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 Work together like the good old days .

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MessageSujet: Work together like the good old days .   Work together like the good old days . EmptyMer 5 Fév - 22:26

Work together like the good old days.

Gareth Lewis & Choi Kyu Jung




- 18 mai 2013 à 11h15 -


J'étends lentement les échasses qui me servent de jambes, les croisant au niveau des chevilles, sous la table. Glissant mes pouces dans les poches de mon pantalon, j'attends patiemment l'arrivée de mon "rendez-vous" du jour. Et pour tout dire, c'est un exploit. Je n'ai pas l'habitude d'attendre, simplement parce que depuis mon adolescence, je suis irrémédiablement en retard. Encore aujourd'hui, mon meilleur ami s'en mord les doigts. Et pour être honnête, je n'en reviens toujours pas d'être arrivé le premier.

Les miracles existent donc.

Enfin, j'en connais la raison. Ledit meilleur ami justement, Ryu Jeong, encore et toujours. Si mes rêves n'étaient pas hantés par ses sourires, sa voix et tout ce qu'il provoque en moi, j'aurais sans doute bien mieux dormi...Et je serais arrivé en retard, comme à mon habitude. Gareth pourra se vanter d'être l'une des très rares personnes à qui je fais l'honneur d'être à l'heure. Sincèrement.
Amusé par mes propres dérives, je glisse un regard discret sur l'endroit. Finalement...Ce coup de fil est arrivé pile au bon moment. Avec tout ce qu'il se passe dans ma vie privée, en ce moment, ce n'est pas plus mal de se plonger un peu plus dans le travail. Pour oublier tout le reste...

Je soupire, tournant doucement la tête sur le côté pour faire craquer mon cou, tout en pensant à l'homme qui se trouverait bientôt face à moi. J'ai rencontré Gareth Lewis il y a un peu plus de deux ans, maintenant. Nous travaillions dans le même commissariat pendant un temps, et fatalement, étant les deux plus jeunes gradés de la section, on a fini par se croiser. De toute façon, il était difficile de le rater. Il était, à l'époque, le seul homme au visage occidental à travailler au commissariat.

Je me souviens d'ailleurs avoir été surpris par la clarté de ses yeux. Je n'ai pas vraiment eut l'habitude de côtoyer des étrangers, jusqu'ici, même si Gareth ne pouvait pas être qualifier d'"étranger" à proprement parler, puisqu'il a la nationalité coréenne, d'après ce qu'il m'a dit. Et il y a son caractère. Je l'ai cru hautain, imbu de lui-même, et aussi droit et lâche que certains de nos supérieurs. Et finalement, non. C'était le premier agent que je rencontrais qui ne faisait pas de crise cardiaque en me voyant travailler. Je pouvais briser des vitres, entrer chez les suspects par effraction, utiliser mon arme pour intimider les témoins, il n'a jamais sourciller. Toujours en train de m'observer en silence. Alors que n'importe qui d'autre m'aurait remis à ma place en hurlant. Il ne participait pas à mes dérives, mais ne m'empêchait pas de faire comme je l'entendais. Du moment qu'on obtenait un résultat satisfaisant.

Et c'est en partie pour ça que j'aime travailler avec lui.

Mais ça, plutôt mourir que de le lui dire.

Et justement, le principal intéressé fait son entrée à cet instant. Je n'ai pas eu besoin de bouger pour le savoir ; il suffit de voir le regard des deux jeunes femmes, en train de boire leurs cafés au fond du magasin. Leurs expressions choquées, sans parler des étoiles brillants dans leurs yeux comme si elles venaient de croiser le regard d'un acteur célèbre...Et je sais bien que ce n'est pas uniquement à cause de sa taille (j'en sais quelque chose, j'ai cinq centimètres de plus que lui, même en étant un coréen pur souche, ça ne m'a pas vraiment attiré le regard admirateurs des femmes jusqu'ici). D'aussi loin que je me souvienne, sa présence à toujours eu ce genre d'effet en lieu public. Ne serait-ce que lorsque nous travaillons ensemble. Du coup, sans même le regarder, j'entends ses pas se rapprocher, et souffle simplement :

« Lieutenant Lewis. »

Lentement, je tourne la tête, et croise enfin son regard. Ça fait quelques mois que nous ne nous sommes pas vu, mais il est comme d'habitude. Classe. Élégant. Alors que moi, je me traîne avec mes cheveux teints en gris clair et un pantalon de cuir. J'ai loin d'être professionnel face à lui, on dirait le jour et la nuit, entre nous. J'esquisse un rictus narquois, tout en le jaugeant de haut en bas :

« Ça faisait un moment que nous ne nous étions pas retrouvé en face à face. Est-ce que c'est parce que je te manquais, que tu m'as appelé ? »

J'appuie mon interrogation d'un petit sourire, sans le quitter des yeux. Évidemment que je plaisante, il doit s'en rendre compte, depuis le temps qu'il me connait. En deux ans, j'imagine que Gareth à dû saisir à quel point j'étais du genre moqueur. Quelque part, ça prouve que je l'apprécie, au fond. Le draguer ? Jamais de la vie. Taquin, provocant, d'accord. Mais ça n'irait jamais plus loin. Il a parfaitement connaissance de mes préférences sexuelles -d'ailleurs, tout le monde l'a compris le jour où j'ai intégré la police, les cheveux colorés en rose- mais ça ne nous a jamais empêché de bien nous entendre. L'avantage, c'est qu'il ne risquait pas d'être homophobe...Puisque nous avons quelques points communs à ce niveau-là. Mais nous étions et sommes toujours liés par le travail et uniquement le travail. Il ne sait rien de ma vie privée tout comme la sienne reste un mystère pour moi.
Et ce n'est pas plus mal ainsi.
Continuant d'observer mon collègue, j'attends patiemment et en silence qu'il s'installe et me réponde.


Dernière édition par Choi Kyu Jung le Ven 7 Fév - 21:00, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Work together like the good old days .   Work together like the good old days . EmptyJeu 6 Fév - 15:31

J’ouvre la porte de mon immeuble, et mets enfin le nez dehors pour la première fois de la journée. Enfin, si on ne compte pas mon balcon comme était « dehors ». Je n’ai pas résisté en prenant mon café tout à l’heure à m’assoir à l’extérieur et fermer un peu les yeux pour profiter des doux rayons de soleil de ce début de journée. Journée qui promet d’être belle. Je referme la porte derrière moi et me mets en route. Le Starbucks dans lequel j’ai rendez-vous n’est qu’à quelques minutes à pied.

Je pousse un soupir d’exaspération. Ma fierté en a pris un coup quand j’ai dû appeler Kyu Jung au sujet d’une affaire de meurtre. On sèche littéralement niveau indice, et je ne sais pas ce qui se passe depuis quelques jours, mais mon flair de policier n’est pas aussi performant que d’habitude. La fatigue sans doute. Toujours est-il que la première personne qui m’est venue à l’esprit pour demander du renfort était… bah… Kyu Jung. Et ce n’est en aucun cas parce qu’on s’entend bien, contrairement à ce qu’on pourrait penser. Non, c’est juste que je reconnais qu’il travaille bien et qu’il… disons, peut faire quelques petites entorses aux règles que je ne peux pas me permettre et qui pourrait s’avérer assez utile dans le cas présent.

Je secoue la tête, laissant échapper un rire légèrement nerveux. Si mes supérieurs savaient ce que je m’apprête à faire, je serais renvoyé, ou pire, rétrogradé. Mais ce qu’ils ignorent ne peut pas leur faire de tort ! Surtout qu’ils vont continuer à l’ignorer, j’en fais une affaire personnelle…

Le Starbucks commence à se dessiner dans le paysage urbain, alors j’en profite pour m’arrêter deux secondes devant une vitrine, histoire de me recoiffer un peu. Habitude de fashionista dont j’essaye de me défaire le plus possible, parce que sortir un miroir de poche pour se recoiffer au commissariat, c’est pas très professionnel… (oui, je l’ai déjà fait, et non, je ne recommencerais pas) Aujourd’hui, même si c’est censé être un de mes jours de congés, j’ai uniquement laissé tomber le blazer de mon costard habituel. En revanche, j’ai caché mon arme et ma plaque dans mon sac, dont la bandoulière tient sur mon épaule, histoire d’être discret. J’ai pas forcément envie qu’on sache que je suis flic dès que je me balade dans la rue. Mais comme c’est pour le boulot, j’ai décidé de rester un minimum professionnel au niveau de la tenue. Je lisse machinalement ma chemise blanche et mon pantalon, vérifie que mes manches sont toujours retroussées au niveau de mes coudes, et me remet en route. Encore une habitude de fashion victim…

J’arrive devant la porte du café et entre, balayant la salle du regard. J’aperçois brièvement deux jeunes femmes me regarder avec insistance, mais je n’y fais pas attention plus que ça. Ce n’est pas comme si je n’y étais pas habitué, après tout (et non, ce n’est pas de la vantardise, mais un fait). Une tignasse argentée attire enfin mon attention. Décidément, il a toujours des préférences étranges en matière de couleur de cheveux. Je m’approche alors de lui, le bruit de mes bottes devant se faire entendre sur le carrelage, puisqu’il ne lève même pas les yeux pour s’adresser à moi.

« Lieutenant Lewis. »

Je préfère ne pas me demander comment est-ce qu’il a su que c’était moi. Il est intelligent, ça serait une perte de temps. Je ne dis rien, et attends qu’il lève le regard vers moi, ce qu’il ne tarde pas à faire. On se regarde dans les yeux pendant quelques secondes, puis il affiche un sourire narquois, une de ses nombreuses expressions que beaucoup ont du mal à supporter. Moi je m’en fous, même si ça fait de lui un sale gosse à mes yeux.

« Ça faisait un moment que nous ne nous étions pas retrouvé face à face. Est-ce que c’est parce que je te manquais, que tu m’as appelé ? »

C’est bien ce que je disais. Un sale gosse. Je ne peux cependant m’empêcher de lui rendre le sourire qu’il me fait. J’ai l’habitude de son caractère taquin, cela fait bien longtemps que je ne m’en vexe plus. Je me demande si ça m’a déjà vexé un jour d’ailleurs… J’avoue que je peux être un peu pareil aussi, même si lui ce n’est pas comparable, ça fait partie intégrante de son caractère.

Je laisse tomber mon sac par terre et prends place sur la chaise face à la sienne. J’irais me chercher un café plus tard.

« Ne prends pas tes rêves pour la réalité, je ne voudrais pas avoir à te briser le cœur. »

A peine retrouvés, les bonnes vieilles habitudes reprennent le dessus. Je pense que ça devait être une de nos occupations préférées ça, nous lancer des piques. C’est peut-être pour ça qu’on se supporte encore en fait. Sans parler du fait qu’on travaille bien ensemble, évidemment. Je me penche vers mon sac et je l’ouvre pour en sortir un dossier. Je me redresse, l’ouvre, et le tourne pour le placer devant lui.

« Un meurtre. Trois balles dans le cœur. La langue arrachée. Et tout ça presque proprement. Ça te parle comme mode opératoire ? Je suis quasiment sûr qu’on a affaire à un tueur en série, c’est trop spécifique comme manière de tuer. L’autopsie a en plus révélé que la langue avait été arrachée ante-mortem. C’est un sadique. Mais je n’ai rien pu trouver dans les archives de la police concernant d’autres meurtres similaires. Et c’est là que ça bloque. Mes supérieurs m’ont regardé comme si j’étais fou quand je leur ais dis que c’était sans doute l’œuvre d’un tueur en série… ! »

Je ne peux m’empêcher de rire. Qu’est-ce que ça ferait à leur petit monde si on avait un tel psychopathe dans les rues de Séoul ? Mais s’il s’avère que j’ai raison, ils vont avoir d’autres cadavres sur les bras dans peu de temps, et ils feront moins les malins. Sauf que j’aimerais le leur prouver pour pouvoir essayer de l’arrêter sans qu’on ait à enterrer d’autres pauvres innocents.
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MessageSujet: Re: Work together like the good old days .   Work together like the good old days . EmptyJeu 13 Fév - 17:23

« Ne prends pas tes rêves pour la réalité, je ne voudrais pas avoir à te briser le cœur. »

J'esquisse un petit sourire, amusé par a réplique. Sa répartie...C'est ce que j'apprécie chez lui. C'est un des traits de caractère qui fait qu'on arrive à se supporter. On se cherche tout le temps. Mais ça ne nous empêche pas de travailler sérieusement.
Et justement, Gareth ne tourne pas autour du pot, posant un dossier sur la table. Je l'observe, alors qu'il le tourne vers moi, tout en lançant sans attendre :

« Un meurtre. Trois balles dans le cœur. La langue arrachée. Et tout ça presque proprement. Ça te parle comme mode opératoire ? Je suis quasiment sûr qu’on a affaire à un tueur en série, c’est trop spécifique comme manière de tuer. L’autopsie a en plus révélé que la langue avait été arrachée ante-mortem. C’est un sadique. Mais je n’ai rien pu trouver dans les archives de la police concernant d’autres meurtres similaires. Et c’est là que ça bloque. Mes supérieurs m’ont regardé comme si j’étais fou quand je leur ais dis que c’était sans doute l’œuvre d’un tueur en série… ! »

J'écoute Gareth en silence, imprimant dans ma mémoire chacun de ses mots. Un seul meurtre, mais une façon bien particulière de tuer. J'ai beau écouté les explications de mon collègue, je ne suis pas surpris d'apprendre que ses supérieurs le prennent pour un fou. Ils ont toujours été idiots, ce n'est pas nouveau. Sauf que pour le coup, il en oublie d'écouter quelqu'un de véritablement doué. Si Gareth est le seul à réfléchir dans son équipe, ils n'arriveront jamais à retrouver le coupable.

« Je suis d'accord avec toi. »

Je passe mes doigts sur le dossier, tournant machinalement les pages :

« Il suffit de lire ton dossier. Rien que le fait que la langue soit arrachée ante-mortem est une piste. Ce n'est pas parce qu'aucun meurtre similaire n'a été commis jusqu'ici qu'il faut tout de suite écarter la piste d'un tueur en série. Tes supérieurs sont des idiots, mais ça, tu le sais déjà. »

D'ailleurs, je comprends mieux pourquoi il n'a pas encore obtenu un grade plus élevé, alors qu'il est si doué. Si ses patrons sont moins bons que lui, il n'a aucune chance de faire décoller sa carrière. Même si à son âge, c'était déjà énorme d'être lieutenant. Mais là n'est pas la question, aussi, je me reconcentre sur ses mots, tout en feuilletant les pages. A part le lieu de la découverte du corps, et l'heure de la mort, il n'y avait pas énormément d'indices. Mais ce n'est pas ce qui nous arrêtera, de toute façon.

« Il faudrait établir un profiling, pour commencer. » C'est une méthode d'enquête qui avait mit du temps à être adoptée par la police, mais qui se révèle extrêmement efficace pour dresser un portrait physio-psychologique du tueur. « Même quand on pense qu'il n'y a pas d'indice, il y en a toujours. »

Dans le cas des tueurs en série, on récupérait de plus en plus d'indices au fur et à mesure des meurtres. Là, il n'y en avait qu'un. Et mieux valait pour nous qu'il n'y en ait pas d'autres. Je ferme les yeux une seconde, frottant ma nuque de ma main, tout en réfléchissant à toute vitesse :

« Je ne pense pas qu'il s'agisse d'un déséquilibré mental, déjà. Il y a déjà trop de choses contradictoires. Trois balles dans le coeur, et la langue arrachée avant de mourir ? Déjà, avec une balle dans le coeur, on ne survit pas. J'ai de bonnes raisons de croire que le meurtrier à d'abord arraché la langue de la victime, avant de lui tirer les trois balles pour l'achever. A priori, il s'agit d'une personne méthodique, puisqu'il n'y a aucun indice. D'après l'autopsie, tu m'as donc dit que la langue avait été arrachée bien avant le décès, d'où la conclusion qu'il s'agirait d'un sadique. Mais pas n'importe lequel. C'est un sadique extrêmement malin, en tout cas. Pour arracher la langue d'une personne de cette manière, il faut la maintenir immobile - or, une victime qui voit un rasoir ou une pince s'approcher de sa bouche va se débattre. Et même avant d'ailleurs, à partir du moment où il s'agit d'une agression. Qu'il s'agisse d'une homme ou d'une femme, même avec deux bras, il est difficile de bien tenir une victime, surtout pour lui forcer à ouvrir la bouche. Mais si elle s'était débattue, il y aurait sans doute des résidus de peau du meurtrier sous les ongles de la victime, ou même des morceaux de tissus arrachés, ce qui n'est pas le cas ici. La victime était immobilisée. Mais dans ton rapport, il ne mentionne pas non plus de trace aux poignets ou aux chevilles qui auraient justifier la présence d'un cordage ou de menotte. Elle n'était donc pas attachée. Nous sommes d'accord ? »

Je relève les yeux pour observer les beaux yeux bleus-gris de mon coéquipier :

« Quelles méthodes restent-ils pour empêcher une personne de bouger, sans l'attacher ? L'utilisation de substances. Des somnifères ou des solutions liquides qui ne sont pas à la portée de tous et que le médecin légiste n'aurait pas pu déceler. J'en viens à penser qu'il s'agit peut-être d'une personne qui travaille dans le domaine médical ou pharmaceutique. »

Je poursuis sur ma lancée, continuant d'expliquer tout ce que mon cerveau peut trier :

« Après, ce n'est pas forcément un produit qui circule en hôpital devant tout le monde. Je pense notamment au GHB. A la base, c'est un dépresseur du système nerveux central. Avant d'être connu comme étant "la drogue du violeur" il était utilisé vers les années soixante comme un traitement des troubles du sommeil et alternative au sevrage de l'alcool et des opiacés. Mais à cause de ses effets indésirables que nous connaissons bien, le GHB a perdu son usage médical. Il ne fait qu'être passé de main en main des dealers les plus influents dans le milieu. Ça se procure plus difficilement qu'on le croit pour des personnes lambdas, du moins. Et selon l'état du consommateur et la dose, son efficacité s'étale sur 3 à 4 heures. Le GHB est ensuite dégradé en eau et dioxyde de carbone, et sa présence n'est alors plus détectable. Ni même dans le sang et les urines. »

Il doit bien comprendre ce que j'essaie de lui dire. Si la victime à été droguée au GHB, ils ne le trouveront pas. La drogue à été dissoute depuis longtemps.

« Si le corps à été retrouvé plus d'une dizaine d'heure après l'heure présumée de sa mort, je ne serais pas surpris que la victime ait été avant tout droguée par un spécialiste médical. Le gamma hydroxy butyrate, c'est facile de s'en procurer quand on travaille dans le domaine. »

Je souffle doucement, rejetant la tête en arrière :

« Mais peut-être que je me plante totalement, c'est qu'une théorie...Mais c'est tout ce que ça m'inspire pour le moment. Cependant, mon coloc' bosse à l'hôpital, je pourrais passer voir. Ce serait pas la première fois que je me ferais passer pour un médecin, ceci dit, haha. »

Après le graphiste, le lycéen et l'étudiant en bio-chimie, me faire passer pour un médecin serait un rôle plus difficile, mais bien plus gratifiant, aussi. Et mon idiot de meilleur ami se moquera moins que le jour où il a appris que j'avais renfiler un uniforme de lycéen, pas vrai ?
Mais nous n'en étions pas encore là :

« Vous avez déjà interrogé les témoins, je suppose ? Est-ce qu'il y a une personne avec un quelconque lien médicale dans l'entourage de la victime ? »

Autant commencer par là.
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avatar« Invité » Invité
MessageSujet: Re: Work together like the good old days .   Work together like the good old days . EmptyJeu 20 Fév - 16:24

Je vois qu’il réfléchit à ce que je viens de lui dire. S’il y a bien une personne qui risque de me croire quand je fais de telles suppositions c’est bien lui. Si je n’ai pas son appui, je me poserais pas mal de questions. Mais il est intelligent, je ne m’inquiète pas trop.

« Je suis d’accord avec toi. »

Qu’est-ce que je disais. Je souris légèrement alors qu’il triture les pages du dossier.

« Il suffit de lire ton dossier. Rien que le fait que la langue soit arrachée ante-mortem est une piste. Ce n'est pas parce qu'aucun meurtre similaire n'a été commis jusqu'ici qu'il faut tout de suite écarter la piste d'un tueur en série. Tes supérieurs sont des idiots, mais ça, tu le sais déjà. »

Ça me rassure de voir que je ne suis pas le seul à le voir… ! La police de cette ville aurait bien besoin d’un bon coup de pied au cul, sérieusement. Et ça me fait mal de dire ça, mais cette affaire pourrait bien l’être. Rien de telle que la mort de plusieurs innocents pour secouer les puces des dirigeants de la sécurité civile… ! Mon Dieu c’est horrible c’que j’dis…

« Il faudrait établir un profiling, pour commencer. Même quand on pense qu'il n'y a pas d'indice, il y en a toujours. »

J’y avais pensé. Je suis en contact depuis quelques années avec un lieutenant américain qui a suivi une formation au profilage, et il m’en avait parlé, me donnant quelque base qui pourrait éventuellement me servir. Peut-être que ça va être le moment de les utiliser… ! Kyu Jung ferme les yeux et se frotte la nuque. Je peux presque entendre les rouages de son cerveau fonctionner.

« Je ne pense pas qu'il s'agisse d'un déséquilibré mental, déjà. Il y a déjà trop de choses contradictoires. Trois balles dans le cœur, et la langue arrachée avant de mourir ? Déjà, avec une balle dans le cœur, on ne survit pas. J'ai de bonnes raisons de croire que le meurtrier a d'abord arraché la langue de la victime, avant de lui tirer les trois balles pour l'achever. A priori, il s'agit d'une personne méthodique, puisqu'il n'y a aucun indice. D'après l'autopsie, tu m'as donc dit que la langue avait été arrachée bien avant le décès, d'où la conclusion qu'il s'agirait d'un sadique. Mais pas n'importe lequel. C'est un sadique extrêmement malin, en tout cas. Pour arracher la langue d'une personne de cette manière, il faut la maintenir immobile - or, une victime qui voit un rasoir ou une pince s'approcher de sa bouche va se débattre. Et même avant d'ailleurs, à partir du moment où il s'agit d'une agression. Qu'il s'agisse d'un homme ou d'une femme, même avec deux bras, il est difficile de bien tenir une victime, surtout pour lui forcer à ouvrir la bouche. Mais si elle s'était débattue, il y aurait sans doute des résidus de peau du meurtrier sous les ongles de la victime, ou même des morceaux de tissus arrachés, ce qui n'est pas le cas ici. La victime était immobilisée. Mais dans ton rapport, il ne mentionne pas non plus de trace aux poignets ou aux chevilles qui auraient justifié la présence d'un cordage ou de menotte. Elle n'était donc pas attachée. Nous sommes d'accord ? »

Je hoche la tête alors qu’il me regarde dans les yeux. J’ai ma petite hypothèse là-dessus, mais je vais attendre la fin de ce qu’il en pense pour rebondir dessus. Cela ne m’étonnerait pas qu’il ait pensé à la même chose que moi…

« Quelles méthodes restent-ils pour empêcher une personne de bouger, sans l'attacher ? L'utilisation de substances. Des somnifères ou des solutions liquides qui ne sont pas à la portée de tous et que le médecin légiste n'aurait pas pu déceler. J'en viens à penser qu'il s'agit peut-être d'une personne qui travaille dans le domaine médical ou pharmaceutique. »

J’émets un son d’approbation, continuant de l’écouter.

« Après, ce n'est pas forcément un produit qui circule en hôpital devant tout le monde. Je pense notamment au GHB. A la base, c'est un dépresseur du système nerveux central. Avant d'être connu comme étant "la drogue du violeur" il était utilisé vers les années soixante comme un traitement des troubles du sommeil et alternative au sevrage de l'alcool et des opiacés. Mais à cause de ses effets indésirables que nous connaissons bien, le GHB a perdu son usage médical. Il ne fait qu'être passé de main en main des dealers les plus influents dans le milieu. Ça se procure plus difficilement qu'on le croit pour des personnes lambdas, du moins. Et selon l'état du consommateur et la dose, son efficacité s'étale sur 3 à 4 heures. Le GHB est ensuite dégradé en eau et dioxyde de carbone, et sa présence n'est alors plus détectable. Ni même dans le sang et les urines. »

Impressionnant. Malin, le gosse. C’est évident, maintenant. J’avais pensé à de la drogue, mais pas à une en particulier.

« Si le corps a été retrouvé plus d'une dizaine d'heure après l'heure présumée de sa mort, je ne serais pas surpris que la victime ait été avant tout droguée par un spécialiste médical. Le gamma hydroxy butyrate, c'est facile de s'en procurer quand on travaille dans le domaine. »

Je hoche à nouveau la tête, pensif. Une personne travaillant dans le domaine de la santé… C’est une piste à suivre. Mais j’ai d’autres idées qui commencent à se bousculer dans ma tête. Il soupire et penche la tête en arrière.

« Mais peut-être que je me plante totalement, c'est qu'une théorie...Mais c'est tout ce que ça m'inspire pour le moment. Cependant, mon coloc' bosse à l'hôpital, je pourrais passer voir. Ce serait pas la première fois que je me ferais passer pour un médecin, ceci dit, haha. »

Je ris aussi. Ça pourrait nous aider. De toute façon, tout ce qui peut nous être utile est bon à prendre. Tant que ça ne concerne pas les preuves qui seront rendues irrecevables devant un tribunal si elles sont obtenues de manière… non-conventionnelle, mais on n’en est pas encore là.

« Vous avez déjà interrogé les témoins, je suppose ? Est-ce qu'il y a une personne avec un quelconque lien médicale dans l'entourage de la victime ? »

Je réfléchis cinq secondes avant de me rappeler que j’ai mon carnet de notes avec moi. Je fouille dans mon sac et l’en sors avant de l’ouvrir et de lire rapidement ce que j’ai écrit.

« Alors… Non. On a interrogé ses parents, sa fiancée et ses amis proches, et aucun ne travaille dans le milieu de la santé. La victime elle-même n’avait aucun lien direct avec ce milieu. On a quand même aussi interrogé ses collègues pour avoir quelques informations sur sa vie personnelle qui pourrait nous aider, mais pour l’instant rien qui me semble très utile. Mais… »

Je referme mon carnet que je pose négligemment sur la table avant de regarder à nouveau Kyu.

« Je ne serais pas surpris, si nous avons bien raison et qu’il s’agit d’un tueur en série, que le suspect n’ait absolument aucun lien avec la victime. La grosse majorité des tueurs en série sont soit des tueurs d’opportunités, ils choisissent leur victime au hasard, soit ils les ont choisi avant parce qu’elles font office de substitut de la vraie personne à qui ils en veulent. Après, ce ne sont que des statistiques… »

Je repose les yeux sur le dossier et l’idée qui m’avait traversé l’esprit tout à l’heure me revient en tête.

« Tu parlais de GHB mais… il y a quelque chose qui me gêne. Je pense aussi que le suspect a utilisé une drogue pour maintenir la victime immobile, mais je vois mal un tueur sadique utiliser une substance qui l’empêcherait de s’assurer que ses victimes souffrent. J’veux dire, le GHB pourrait en quelque sorte anesthésier une partie de la douleur qu’il leur inflige, et il n’y a aucun moyen pour que le tueur l’ignore. Par conséquent, je doute fortement que ce soit cette drogue qu’il ait utilisé. »

Je tente alors de faire l’inventaire de toutes les drogues que je connais pour essayer d’en trouver une qui conviendrait mieux. Exercice difficile quand on est pas un génie comme Kyu Jung… ! Paralysie, douleur… Oh. Oh ! Je relève soudainement la tête que j’avais baissée pour réfléchir et m’exclame peut-être un peu trop fort :

« Le curare ! »

Je rougis légèrement en voyant que beaucoup de gens me regardent et je me reprends.

« Pardon. Hm, je disais. Le curare. C’est parfait. Ça paralyse, mais ça double voire triple la sensibilité, ainsi lorsque le suspect lui a coupé la langue il était sûr que la victime souffrait atrocement. »

J’ai une grimace de dégoût rien que d’y penser. Quelle horreur.

« En plus, il a largement pu se dissiper entre la mort et le moment où on a retrouvé le corps. »

Je me penche vers mon sac en finissant ma phrase et sors un stylo, que j’utilise pour noter dans mon carnet de notes tout ce dont on vient de parler.

« Étant donné qu’il est utilisé également en tant que médicament pour provoquer un relâchement musculaire, ce que tu disais sur un suspect travaillant dans le milieu de la santé marche parfaitement. Et je pense qu’en effet ça pourrait être utile que tu demandes un peu d’aide à ton colocataire… »

Je souris légèrement. Je sens qu’on a enfin une piste à approfondir…
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MessageSujet: Re: Work together like the good old days .   Work together like the good old days . EmptyJeu 6 Mar - 17:12

« Vous avez déjà interrogé les témoins, je suppose ? Est-ce qu'il y a une personne avec un quelconque lien médicale dans l'entourage de la victime ? »

J'attends patiemment la réponse de Gareth, alors que celui-ci fouille dans ses affaires pour vérifier ses notes.

« Alors… Non. On a interrogé ses parents, sa fiancée et ses amis proches, et aucun ne travaille dans le milieu de la santé. La victime elle-même n’avait aucun lien direct avec ce milieu. On a quand même aussi interrogé ses collègues pour avoir quelques informations sur sa vie personnelle qui pourrait nous aider, mais pour l’instant rien qui me semble très utile. Mais… »

Je me frotte le crâne en réfléchissant. Donc, il n'y avait rien de bien concluant. Finalement, cette affaire se révèle un peu plus corsé que prévu. Mais ce n'est pas ça qui nous arrêtait, je le sais d'avance. Et justement, mon collègue enchaîne :

« Je ne serais pas surpris, si nous avons bien raison et qu’il s’agit d’un tueur en série, que le suspect n’ait absolument aucun lien avec la victime. La grosse majorité des tueurs en série sont soit des tueurs d’opportunités, ils choisissent leur victime au hasard, soit ils les ont choisi avant parce qu’elles font office de substitut de la vraie personne à qui ils en veulent. Après, ce ne sont que des statistiques… »

Il n'a pas tort. Je n'ai pas réfléchis sous cet angle, et j'aurais dû. Gareth travaille bien plus souvent que moi sur les affaires de meurtres, alors il a de meilleurs dispositions pour comprendre comment cela se déroule en général. Appuyé sur le dossier de ma chaise, je l'écoute avec intention, intrigué par ses mots. Faire office de substitut...

« Si on part du principe que c'est un grand malade, le fait de choisir une personne qui fait office de substitut me parait très plausible. »

Il poursuit néanmoins :

« Tu parlais de GHB mais… il y a quelque chose qui me gêne. Je pense aussi que le suspect a utilisé une drogue pour maintenir la victime immobile, mais je vois mal un tueur sadique utiliser une substance qui l’empêcherait de s’assurer que ses victimes souffrent. J’veux dire, le GHB pourrait en quelque sorte anesthésier une partie de la douleur qu’il leur inflige, et il n’y a aucun moyen pour que le tueur l’ignore. Par conséquent, je doute fortement que ce soit cette drogue qu’il ait utilisé.
- Tu penses ? Ceci dit, le tueur ignore peut-être les effets anesthésiant du GHB, s'il ne s'agit pas d'une personne bossant dans le domaine médical. Après, tu n'as pas tort, mais je ne vois pas trop quel autre genre de drogue pourrait être utilisé par un sadique... »

Je vois Gareth se remettre à réfléchir, comprenant bien qu'il fouille dans les tréfonds de sa mémoire. Je tente de faire de même, listant les substances dont j'ai déjà entendues parler. Mais rapidement, un éclair lumineux traverse le regard de mon collègue, plus vif que moi sur ce coup, alors qu'il lance :

« Le curare ! »

J'arque un sourcil, tentant de cacher ma surprise face à son exclamation inattendue. Cette spontanéité est plutôt rare, chez lui.

« Pardon. Hm, je disais. Le curare. »

Je ne peux qu'esquisser un sourire amusé devant ses rougissements. J'avais presque oublié qu'il pouvait avoir des petits côtés mignons, parfois. J'hoche la tête, tout en le laissant poursuivre.

« C’est parfait. Ça paralyse, mais ça double voire triple la sensibilité, ainsi lorsque le suspect lui a coupé la langue il était sûr que la victime souffrait atrocement. En plus, il a largement pu se dissiper entre la mort et le moment où on a retrouvé le corps. »

Je comprends son dégoût. Je connais cette drogue moi aussi, et j'admets que je n'y ai pas du tout songé. Si seulement les supérieurs se rendaient compte du potentiel de Gareth, il y aurait peut-être un peu moins de victime chaque jour. Je n'ajoute rien, le voyant fouiller son sac pour en sortir un carnet et un stylo. Il a bien raison. Histoire de ne pas oublier toutes les pistes qui s'ouvrent à nous désormais.

« Étant donné qu’il est utilisé également en tant que médicament pour provoquer un relâchement musculaire, ce que tu disais sur un suspect travaillant dans le milieu de la santé marche parfaitement. Et je pense qu’en effet ça pourrait être utile que tu demandes un peu d’aide à ton colocataire… »

J'esquisse un petit sourire. Ce sont deux choses que j’apprécie tout particulièrement chez lui. La première, c'est qu'il ai un minimum de culture, ce qui n'est pas franchement le cas chez les vétérans dans le milieu. La seconde, c'est qu'il trouve de l'utilité à mes méthodes peu conventionnelles. A part ma partenaire, Na Ya, que j'ai engagé il y a quelques années, il est le seul à approuver pleinement ce que je fais. Et ça m'arrange.

« Je le ferais dès ce soir. »

Je m'étire légèrement, satisfait d'une telle avancée en moins d'une heure. Décidément, on travaille vraiment bien, ensemble. Cependant, une chose me tracasse, et je ne peux m'empêcher d'en faire part à Gareth :

« Tu vas en parler à tes supérieurs, ou tu préfère qu'on avance encore sur cette affaire avant de leur en toucher un mot ? Ceci dit, sans preuve, pas sûrs qu'ils te croient... » J'ajoute avec un petit sourire qu'il connait bien. Celui qui annonce généralement les problèmes. « A ce propos, lieutenant Lewis. tu voudrais venir faire un tour à l'hôpital avec moi ? Tu sais, même si je suis un bon menteur, la méthode la plus efficace, c'est toujours le sourire d'un beau garçons. Je ne pense pas que les infirmières résisteraient aux charmes d'un occidental. »

Évidemment, je me moque un peu de lui, c'est dans ma nature profonde. Mais je reste à moitié sérieux dans ma proposition, parce que je pense chacun de mes mots. Les femmes sont faibles devant un visage comme le sien. Et bien que les gays ont souvent du succès auprès des femmes, si c'est le cas de Gareth, ce n'est pas le mien. Moi, je n'ai jamais su séduire, je suis beaucoup trop ridicule dans cette pratique-là. Alors, il pourrait m'être diablement utile. Ne serait-ce que pour détourner l'attention pendant que je fouille.
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