Une beauté particulière. Je ne suis pas la femme parfaite ou même celle dont les hommes raffolent en feuilletant certains magazines, mais j'ai ce truc qui fait que je suis un minimum séduisante. Un visage ovale, qui supporte pratiquement toutes mes folies capillaires, mais pour le moment j'opte pour un joli blond doré, avec l'été qui arrive, rien de mieux pour faire ressortir mon bronzage inexistant. Pour le coup on ne sait si je tiens du côté russe ou bien asiatique pour ce joli teint pâle. Des yeux en amandes, mais pas trop, signe de mon métissage, des lèvres parfaitement proportionnées, ni trop grosses, ni trop fines, qui laisse entendre une voix légèrement grave pour une fille avec un petit accent. Venons en à la partie que je déteste chez moi, enfin c'est plus un complexe, mais ce n'est pas ça qui m'empêche de vivre, je fais avec : mon nez. Il est mal proportionné à mon visage et un peu écrasé, ce qui fait qu'on ne voit que ça par moment. Pour ce qui est de mon corps, étant donné que je ne peux pas l'entretenir comme je le souhaite dû à ma condition, je fais avec les moyens du bords et sans trop forcer. Mais on a enfin eu pitié de moi, et par chance j'ai un bon métabolisme qui me permet d'avoir une silhouette svelte : un ventre plat, une petite poitrine ( juste ce qu'il faut, enfin pour moi ), des petites fesses rebondis, et de jolies cuisses musclées et tatouées ( cuisse droite & cuisse gauche ). Que dire de mon style vestimentaire… je n'apprécie pas tellement être associée à une catégorie précise, alors je dirais que c'est un mélange entre le street et hiptser, en gros je mets ce qu'il me plaît, je tente des combinaisons et tant pis si ça ne plaît pas. Mais je privilégie le confort.

Discrète. J'ai peut-être un look excentrique, mais ça ne me rend pas plus folle pour autant, bien au contraire, ces dessins sur mon corps s'expriment à ma place. Je n'aime pas trop être au centre des attentions, et surtout des conversations, ça me met mal à l'aise, je ne suis qu'une personne parmi tant d'autre, pas besoins de m'accorder autant d'importance. C'est plutôt un signe d'un grand manque de confiance en moi, mais avec mon fardeau, je n'ai pas spécialement envie de m'attirer encore plus d'ennuis. Sociable. On ne me remarque pas souvent, mais si quelqu'un vient à ma rencontrer et entame la discussion je ne vais pas la jeter comme un malpropre, bien au contraire, un peu de compagnie me fait du bien par moment. Rêveuse. Mon métier résume bien ce trait de caractère. Je n'ai jamais réellement grandit, j'ai surtout cessé quand c'est apparut. Les petits objets mignons, les dessin animés, les sucreries, mon petit univers, que j'essaie de cacher tant bien que de mal, après tout il y a peu de monde qui aime ce genre de personne, qu'ils pensent immature, alors que l'on cherche simplement à masquer une blessure. Comme tout enfant qui se respecte, il m'arrive d'être capricieuse, mais chut. Déterminée. Je n'abandonne pas facilement, du moins je pense, mais étant également quelqu'un de réaliste, si je vois que c'est bien difficile et inaccessible je n'insiste pas. Je suis une femme plutôt romantique, la littérature française ayant bercé mon enfance, j'aime à m'imaginer à la place des diverses héroïnes que j'ai pu rencontrer. Cependant ne vaut mieux pas me chercher. Chien qui n'aboie pas, mord, ou bien mieux vaut se méfier de l'eau qui dort… je peux encore en sortir pleins. Papa ayant été dans l'armée russe, je maîtrise parfaitement le Sambo ainsi que la boxe thaïlandaise. Il en faut beaucoup pour m'énerver, mais ne me tentez pas, parce qu'une fois que je pars j'ai du mal à m'arrêter, ma 'maladie' me ramène cependant vite à la réalité.

Cher journal, 

J'abîme enfin tes pages blanches pour y exprimer mes sentiments et surtout pour écrire sur ma vie. Commençons par le début, il faut bien que la propriétaire se présente. Mon nom est Jeong Nina. J'ai vu le jour le 1er Février à Saint Petersbourg, d'un père coréen et d'une mère russe, avec un train de vie aisé voir plus. J'ai grandi dans un manoir, j'étais la petite princesse de ses murs, les domestiques me surnommait Anastasia. L'année de mes quatre ans, alors que je jouais dans le jardin avec mes cousins, que je leur courrais après, une immense douleur s'est manifestée dans ma poitrine et ce jusqu'à l'évanouissement. Les médecins ne trouvaient la cause du mal, mes parents étaient inquiets, comme toute famille excepté ma grand-mère. C'était une belle femme, vous savez le genre a avoir un charisme exceptionnel qui fait que l'on n'ose pas l'approcher. Une grande dame en somme. Elle passait ses journées à mon chevet et s'est enfin décidé, un soir à m'expliquer ce qui m'arrivait. Difficile pour une petite fille de quatre ans de comprendre que sa vie ne sera pas comme celle des autres, qu'il y aura toujours cette petite différence qui peut quand même coûter la vie. C'est ce même soir que j'ai appris que ma grand-mère était elle-même une Twao. Je comprenais mieux le fait qu'elle ne se soit jamais mariée - ma mère ayant été adoptée - et les visites incessantes de cet "ami" qui a finalement élu domicile chez elle. 

J'ai grandi comme une enfant normale, enfin pratiquement. Ma grand-mère m'aidait lorsque l'énergie me manquait, j'avais d'excellentes notes à l'école. Certes j'ai été victime de persécutions du à mon métissage et mon physique particulier. Mais ça ne m'a pas empêcher de construire peu à peu, brique par brique, ma vie. Examen de fin d'année obtenu avec brio, papa désirait que je reprenne son entreprise de jouets, mais hors de question. La facilité n'est pas trop mon truc, je préfère suer et mériter ce qu'il y a dans mon assiette plutôt que de mettre les pieds sous le bureau et attendre. Finalement, désireuse de renouer avec mes origines paternelles, j'ai décidé de partir vivre à Seoul, reconstruire une vie là bas, et essayer de cacher ma condition de Twao et également de fille d'un grand patron russe. Certes je travaille dans l'un des magasins de mon père, mais hors de question de me traiter comme telle.