Sung Woo est ce que l’on pourrait appeler un coréen classique. Chevelure noire, assez grand, corpulence normale … Il n’y a rien qui puisse le différencier réellement, si ce n’est sa beauté totalement naturelle. Alors qu’un tas de ses amis avaient choisi la chirurgie plastique pour arranger quelques détails de leur visage, Sung Woo, lui, n’y voyait aucune utilité ; au contraire, il était fier du visage que ses parents lui avaient donné. Et de toute façon, il n’en avait pas besoin. Nombreuses sont les fois où on l’avait complimenté pour sa beauté.

Sa façon de s’habiller est tout aussi classique : sobre, mais toujours classe, il apprécie les chemises, qui lui donnent souvent un air sérieux. En revanche, ce qu’il est facile d’observer lorsqu’on le connaît bien, c’est que Sung Woo aime – même adore – les montres. Il en possède une collection assez impressionnante, et il ne porte jamais deux fois la même d’un jour à l’autre. Parfois même, il arrive qu’il la change deux ou trois fois dans une seule journée, veillant toujours à ce qu’elle soit assortie à sa tenue. On le verra d’ailleurs très souvent y jeter un œil, et pas forcément pour regarder l’heure. Non, c’est juste une sorte de tic, comme pour vérifier qu’elle est bien toujours à son poignet. Et la faire tourner autour de son bras semble aussi le détendre.

Sung Woo est quelqu’un de très propre. Il n’aime pas porter de parfum, préférant celui que lui donne son savon pour la douche. Avoir un tatouage ou un piercing est impensable pour lui : cela donne un aspect négligé, pas très soigné, et peu sérieux.

Si ce physique avantageux, énormément apprécié de la gente féminine, lui assurait une certaine confiance en soi, il est depuis quelques temps très incertain quant à son corps. Ce dernier le répugne, et il ne le voit que comme un objet souillé et sali. Il tente maladroitement de cacher sa maigreur de plus en plus apparente, et chaque matin, le reflet que lui renvoie le miroir de sa salle de bain le désole un peu plus. S’il a conservé son charme naturel, ses joues creuses et ses yeux éteints restent inquiétants. Même en forçant un sourire et en prenant un air enjoué devant ses proches, une aura mélancolique continue de planer autour de lui. Sung Woo n’est plus le jeune garçon joyeux et souriant qu’il était autrefois, mais plutôt un jeune homme dur, froid et qui donne l’impression d’être plus vieux qu’il ne l’est.

Sung Woo n’est pas quelqu’un de compliqué à comprendre en apparence. De nature calme et paisible,  il est rare de le voir énervé. Son sang-froid est en effet une de ses plus grandes qualités.

Généreux et altruiste, il cherche toujours à aider les gens, si bien que son rêve est de devenir chirurgien depuis sa tendre enfance. Il est prêt à faire beaucoup de sacrifices pour y arriver, et en a déjà fait de nombreux. Son temps, il le passe dans les études, à travailler sans relâche, quitte à faire passer son travail avant ses amis ou sa famille. Parfois même, il sera tellement concentré dans ses devoirs qu’il oubliera de manger ou de se charger.

Ce sont aussi ses études qui l’ont dissuadé de chercher son âme sœur pour le moment, simplement parce que cette activité lui prend trop de temps.

D’ailleurs, avec les femmes, Sung Woo est un véritable gentleman, et il est souvent considéré comme l’homme parfait par ces dernières. Il ne tombe cependant pas facilement amoureux, idéalisant souvent ses romances. Il espère évidemment trouver un jour son âme sœur – en espérant qu’elle soit comme il l’attend, mignonne, maligne et drôle – mais cela ne l’a pas empêché de sortir avec quelques filles dans sa jeunesse. Aujourd’hui, il n’en a plus le temps : ses études sont plus importantes.

Malgré toutes ces qualités qui lui donnent un aspect parfait, Sung Woo renferme tout de même une part de mystère, beaucoup plus sombre, plus froide. Beaucoup attribuent cette froideur à la fatigue accumulée durant les nombreuses nuits blanches passées à réviser, mais il n’en est rien. S’il se force à sourire et à paraître joyeux devant sa famille et ses quelques amis, c’est dans le seul but de ne pas les inquiéter. Car devant des inconnus, Sung Woo deviendra froid, distant, et ne comptez pas sur lui pour vous parler de lui. Il ne veut simplement pas mêler quiconque à ses histoires.

Enfin, s’il n’avait jamais remis en doute son physique très apprécié de la gente féminine, lui assurant une certaine confiance en lui, il développe quelques complexes depuis quelques années. Son corps, il ne le supporte plus, se sentant constamment souillé, sali. Il a constamment l’impression que ce corps ne lui appartient plus. En fait, il appartient à ses clients, à qui il vend son corps.

Alors, s’il lui arrive de sauter certains repas, ce n’est pas seulement dû à ses études, mais aussi au fait qu’il n’a plus d’appétit : sa maigreur est plus qu’apparente, sa peau collant presque à ses os. Ce cercle vicieux ne peut le complexer qu’un peu plus, et c’est pour cette raison qu’il ne fera apparaître aucun aspect de son corps, tout comme il n’en montrera aucun de sa personnalité.

Sung Woo est né un 19 septembre de l’année 1991 à Busan. Il est le premier fils de deux âmes sœurs qui lui donneront, quatre ans plus tard, un petit frère.

Il grandit dans une famille de classe moyenne à l’allure parfaite : des parents aimants, toujours souriants et chérissant leurs deux fils. En regardant la famille Bae, il est facile de dire qu’ils s’entendent tous parfaitement bien et respirent la joie de vivre.

C’est à l’âge de trois ans que Sung Woo déclenche le gène twao, faisant de lui un receveur. Il fit ses premières charges avec sa mère, donneuse, jusqu’à ce que son petit frère ne devienne un twao donneur à l’âge de deux ans et demi. Il n’avait jamais eu d’autres partenaires de charges avant qu’il ne quitte le nid familial.

Ses parents les éduquent, son frère et lui, de manière à toujours être serviable et attentif aux besoins des autres. Nombreuses sont les fois où ils ont montré l’exemple à leurs enfants, aidant toujours les personnes dans le besoin. C’est de cette manière que Sung Woo est devenu quelqu’un de généreux, et s’est mis à vouloir sauver des vies dans sa vie future. Voulant d’abord devenir pompier, c’est à neuf ans qu’il décide qu’il fera chirurgien. Mais un de ses principaux objectifs reste de rendre ses parents fiers de lui.

Dès qu’il apprend à lire, le jeune garçon se passionne pour les livres et les sciences, ne se lassant jamais de cette activité. Sa curiosité et sa soif de savoir ne sont jamais pleinement satisfaites, si bien qu’il ne cesse jamais d’écouter ce que les autres ont à lui apprendre. Au contraire des autres enfants, l’école n’est pas une corvée, mais un plaisir. Il fréquente très souvent les bibliothèques et les librairies, passant la plupart de son temps libre là-bas. Toujours premier de la classe, il devient un exemple, tant pour ses camarades que pour son petit frère, qui rêve de devenir aussi parfait et idéal que son hyung. Sung Woo étudie tellement qu’il en oublie parfois de se nourrir, ou même de se charger.

Pour lui, n’importe qui peut être intelligent en se donnant de la peine. On ne né pas intelligent, on le devient.

En plus de cette intelligence dont il fait preuve, Sung Woo est beau garçon et le devient encore plus en grandissant. Sa gentillesse et sa générosité font de lui le mec cool, ce qui lui épargnera de nombreuses séances de bizutage de la part de ses camarades.

Il est ainsi apprécié de tous, autant des filles que des garçons, pour son intelligence et son physique avantageux. Son petit frère le considère comme l’homme parfait, et c’est pour cela qu’il le prend sans cesse en tant qu’exemple.

Malgré tout, Sung Woo expérimente une mauvaise expérience à l’âge de quatorze ans : la fille pour qui il avait le béguin depuis quelques mois finit par accepter de sortir avec lui. Elle profite rapidement de son dévouement pour elle et des nombreux cadeaux qu’il lui fait, avant de le quitter, du jour au lendemain, lui annonçant qu’elle ne l’avait jamais aimé.

A la suite de cela, Sung Woo traversa une période difficile, et devint alors plus méfiant, n’accordant plus sa confiance, sa bonté et sa sympathie à n’importe qui. De plus, il relégua les filles au second plan, se jurant de ne plus tomber aussi facilement amoureux, et se concentra encore plus qu’il ne l’était dans ses études.

Ses résultats exemplaires figurent parmi les premiers nationaux, faisant de lui la fierté de la famille et de son école. Il est accepté parmi les plus grandes écoles de chirurgie de Corée, mais il choisit celle de Séoul, une des meilleures.

A l’âge de dix-neuf ans, il quitte donc le cocon familial pour mener sa propre vie à Séoul. Ses parents n’ayant pas assez d’argent pour payer les frais de son école et le loyer de son appartement, il enchaîne les petits boulots, en cumulant parfois trois ou quatre. Mais cela reste insuffisant pour tout payer, et surtout, cela lui prend beaucoup trop de temps, ne lui laissant pas le temps d’étudier ou de se reposer convenablement.

Il traverse une nouvelle période de doutes et d’inquiétudes quelques temps après son arrivée à Séoul, cherchant désespérément une solution à ses problèmes financiers. Il est hors de question pour lui de demander une quelconque aide de ses parents, ne voulant pas les importuner, et la quantité d’argent nécessaire étant beaucoup trop importante pour eux.

La seule solution qu’il finit par trouver est celle de vendre son corps. A vingt ans, Sung Woo commence à se prostituer afin de payer le loyer de son appartement et ses études. N’importe quel client est bon à prendre, tant qu’il gagne suffisamment d’argent. Femmes, hommes, plus ou moins âgés … Peu importe pour lui. Le résultat est le même.

Cette solution marche à merveille : il gagne assez d’argent pour tout payer, tout en gardant suffisamment de temps pour étudier.

Seulement, ce travail le consume de l’intérieur plus qu’il ne veut l’admettre. Son corps, il ne le supporte plus. Il ne lui appartient plus, ne le reconnait plus, souillé par les nombreuses personnes qui sont déjà passées dessus. Ce corps, dont il était auparavant fier et sûr, ne lui appartient plus : il appartient à ses clients.

Physiquement, il devient plus maigre, ses joues se creusent et son regard se fait plus dur, imperceptible. Inconsciemment, il devient plus froid, et prend une certaine distance avec ses amis.
Habituellement sûr de lui, Sung Woo perd petit à petit toute confiance en lui, jusqu’à en avoir honte. Sa peur d’être découvert devient une angoisse, et il commence alors à prendre de la distance avec ses amis, ainsi que sa famille. Le peu d’amis qu’il lui reste sont ceux avec lesquels il n’a pas réussi à mettre de barrière entre, les séparant du monstre qu’il pense être. Il ne peut tout simplement pas se résigner à les abandonner, le faisant culpabiliser un peu plus avec ce sentiment égoïste. Il continue de garder le sourire et son air joyeux devant ses proches pour ne pas les inquiéter, mais son visage redevient dur et mystérieux quand il est seul. S’il aime écouter ce que les gens ont à lui dire, il ne parle pas de lui pour autant, et il est presque impossible d’apprendre quelque chose sur lui.

Les éloges qu’il reçoit ne sont plus mérités, selon lui : il continue d’avoir d’excellents résultats, mais son esprit revient toujours à la manière dont il gagne l’argent servant à payer ses études. Il se répugne et se dégoûte lui-même chaque fois qu’il y pense. Les nombreux compliments qu’on lui fait à propos de sa soi-disant perfection, il les refuse très maladroitement et le rendent très mal à l’aise, et la plupart des gens le félicite alors pour son humilité. Pourtant, Sung Woo ne pense réellement pas mériter de tels compliments, et se sent alors encore plus coupable auprès de ses proches, qui croient avoir à faire à un homme parfait alors qu’il n’est que l’objet sexuel de ses nombreux clients. Il a seulement l’impression de trahir le peu d’amis qu’il lui reste et sa famille en leur mentant sur ce qu’il est vraiment.

Lui qui voulait rendre ses parents fiers ne se sent plus en mesure d’atteindre ce but, et il est encore plus mal à l’aise en voyant son petit frère vouloir prendre exemple sur lui.

Les rares amis avec lesquels il n’a pas réussi à imposer une certaine distance ne sont évidemment pas au courant de tout cela. En fait, seuls ses draps sont témoins de ce qu’il fait, le soir, en rentrant de cours.

Enfin, quant à son âme sœur, il y croit, évidemment, puisque lui-même issu de parents âmes-sœurs. Cependant, il n’a jamais eu le temps de la rechercher, trop pris dans ses études. Mais il aimerait la trouver un jour, et ne peut s’empêcher de l’idéaliser, faisant d’elle la femme parfaite. Et il espère qu’elle le sortira de ce cercle vicieux qui s’est formé autour de lui …