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 Do you believe me if I tell you that I love you ?

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MessageSujet: Do you believe me if I tell you that I love you ?   Do you believe me if I tell you that I love you ? EmptyJeu 12 Déc - 19:44

Do you believe me if I tell you that I love you ?

Nam Ha Neul & Choi Kyu Jung





- 18 mai 2013 à 16h30 -


Courage.


Quinze minutes. Quinze minutes que j'étais là, devant cette porte, à me demander comment j'allais la saluer. Ça faisait presque une mois que nous ne nous étions pas vus, Ha Neul et moi. La dernière fois, c'était au Parc de Yeouido...Et pas tous seuls. En effet, Yun Ji, son professeur de guitare, s'était aimablement joint à nous, m'empêchant ainsi de mettre les choses au clair concernant ce baiser que nous avions échangés. J'avais revu Yun Ji, trois jours auparavant, pour notamment discuter de son affaire. Mais comme j'étais parvenu à glisser des excuses entre temps, étrangement, nous avons presque réussit à nous entendre pendant deux jours. Il était persuadé qu'Ha Neul et moi étions en plein rendez-vous amoureux. Pourtant, il était bien là au moment où elle à prononcé ces mots :

« Si j’ai envie de coucher avec ce mec, je coucherai avec lui. »

Peut-être que Yun Ji était sourd, je ne savais pas.

« Tu savais très bien à quoi t'attendre quand ces filles sont venues te voir pour te prévenir. »

Je me souviens bien de cet instant. Quand elles sont venues pour me dire de me méfier d'Ha Neul. Qu'elle était manipulatrice, froide. Qu'elle était une garce. Mais est-ce qu'elles la connaissaient vraiment ? Je n'avais pas la prétention de dire que c'était mon cas. Trop de choses m'échappent encore à son sujet. Pourtant, je l'avais vu pleuré, moi. Cette fille à qui j'avais rappelé qu'elle avait, au fond, commis une faute en forçant un garçon à avoir des rapports sexuels avec elle. Est-ce que quelqu'un seulement l'avait vu un jour dans cette état ? Ses larmes n'étaient pas factices, non.
Et ses excuses non plus.

Manipulatrice, sans doute qu'elle l'était. De ce que je savais d'elle, je voyais très bien qu'elle était capable d'utiliser les mots pour les tourner à son avantage, tout comme son joli sourire. J'avais vu de mes yeux les ressources dont elle disposait lorsqu'elle m'a aidé à attraper ce professeur de mathématique.

Et puis...Cette nuit-là aussi, dans mon appartement. Elle m'avait vu sous mon plus mauvais jour. Si Yun Ji avait, en quelque sorte, "apprécié" ce côté tordu en moi qu'il avait aperçu cette semaine, il avait au contraire effrayer Ha Neul. Et pourtant. Elle avait peur, oui, comme une lycéenne normale...Mais malgré ça, elle l'a surmonté pour s'approcher de moi. Je me souvenais de chacun de ses gestes avec une précision hallucinante, impossible à oublier. Elle m'avait écouté. Elle m'avait soutenue.

Elle m'a sourit.

Les gens la voient soit comme une jolie fille à obtenir, soit comme une rivale à écraser, pas vrai ? Mais ont-ils seulement vu à quel point elle est adorable, quand ses joues se teintent de rose ? Ont-ils pu voir à quel point elle parait fragile quand les larmes roulent sur ces mêmes joues ? Font-ils seulement la différence entre ses sourires travaillés et ceux qu'elle laisse échapper au naturel ?

Ha Neul était jolie, maligne, mais surtout, tellement adorable. Suffisamment pour me faire douter de moi-même. Est-ce qu'elle s'en doutait ? De cette vague d'incompréhension qu'elle avait semé en moi depuis que nous nous sommes rencontrés ? Ha Ra, ma première petite amie, avait réussi à me vacciner définitivement des filles et particulièrement des lycéennes, il y a maintenant un peu plus de six ans. Définitivement...C'est ce que je croyais, jusqu'à ce que mes lèvres rencontrent celle d'Ha Neul.

La chaleur de ce baiser ne me quitte pas depuis. Alors comment pouvais-je faire pour cesser d'y penser ? Alors que chacun des souvenirs de cette fameuse nuit me faisait sourire.

« Ta chemise est vraiment trop grande ! »

Dire que nous n'étions que des amis...Ça ne me convenait pas, à moi.

« La prochaine fois que je te dis de ne plus jamais recommencer lorsque tu essayes de m’embrasser … Je t'en prie, ne m’écoute pas. »

Pendant longtemps, j'ai douté. Je suis gay. Comment pourrais-je aimer une femme ? Oui mais...Ce n'est pas n'importe quelle femme. C'est Ha Neul. Elle m'a accepté comme j'étais. Elle a ri et pleuré devant moi. Elle s'est glissé dans mes bras. Elle m'a fait confiance. Même si la dernière fois, je l'ai mise en colère...Ça n'effacerait pas le temps que nous avions passé ensemble, pas vrai ? Je fermais les yeux, me remémorant les mots de Ryu Jeong lorsque j'ai trouvé la force de lui faire part de mon attirance.

« Tu ne te souviens pas de ce que je t'ai dit quand tu m'as annoncé que tu préférais les hommes ? Kyu... Femme ou homme, ce n'est pas important. C'est d'une âme dont tu tombes amoureux, pas de son sexe. Peut-être que tu aimes les deux, ça arrive. Tu goûtes de tout comme ça, un champ plus ouvert, tu vois ? T’es jeune, tu peux bien essayer. Tu n’as aucune raison de douter. La seule question que tu dois te poser, c’est si elle te rend heureux et si elle continuera de le faire plus tard. »

Heureux ? Oui, elle m'avait rendu heureux. Je m'étais amusé avec elle, malgré les enquêtes. J'avais pris du plaisir à discuter, à écouté sa façon de voir les choses, et de jouer un rôle. Ce soir-là, alors que je me sentais misérable, elle m'a fait sourire. Elle m'a embrassé.
Alors, oui, j'avais toutes les raisons du monde de me tenir devant cette porte.
J'inspirai lentement, avant de relever les yeux vers son appartement. Vingt minutes que j'étais là, désormais ? Peut-être plus. Mais il était temps de faire face, maintenant. Lentement, je pressais mon index sur la sonnette, me demandant si sa colocataire, dont elle m'avait parlé, serait là aujourd'hui. Peut-être même que celle que j'étais venu voir était de sortie, d'ailleurs. Il n'y avait plus qu'à prier...
Pourtant, la porte s'ouvrit sur celle que j'attendais. Nos regards se croisent, et mon coeur rate un battement, pendant une seconde. Pourtant, une phrase, une seule, s'échappe de mes lèvres sans que je ne puisse le contrôler :

« Salut, tête de pioche. »

Ce sobriquet, elle était la seule à même de le comprendre ; c'était un peu notre truc à nous. Et quelque part, c'est la seule chose que j'ai trouvé pour lui faire comprendre que je n'ai pas changé, depuis la dernière fois. Par contre, elle...Je ne me souvenais pas qu'elle était si belle. Ses cheveux détachés ne me donnaient pas d'autres envies que d'y glisser mes doigts pour sentir leur douceur m'envelopper un peu plus. J'avais oublié aussi, qu'elle était si petite. A moins que ce ne soit moi qui soit trop grand ? Toujours est-il que cette différence de taille me donnait envie de la serrer contre moi, de la protéger dans mes bras contre tout ce qui lui fait de la peine.
J'essaie de lire tout ce qui m'échappe dans ses yeux, avant de murmurer :

« Avant que tu ne refermes la porte...Écoutes au moins ce que j'ai à te dire. S'il te plait. »
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MessageSujet: Re: Do you believe me if I tell you that I love you ?   Do you believe me if I tell you that I love you ? EmptySam 14 Déc - 23:36

J’éteignis le sèche-cheveux et brossai délicatement ma chevelure longue et brune, démêlant soigneusement chaque nœud. Puis je contemplai mon reflet dans le miroir. Pourquoi avais-je l’air aussi fatiguée ? Hier soir avait été mouvementé, comme chaque soirée que je passais avec mes amis. Mais ce n’était pas la fatigue d’une après-soirée qui se lisait sur mon visage. J'avais dormi jusqu'à quinze heures de l'après-midi, après l'heure tardive à laquelle je m'étais couchée. Non, ce n'était pas de la fatigue. C’était de la lassitude.

Un soupir échappa mes lèvres, me donnant un air encore plus ennuyé et blasé. Depuis quand est-ce que cela durait ? N’avais-je pas tout pour être comblée ? Tout allait si bien, en ce moment. Et pourtant, tous les jours, on me faisait remarquer cet air dépité que j’avais constamment sur le visage. Je voyais ma colocataire me regarder soucieusement, me sondant probablement, mais gardant toujours le silence. Pourtant, j’allais bien.

Enfin, je crois.

Je ne préférais pas savoir ce qu’il se passait, au fond de moi. Car je le savais, n’est-ce pas ? D’où toute cette lassitude provenait. Il n’y avait pas d’autre solution. Mais je me l'étais promis. Je m’étais promis de ne plus y penser. De ne plus prononcer ce nom. Tout simplement de l’oublier.

Qu’est-ce qui m’avait pris de faire soudainement confiance à quelqu’un ?
Qu’est-ce qui m’avait pris de tomber dans les bras d’un garçon ?
Qu’est-ce qui m’avait pris d’être gentille ?

J’étais plus heureuse simplement parce que je ne le voyais plus et ne pensais plus à lui. Pas de garçon, pas de malheurs. Sauf quand c’était le temps d’une soirée, dans un lit et sans vêtement. Mais sinon, ils étaient tous les mêmes. J’en avais eu la preuve la dernière fois, non ?

Et puis je n’avais plus son sens de la justice sur le dos aussi. Je prenais un malin plaisir à me moquer et  à rabaisser tout le monde d’ailleurs. Mes amis m’avaient trouvée encore plus méchante que d’habitude, mais je m’étais contentée de rire à cela. J’étais juste moi-même.
Et rien, ni personne ne pourra changer ça.

Alors pourquoi. Pourquoi le miroir reflétait-il une image aussi pathétique et misérable de moi-même ? Quelles étaient ces horribles cernes sous mes yeux ?

Je fis un pas en avant pour observer cela de plus près, mais l’air n’avait pas frôlé mes jambes comme il le faisait d’habitude lorsque je marchais … Je baissai les yeux, et constatai avec étonnement que je portais un jean.

Je restai plantée là, dubitative. Je ne me rappelai pas avoir déjà eu un pantalon de ce style dans mon armoire. Peut-être était-il à Ae Cha ?

Je me rendis dans ma chambre et ouvris le placard pour prendre un short estival allant avec mon chemisier blanc et en dentelle sur les épaules. Alors que j’allais fermer la porte du placard, mon regard se posa sur ce vêtement sur un cintre, qui dépassait largement par rapport aux autres habits. Je pris le cintre entre mes doigts pour le retirer de son support, et contemplai la chemise blanche qui trônait dessus. Je ne lui avais toujours pas rendue.

D’un geste rageur, je la détachai et la jetai au sol de toutes mes forces. Je la fixai comme si elle était la chose que je détestais le plus au monde sur cette Terre, la mâchoire serrée.

Et la sonnette retentit dans l’appartement.

Je me précipitai jusque dans la pièce à vivre, piétinant volontairement la chemise toujours au sol au passage. Avant d’ouvrir, je lus rapidement le message qu’Ae Cha m’avait laissée ce matin sur la table avant de partir je ne sais où, me demandant de bien nourrir les deux chats. Ce qui était un peu tard, vu l'heure.

Je tournai la clé dans la serrure et ouvrit enfin, curieuse de savoir qui pouvait bien être à la porte.

« Salut, tête de pioche. »

Je perdis toute ma curiosité. En fait, j’aurai voulu retourner dans mon lit pour dormir encore un peu, comme ça j’aurais évité la personne que je voulais le moins voir sur cette planète.

La seule chose que j’avais envie de faire à ce moment-là, c’était de lui claquer la porte au nez et d’aller me réfugier sous mes draps. Seulement, il ne m’en laissa pas le temps, alors qu’il soufflait :

« Avant que tu ne refermes la porte...Écoutes au moins ce que j'ai à te dire. S'il te plait. »

Si je n’étais pas aussi terrifiée, j’aurais sûrement rigolé avant de refermer la porte pour de bon. Sauf que je l’étais, terrifiée. Comme une petite fille devant le monstre sous son lit qui la hante chaque soir. Un monstre qu’on ne voudrait pas voir, qu’on voudrait oublier, qu’on voudrait croire inexistant. Mais le mien, de monstre, il était bel et bien là. Le pauvre n’avait sûrement rien demandé. Mais je n’avais rien demandé non plus. Je voulais juste qu’il s’en aille. Qu’il fasse comme s’il ne me connaissait plus après les mots durs que je lui avais balancés la dernière fois. Qu’il m’oublie de la même manière que je le faisais, ou que j’essayais de faire, du moins.

Je faisais de mon mieux pour me concentrer et pour faire le vide dans ma tête. Difficile quand …
Je me mis une gifle monumentale, et décidai enfin à arrêter de fixer bêtement mon invité. Je me raclai la gorge, et prononçai de la manière la plus désintéressée possible :

« - Je t’en prie. Entre. »

J’aurais dû lui dire de s’en aller.

Une masse poilue s’étira sur le canapé, alors que son compagnon toujours allongé relevait la tête, se demandant sûrement ce qu’il se passait. En effet, Roméo, le plus curieux des deux chatons – ou devrais-je dire, des deux chats, car ces deux-là avaient maintenant bien grandi – semblait intrigué par le nouveau venu, qu’ils n’avaient encore jamais rencontré. Othello, le second chat de ma colocataire et frère du premier, venait à son tour de remarquer mon invité imprévu et se précipitait déjà entre ses jambes, quémandant des câlins.

Ne faites pas ça, bande d’ignorants. Vous ne savez de quoi est capable cet homme. Il va vous attendrir et vous n’allez plus lui résister.

Nouvelle gifle monumentale.

Nouveau raclement de gorge gêné.

« Tu veux boire quelque chose ? » demandai-je alors que je lui tournai le dos pour me rendre dans la cuisine.

Je me fis chauffer de l’eau afin de me faire un thé, alors que j’attendais sa commande. Je me retournai brusquement en entendant un bruit de griffes caractéristique. Je ne m’étais pas trompée : Roméo était bien en train de faire ses griffes sur le pantalon de l’invité.

Je sifflai entre mes dents pour l’effrayer, mais le chat ne fit que tourner la tête vers moi, complètement blasé et se contrefichant complètement de ce que je pouvais dire. Je me précipitai alors vers lui, pour le prendre dans mes bras, et ses longs poils me chatouillèrent le nez. En me relevant, je fus surprise par la proximité de mon interlocuteur. Enfin … « interlocuteur » était un bien grand mot puisqu’il n’avait presque pas bronché depuis qu’il était là. Il n’empêche qu’à ce moment-là, j’étais trop proche de lui à mon goût. Je reculai alors d’un pas, et réfugiai inconsciemment mon visage derrière Roméo et ses poils.

Une sonnerie me prévint que mon thé était prêt, et je sautai sur l’occasion pour m’éloigner du détective. Relâchant le chat, je récupérai ma boisson et la fixai, préférant contempler la fumée blanche qui en émanait plutôt que le grand homme aux cheveux décolorés qui était devant moi.

Ne quittant pas des yeux mon thé, je finis par dire :

« Tu voulais me parler de quoi, alors ? »
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MessageSujet: Re: Do you believe me if I tell you that I love you ?   Do you believe me if I tell you that I love you ? EmptyLun 16 Déc - 21:33

« - Je t’en prie. Entre. »

J'acquiesçai doucement, sans pour autant cesser de fixer ma ravissante hôte. Elle était froide, distante. Pourquoi ? Il y avait bien une raison à ça, non ?
Mon attention fut détournée par un mouvement sur le canapé. Clignant des yeux, j'observais la petite masse poilue s'étirer le long du canapé en un miaulement significatif. Un faible sourire amusé s'étira sur mes lèvres, alors que le chat sauta du canapé pour m'observer, visiblement étonné. Rapidement, son semblable se précipita dans mes jambes, et j'esquissais un sourire en me penchant en avant, effleurant leur pelage.

« Tu veux boire quelque chose ?
- Non merci... »

Je laissais Ha Neul faire chauffer son eau pour le thé, tout en observant l'endroit. C'était donc là, l'endroit où elle vivait ? Plutôt joli, en fait. Cependant, je sursautais alors qu'un gros bruit, suivit d'une vibration se fit sentir près de mon mollet. Baissant les yeux, mon regard retomba sur l'adorable boule de poil qui s'amusait à bousiller mon jean en faisant ses griffes dessus.
Bon, de toute façon, c'était trop tard maintenant.

Je relevais les yeux alors qu'Ha Neul siffla la bestiole pour la stopper, mais cela n'eut pas grand effet ; à priori, le chaton se fichait bien de ce que sa maîtresse -à moins que ce soit celui de sa colocataire ?- pouvait dire. Rapidement, je perdis le fil de ma réflexion en voyant la jeune fille s'approcher rapidement de moi, et clignais des yeux. Elle récupéra le chat dans ses bras, mais en se redressant, notre proximité me fit frissonner. J'avais l'impression que cela faisait bien longtemps que nous n'étions pas aussi proches, mais l'instant ne dura pas, puisqu'elle recula immédiatement, cachant presque sa jolie frimousse dans les poils de l'animal.
Ouvrant la bouche, j'aurai voulu l'interpellé, mais je me stoppais alors que le sifflement significatif de l'eau bouillante pour le thé se fit entendre. Rapidement pourtant, la lycéenne refit surface, tout en évitant soigneusement mon regard.

Pourquoi ?


« Tu voulais me parler de quoi, alors ? »

Je soufflais doucement, passant une main dans ma chevelure. C'était difficile pour moi. M'excuser, c'était une chose que j'avais beaucoup de mal à faire, en règle générale, parce que je détestais admettre que j'avais tort, ou que je m'étais totalement trompé. Peut-être était-ce par fierté mal placée, ou quelque chose d'approchant. Pourtant, j'étais parvenu, on ne sait comment, à le faire avec Yun Ji, malgré la relation épineuse que nous entretenions.
Alors avec Ha Neul, ça devrait être plus simple, non ? Parce que je regrettais vraiment mon comportement. Je l'avais blessée sans m'en rendre compte, et ça me rendait en colère contre moi-même. Répondre aux provocations du compositeur, c'était si puéril.
Et comme elle l'avait dit....Sa relation avec lui ne me regardait pas.

« La dernière fois que nous nous sommes vus, au parc...Je me suis mal comporté. Je m'excuse. »

Ça, c'était fait. Laissant un silence planer entre nous pendant de longues secondes, je continue de la fixer, cherchant un changement dans son expression. Elle était différente de d'habitude. Est-ce qu'elle souhaitait vraiment m'éviter juste à cause de ça ? Ou il y avait....Autre chose ?

« Cependant...Il y a quelque chose que j'ai du mal à comprendre. Pourquoi tu fais tout pour t'éloigner de moi ? »

Je me rappelais parfaitement de la dernière fois. Lorsqu'elle m'a rejoint, elle s'était amusée à me cacher les yeux, et je ne l'ai rarement vu avec un sourire aussi large au moment où nos regards se sont croisés. A partir du moment où Yun Ji était apparu, tout est parti en vrille et j'ai dû mal à saisir pourquoi. Je savais bien que notre relation était ambigüe. Mais après ce baiser, et cette nuit que nous avions passé ensemble, elle n'avait pas l'air troublée. Je dirais même qu'elle avait l'air plutôt heureuse. Je comprenais qu'elle soit fâchée que Yun Ji et moi nous sommes disputés à son sujet mais...Est-ce une raison suffisante pour m'éviter comme la peste ?

Moi, ça ne me suffit pas.

« Tu n'as jamais eu de difficulté pour dire les choses en face, jusqu'ici. Explique moi ce qui ne va pas. »

J'ai besoin d'une réponse claire.

Surtout depuis que j'ai compris quel est le sentiment qui m'anime lorsque je pense à elle.
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MessageSujet: Re: Do you believe me if I tell you that I love you ?   Do you believe me if I tell you that I love you ? EmptyMar 17 Déc - 21:27

Kyu Jung refusa poliment mon offre, et j’haussai alors les épaules.

Il était mal à l’aise. Presque autant que moi. Peut-être même plus. Et en plus de ça, il avait l’air inquiet, soucieux, préoccupé.

Presque autant que moi.

J’humai calmement mon thé, attendant le moment où les soucis commenceront à faire surface. Parce que c’était comme ça que cela allait se passer, n’est-ce pas ? Une telle ambiance ne présageait rien de bon, généralement. Mais s’il fallait passer par ça pour que cela se finisse …

« La dernière fois que nous nous sommes vus, au parc...Je me suis mal comporté. Je m'excuse. »

… Ce genre de discussion tendue ne commençait jamais par des excuses, si ?

Et pourtant. Je me tendis un peu plus, ne m’attendant certainement pas à ça. Enfin, c’était déjà bien qu’il s’excuse. C’est vrai que son comportement de la dernière fois m’avait plus qu’irritée. Mais il m’avait ouvert les yeux sur certaines choses, aussi. Alors, plutôt que de le voir s’excuser, c’était à moi de le remercier.

J’haussai les épaules, mais me raidis une nouvelle fois lorsqu’il ajouta :

« Cependant...Il y a quelque chose que j'ai du mal à comprendre. Pourquoi tu fais tout pour t'éloigner de moi ? »

Je cessai de souffler sur mon thé brûlant et relevai les yeux vers lui. Ça non plus, je ne m’y attendais pas.

« Tu n'as jamais eu de difficulté pour dire les choses en face, jusqu'ici. Explique moi ce qui ne va pas. »

Je me raclai la gorge, ne voulant pas répondre à cette question bien trop indiscrète.

Et une fois de plus, je me rendis compte que je me mentais à moi-même.

Pourquoi est-ce que je m'éloignais de lui ? Parce qu’il était beaucoup trop dangereux. Et c’était presque trop tard que je m’étais rendue compte de cela. Mais puisqu’il était là, j’allais pouvoir mettre les choses au clair. De manière subtile, évidemment.

Alors, affichant un sourire en coin, je pris l’air le plus dédaigneux qui soit. Un de ces airs factices que j’affichais si facilement. Je devrais faire actrice.

« - Eh bien, Kyu Jung ? Tu ne me connais toujours pas, depuis le temps ? »

Je lâchai un petit rire moqueur, faisant comme si j’avais tout planifié depuis le début.

« Elles te l’ont dit, ces filles au lycée. Elles t’avaient prévenu, non ? Je me dégote un garçon intéressant. Et puis je m’amuse avec lui un certain temps, jusqu’à ce que je me lasse de lui. Et quand je décide qu’il ne me servira plus à rien, je passe à un autre. C’est aussi simple que ça. »

Je ne fonctionnais pas vraiment de cette manière, à vrai dire. Disons que je préférais les ramener dans mon lit le temps d’une soirée, avant de me réveiller seule le matin ou de partir discrètement. Mais ça, ce n'était que pour mon tableau de chasse. Les choses étaient encore différentes lorsqu'il s'agissait de faire connaissance avec quelqu'un ...

A quoi joues-tu, Ha Neul.

« Ce qui est drôle, c’est que d’habitude, les autres comprennent tout de suite qu’ils ne sont qu’un jouet, pour moi. Alors soit ils me laissent plus tôt que prévu, soit ils acceptent de jouer le jeu et m’oublient une fois que je me lasse d’eux. »

Je reposai ma tasse sur le meuble et croisai les bras sur mon ventre, toujours le même sourire moqueur sur les lèvres.

« C’est curieux qu’un détective aussi doué que toi n’ait pas remarqué ça du tout. »

Il ne l’avait pas remarqué, non. Simplement parce que rien de tout cela n’était vrai. En fait, beaucoup d’éléments de mon discours ne concordaient pas avec ce que j’avais déjà vécu avec lui. Mais mon jeu d’acteur allait bien le tromper, non ? Après tout, je mentais avec une telle facilité ...


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MessageSujet: Re: Do you believe me if I tell you that I love you ?   Do you believe me if I tell you that I love you ? EmptyJeu 26 Déc - 17:50

« - Eh bien, Kyu Jung ? Tu ne me connais toujours pas, depuis le temps ? »

Mon coeur rata un battement, alors que son rire moqueur et sarcastique frappait contre mes oreilles. Je n'aimais pas ça.

« Elles te l’ont dit, ces filles au lycée. Elles t’avaient prévenu, non ? Je me dégote un garçon intéressant. Et puis je m’amuse avec lui un certain temps, jusqu’à ce que je me lasse de lui. Et quand je décide qu’il ne me servira plus à rien, je passe à un autre. C’est aussi simple que ça. »

Simple ? Simple ? Il n'y avait rien de simple là-dedans. Ce n'était pas Ha Neul que je voyais devant moi, mais un simple reflet. Alors quoi ? A quoi jouait-elle ? Ce n'était pas elle.

« Ce qui est drôle, c’est que d’habitude, les autres comprennent tout de suite qu’ils ne sont qu’un jouet, pour moi. Alors soit ils me laissent plus tôt que prévu, soit ils acceptent de jouer le jeu et m’oublient une fois que je me lasse d’eux. »

Je clignais doucement des yeux, cherchant à assimiler les mots qu'elle lançai avec une désinvolture impressionnante, comme si elle ne se sentait absolument pas touchée par ses propres mots. Pourtant, dans mon coeur, ils laissent place à un froid glacial et béant.
Ha Neul reposa sa tasse sur le meuble près d'elle, avant de croiser les bras avec un sourire moqueur à mon encontre.

Mais qu'est-ce qu'il lui arrive ?


« C’est curieux qu’un détective aussi doué que toi n’ait pas remarqué ça du tout. »

Je gardais le silence, accusant le coup. C'est...Violent. Difficile à entendre. Pourquoi de tels mots ? Pourquoi un tel changement d'attitude ? J'avais l'habitude de me faire des ennemis, avec ce caractère que je me traînais. Mais là...J'avais du mal à comprendre. Je n'avais pas l'impression que c'était à cause de la dernière fois qu'elle m'en voulait à ce point.
Surtout que là, elle sous-entendait qu'elle jouait avec moi depuis le début. Était-ce vraiment le cas ?

Je n'en étais pas certain, non.

Pas Ha Neul.

« Comme tu le dis....Je suis détective. Et là, je sens que tu me mens. »

Son discours ne collait vraiment pas avec son attitude. Lentement, je m'avançais vers elle, cherchant à capter son regard du mien. Mais comme depuis mon arrivée, elle détacha ses yeux pour ne pas voir les miens, d'un air désintéressé. Mais au fond...Il y avait autre chose, non ?
Comme si elle se cachait derrière une carapace. Par peur de se montrer. Pourtant...Il était un peu tard pour ça. Je l'avais déjà vu comme elle l'était.

Aucune raison d'avoir peur.

« Tu te dégotes un mec, tu t'amuses avec et tu le jettes ? Je ne dis pas que c'est un mensonge. Peut-être le faisais-tu avec tes conquêtes. Sauf que jusqu'à preuve du contraire, on a pas couché ensemble. A la base...On est amis, non ? »

A la base, c'est ce que nous étions. Si nous mettions entre parenthèses la soirée qu'elle avait passé chez moi, tous les moments que nous avions vécues, malgré leurs certaines ambiguïtés, c'était de l'amitié. Du moins au début, pas vrai ?

« Tu me parles de ces lycéennes comme si elles avaient le savoir absolu. Tu te caches derrière leurs mots comme un bouclier. Tu tiens à ce point à ce que je crois à ces fabulations ? Elles ne te connaissent pas comme je te connais. Elles ne t'ont pas vu pleuré dans mes bras. Elles ne t'ont pas vu ce jour où tu m'as tendue la main alors que tu étais effrayée par le couteau que je tenais. »

Je posais lentement ma main gauche sur le mur, non loin de sa tête, comme pour l'empêcher de me fuir. Plus grand qu'elle, je me penchais légèrement en avant, cherchant à croiser son regard. Les yeux ne mentaient pas :

« Elles ne t'ont pas vues...Quand tu as passé tes doigts dans mes cheveux en me donnant des conseils sur cette affaire de pédophilie qui me faisait perdre mon sang-froid. »

Ce soir-là où je lui avais expliqué la raison pour laquelle je me sentais tant concerné par ces enfants. Parce que j'étais l'un d'eux. Parce qu'un soir, à dix ans, je m'étais retrouvé bloqué pendant quarante-cinq minutes dans une voiture avec une ordure dans ce genre. Les mêmes que je pourchassaient aujourd'hui, le même que j'avais un jour menacé d'un couteau sous les yeux de la jeune fille qui se tenait devant moi.
Et qui ne m'avait pas fuit comme elle aurait dû.

« Elles ne t'ont pas vues...Quand tu t'es endormie à mes côtés avec une expression si sereine sur le visage. »

Après ce baiser qui nous a fait fondre tous les deux. Était-ce réellement un mensonge ? Je n'en étais pas si sûr. Elle avait l'air vraiment heureuse, cette nuit-là. Elle semblait apaisé comme jamais. Une fille si jeune, et au fond, si douce, pouvait-elle joué la comédie à ce point ?
Pourtant...Ne faisait-elle pas tout pour couper les ponts, en cet instant ? Elle m'avait fait comprendre que nous n'étions rien de plus que des amis, la dernière fois. Mais là....Ce n'était pas une attitude "amicale". Elle voulait que je disparaisse de sa vie.

Définitivement.

Alors qu'elle était si importante à mes yeux.

Ça fait mal.

« ...Tu regrettes notre baiser à ce point ? »

C'était ça, la raison ? Ou y avait-il...Autre chose ?

Baissant les yeux vers ses longs cils, tout en gardant la main contre le mur près de sa tête, je murmurais plus bas, étant donné que la distance entre nous s'était considérablement réduite :

« Depuis quand....Je te fais si peur ? »
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MessageSujet: Re: Do you believe me if I tell you that I love you ?   Do you believe me if I tell you that I love you ? EmptySam 28 Déc - 13:05

Touché.

Mes mots l’avaient touché en plein cœur, exactement comme je le souhaitais. Pour un détective, il avait plutôt du mal à cacher ses émotions. Son visage s’était décomposé au fur et à mesure qu’il comprenait le sens de mes paroles. Je pouvais voir d’ici toute la douleur qu’il ressentait. Et cela ne fit qu’étirer mes lèvres un peu plus en un large sourire de satisfaction. J’avais l’habitude de ça. Je le faisais tellement facilement, avec une telle aisance, après de nombreuses années d’entrainement. Car mépriser et rabaisser sont des choses qui s’apprennent et se perfectionnent. C’est comme n’importe quelle autre chose : plus on s’entraine, plus on devient doué.

Alors pourquoi est-ce que j’avais l’impression d’avoir mon propre reflet en face de moi ?
Pourquoi avais-je l’impression de souffrir autant que lui ?

Tout était dans le nom, après tout : ce n’était qu’une impression.

Il restait silencieux, ne bougeant pas d’un millimètre. Mais son regard changea soudainement du tout au tout. Généralement, la personne avec qui je m’amusais finissait en pleurs, ou s’enfuyait simplement en courant. Mais là, c’était différent. Là, c’était de la détermination.

« - Comme tu le dis....Je suis détective. Et là, je sens que tu me mens. »

Mon sourire s’élargit une nouvelle fois, affichant toute la confiance dont je faisais preuve. Quelle bonne actrice j’étais.

Enfin, pas tant que ça, vu la facilité avec laquelle il m’avait démasquée.

J’étais en réalité décontenancée. Prise au dépourvue, comme il l’avait été quelques secondes plus tôt.

Moi-même, je ne savais pas si j’étais sincère, ou si j’essayais seulement de me convaincre de certaines choses. Mais ce qui était sûr, c’est que je ne devais plus m’approcher de Choi Kyu Jung. Plus jamais.

Mais lui avait décidé du contraire.

Son regard chercha le mien et je le détournai alors, n’en ayant plus rien à faire de lui.

« Tu te dégotes un mec, tu t'amuses avec et tu le jettes ? Je ne dis pas que c'est un mensonge. Peut-être le faisais-tu avec tes conquêtes. Sauf que jusqu'à preuve du contraire, on a pas couché ensemble. A la base...On est amis, non ?

- C’est d’ailleurs bien dommage, qu’on ait pas couché ensemble. Je veux dire … T’as l’air d’être un bon coup. Mais j’ai bien fait finalement. T’es le genre de mec qui s’accroche à quelqu’un comme un chien à son os. Mais je vois que nous n’avons pas la même définition d’ « amitié ». »

Il sembla réfléchir un instant avant de reprendre, tout en s’approchant lentement :

« - Tu me parles de ces lycéennes comme si elles avaient le savoir absolu. Tu te caches derrière leurs mots comme un bouclier. Tu tiens à ce point à ce que je crois à ces fabulations ? Elles ne te connaissent pas comme je te connais. Elles ne t'ont pas vu pleuré dans mes bras. Elles ne t'ont pas vu ce jour où tu m'as tendue la main alors que tu étais effrayée par le couteau que je tenais. »

N’y repense même pas, Ha Neul.

Sa main gauche se posa sur le mur derrière moi, comme s’il cherchait à m’empêcher de partir. Comment aurais-je pu, de toute façon ? Il faisait bien deux têtes de plus que moi, alors pour passer, je pouvais revenir dans une trentaine de kilos et une vingtaine de centimètres en plus.

« Elles ne t'ont pas vues...Quand tu as passé tes doigts dans mes cheveux en me donnant des conseils sur cette affaire de pédophilie qui me faisait perdre mon sang-froid. »

Non, n’y pense pas.

« Elles ne t'ont pas vues...Quand tu t'es endormie à mes côtés avec une expression si sereine sur le visage. »

En parlant de ça, il faisait allusion à notre baiser, n’est-ce pas ? Cela paraissait évident. Mais je ne voulais pas y penser. J’éprouvais une drôle de sensation en revoyant ces souvenirs. Une sensation que je ne voulais pas ressentir.

Ça fait mal.

« ...Tu regrettes notre baiser à ce point ? »

Je déglutis lentement, alors qu’il se baissait un peu plus sur mon visage, le frôlant de son souffle chaud et apaisant, auquel il accompagna ce murmure :

« Depuis quand....Je te fais si peur ? »

Depuis que tu m’es dangereux, Kyu Jung.

Reprends-toi, Ha Neul. Ce n’est qu’un idiot parmi tant d’autres.


La méthode de la peste n’avait pas marché. Autant y aller franchement. Alors, lâchant un rire nerveux, je posai mon doigt sur son torse.

« - De quoi aurais-je, peur ? D’un imbécile qui croit tout savoir sur moi ? Pour qui te prends-tu ? Tu me connais depuis … Allez, disons un mois et demi, et tu crois déjà savoir tout de ma vie ? »

Je le repoussai, me libérant de la prison étouffante qu’il avait formée autour de moi.

« Ecoute-moi bien, Kyu Jung. Je n’ai rien à te dire. Rien à expliquer. Simplement parce que je ne te dois rien. Alors soit tu me dis ce qui te retient encore ici, soit tu me laisses tranquille. Mais dans tous les cas, tu t’en vas. Et tu ne reviens jamais. »

Peut-être cette méthode-là allait être plus efficace ? Plus efficace pour le faire partir. Plus efficace pour être tranquille, et revenir à une vie normale. Comme avant. Sans une nouvelle souffrance quotidienne à subir en plus.

Plantant mon regard dans le sien, et avec toute la sincérité que j'avais en stock, je répétai, articulant chacun des mots :

« Tu m’as très bien comprise. Je ne veux plus jamais te revoir. »


Dernière édition par Nam Ha Neul le Jeu 9 Jan - 22:51, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Do you believe me if I tell you that I love you ?   Do you believe me if I tell you that I love you ? EmptyJeu 9 Jan - 1:44

Elle se mit à rire, doucement, nerveusement. pour être tout à fait honnête, je ne reconnaissais pas du tout Ha Neul. De là à dire que je la connaissais par coeur, non, il ne fallait pas exagérer. Il y avait encore beaucoup de chose que j'ignorais sur son compte...Mais, j'en avais déjà appris beaucoup, depuis que nous nous connaissions.
Suffisamment, pour avoir envie de la voir sourire chaque jour, comme elle l'a fait cette nuit-là, dans mes bras. Mais à croire...Que ma demande est bien trop égoïste.
Et je le ressentais un peu plus, lorsqu'elle posa son doigt sur mon torse.

« - De quoi aurais-je, peur ? D’un imbécile qui croit tout savoir sur moi ? Pour qui te prends-tu ? Tu me connais depuis … Allez, disons un mois et demi, et tu crois déjà savoir tout de ma vie ? »

J'entrouvrais légèrement les lèvres, mais me tut avant même de prendre la parole. Était-ce là l'impression que je lui avais donné ? Ce n'était pas mon but, non. Je voulais...Je voulais simplement...

« Écoute-moi bien, Kyu Jung. Je n’ai rien à te dire. Rien à expliquer. Simplement parce que je ne te dois rien. Alors soit tu me dis ce qui te retient encore ici, soit tu me laisses tranquille. Mais dans tous les cas, tu t’en vas. Et tu ne reviens jamais. »

Je gardais le silence, observant le joli visage d'Ha Neul, les traits étirés par l'agacement qu'elle ressentait. Les regards qu'elles me lançaient, la façon dont elle me traitait. Comme si j'étais l'idiot, l'humilié, celui qui n'avait rien compris, une fois encore. D'un coup, j'avais l'impression de me souvenir pourquoi, avant, je détestais les lycéennes, et les filles en général.

Trop compliquées à comprendre.

Je n'ai pas encore compris ce qu'il s'était passé. D'où venait ce changement d'attitude. Pourquoi elle réagissait de cette manière. Un surdoué, voilà ce que j'étais censé être. Surdoué ? Bordel. Même pas fichu de comprendre une fille. Qu'on me le prouve, maintenant, que j'avais réellement hérité de formidables neurones ! Parce que là, c'était loin d'être convaincant.
J'aurais tout donné pour résoudre un algorithme, plutôt que d'entendre les mots qu'Ha Neul m'adressaient. Les maths, au moins, n'avait qu'une solution inchangeable, à peu de chose près. Et les problèmes impossibles à résoudre, étaient toujours moins douloureux que chacun des mots qu'elle m'adressait, les uns après les autres...

Surtout lorsqu'elle plantait ses jolis yeux dans les miens avec une telle détermination.

« Tu m’as très bien comprise. Je ne veux plus jamais te revoir. »

J'inspirais faiblement, tentant d'encaisser les mots qu'elle m'envoyait. C'était difficilement, quand je savais quel genre de sentiments m'habitaient, en la regardant. Mais là...Maintenant, ce serait assez mal vu, pas vrai ?

« Je... »

Pourtant, je n'osais pas faire le moindre pas, conscient que je la perdrais à jamais, en quittant les lieux maintenant. Et c'est à cet instant, cet instant précis que je la vis se retourner d'un air plus qu'exaspérée, soufflant d'un ton froid :

« Foutus twaos. »

Écarquillant les yeux, je l'observais de dos, ne semblant pas comprendre. Que venait-elle de dire ? Twao ? C'était bien le nom qu'elle venait de prononcer, n'est-ce pas ? C'était le même. Le même qu'avait utilisé Ryu Jeong pour qualifier ceux qui était pareil à lui.

Les Twaos.

Et sans même réfléchir, je lâchais d'un ton surpris :

« ...Tu....Connais les Twaos ? »

Leur existence était en partie un secret, non ? Comment une lycéenne pouvait-elle être au courant de ça ?
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MessageSujet: Re: Do you believe me if I tell you that I love you ?   Do you believe me if I tell you that I love you ? EmptyJeu 9 Jan - 22:49

La mâchoire serrée, le regard perçant, je guettai sa réaction.

« - Je … »

Il semblait perdu. Ailleurs. Sûrement emmêlé dans un flot de pensées, cherchant à comprendre ce qui me prenait.

En fait, je me posais la même question : qu’est-ce qui me prenait de faire ça ?

Mais je connaissais déjà la réponse : je le faisais pour moi-même. Pour mon propre bien. Tout au long de ma vie, je m’étais construite une carapace, qui n’avait cessé de se renforcer au fil des années, cachant tout ce dont je ne voulais pas montrer sous un amas superficialité et de narcissisme. J’avais obtenu le respect en me basant seulement sur l’humiliation et la moquerie des autres. Et tout cela avec tellement de facilité.

Et c’était pourtant avec cette même facilité que Kyu Jung était arrivé et avait défait chacune des enveloppes qui me recouvraient et me protégeaient. Et je m’étais laissée faire naïvement, du moins jusqu’à maintenant. Qu’adviendrait-il de moi, si je continuais à me laisser faire ? Il ne me resterait plus aucun rempart pour me tenir écartée de ce dont j’ai le plus peur.

De quoi serais faite ma vie, si je n’avais plus ces protections ? La solitude, le chagrin. Le vide. L’absence totale de sentiments. Rien. Nada.

Cela ressemblait tellement à ce que j’avais vécu dans mon enfance … Car c’était à cause de cela, n’est-ce pas ? Tout était de leur faute, à eux. Ma famille. Ma foutue famille, dont j’étais la seule humaine. Ces twaos qui m’avaient abandonnée pour quelque chose dont je n’étais pas responsable, que je n’avais aucunement choisi … Comment serait ma vie si je n'avais pas grandi dans ces conditions ? Est-ce que je me laisserais faire, par Kyu Jung ? Aurait-il même besoin de retirer ce qui me sert de carapace ? Car si tout cela n'était jamais arrivé, je n'aurai même pas tout cela, n'est-ce pas ?

Foutus twaos.

Je me retournai, tournant alors le dos à Kyu Jung, posant mes deux mains sur le plan de travail de la cuisine, tout en tentant de garder mon calme.

Oui, la dernière erreur que je pouvais faire, c’était me laisser faire et regarder Choi Kyu Jung me dévêtir de ce qui m’avait mis des années à mettre.

« ...Tu....Connais les Twaos ? »

Je relevai la tête, les yeux écarquillés. Je n’en avais pourtant pas parlé ? L’avais-je pensé si fort qu’il l’avait entendu ? Ou avais-je dit quelque chose sans le vouloir, laissant échapper certaines de mes pensées ?

« - Evidemment. Mais j’aurai tellement espéré le contraire … Non, en fait, j’aurai espéré que cette race disparaisse. Ou plutôt, qu’elle n’ait jamais existé. »

Mes doigts se crispèrent un peu plus. Son ton avait été beaucoup trop … enthousiaste. Mais moi-même, je parlais trop, ne contrôlant même plus mes mots. Foutus twaos.

J’expirai lentement, imitant le prof de yoga qui m’avait donnée quelques cours, il y a quelques années de cela. Je me retournai, posant une nouvelle fois mes fesses contre le meuble derrière moi, et repris ce regard hautain et un ton sarcastique, tout en étant glacial.

« Je croyais que tu ne savais rien de tout ça … D’ailleurs cela m’étonnait qu’un détective ne soit pas plus au courant de tout cela … »

Est-ce qu’il savait beaucoup de choses ? Pourtant, son regard étonné lui donnait un air d’enfant qui venait tout juste de découvrir quelque chose … Depuis quand était-il au courant, au juste ? Et surtout … Est-ce qu’il les appréciait ?

Mais qu’est-ce que cela changeait, de toute façon ? Tu te fiches de lui, Ha Neul, ce n’est qu’un crétin.
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MessageSujet: Re: Do you believe me if I tell you that I love you ?   Do you believe me if I tell you that I love you ? EmptyLun 20 Jan - 9:45

« - Évidemment. Mais j’aurai tellement espéré le contraire … Non, en fait, j’aurai espéré que cette race disparaisse. Ou plutôt, qu’elle n’ait jamais existé. »

Race ? Qu'elle n'ait jamais existé ? D'un seul coup, les mots d'Ha Neul s'incrustèrent dans ma chair, et je clignais des yeux, n'appréciant pas du tout ce que j'entendais. Pourquoi tant de haine dans sa voix ? Pourquoi...Tant de colère envers les Twaos ? Ils n'étaient pourtant pas bien différents. Peut-être en avait-elle une mauvaise expérience ? Peut-être...Je ne savais pas grand-chose de son passé. Mais je ne pensais pas que c'était une raison suffisante pour tous les loger à la même enseigne. Il y en avait des bons, gentils et doux. Alors dire de tels mots, si durs, j'avais du mal à les acceptés.
En fait, je ne les acceptais pas tout court.
La jeune fille se retourna pour me faire face, s'adossant au meuble derrière elle. Son regard se fit plus glacial encore, comme s'il pouvait l'être à chaque fois un peu plus en me regardant. Elle devait me détester plus que je le pensais. Lentement, elle reprit la parole, détachant chaque syllabe avec froideur :

« Je croyais que tu ne savais rien de tout ça … D’ailleurs cela m’étonnait qu’un détective ne soit pas plus au courant de tout cela …
- Je l'ai appris il y a peu de temps. »

Au courant ? J'avais des doutes depuis l'année dernière. Voir son meilleur ami se sentir soudainement mal, s'éclipser et revenir frais comme une rose quelques heures plus tard, sans donner plus d'explications, c'était forcément louche. Et que dire de ce type qui était venu me trouver pour que je découvre qui était son âme soeur ? Il en avait parlé comme si tout était écrit. Depuis l'enfance, mes parents me disaient simplement qu'une âme soeur, c'était un synonyme d'une personne dont on était profondément amoureux. Alors que quelqu'un m'en parle comme si ce n'était pas un choix, c'était tout aussi bizarre. Alors oui, j'avais des doutes.
Jusqu'à ce que finalement, Ryu Jeong accepte de répondre à toutes mes questions. Et c'est comme ça que j'en avais appris le nom, les contraintes, et toutes les conséquences que cette condition entraînait.

« ...Pourquoi tu dis tout ça ? Les Twaos sont autant humains que nous. Ils ont besoin de leur charge autant que nous avons besoin d'oxygène, c'est la seule différence. »

Encore que leur vie restait plus compliqué que la nôtre. Entre les charges d'énergie chaque jour et cette histoire d'âme soeur, nous n'avions pas de quoi nous plaindre de notre condition, mais ce n'était visiblement pas un avis qu'Ha Neul partageait, vu le regard qu'elle avait.

Elle les haïssait. Ça se sentait.

« Tu en parles avec rancoeur...Mais tu dois savoir que c'est pas un choix, pas vrai ? »

J'étais même prêt à parier qu'à choisir, ils auraient tous préférés être totalement humain. Et pas constamment dépendant des autres. Et pour moi, ils n'avaient jamais eu le choix. Savoir que quelqu'un pouvait les haïr de cette manière me troublait autant que si j'étais face à un homophobe ou un raciste. C'était exactement la même chose. Aussi, en oubliant presque pourquoi j'étais venu, une pointe d'amertume monta dans ma gorge :

« ....D'ailleurs, ce n'est pas très crédible, quand j'y pense. Puisque tu batifoles dans les bras d'un twao. »

Yun Ji. Elle était au courant, non ? Elle avait l'air d'en savoir beaucoup trop pour ignorer un tel fait.
D'ailleurs, pas sûr que ce soit le premier.
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MessageSujet: Re: Do you believe me if I tell you that I love you ?   Do you believe me if I tell you that I love you ? EmptyLun 20 Jan - 22:56

« - Je l'ai appris il y a peu de temps. »

Je m’en doutais. Sinon, nous aurions abordé le sujet plus tôt, non ? Et j’aurai arrêté plutôt d’être une idiote, de cette façon.

Il m’avait écoutée parler, et cela ne m’étonnait même pas de le voir quelque peu irrité par mes propos. J’avais donc raison : il l’avait appris par quelqu’un qui aimait les Twaos. Peut-être même par quelqu’un qui était Twao, et qui l’assumait. Les plus détestables de la race, en fait. Accrochés à leur âme sœur comme à une sangsue, cherchant égoïstement le bonheur sans se préoccuper de celui des autres. Ils n’y avaient qu’eux, et leur âme sœur. Le reste du monde, on pouvait lui cracher dessus.

« ...Pourquoi tu dis tout ça ? Les Twaos sont autant humains que nous. Ils ont besoin de leur charge autant que nous avons besoin d'oxygène, c'est la seule différence. »

Je lâchai un rire nerveux. Décidemment, j’avais bien fait de vouloir couper les ponts avec lui.

« - Pour toi, peut-être. Tu as eu de la chance, tu n’as pas encore rencontré leur vraie nature. »

« Les Twaos sont autant humains que nous » avait-il dit. C’était bien là le problème. Ils étaient aussi détestables et cruels que les humains, voire même plus.

« Tu en parles avec rancoeur...Mais tu dois savoir que c'est pas un choix, pas vrai ? »

Ah oui ? Vraiment ? Ce n’était pas un choix ? Et moi alors ? Avais-je choisi d’être humaine ? Avais-je choisi d’être la seule personne de ma famille à ne pas avoir le gêne ? A croire que oui. J’avais choisi délibérément d’être différente, sûrement pour attirer l’attention sur moi.

Car Ha Neul est comme ça, n’est-ce pas ?

Ha Neul cherche toujours à avoir toute l’attention sur elle.

Ha Neul n’est pas comme tout le monde, Ha Neul est différente.

Ha Neul est une humaine.

Ha Neul n'a sa place nul part.

Savait-il combien de fois j’avais prié pour être une twao ? Pour avoir ce gêne ? Quitte à être dépendante de quelqu’un, quitte à devoir passer ma vie à chercher une âme soeur. Tant que je pouvais être acceptée et aimée.

Mais non, il ne s’en rendait pas compte.

Je m’étais bien trompée, tout du long : il était comme tout le monde. Comme tous les autres. Un crétin comme un autre.

Et c’est comme tous ces autres crétins qu’il lança, le ton amer :

« ....D'ailleurs, ce n'est pas très crédible, quand j'y pense. Puisque tu batifoles dans les bras d'un twao. »

Manger pour me détendre n’était pas dans mes habitudes. Mais c’est tout ce que j’avais trouvé à faire pour m’occuper les mains, et surtout les lèvres, m’empêchant ainsi de lancer quelques mots que l’on ne devrait pas trouver dans la bouche d’une fille. Seulement, en entendant cette phrase emmêlée de reproches, le biscuit que j’avais pris dans le placard s’était soudainement fissuré entre mes doigts que je compressais, plantant mes ongles dans ma paume.

Mon poing maintenant serré, le gâteau en question n’était plus qu’un amas de miettes. Je me tournai pour les jeter à la poubelle, faisant mon maximum pour garder mon calme.

Oui, ce n’était qu’un crétin. Un crétin qui ne pensait qu’à mes histoires de cul. Parce que c’était à ça qu’il faisait référence, évidemment. Mes séances de batifolage avec Oh Yun Ji, lui même Twao. Séances de batifolage qui n’avaient encore jamais eu lieu. Mais s’il insistait pour que cela arrive, alors cela pourrait très probablement se faire.

« - Bien joué inspecteur. Tu sais toucher là où ça fait mal, hein ? »

Je sentais mon sang monter dans mes veines à une vitesse folle, et je savais déjà que mon objectif de garder mon calme était déjà oublié. Anéanti. Impossible.

Je continuai, m’énervant toujours un peu plus :

« Tu veux un scoop ? Un de mes meilleurs amis est Twao. J’ai déjà couché avec des Twaos. Le mec à qui j’ai fait du chantage pour coucher avec lui : c'était un Twao. Ma fam- »

J’en disais beaucoup trop. J’étais trop bavarde. C'est pour cela que je m'étais interrompue. J'inspirai et repris, continuant de m’approcher de lui, et utilisant cette fois le sarcasme.

« Mince alors, ça fait beaucoup de Twao dans mon entourage. Ce n’est vraiment pas crédible, pour quelqu’un qui déteste les Twaos, hein ? »

Je passai ma main dans mes cheveux, remontant ma mèche. Je repris mon calme, mais aussi mon sérieux :

« Tu peux dire ce que tu veux, tu peux m’accuser de manquer de crédibilité autant que tu le souhaites. Mais tu ne m’apprendras rien sur les Twaos, et sur ce qu’ils sont capables de faire. »

Je me fichais complètement de ce qu’il pouvait me dire, maintenant.

« Alors sauf si tu as encore des reproches, que j’ai sûrement déjà entendus des centaines de fois, à me faire, je pense que tu peux t’en aller, et ne jamais revenir. »
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MessageSujet: Re: Do you believe me if I tell you that I love you ?   Do you believe me if I tell you that I love you ? EmptyLun 27 Jan - 11:55

« - Bien joué inspecteur. Tu sais toucher là où ça fait mal, hein ? »

Je gardais le silence, alors que ses mots enserrèrent ma poitrine. Je crois qu'une nouvelle fois, je venais de la mettre en colère. Tourner sept fois sa langue avant de parler...Pourquoi je ne le faisais jamais ?
Ça aurait éviter cette scène qui ne nous faisait que du mal à tous les deux.

« Tu veux un scoop ? Un de mes meilleurs amis est Twao. J’ai déjà couché avec des Twaos. Le mec à qui j’ai fait du chantage pour coucher avec lui : c'était un Twao. Ma fam- »

Alors oui, ça c'était un scoop. Si seulement je n'étais pas concentré pour rester droit, j'aurais certainement fini au sol. Non mais...a ce point ? Je comprenais encore moins ses raisons. Mais même si je les lui demandés, elle ne m'en parlerait pas.
Pas à ce stade, en tout cas.
"Fam"... Famille ?

Avant de pouvoir poursuivre dans mes réflexion, Ha Neul s'approcha de moi avec cet air sarcastique qui ne l'avait pas beaucoup quitté depuis que j'étais dans son appartement. M'attendant au pire, je gardais le silence alors qu'elle continuait sur sa lancée :

« Mince alors, ça fait beaucoup de Twao dans mon entourage. Ce n’est vraiment pas crédible, pour quelqu’un qui déteste les Twaos, hein ? Tu peux dire ce que tu veux, tu peux m’accuser de manquer de crédibilité autant que tu le souhaites. Mais tu ne m’apprendras rien sur les Twaos, et sur ce qu’ils sont capables de faire. »

Je clignais des yeux en écoutant ses mots. Alors là, je comprenais encore moins, mais tout dans son attitude et ses mots laissaient sous-entendre qu'elle avait eut une mauvaise expérience avec les twaos, pour être aussi vindicative.

« Alors sauf si tu as encore des reproches, que j’ai sûrement déjà entendus des centaines de fois, à me faire, je pense que tu peux t’en aller, et ne jamais revenir. »

Je ne suis jamais venu avec cette intention.

Je secouais doucement la tête, tout en murmurant :

« Je...Ne suis pas venu pour ça. Avant de partir, j'ai quelque chose à te dire. Je ne t'embêterais plus après. »

J'inspirais doucement, avant de lâcher :

« J'ai été amoureux de quelqu'un. Pendant très longtemps. Des années, même, ou je n'ai pu que ruminer cette charge trop lourde à porter pour moi. Mais les sentiments, on ne peut pas s'en défaire si facilement. Si ça se choisissait, la vie serait bien plus facile, tu dois comprendre ça. »

Ce serait bien plus facile pour tout le monde, de pouvoir contrôler le moindre de ses sentiments. Mais tout serait factice.

« J'ai passé dix ans de ma vie avec ce poids sur la poitrine. Tu sais quoi ? A ton âge pourtant, j'étais cynique sur le sujet. J'ai toujours été le premier à trouver ridicule ceux qui ne se sentait plus vivants, sans leur moitié. Et pourtant, c'est exactement ce que je vivais, moi. J'avais la sensation d'être capable de tout pour cette personne, et la seconde d'après, je pouvais finir à genoux, trop malheureux de la voir avec quelqu'un d'autre. Puis, j'ai appris que c'était un twao. Et j'ai haï ce gêne, moi aussi. Pas très longtemps, cependant. Ça n'a duré que vingt-quatre heures, où j'ai hurlé ma haine contre contre les twaos. Dérisoire, n'est-ce pas ? Vingt-quatre heures c'est ridiculement court, je te le concède. Mais ces vingt-quatre heures m'ont parus affreusement longues. C'est difficile, d'haïr. Et puis, je me suis rendu compte que j'étais cruel. Ça ne se décide pas. Je ne prétends pas comprendre ce que tu ressens ; si j'ai mes raisons, j'imagine que tu as les tiennes. Mais pendant un bref instant dans ma vie, j'ai peut-être légèrement ressenti la même chose que toi. Mais dans mon cas, c'est le genre de moment que je me sentais incapable de surmonter. Jusqu'à ce que tu arrives. »

Elle, et personne d'autre. Elle a réussi à alléger mon coeur. Et à me faire oublier que je ne pouvais pas obtenir la personne que je désirais le plus au monde.

« Tu es entré dans ma vie en fanfare. Audacieuse. C'est la première chose que je me suis dis. "Cette fille est audacieuse." Et pourtant, je n'aimais pas les filles. J'en ai quelques-unes en tant qu'amies, mais rien de très profond ou sérieux. Les seules filles que j'ai connu m'ont tellement dégoûté que la simple idée qu'elles m'approchent m'effrayait. Mais toi ? Je sais pas comment t'as fait. Mais je n'ai jamais fait confiance à quelqu'un aussi vite. Tu as débarqué sans prévenir, tu t'es fait passé pour ma copine et tu m'as aidé dans mon enquête. Je t'ai trouvé amusante. » J'inspirai doucement avant de poursuivre. « Quand nous nous sommes retrouvés dans ton lycée, j'ai appris plus de choses encore. C'est quasiment toi qui a terminé mon enquête, avec une efficacité que certains agents entraînés n'aurait pas eut. J'ai été impressionné. Et puis, on a croisé ces filles. Ce qu'elles ont dit sur toi ne t'ont pas fait bronché...Comme si tu l'assumais. Comme si tu savais que c'était réel. Mais j'ai jamais eu envie d'y croire, que ce soit la vérité ou pas. Tu as beaucoup plus à offrir que ce que tu imagines. Du moins, c'est ce que je n'ai cessé de me répéter. Et puis quoi ? Je t'ai vue pleuré. Je m'attendais à me prendre une gifle pour t'avoir dis de telles choses, mais toi, tu as pleuré et tu t'es excusée en reconnaissant ta faute. Qui l'aurais fait ? Surtout à ton âge ? Personne. Mais tu t'es laissé aller et tu m'as dis la vérité. Je t'ai trouvé belle. Et quoi que tu me dises, tu ne m'enlèveras pas cette idée de la tête : tu étais sincère. J'en suis persuadé. Et oui, la dernière fois, j'étais jaloux de Yun Ji. Jaloux à en crever, même. Ce type, je ne l'appréciais déjà pas avant qu'on se rencontre, toi et moi. Combien de mes amies a-t-il poussé dans son lit sans remords ? Alors découvrir que vous étiez si proche...J'ai cru en devenir malade. Mais pas comme comme un enfant à qui on avait prit le jouet, au contraire de ce que tu pourrais croire. J'étais jaloux parce que j'ai des sentiments pour toi, et j'avais l'intention de te le dire ce jour-là. »

Elle ne me croirait certainement pas ; j'avais envie de pleurer tellement je me sentais mal et désespéré. J'ai effleuré l'espoir de ne plus être seul, et de ne plus avoir à aimer sans avoir une chance de rejoindre les bras de la personne chérit. Une fois sur ma lancée, je n'avais pas l'intention de m'arrêter. C'était peut-être la dernière fois que je voyais Ha Neul, et donc, la dernière chance pour moi pour lui dire tout ce que je ressentais. Absolument tout, sans regret.
Sois sincère Kyu Jung. Tu ne pourras plus l'être ensuite. Ne commets pas la même erreur qu'il y a six ans.

« Je ne suis pas le genre d'homme qui va te dire chaque jour que je te trouves jolie. Simplement parce que je n'ai jamais su comment regarder une femme en la désirant. Jamais je n'en ai été capable, jusqu'à cette nuit-là...Parce que cette nuit-là, oui, je t'ai désiré. » Elle savait de quoi je parlais, n'est-ce pas ? Cette fameuse nuit où nous avions échangés un unique baiser. « Je n'irais pas non plus me pâmer à tes pieds pour te faire sourire, ou pour chercher à obtenir ton attention. Je ne viendrais pas à ta porte pour t'offrir des bouquets magnifiques en te disant que tu ternis leur éclats, et que tu es la plus belle femme du monde. Je ne viendrais pas me presser derrière toi comme la horde de garçons qui te désirent avec tant de désespoir. J'ai toujours été très mauvais séducteur, de toute façon, on me l'a suffisamment répété. En plus de ça, je suis possessif et têtu, et je me mets sans cesse en danger. Tu te rappelles de toutes mes armes, pas vrai ? Le dernier copain que j'ai eu m'a dit qu'une relation avec moi, c'était trop dangereux. Dangereux, oui. Aucune fille ne voudrait s'accrocher à mon bras, et des défauts, j'en ai des dizaines. Je ne prétendrais pas être capable de décrocher la lune pour toi ; je n'aime pas faire de promesse que je ne suis pas sûr de tenir. Mais il y a une chose que je me sens capable de te dire, en te regardant dans les yeux. »

Sincère, jusqu'au bout.

« Je t'aime. Ha Neul, je t'aime. Tu as raison, je ne te connais pas. Tu es bien plus profonde et complexe que ce que je peux imaginer. Mais j'ai eu un aperçu de ce que tu étais...Et j'ai été séduit. Les gens te disent sans cesse que tu es une belle fille, magnifique. Je ne dis pas que ce n'est pas vrai, au contraire. Mais tu es tellement plus que ça. Oh...Je te forcerais pas à me croire. C'est pas comme si je le pouvais, pas vrai ? Après tout, on m'a dit que j'étais un menteur professionnel. J'ai déjà perdu un ami à cause de ça. Mais je ne mélange pas le travail et le privé. Je ne mens pas à ceux que j'aime. Surtout pas à toi...Parce que depuis que je t'ai raconté ce qui m’ait arrivé enfant, je me suis rendu compte que tu ne tournerais pas le dos à ceux qui te font confiance. Je me suis senti capable de tout te dire, sans que tu aies peur de moi. Et sur ton compte, il y a des choses que j'ai comprises. Tu joues la forte, pour cacher ce besoin d'affection dont tu manques cruellement, n'est-ce pas ? Tu n'es pas mauvaise, tu me l'as suffisamment prouvé. Tu te rappelles de ce jour où tu es venu chez moi ? Je t'ai parlé de ces trois enfants victimes de viol. Tu as eu une expression profondément choquée, et tu as eus la nausée pour eux et ce qu'il leur était arrivé. Dans la police...Il y en a beaucoup à qui ça ne fait plus rien. C'est à peine s'il soulève le sourcil dans ce genre de cas. Mais toi, tu as ressentis de la peine pour eux, sans te cacher. Rien que cet exemple est suffisamment explicite pour moi. Tu as bien plus d'humanité que ce que tu veux bien montrer...Enfin. Tout ce baratin ne signifie peut-être pas grand-chose pour toi. Sache juste que...Je suis gay, mais avant d'être amoureux d'un corps, on tombe amoureux d'une âme et d'un coeur. Et moi, j'ai été séduit par ton coeur. Et je...T'aime. »

Au fond, j'étais terrifié. Oui, évidemment. Je m'étais invité chez elle, je l'avais mis d'humeur massacrante pour au final lui annoncer que je l'aimais. Le moins crédible de nous deux, c'était moi. Sérieusement, Kyu Jung, va te pendre.
Pourtant...J'avais réussi à lui dire. Même si elle me mettait à la porte...Et qu'elle me répétait une nouvelle fois qu'elle ne voudrait plus jamais me revoir, j'ai été honnête avec elle. Lui mentir ? Pas à elle. Même si l'idée de ne plus la revoir me brisait en deux...

...J'aurais au moins eu la chance de lui dire ce que je ressentais. Je n'aurais plus de regrets.


Dernière édition par Choi Kyu Jung le Dim 20 Avr - 10:46, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Do you believe me if I tell you that I love you ?   Do you believe me if I tell you that I love you ? EmptyMar 28 Jan - 0:04

J’avais, à mon tour, touché une corde sensible. Du moins, c’est ce qu’il me laissait paraître, à cet instant. Ou peut-être était-il pris au dépourvu par toutes mes annonces soudaines ? Ça t’en bouche un coin, hein Kyu Jung ?

Il finit par se défendre, tout de même un peu hésitant. Qu’il mesure ses mots. Sinon je le mettais immédiatement à la porte, de force cette fois.

« Je...Ne suis pas venu pour ça. Avant de partir, j'ai quelque chose à te dire. Je ne t'embêterais plus après. »

Peut-être que cela allait être de gré, finalement.
Il prit une inspiration, comme pour se donner contenance, avant de se lancer :

« J'ai été amoureux de quelqu'un. Pendant très longtemps. Des années, même, ou je n'ai pu que ruminer cette charge trop lourde à porter pour moi. Mais les sentiments, on ne peut pas s'en défaire si facilement. Si ça se choisissait, la vie serait bien plus facile, tu dois comprendre ça. »

Je comprenais parfaitement. Enfin, plus ou moins. Mais honnêtement, je ne voyais pas bien où il voulait en venir à ce moment-là.

« J'ai passé dix ans de ma vie avec ce poids sur la poitrine. Tu sais quoi ? A ton âge pourtant, j'étais cynique sur le sujet. J'ai toujours été le premier à trouver ridicule ceux qui ne se sentait plus vivants, sans leur moitié. Et pourtant, c'est exactement ce que je vivais, moi. J'avais la sensation d'être capable de tout pour cette personne, et la seconde d'après, je pouvais finir à genoux, trop malheureux de la voir avec quelqu'un d'autre. »

Etait-il venu ici pour me parler de sa vie amoureuse et de ses histoires de couple ? J’avais autre chose à faire que d’écouter tout ça …

« Puis, j'ai appris que c'était un twao. Et j'ai haï ce gêne, moi aussi. Pas très longtemps, cependant. Ça n'a duré que vingt-quatre heures, où j'ai hurlé ma haine contre contre les twaos. Dérisoire, n'est-ce pas ? Vingt-quatre heures c'est ridiculement court, je te le concède. Mais ces vingt-quatre heures m'ont parus affreusement longues. C'est difficile, d'haïr. Et puis, je me suis rendu compte que j'étais cruel. Ça ne se décide pas. Je ne prétends pas comprendre ce que tu ressens ; si j'ai mes raisons, j'imagine que tu as les tiennes. Mais pendant un bref instant dans ma vie, j'ai peut-être légèrement ressenti la même chose que toi. Mais dans mon cas, c'est le genre de moment que je me sentais incapable de surmonter. »

Peut-être n’était-il pas si idiot que ça, finalement. Enfin, il avait fini par changer d’avis lui. Quelle malheureuse erreur avait-il fait l-

« … Jusqu'à ce que tu arrives. »

Mes pensées furent coupées immédiatement, et je retins ma respiration, appréhendant la suite tout en tentant de garder mon calme.

« Tu es entré dans ma vie en fanfare. Audacieuse. C'est la première chose que je me suis dis. "Cette fille est audacieuse." Et pourtant, je n'aimais pas les filles. J'en ai quelques-unes en tant qu'amies, mais rien de très profond ou sérieux. Les seules filles que j'ai connu m'ont tellement dégoûté que la simple idée qu'elles m'approchent m'effrayait. Mais toi ? Je sais pas comment t'as fait. Mais je n'ai jamais fait confiance à quelqu'un aussi vite. Filles et garçons confondu d'ailleurs. Tu as débarqué sans prévenir, tu t'es fait passé pour ma copine et tu m'as aidé dans mon enquête. Je t'ai trouvé amusante. »

Notre première rencontre. Dans la rue. Je m’ennuyais simplement, et j’avais remarqué ce charmant jeune homme aux cheveux roses, manquant légèrement de discrétion dans sa filature. Et j’avais eu l’idiotie d’aller à sa rencontre, pour m’occuper. Imbécile.

Kyu Jung reprend son souffle, puis continue sur sa lancée, abordant le moment où nous nous étions revus pour la deuxième fois.

« Quand nous nous sommes retrouvés dans ton lycée, j'ai appris plus de choses encore. C'est quasiment toi qui a terminé mon enquête, avec une efficacité que certains agents entraînés n'aurait pas eut. J'ai été impressionné. Et puis, on a croisé ces filles. Ce qu'elles ont dit sur toi ne t'ont pas fait bronché...Comme si tu l'assumais. Comme si tu savais que c'était réel. Mais j'ai jamais eu envie d'y croire, que ce soit la vérité ou pas. Tu as beaucoup plus à offrir que ce que tu imagines. Du moins, c'est ce que je n'ai cessé de me répéter. Et puis quoi ? Je t'ai vue pleuré. Je m'attendais à me prendre une gifle pour t'avoir dis de telles choses, mais toi, tu as pleuré et tu t'es excusée en reconnaissant ta faute. Qui l'aurais fait ? Surtout à ton âge ? Personne. Mais tu t'es laissé aller et tu m'as dis la vérité. Je t'ai trouvé belle. Et quoi que tu me dises, tu ne m'enlèveras pas cette idée de la tête : tu étais sincère. J'en suis persuadé. Et oui, la dernière fois, j'étais jaloux de Yun Ji. Jaloux à en crever, même. Ce type, je ne l'appréciais déjà pas avant qu'on se rencontre, toi et moi. Combien de mes amies a-t-il poussé dans son lit sans remords ? Alors découvrir que vous étiez si proche...J'ai cru en devenir malade. Mais pas comme comme un enfant à qui on avait prit le jouet, au contraire de ce que tu pourrais croire. J'étais jaloux parce que j'ai des sentiments pour toi, et j'avais l'intention de te le dire ce jour-là. »

Mon cœur se serre, et j’ai l’impression de faire une crise cardiaque. Comme si quelqu’un avait mon cœur entre ses doigts et s’amusaient à le compresser, à enfoncer ses ongles dedans.

Kyu Jung avait mon cœur entre les mains. Et il l’étranglait de ses doigts.

Ne me dites pas que …

« Je ne suis pas le genre d'homme qui va te dire chaque jour que je te trouves jolie. Simplement parce que je n'ai jamais su comment regarder une femme en la désirant. Jamais je n'en ai été capable, jusqu'à cette nuit-là...Parce que cette nuit-là, oui, je t'ai désiré. »

Il allait trop loin.

J’écoutais son discours d’une oreille, comme un bruit de fond et malgré, chacun de ses mots s’ancraient parfaitement en moi, me poignardant un peu plus.

Arrête. Je t'en supplie, arrête.

« ... Je t'aime. Ha Neul, je t'aime. »

Mes yeux le fixèrent naturellement, et j’aurai pu avoir la même réaction que s’il m’avait annoncé qu’il venait de manger un hamburger. A l'extérieur, peut-être. Mais il ne pouvait pas voir ce qu’il se passait au fond de moi. Moi-même, je ne le voyais pas. Je ne voulais tout simplement pas le voir. Je ne voulais pas chercher à comprendre. Je ne voulais pas assimiler que Kyu Jung m’aimait.

Parce qu’il n’avait pas le droit, de m’aimer.

J'aurai voulu lui crier, lui hurler à la figure qu'il n'avait pas le droit. Mais les mots restaient bloqués au fond de ma gorge. De quoi n'avait-il pas le droit, de toute façon ? Pas le droit d'être sincère ? Parce qu'il ne l'était on ne peut plus, en ce moment. C'était indéniable.

Je ne veux plus entendre un seul mot.

« Tu as raison, je ne te connais pas. Tu es bien plus profonde et complexe que ce que je peux imaginer. Mais j'ai eu un aperçu de ce que tu étais...Et j'ai été séduit. Les gens te disent sans cesse que tu es une belle fille, magnifique. Je ne dis pas que ce n'est pas vrai, au contraire. Mais tu es tellement plus que ça. Oh...Je te forcerais pas à me croire. C'est pas comme si je le pouvais, pas vrai ? Après tout, on m'a dit que j'étais un menteur professionnel. J'ai déjà perdu un ami à cause de ça. Mais je ne mélange pas le travail et le privé. Je ne mens pas à ceux que j'aime. Surtout pas à toi...Parce que depuis que je t'ai raconté ce qui m’ait arrivé enfant, je me suis rendu compte que tu ne tournerais pas le dos à ceux qui te font confiance. Je me suis senti capable de tout te dire, sans que tu aies peur de moi. Et sur ton compte, il y a des choses que j'ai comprises. Tu joues la forte, pour cacher ce besoin d'affection dont tu manques cruellement, n'est-ce pas ? Tu n'es pas mauvaise, tu me l'as suffisamment prouvé. Tu te rappelles de ce jour où tu es venu chez moi ? Je t'ai parlé de ces trois enfants victimes de viol. Tu as eu une expression profondément choquée, et tu as eus la nausée pour eux et ce qu'il leur était arrivé. Dans la police...Il y en a beaucoup à qui ça ne fait plus rien. C'est à peine s'il soulève le sourcil dans ce genre de cas. Mais toi, tu as ressentis de la peine pour eux, sans te cacher. Rien que cet exemple est suffisamment explicite pour moi. Tu as bien plus d'humanité que ce que tu veux bien montrer...Enfin. Tout ce baratin ne signifie peut-être pas grand-chose pour toi. Sache juste que...Je suis gay, mais avant d'être amoureux d'un corps, on tombe amoureux d'une âme et d'un coeur. Et moi, j'ai été séduit par ton coeur. Et je...T'aime. »

Non, il n'avait pas le droit de me faire ça. Ses mots me tuaient. Littéralement. En seulement trois mots, ils avaient réussi à briser la forteresse intérieure qui m'abritait. Cela ne devait pas se passer comme ça.

Mais la forteresse extérieure, elle, restait intact. Plus forte que jamais. Et c'est elle qui soutenait tout le poids de mon corps, à ce moment, m'évitant de m'effondrer par terre. C'est elle qui m'ordonnait silencieusement de me reprendre.

Kyu Jung en avait déjà trop vu et trop su. Il n'avait pas à découvrir de nouvelles choses.

Il y avait trop de choses que je ne comprenais pas. Trop de sentiments différents se bousculaient en moi, et mon corps ressentaient beaucoup trop de choses à la fois pour que je tienne encore longtemps. Mais c'est comme si je m'étais armée de tout ça pour me construire la barrière la plus forte qui soit.

« - Tu as finis maintenant ? Tu peux t'en aller, alors. »

Ma voix était si froide que je ne la reconnus même pas.

En revanche, je reconnus parfaitement bien la voix qui, au fond de moi, me hurlait : « Nam Ha Neul, tu es un monstre. »
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MessageSujet: Re: Do you believe me if I tell you that I love you ?   Do you believe me if I tell you that I love you ? EmptyMar 28 Jan - 0:43

Indifférence.

C'était exactement ce que Ha Neul semblait refléter en cet instant. De l'indifférence totale. Elle ne bougeait pas, alors que son expression était plus neutre que jamais, comme si elle attendait patiemment que je finisse. Comme si elle remplissait son devoir de m'écouter jusqu'au bout, avant de me mettre à la porte. Pourtant, pendant un bref instant, j'avais eu la sensation que son expression s'était figée, crispée, voir presque choquée. Mais peut-être me trompais-je...Ou simplement, j'espérais, tout au fond de moi, qu'il y ait un petit espoir de la voir réagir. Rien qu'un peu.

Mais elle resta de glace, en apparence, solide et lisse comme du marbre, sans rien laisser passer derrière son regard. A la fin de ma tirade, elle l'observa une nouvelle fois, avant de reprendre :

« - Tu as finis maintenant ? Tu peux t'en aller, alors. »

Un froid immense m'envahit. Cette voix. Cette voix était si froide q'un brasier se gèlerait à son contact. J'avais connu les pires criminels, côtoyer des assassins atroces...Mais aucun d'entre eux ne s'étaient jamais adressé à moi de manière si froide. Et le fait que ce soit précisément Ha Neul me fit encore plus de mal. Mais qu'y pouvait-elle ? Au fond, je le savais parfaitement, que ce n'était pas de sa faute. Un coeur, et un sentiment, ça ne se contrôle pas. Si elle ne partageait pas les miens, ce n'était pas de sa faute, non.

C'est moi, qui était encore une fois tomber amoureux d'une personne qui ne m'était pas destinée.

Et le pire, c'est que je le savais.

Elle m'avait pourtant mise en garde, dans le parc. Elle m'avait fait comprendre, que nous n'étions que des amis, et de façon très direct. Alors pourquoi je me suis entêté ? L'instinct ? J'aurais mieux fait de l'ignorer...
Je n'aurais peut-être pas perdue mon amie.

Observant Ha Neul en silence, je restais figé pendant un bref instant, très court, et en oublia toute notion de réflexion. Un geste, un seul. Rien qu'un, que j'étais parvenu à avoir. Moi qui croyais avoir perdu toute mon audace, en cet instant, je parvins à faire un pas. Un pas vers elle. Le silence le plus total régnait dans la pièce, et me penchais vers elle, avant de déposer un baiser sur son front, de la façon la plus tendre dont j'étais capable. Ses lèvres, je me les interdisais désormais. Embrasser une personne qui ne le voulait pas, c'était juste un manque de respect. Et du respect, pour elle, j'en avais.
Me redressant, je fis volte-face sans un regard de plus. Je ne m'en sentais pas vraiment capable, de toute façon. Mais au moins...Au moins, j'avais dis tout ce que j'avais sur le coeur.

Je me dirigeais donc vers la porte comme promis, et posait la main sur la poignée, avant de souffler :

« Au revoir...»

La porte s'ouvrit sous la pression de mes doigts, et je m'engouffrais à l'extérieur, avant de la refermer. Ce n'était qu'une porte. Une simple porte.
Mais en cet instant, elle me paraissait semblable à un mur, qui m'empêcherait à tout jamais d'atteindre une nouvelle fois Ha Neul. A pas lourds, je m'éloignais de cette forteresse, remerciant de tout mon coeur la pluie torrentielle qui s'abattait sur mes épaules à l'instant même ou je mis le nez dehors.

Ainsi, personne ne pouvait voir mes larmes couler.





Adieu.

Fin
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