecoute, j'ai pas tellement de temps à perdre là donc si tu pouvais éviter de me faire perdre mon temps avec des trucs de princesse de sept ans, ça serait super gentil. »
Perdre son temps avec des trucs de princesse ? Cette fois, j’éclate de rire. Bien sûr, je suis choqué par la façon dont elle en parle, mais là il faut avouer que c’est plus drôle qu’autre chose. D’où viennent les contes à son avis ? Anderson était un twao, comme la plupart des auteurs d’histoire pour enfant. Rimbaud et Verlaine étaient même âmes sœur, c’est pour dire.
« Je suppose donc que non, ça ne l’est pas. Alors il est quoi ? Juste un partenaire ? Laisse-moi deviner. Donneuse ? »
Je croise les bras sur mon torse, sans la lâcher du regard. Peut-être qu’elle se braque juste parce qu’elle a peur d’être jugée ? Je l’ai bien été toute mon enfance par mes propres parents. Alors pourquoi quoi ? Et puisque je n’ai pas pu me tromper en pensant qu’elle était aussi twao que moi, - parce que je ne me trompe jamais, c’est clair.- J’en déduis qu’elle ne sait vraiment pas de quoi je parle. Alors je soupire doucement, faisant un pas vers elle.
« Je suis comme toi. » déclare-je avec un léger sourire. « Et puisque que tu me regardes fixement, je suppose que tu n’as pas dû en rencontrer beaucoup dans ta vie. Des Twaos. »
Je précise, au cas où mon anglais soit si incompréhensible qu’elle ait besoin de sous-titre. Pourtant, elle continue de m’observer comme si j’étais véritablement fou à lier. Je lève les yeux au ciel, sans cesser de sourire. Ces américains alors… On les croit ouverts d’esprit, mais ils sont les plus longs à convaincre.
« Et je suppose aussi que tu n’as jamais entendu parler des âme sœurs ? »
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Sujet: Re: Can I disturb you?
Can I disturb you?
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