Je suis une jeune femme d'un mètre soixante-huit et pèse actuellement une cinquantaine de kilos. J'ai une peau relativement blanche comme la plupart des coréens d'ailleurs car après tout c'est un attribut de beauté dans l'idéal féminin. Je suis aussi svelte et je possède de très belle forme qui fait chavirer les hommes et les femmes. Comme une S line et une V line au niveau du visage légèrement visible. J'aime beaucoup mon sourire et je n'ai subi aucune chirurgie esthétique. Je suis 100 % naturelle mais je mens parfois sur ce sujet car la chirurgie esthétique est une mode au pays du soleil couchant. J'ai la sale habitude de me mordiller la lèvre et aussi de passer ma main dans mes cheveux. Je me regarde souvent dans un miroir. Je mets tout le temps du maquillage car psychologiquement sortir sans un peu de peinture c'est moche. Je perds toute confiance en moi quand je n'en ai pas. Je porte des lentilles car je suis myope depuis que je suis enfant donc si j'en perds je ne vois quasi rien. Je porte beaucoup des vêtements de marque quand je me promène dans les quartiers aisés pour me faire une bonne image car je compte beaucoup dessus. La première impression est toujours la plus importante dans la société. Il m'arrive de porter des vêtements décontractés en fin de semaine ou bien quand je me promène autour de chez moi.

Ma personnalité ? Comment pourrais-je la décrire moi-même ? D'ailleurs, ce ne sera pas moi qui contera ma divine personne. Mais ma meilleure amie, celle qui travaille avec moi !


Hae Won est une fille très attentionnée, vous pouvez peut-être penser qu'elle a une personnalité exécrable à cause de ses activités mais pas du tout. Elle n'est pas le cliché parfait de la prostituée comme les gens peuvent le penser. C'est aussi quelqu'un d'affectueux à qui on s'attache très vite. On dirait une enfant, quand elle a besoin de manipuler quelqu'un au coeur d'artichaut elle a juste besoin d'être elle-même. Mais ce genre de situation ne dure pas longtemps car elle a peur de tomber amoureuse et tout le monde sait que c'est un vice de l'être quand on vit comme ça.

A l'hôtel, quand elle travaille même si la situation en est dégradante : des collègues qui la méprisent par les « rumeurs » ou bien d'autres qui ont découvert sa double vie. Certaines collègues vivent avec des hommes fortunés qui sont déjà tombés dans le sac de Hae Won. Elle vit parfois des journées de calvaires à cause de ça mais reste indifférente et optimiste, ce que je respecte beaucoup ! Et comme je disais plutôt elle n'est pas le cliché parfait d'une prostituée, elle est plutôt intelligente et mature. C'est bien pour ça qu'elle a été embauchée aussi, le patron n'est arrivé qu'un peu plus tard. Seulement une bonne année et demi avant de s'attaquer à lui.

Cette fille n'est pas un ange d'ailleurs. Personne n'est parfait dans ce monde. Hae Won est manipulatrice c'est son trait de caractère le plus dominant. Elle aime ça et n'a aucune culpabilité, ça fait bien longtemps qu'elle l'a abandonné. Dans sa recherche de son âme-soeur, elle a bien sûr dû avoir des relations sexuelles, dans le monde des grands c'est toujours comme ça. Elle découvre une certaine attirance par le sexe, s'en est presque une addiction. Il n'y a pas un jour où elle ne rentre et ne sort pas nue d'un lit étranger. Vous voyez les sept péché capitaux ? Hae Won personnifie l'orgueil. L'orgueil réuni beaucoup de vices. Mais elle est surtout prétentieuse. Elle ne se gène pas pour se vanter et montrer qu'elle s'aime. Autant son corps que sa personnalité. De plus, en évoluant elle a pu soutiré des plaisirs en plus du sexe : de l'argent. C'est grâce à ses hommes qu'elle peut porter des vêtements de haute-couture, porter des talons plus haut que ses jambes. L'argent qu'elle gagne en travaillant à l'hôtel lui permet de payer sa nourriture, ses factures et quelques vêtements simples. Elle devient alors une femme avide d'argent et de sexe aussi.

Dans un hôpital du coin, dans une chambre quelconque au deuxième étage, des cris d'enfant retentirent dans tout le couloir. Plusieurs cris d'enfants d'ailleurs mais surtout une petite fille qui venait à peine de naître. Je m'appelais Hae Won et je suis née là-bas, dans un hôpital à Busan. Ma mère est une Twao donneuse et mon père était un humain au courant de cette « race » et qui n'avait que faire, tant que celle qu'il aime, continue de l'aimer. À cette époque, je vivais dans la modestie la plus simple possible. Mes parents travaillaient dur pour gagner leur vie et pour satisfaire mes besoins. Dans l'arbre généalogique, il y avait très peu d'humains car dans la famille personne n'appréciait les humains excepté ceux mariés à eux. Je n'ai jamais eu aucun mépris pour les humains puisqu'ils n'ont rien de spécial par rapport à nous or leurs « noms ». Mon grand-père détestait les humains et a renié sa fille suite à ce choix indigne de la famille Baek. Mon gêne s'est déclenché à l'âge de 3 ans mais ma mère n'a pas pu prendre le temps de tout m'expliquer. Pour me garder, en vie elle me faisait des bisoux sur la bouche. Je pensais que c'était seulement une marque d'affection comme les baisers au front ou aux joues.

Un jour, je suis allée me promener autour de la maison car je voulais dépenser un peu mon énergie. J'en avais marre de rester dans ma chambre enfermer à ne rien faire, je n'avais pas autant de jouets que les autres enfants donc je m'ennuyais. Je voulais ne faire qu'un avec la nature. Mais en jouant avec les caillou qui était au sol, mon grand-père me kidnappa par le biais de ses hommes. J'ai passé quelques semaines chez lui. Ce dernier refusait qu'un humain élève un Twao car il était persuadé que l'existence de ces deux « races » étaient complètement différentes. J'avais tout ce que je voulais, des jouets à gogo, toutes les sucreries que je souhaitais, tous les films que je voulais regarder. Sauf qu'il me manquait l'amour de mes parents, autour de moi il n'y avait que des bonnes qui ne servaient qu'à répéter les mêmes mots à longueur de journée et qui ne pouvait enfreindre aucune règle qui n'existait que pour ruiner notre existence.

Une nuit, je décidai de m'évader comme un prisonnier en cavale de cette demeure. En prenant, soin bien sûr de préparer un gros sac de tous les cadeaux qu'il m'avait offert. Ce serait du gâchis ! Sur le chemin pour rentrer, je me sentais de plus en plus faible je ne pouvais plus faire un seul pas. J'ai essayé de reprendre un peu d'énergie avec des barres chocolatés ou de l'eau mais impossible ça ne marchait pas. J'étais à quelques pâtés de ma demeure mais je me suis évanouie sur le coup. Quelques minutes d'inconscience passèrent et je fus réveillée et sauver par un jeune garçon qui me faisait du bouche à bouche. Pendant cet acte, je me suis sentie si requinqué que ça m'a donné des frissons. Le contact de ses lèvres était comme un coup de jus qui m'a totalement réveillé et redonner des forces pour courir un marathon. Mes parents étaient juste derrière et le garçon s'enfuit avant de me dire son nom.

Après les retrouvailles, nous décidions de déménager à Séoul grâce à un cousin éloigné qui s'était mariée à une femme humaine aussi. Pendant le trajet, mère me conta l'histoire des Twao et sa légende, ce que je devais faire, ce que j'étais. Tous les événements dans ma vie s'éclairèrent. Les baisers, le kidnapping, l'enfant qui m'avait sauvé. Depuis ce jour, je me suis mise en tête de le retrouver et que je ne lâcherai pas l'affaire. Je pense que j'avais surtout peur de mourir, en fait. Il faut l'avouer que quand je suis tombée j'ai cru que mon âme s'en allait.

Mon adolescence était résumé à des relations sans lendemain quoique... parfois avec les Twao donneur histoire de ne pas mourir. Souvent mes partenaires étaient jaloux ou tout simplement avait trouvé une meilleure Twao receveuse. D'ailleurs, chez certains parfois le goût était ignoble et parfois c'était bon, les Twao donneur sont des sucreries mais de la drogue aussi. J'ai tout fait pour le retrouver. Je me suis résignée à abandonner mon honnêteté et ma gentillesse car quand je sortais avec des enfants de mon âge. Ils abusaient toujours de moi, ils s'en vantaient auprès de ses copains. Je me sentais la perdante dans cette histoire, à force de me sentir méprisé je suis devenue la gagnante. J'ai abandonné la culpabilité, mon honnêteté et ma pitié pour ces gens.
Je vis très bien comme ça, mes parents ne sont au courant de rien et ne décèlent aucun fragment de mon nouveau « moi ». Aujourd'hui, je suis réceptionniste dans un hôtel 4 étoiles.