Never Say Never Suite

Kang Ae Ri & Park Tae Jin

Tae Jin ne put s’empêcher de rire lorsqu’Ae Ri lui faisait remarquer que le Caffe Lazy Cat était un lieu "nunuche" et qu’elle ne l’imaginait pas le voir entrer dedans. Il ne connaissait pas cet endroit, il n’y avait jamais mit les pieds mais avait entendu que ce lieu de restauration était très apprécié par les adolescents et ne s’attendait pas à ce que Ae Ri allait trouver ça « nunuche », au moins c’était noté il savait qu’il ne l’emmènerait plus jamais là-bas. Il essuyait une larme coincée au coin de son œil puis conduisait Ae Ri au taxi qui les attendait devant le bâtiment. Il remerciait la jeune fille lorsqu’elle lui tendit sa veste.

« N’est ce vraiment pas un lieu que vous fréquentez ? Pourtant on m’a bien dit que le Caffe Lazy Cat était un endroit où beaucoup d’ado y aiment se détendre et se retrouver, mais peut être qu’après tout vous avez d’autres centre d’intérêts ».

Notre business man ne pu s’empêcher de sourire, il repensait à se que venait de dire Ae Ri.

« Ma foi, si vous le souhaitez on peut abandonner l’idée du Caffe Lazy Cat et allait dans un autre endroit ».

Finalement ils se rendaient au Caffe Lazy Cat. Tae Jin tendait un billet au chauffeur et lui demandait de garder la monnaie. Ils entrèrent à l’intérieur et en voyant le décor Tae Jin comprit tout de suite pourquoi la jeune fille lui avait fait cette remarque. Il ne s’attendait pas à ce genre de lieu, mais reconnaissait tout de même que c’était un endroit agréable même si des cartes et stickers en forme de chats étaient collés un peu partout ça n’en était pas moins désagréable. Ils s’installèrent à une table et un serveur vint leur demander ce qu’ils désiraient à boire ou bien à manger.

« Et un cappuccino pour moi merci ».

Avait-il ajouté après avoir d'abord laissé Ae Ri prendre sa commande. Après que le serveur prit la commande des deux il disparut en reprenant les cartes. Afin de détendre un peu l’atmosphère Tae Jin lançait une petite blague.

« Maintenant je comprends mieux pourquoi vous ne me sollicitiez pas cet endroit ».

Avait-il dit en chuchotant. Il sourit. Il pouvait imaginer comment Ae Ri devait se sentir mal à l’aise face à lui autour d’un café au Caffe Lazy Cat, après tout ce n’était pas tous les jours qu’un patron invitait un de ses employés boire et encore moins pour un premier jour ! Mais Tae Jin avait besoin de se vider la tête, de souffler, et il n’avait pas envie d’être seul, à deux c’est toujours nettement mieux.

« Mettez-vous à l'aise. Après un bon petit café nous retournerons à l'entreprise ».

Mon patron semble surpris de ma réaction quant à notre destination. Soit il cache derrière ses airs de mauvais garçon une facette toute douce et adorable, soit il ne connait pas le Caffe Lazy Cat. Enfin, ça aurait pu être pire, il aurait pu proposer le café Hello Kitty. Enfin au moins, ma réflexion a le mérite de le faire rire. Mission accomplie. Je n’ai plus qu’à continuer sur ma lancée.

« N’est ce vraiment pas un lieu que vous fréquentez ? Pourtant on m’a bien dit que le Caffe Lazy Cat était un endroit où beaucoup d’ado y aiment se détendre et se retrouver, mais peut être qu’après tout vous avez d’autres centre d’intérêts. Ma foi, si vous le souhaitez on peut abandonner l’idée du Caffe Lazy Cat et allait dans un autre endroit ».
« Je n’ai pas dit que je n’aimais pas l’endroit, Mr Park, j’ai simplement dit que je vous imaginais mal le fréquenter. Moi j’aime bien, c’est très mignon ! J’adore tous les trucs adorables collés partout, ça me donne la pêche ! »

J’ai laissé tomber la tenue d’employée modèle. Comment est-ce que je pourrais réussir à remplir la mission que je me suis moi-même confiée en portant le costume d’une autre ? Non, je préfère rester moi-même pour le moment. Après tout, il ne m’a pas vraiment invitée en tant qu’employée. Puis avec un peu de chance, il tombera sous le charme de mon caractère et je pourrais être plus naturelle au bureau.

Le trajet jusqu’au café se déroule dans le calme. Je ne sais trop quoi dire et le silence qui s’est installé n’est pas pesant, donc je n’ai pas de raison de le briser. D’autant plus que le café n’est pas bien loin. Nous y arrivons donc rapidement et nous y entrons avant de nous installer à une table. Mr Park m’invite à passer ma commande. J’hésite entre un cappuccino et un chocolat liégeois. Le problème avec les cappuccinos, c’est qu’ils ne sont pas aussi bons que ceux de mon frère.

« Ce sera un chocolat viennois pour moi, s’il-vous-plaît. »
« Et un cappuccino pour moi merci ».

Le serveur repart avec les cartes et cette fois-ci un silence un peu gêné prend place entre nous. Les images que j’ai vues sur le bureau me perturbent et j’essaie de les chasser de mon esprit.

« Maintenant je comprends mieux pourquoi vous ne me sollicitiez pas cet endroit ».
« Bah quoi ? Vous n’aimez pas les traces de pattes de chat ? Et les bouilles adorables de ces petites bestioles ? »

Je rends à mon patron son sourire. Au moins, il n’a pas l’air mal à l’aise dans cet environnement. Je devrais moi aussi me détendre, ce serait beaucoup plus simple.

« Mettez-vous à l'aise. Après un bon petit café nous retournerons à l'entreprise ».
« Oui, pardon. »

Mais de quoi est-ce que je m’excuse au juste ? D’être mal à l’aise ? Aish, je suis une catastrophe ambulante.

« Vous savez, vous pouvez me tutoyer, si vous voulez. Après tout, je n’ai même pas encore dix-sept ans ! »

Puis ça me gêne de m’entendre parler comme ça. Autant à l’entreprise, ce n’était pas gênant, autant là c’est beaucoup plus ennuyeux. Heureusement, le serveur revient rapidement avec nos boissons. Il dépose devant moi une énorme tasse de chocolat viennois. Sur la chantilly est dessinée la tête d’un chat, saupoudrée sur un pochoir sans doute. C’est trop mignon ! Du coup, je me permets de me pencher sur le cappuccino de mon patron. Le dessin est similaire. C’est adorable. Mes grands yeux bleus pétillent d’émerveillement et je ne fais pas le moindre effort pour cacher mon regard enfantin.

« Si vous aimez les bons cappuccinos, vous devriez aller au Caffe Bene. Mon frère y travaille, et ils font les meilleurs cappuccinos du monde ! Par contre, ne dîtes pas que vous êtes mon patron, sinon Woon se chargera de vous faire passer un entretien pour savoir si vous êtes digne d’être mon patron. Vous devez penser que c’est une blague, mais je vous assure que c’est sérieux ! »

Je prends mon air le plus convaincu. C’est bien vrai ça. Ae Woon ferait ce genre de choses sans hésiter, tout comme il avait chassé ce malheureux client qui me regardait avec un peu trop d’insistance sans aucune pitié.
Je regarde la masse de Chantilly au-dessus de mon chocolat et mon sourire laisse place à un air concentré. J’avais oublié qu’il ne fallait pas que je prenne ce genre de boisson avec des gens qui ne sont pas mes amis. C’est un coup à perdre toute crédibilité… Comment je fais pour boire mon chocolat avec toute cette crème sans m’en mettre de partout ? Je me rends compte que Mr Park me regarde et mes joues rosissent. Bon, en avant ! Je prends ma cuillère et l’approche de la crème.

« Pardon petit chat ! »

Je suis naturelle au possible, dans le seul but de lui changer les idées et de lui faire oublier ce qu’il semble fuir. Puis je trempe ma cuillère dans la mousse avant de la porter à ma bouche. Je laisse un sourire satisfait passer mes lèvres.

« En tout cas, leur crème Chantilly est super bonne ! Presque aussi bonne que celle de Maman ! »

Je ris un peu avant de recommencer mon attaque de crème, jusqu’à ce que le niveau ne menace plus de me salir. Je mélange ensuite un peu la crème dans le chocolat.

« Santé ! »

Je porte ensuite ma tasse à mes lèvres et en boit un peu, me brûlant comme d’habitude.

« C’est chaud mais délicieux ! » fais-je en reposant la tasse. « Merci ! »

En espérant que je n’ai pas de crème sur le nez !

Au choix !:

« Je suis sûre que votre frère doit tenir beaucoup à vous. Je n’hésiterai pas à aller y faire un tour alors. »

J’acquiesce. Bien sûr que Woonie tient à moi. Je pense pouvoir assurer que je suis la personne la plus importante pour lui. Tout comme il est la plus importante pour moi. Talonné tout de même par Hwannie.

Bref, je suis bien ici, malgré cette espèce de gêne politiquement correcte que je ressens. De quoi peuvent bien parler un patron et son employée de dix ans sa cadette ? Je n’en ai pas la moindre idée, mais je trouverai. Comme toujours. Parce que même profondément intimidée je trouve toujours quoi raconter. D’ailleurs, je parle de tout et de rien. Mais j’ai l’impression de faire la conversation seule. Monsieur Park me fixe. Et je ne sais pas du tout ce qu’il regarde. J’essaie d’occulter son regard. Jusqu’à ce qu’il se lance.

« Euh Ae Ri, vous avez de la crème sur votre nez. »

Euh… Attendez, quoi ? Il vient de dire quoi ? De la crème ? Où ça déjà ? Aish, Ae Ri ! Ecoute un peu ce qu’on te dit ! Je vois mon boss se pencher vers moi, mouchoir tendu en avant. J’ai un léger mouvement de recul, instinctif, alors qu’il se rapproche encore. Mes joues prennent cette habituelle teinte rosée qui débarque lorsque je ne comprends pas ou ne m’attends pas à quelque chose.

« Permettez-moi. »

De quoi ? Hein ? Et il essuie le bout de mon nez. Je cligne des yeux plusieurs fois à toute vitesse.

« Vous aviez de la crème. »
« Oh ! Désolée… »

Tout s’explique ! Mes joues rosissent tandis qu’il se râcle la gorge et que j’essuie encore mon nez avec le dos de ma main.

«Sinon comment ça se passe au travail ? J’espère qu’on ne vous charrie pas trop. »

Je hausse les épaules, signe qu’il n’y a rien de particulier à redire. Je n’ai pas envie d’attirer d’ennuis à qui que ce soit, même si la secrétaire le mériterait bien.

« Les employés ne sont pas tendres avec moi et ils me font bien sentir où est ma place. Enfin je m’y attendais ! »

Je lui souris, bois une autre gorgée de chocolat, essuie ma bouche et mon nez, et reprends.

« Quoique là, je risque d’avoir le droit à quelques réflexions si notre escapade venait à se faire connaître. »

Je lève les yeux au ciel avant de reporter mon regard sur le japonais… et de comprendre ce que je viens de dire. Mince ! Il ne manquerait plus qu’il se sente responsable alors qu’en soi cette balade me plaît bien…

« A moins que vous ne fassiez souvent ce genre de chose ? Je veux dire… sortir comme ça, avec vos employés… Ou… »

Kang Ae Ri, ferme ta bouche. Ca vaut mieux. Ou non, change de sujet, essaye de te rattraper.

« Enfin je veux dire que je peux comprendre que vous ayez eu besoin de vous changer les idées. »

Bien joué Ae Ri ! Comme ça il pourra bien savoir que t’as vu les photos. Purée mais c’est pas possible d’être aussi débile !

« Ou alors vous faîtes ça souvent ? Vous embarquez l’assistante pour une esc- … »

STOP. Ae Ri. TU TE TAIS !

« Ok. Je m’enfonce là… Vous venez de faire connaissance avec Miss Maladresse. »

L’art et la manière de perdre toute crédibilité. En deux secondes.