Yun Hee, Yun Hee, cette jeune femme se sous-estime. Elle se considère comme étant normale, qu’elle passe inaperçue. En fait, elle est joliment normale, et elle dégage une jolie énergie à toute heure du jour. Non, je viens de mentir, le matin, ce n’est pas très fameux. Je m’excuse, je ne mentirai plus jamais à présent. Plus sérieusement, Yun Hee se tient bien droit, elle a une bonne posture et elle dégage une énergie très positive qui donne envie de la côtoyer. Elle affiche toujours un sourire quand elle croise le regard des gens. Un sourire parfois rayonnant de bonne humeur, parfois timide, nerveux. Quand elle se sent gênée, elle a cette habitude de passer sa main dans ses cheveux ou seulement de faire des tourbillons de cheveux autour de ses doigts. Ses longs cheveux foncés, toujours lisses, parfois attachés lorsqu’elle fait des devoirs, la tête dans ses bouquins. Il est rare de la voir arriver avec les cheveux bouclés, sauf peut-être si c’est une occasion spéciale.

Tout le monde pourrait comprendre que Yun Hee manque un peu d’estime de soi. Elle aborde un regard de bébé bambi. D’ailleurs, elle s’est reçu Bambi comme surnom. Tout ce lit sur son visage, passant de la joie à la confusion, de la tristesse à la colère. Elle a toute une œuvre d’expressions faciales propres à elle.

Son style vestimentaire est aussi propre à elle-même. Propre, oui, elle est propre maintenant qu’elle ne vit plus avec une ribambelle d’animaux. Elle s’est toujours montrée soignée dans ses petits uniformes scolaires parsemés de poils de chat, c’en était devenu une habitude. Maintenant à l’université, le port de l’uniforme est aboli. Elle s’affiche donc avec de jolis vêtements plutôt simples, plutôt mignons. Elle apprécie beaucoup les motifs, les t-shirts avec de la dentelle fleurie. Pour caractériser, on pourrait dire qu’elle aime bien le style plutôt classique. Et les motifs et les gros chandails confortables à l’effigie d’un de ses cartoons favoris. En bref, elle ne cherche pas à se démarquer des autres, étant donné qu’elle n’aime pas trop avoir l’attention. Elle est discrète notre amie ! Elle ne met pas beaucoup d’accessoires non plus. Elle possède quelques bracelets, deux ou trois paires de boucles d’oreilles. Rien de très gros, juste assez.

Yun Hee est un ange. Elle a une personnalité calme. Elle est tranquille et ne dérange personne. Ce n’est pas son genre de vouloir avoir constamment l’attention. Elle se débrouille assez bien seule, mais elle n’est pas solitaire pour autant. Bien sûr, comme tout le monde, il y a des moments où elle préfère se retirer un peu, mais sinon elle adore la compagnie. Un peu timide, ce n’est pas elle qui fera les premiers pas, en amour comme en amitié. Parfois, elle se trouve à être «prise» dans sa gêne et elle se met à bégayer un peu. Yun Hee manque un peu d’estime de soi, mais elle travaille actuellement là-dessus. Même si elle doute généralement d’elle-même, elle s’affiche souriante afin de toujours donner une bonne impression. Enfin, le plus souvent possible. Yun Hee est une jeune femme serviable. On dirait une petite maman qui est toujours là pour tout le monde, qui s’oublie elle-même parfois. Elle aime faire plaisir à son entourage. C’est dans sa nature. De plus, elle a grandi avec des animaux qu’elle prenait pour des enfants. Elle s’est toujours occupée de quelqu’un dans sa vie, et c’est loin d’être terminé. Yun Hee est une étudiante très studieuse. Elle est passionnée par ce qu’elle étudie et persévère. Elle a de bonnes notes, car elle est travaillante et bien organisée, à croire qu’elle ne fait que ça de sa vie. Eh bien, c’est presque ça. C’est une maniaque de l’organisation et de la propreté. Yun Hee se trouve quand même du temps pour pratiquer d’autres activités hors de ses devoirs et de ses soirées d’étude. Il est très rare de la voir dans un bar, mais ça peut arriver si elle suit quelques-uns de ses amis. Elle n’est pas très fêtarde notre Yun Hee… En fait, elle est très sage, beaucoup trop pour certaines personnes. On peut dire d’elle qu’elle est coincée, mais ce n’est pas vraiment ça. La vérité, c’est que ce n’est tout simplement pas dans son intérêt. Yun Hee se connaît bien et se respecte. Elle sait se défendre si on l’énerve ou si on énerve ses amis. Ce ne sera pas toujours très gentil avec la spontanéité et l’impulsivité du moment, mais elle tient absolument à se défendre. Elle est toujours honnête avec les autres et avec elle-même. C’est très important pour elle.

Elle a quand même l’air cool, cette Yun Hee. Tranquille. Mais elle a des défauts aussi, en plus de son manque de confiance en elle. Il faut savoir qu’elle n’a aucune patience. Elle serait prête à attendre 10 minutes après vous en boudant, mais si vous n’arrivez jamais, elle ne sera pas contente la petite. Peut-être est-ce parce qu’elle était enfant unique et qu’elle n’a jamais eu, elle, à attendre, car elle a toujours eu ce qu’elle voulait (sauf un poney… parce qu’un poney, ça prend beaucoup de place dans la cour extérieure), mais dès qu’elle n’a pas ce qu’elle veut ou que ses projets n’avancent pas comme elle veut, elle se met à bouder. Ou quand elle s’obstine, orgueilleuse comme elle est. C’est une boudeuse professionnelle. C’est son moyen à elle pour chialer sans rien dire. Elle boude et croise les bras. Ses défauts, on les connaît à force de la côtoyer. Yun Hee est aussi une grande anxieuse de la vie. C’est une nerveuse. Elle s’inquiète souvent pour un rien, car elle veut tellement que tout fonctionne comme il se doit. Elle est du genre à s’imaginer des scénarios, et parfois, cela entrave ses relations avec les autres. Elle s’imagine le pire en premier, mais si elle arrive à se raisonner par elle-même, elle finit par se calmer. Yun Hee est un être d’émotions. Hyper sensible, elle doit gérer avec ça, mais son entourage aussi. Elle pleure souvent. C’est souvent parce qu’elle est épuisée, ce qui n’aide pas son cas de Twao. Elle est aussi très lunatique, dans le sens qu’elle se perd rapidement dans ses pensées et que son esprit devient absent. Soit elle fige, soit elle continue à faire ce qu’elle était en train de faire. C’est comme ça qu’elle s’est fait une cicatrice sur l’index, en coupant des carottes il y a quelques années. Ça a fait mal. Yun Hee n’est pas capable de dire non quand les gens lui demandent des services. Mais dans un autre contexte, elle a le «non» facile. Elle refuse catégoriquement de faire des choses qui lui paraissent dangereuses ou des choses qui lui font peur. Elle n’ira certainement pas «partir» un feu de camp. Le feu, c’est dangereux et ça lui fait peur. Yun Hee est une peureuse. Elle peut être tellement stressée parfois qu’elle fait le saut dès qu’on lui parle.

Pour finir avec des informations en vrac… Yun Hee est difficile pour ce qui est de la nourriture. Elle ne mange pas beaucoup de choses, mais elle adore les pâtisseries et les sushis. Elle aime les couleurs pastel. Elle adore faire du magasinage et s’arrête souvent dans des cafés. Dans ses temps libres, elle dessine. Elle déteste les insectes, mais elle déteste aussi l’hiver, car c’est une éternelle frileuse. Elle n’aime pas non plus les films d’horreur. Elle tient un journal intime. Elle est vraiment nulle en anglais. Voici le recensement des mots qu’elle sait dire : yes, no, toaster, I am not hungry, hello my name is Yun Hee, goodbye, I love you, thank you, have a nice day. Yun Hee est une lève-tôt. Il n’y a pas vraiment de raison, c’est juste comme ça.

« Je suis née dans une grande et joyeuse famille à Busan. En fait, quand je dis grande, c’est uniquement parce qu’il y avait six chats, deux chiens, un lapin et deux tortues. C’était eux, mes frères et mes sœurs. Je n’ai jamais vraiment été seule, j’avais toujours eu au moins un compagnon, à défaut d’avoir un frère ou une sœur de race humaine. On habitait une grande maison à Busan qui était un peu plus retirée des autres. Il fallait que j’aille à l’école la plus proche de chez moi en autobus. D’ailleurs, avec ma grande famille à quatre pattes, mon petit uniforme était toujours plein de poils d’animaux, c’était comme si les animaux venaient avec moi à l’école. Il se trouve qu’à mon jeune âge, il m’arrivait souvent d’être malade, sans énergie. En effet, ma mère étant une Twao m’a refilé ce gène. Disons que je suis un peu la copie conforme de ma mère. Je faisais maintenant partie du recensement des Twaos de Busan et j’avais un petit voisin qui était mon ami qui se trouvait à être dans la même situation que moi. Quelques années plus tard, ma très chère petite maman qui m’avait tout expliqué afin que je devienne autonome avec cette particularité. Elle me souhaitait de trouver et surtout de garder mon «âme sœur», car elle a perdu le sien avant de rencontrer mon père. J’ai continué à vivre ma petite vie d’enfant comme tous les autres, mais en devant survivre avec cette particularité qu’est d’être une Twao. Je n’aimais pas particulièrement devoir embrasser mon voisin, même en grandissant, je n’ai jamais aimé cette obligation, mais que voulez-vous... J’allais à l’école avec mes jupes pleine de poils de chat et je m’efforçais à bien comprendre la matière, c’était tout ce qui comptait. J’étais une élève tranquille. Je ne dérangeais personne, il était même assez rare de me voir participer activement aux discussions en classe. Très timide la petite. J’ai tout de même réussi à me faire quelques amis, surtout des amies, avec qui j’ai continué ma scolarité. Je tenais beaucoup cette amitié. En grandissant, on disait qu’on irait toutes partir à Séoul ensemble pour continuer nos études dans une bonne et prestigieuse université. En rêvassant, on prévoyait habiter ensemble. C’était un beau rêve qui, malheureusement, ne s’est pas produit. À la fin de l’année, il se trouve qu’aucune de nous ne pouvait se déplacer. Séoul, c’est loin.

C’est ainsi que je me retrouvai à l’université de Busan, qui était loin d’être ce que je voulais. Preuve : le programme qui ferait mon bonheur ne faisait pas partie de la liste. Étant donné que je voulais absolument avoir un bon dossier dans l’espoir de me rendre un jour à Séoul pour y étudier la médecine vétérinaire, et ça même si j’ai une sainte horreur du sang, je me suis inscrite dans un programme général et j’avais suivi un cours de psychologie, car c’est quelque chose qui m’intéressait aussi. À côté de mes études, je travaillais à temps partiel à l’animalerie du coin appartenant à ma mère. Vous l’aurez deviné, les animaux ont une grande place dans mon cœur. À croire que ce ne sont pas eux, mes âmes sœurs. En parlant d’âme sœur, ce n’était pas dans mes intérêts de lui courir après. Du moins, pour l’instant. Et c’est ce que ma mère espérait. Elle m’encourageait sans trop être énervante. Heureusement. Ma maman, c’est ma confidente. Je suis beaucoup plus proche d’elle que de mon père qui n’est plus très souvent à la maison. Il était plus souvent dans son camion, à traverser le pays. D’ailleurs, il n’était pas là quand ma mère et moi avions reçu une lettre d’une université de Séoul. Semble-t-il que j’avais le profil pour avoir ma place là-bas. Ils avaient analysé mon dossier, et ayant tous les préalables qu’il faut pour viser les plus grandes professions, et effectivement, après vérification, j’aurais probablement ma place en médecine vétérinaire. Joie ! Malheureusement, je n’avais pas tout à fait l’argent pour vivre à Séoul par moi-même, déjà que m’y rendre me coûterait assez cher. C’est donc avec mon père que je me rendis à Séoul, dans son camion. Destination : une famille d’accueil. Grâce aux Internets, j’avais trouvé refuge chez une gentille famille qui accueille les étudiants.

Aujourd’hui, cela fait un an que j’habite chez les Sam avec deux autres élèves qui habitent assez proche pour retourner à la maison les fins de semaine. Mes parents me manquent beaucoup, tout comme mes animaux. Ça me manque presque d’avoir tout plein de poils de chat sur mes vêtements. C’est d’ailleurs comme ça que je me suis présenté à la famille Sam, avec plein de poils d’animaux sur mes vêtements. C’est une sympathique anecdote que je me suis empressée à raconter à mes parents via Skype. J’en suis à ma deuxième année en médecine vétérinaire et je bosse très dur, à croire que je ne fais que ça de ma vie, hélas non ! Je ne suis pas ce qu’on appelle un rat de bibliothèque 24 heures sur 24. Même si cela fait un an que j’habite à Séoul, je découvre encore plein de choses en sortant avec mes nouveaux amis qui se moquent parfois de mon accent du sud. En venant à Séoul, pour ma survie, j’ai dû me trouver un compagnon pas trop loin de la maison. Cela ne m’enchante toujours pas plus que durant ma jeunesse, mais comme je suis une de ces personnes dites spéciales, je tiens ça en secret. »